Pourquoi il n y a pas de mauvaise Grèce
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Pourquoi il n'y a pas de mauvaise Grèce « La Grèce est en crise depuis maintenant trois ans. Du coup, le pays a pris un retard considérable dans tous les secteurs d'activité, qu'il s'agisse des infrastructures de transport, du développement de l'activité touristique ou des énergies renouvelables. À la clé, des opportunités d'investissement pour les entreprises étrangères, à condition que la Grèce mette en oeuvre des réformes qui sécurisent son économie tout en respectant ses engagements pour réduire son déficit », prévient Christophe Hazdopoulos, président de la chambre de commerce et d'industrie franco-hellénique. Paralysée par une crise financière et politique et faisant l'objet d'incessantes spéculations sur son devenir au sein de la Communauté européenne, la Grèce est au coeur de toutes les attentions. La victoire du parti de la Nouvelle Démocratie lors des dernières élections législatives (juin 2012) a rassuré les marchés mais la tâche qui attend le Premier ministre Antonis Samaras semble délicate, tant le nouveau gouvernement doit composer avec une dette publique qui a atteint 355,6 milliards d'euros, soit 165,3% du PIB en 2011. « Le secteur public est bien trop pléthorique par rapport à la population grecque. Au lieu d'être un moteur de l'économie, la bureaucratie, par son dysfonctionnement et sa corruption, est un réel frein au développement des entreprises.

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«
Pourquoi il n'y a pas de mauvaise Grèce
La Grèce est en crise depuis maintenant trois ans. Du coup, le pays a pris un retard considérable dans tous les secteurs d'activité, qu'il s'agisse des infrastructures de transport, du développement de l'activité touristique ou des énergies renouvelables. À la clé, des opportunités d'investissement pour les entreprises étrangères, à condition que la Grèce mette en oeuvre des réformes qui sécurisent son économie tout en respectant ses engagements pour réduire son déficit », prévient Christophe Hazdopoulos, président de la chambre de commerce et d'industrie franco-hellénique. Paralysée par une crise financière et politique et faisant l'objet d'incessantes spéculations sur son devenir au sein de la Communauté européenne, la Grèce est au coeur de toutes les attentions.
La victoire du parti de la Nouvelle Démocratie lors des dernières élections législatives (juin 2012) a rassuré les marchés mais la tâche qui attend le Premier ministre Antonis Samaras semble délicate, tant le nouveau gouvernement doit composer avec une dette publique qui a atteint 355,6 milliards d'euros, soit 165,3% du PIB en 2011. «
Le secteur public est bien trop pléthorique par rapport à la population grecque. Au lieu d'être un moteur de l'économie, la bureaucratie, par son dysfonctionnement et sa corruption, est un réel frein au développement des entreprises. Il est primordial que la Grèce tienne ses engagements consentis auprès de la Communauté européenne et assure une stabilité sur le plan politique, fiscal et économique.
Pour l'heure, l'instabilité et l'imprévisibilité de la fiscalité restent un souci majeur pour les entreprises grecques et étrangères », poursuit-il. Gelé lors de la période électorale, le programme de privatisation initié par la Grèce devrait également redémarrer. Qu'il s'agisse des aéroports, des ports, de l'énergie, des services d'eau et d'assainissement, de l'immobilier, des banques ou encore des infrastructures routières ou ferroviaires, autant de secteurs susceptibles d'aiguiser l'intérêt des entreprises françaises déjà fortement présentes.
Une présence française forte
Alors que l'hypothèse d'un retour à la drachme ébranle les certitudes du monde économique et politique européen, la France serait le pays le plus impacté en cas de sortie de la Grèce de la zone euro. Et pour cause, la France détient 65 milliards d'euros de la dette souveraine grecque tandis que les banques hexagonales possèdent 37,6 milliards d'euros de la dette des entreprises privées non financières. À cette exposition se rajoutent les pertes considérables que subiraient les entreprises françaises qui ont multiplié les courants d'affaires à destination de la Grèce.
«Une entreprise française rencontre moins de difficultés à s'implanter en Grèce qu'un investisseur américain ou japonais». Christophe Hazdopoulos, président de la CCI franco-hellénique
En 2010, la France a été le 6ème exportateur en Grèce avec une part de marché de 5,5%. Avec un solde de 2 milliards d'euros en 2010, la Grèce a représenté le 5ème excédent commercial de la France dans le monde. Produits pharmaceutiques, viandes et abats comestibles, moteurs et turbines, produits sidérurgiques et huiles sont les principaux secteurs d'exportation français. Enfin, la France représente l'un des premiers investisseurs étrangers en Grèce. Selon la Banque de Grèce, les entreprises françaises y ont investi plus de 6,9 milliards d'euros entre 2003 et 2011, s'accaparant la 2ème place des IDE derrière l'Allemagne.
150 filiales d'entreprises françaises et PME sont implantées dans le pays et représentent un des plus gros employeurs locaux, avec plus de 30.000 personnes. Installées principalement autour d'Athènes et de Thessalonique, les entreprises françaises sont présentes dans l'ensemble des secteurs d'activité, de la pharmacie, avec Sanofi Aventis ou Pierre Fabre, à l'aéronautique civile et militaire, avec EADS et Dassault Aviation, en passant par les constructeurs automobiles, l'infrastructure et le transport, l'industrie, l'énergie, la grande distribution alimentaire et spécialisée et le tourisme avec, entre autres, le Club Méditerranée. «
Traditionnellement, les relations économiques franco-helléniques ont toujours été excellentes. Les affinités culturelles et historiques aidant, les investisseurs français sont très bien perçus en Grèce, y compris chez les personnes qui ne sont pas nécessairement en faveur des investisseurs étrangers. De ce fait, une entreprise française rencontre moins de difficultés à s'implanter en Grèce qu'un investisseur japonais ou américain », explique Christophe Hazdopoulos. La présence de groupes français y assure aux PME un soutien logistique et commercial pour aborder le marché local, sécurisant d'autant leurs investissements.
Le choix du partenaire commercial
Pour Diego de Barmon, président fondateur de la société Around The Wall, créateur et éditeur d'accessoires pour la maison, l'occasion d'aborder le marché grec s'est présentée au cours d'une journée acheteur organisée par Ubifrance pour la centrale d'achats grecque de Leroy Merlin. «
Avoir des échanges avec la Grèce peut apparaître comme une stratégie étonnante en cette période mais il y a un réel marché, notamment pour les produits de rénovation. La conjoncture est telle que les ménages n'ont plus les moyens de construire des maisons neuves. Du coup, les rénovations d'habitat ont le vent en poupe»
, confie l'entrepreneur de quarante-neuf ans. L'entreprise, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 300.000 euros en 2011, entend se positionner sur ce segment via la commercialisation de dalles de sol en PVC dans les 6 magasins grecs du groupe de bricolage.
«Leroy Merlin a une offre marketing et de communication très aboutie. Il est quasiment le seul à pouvoir implanter des jeunes marques et à générer des ventes », se félicite-t-il. Au-delà de la problématique de logistique et de transport à appréhender, Diego de Barmon reconnaît que la situation économique grecque est une source d'inquiétude. «
Le principal danger est de ne pas être payé. Pour minimiser les risques, nous avons demandé une garantie contractuelle de règlement auprès de Leroy Merlin France. Cette négociation est en passe d'aboutir », poursuit-il.
Avec un marché intérieur en nette perte de vitesse, les entreprises grecques, majoritairement composées de PME familiales, se tournent de plus en plus vers l'export, notamment dans le secteur de l'agroalimentaire. Fondatrice de l'agence événementielle Prestige Events by Maria basée à Messei, Maria Radoux-Thalassinaki entend diversifier ses activités en commercialisant courant 2012 une gamme d'huiles d'olive, de miels et d'herbes crétois. «
Avec 3 collaborateurs qui démarchent des producteurs grecs sur place, nous cherchons en permanence des produits de haute qualité. Pour l'heure, les entreprises grecques sont un peu en stand-by et n'osent pas sortir de leur frontière. Avec la crise, il faut persuader les petits commerçants et producteurs des opportunités de marché présentes en France. Ces derniers sont devenus beaucoup plus méfiants depuis que le pays est en crise », résume cette entrepreneuse installée en France depuis 2003. Un frein pour un pays qui n'est que le 62ème fournisseur de la France.
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