Le sang et l encre. Et si Christian Ranucci était innocent ?
304 pages
Français

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Le sang et l'encre. Et si Christian Ranucci était innocent ? , livre ebook

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Description

Christian Ranucci, 22 ans, est guillotiné le 28 juillet 1976 à Marseille pour l'enlèvement et le meurtre d'une fillette de 8 ans. De la fin de l'instruction au pied de l'échafaud, où il demande à ses avocats de le réhabiliter, il a toujours clamé son innocence. S'appuyant sur des contre-enquêtes relatives à l'affaire, le dossier pénal et de longues investigations documentaires et de terrain, ce livre aboutit à des conclusions, toutes dans le sens de l'innocence de Ranucci.Š

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2013
Nombre de lectures 687
EAN13 9782336665269
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

Extraits de L’Étranger , d’Albert Camus, p. 247 et de La Promesse de l’aube , de Romain Gary, p. 276 : © Éditions Gallimard.
Extrait de L’Abolition , de Robert Badinter, p. 127 : © Librairie Arthème Fayard, 2000.
Extrait de Christian Ranucci, vingt ans après , de Gilles Perrault, p.81 : © Éditions Julliard, 1995.
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr EAN Epub : 978-2-336-66526-9
Titre
Yann Le Meur








Le Sang et l’encre

Et si Christian Ranucci était innocent ?
Dédicace

À Gilles Perrault, qui connaissant mon projet d’écrire ce livre, me conseilla un soir au téléphone de « continuer à mener une vie normale ».
À Georges Muratet, pour m’avoir demandé de lui succéder en tant que président du comité pour la révision du procès Ranucci.
À Geneviève Donadini, qui très vite, m’a fait confiance, et a accepté de témoigner de son vécu du procès Ranucci.
À Danielle, Chantal, Jean-Jacques, Claude et Bruno, mes fidèles compagnons de route dans cette affaire.
À ma famille, et à toutes celles et ceux qui m’ont encouragé dans cette aventure.
Sommaire Couverture 4e de couverture Copyright Titre Dédicace Sommaire Préambule Mémoire d'Héloïse Mathon Mémoire de Jean-François Le Forsonney Prologue - Un été 76 I. Un paquet gravé dans le marbre II. C’est obligatoirement lui! III. L’homme au pull-over rouge IV. Chronique d’une mort réclamée V. Tout est mal qui finit mal VI. L’indignation, les regrets et les comptes ÉPILOGUE - Une révision plus que jamais incontournable Affaire Ranucci. Bibliographie, filmographie et productions audiovisuelles Adresse
PRÉAMBULE
Le livre qui a révélé l’affaire Ranucci au grand public est Le Pull-over rouge, de Gilles Perrault, paru en 1978 aux éditions Ramsay. Je l’ai lu pour la première fois en 1980, et de nombreuses fois depuis.
Beaucoup plus récemment, en 2007, j’ai découvert les deux livres écrits sur cette même affaire par Gérard Bouladou, ancien commandant de la police nationale : L’Affaire du pull-over rouge : Ranucci coupable ! et Affaire Ranucci. Autopsie d’une imposture (le second est en bonne partie une reprise du premier).
Ces trois livres ont beaucoup nourri mes réflexions pour écrire à mon tour. J’y fais souvent référence. Afin d’éviter un rappel trop fréquent de leurs titres, le lecteur comprendra que je me réfère au premier lorsque je cite Gilles Perrault, et aux deux autres lorsque je cite Gérard Bouladou.
Avec L’Affaire Ranucci, paru en 1994, Karin Osswald, journaliste d’investigation, a également fait un récit complet de ce dossier criminel. Je m’en suis servi pour étayer certains passages de mon livre. De même, je me suis appuyé en partie sur le livre de Mathieu Fratacci – un des cinq policiers marseillais ayant participé à l’arrestation de Christian Ranucci – Qui a tué Christian Ranucci ?, paru aussi en 1994.
C’est grâce au forum de discussion du site internet justice-affairescriminelles.org consacré à l’affaire, et à son administratrice principale Ludivine (pseudonyme), que j’ai pu rencontrer Gilles Perrault, Jean-François Le Forsonney puis Gérard Bouladou, et Georges Muratet ; et mes compagnons de route, Chantal, Danielle, Jean-Jacques, Claude et Bruno. Je ne suis plus inscrit sur ce forum aujourd’hui. Je remercie néanmoins Ludivine de m’avoir permis de rencontrer ces personnes.
Mémoire d'Héloïse Mathon

À la mémoire d’Héloïse Mathon, mère de Christian Ranucci
Des principaux protagonistes de l’affaire encore en vie au moment où j’ai commencé à écrire ce livre, Héloïse Mathon est l’un des rares que je n’ai pas rencontrés. Non pas que je n’aie pas voulu le faire : en 2010, lorsque j’ai cherché ses coordonnées pour la contacter, j’ai fini par apprendre qu’elle avait perdu son autonomie, et était placée sous tutelle. Elle était alors âgée de 88 ans.
Gilles Perrault, pour écrire Le Pull-over rouge , l’avait rencontrée et interviewée à de nombreuses reprises. Il avait appris à connaître la mère de Christian Ranucci, et avait pu sentir tout le poids de la détresse que cette femme a dû endurer après l’exécution de son fils.
Au moment où ce livre va bientôt être publié, Héloïse Mathon vient de décéder ; elle avait 90 ans. C’est entre autres pour elle que j’ai écrit ce livre, et elle n’aura pas pu le lire. C’est évidemment triste.
Mais le combat pour la révision du procès Ranucci ne s’arrête pas pour autant. Au contraire, il continue plus que jamais, car l’exigence de justice qui doit être totalement rendue à Christian Ranucci s’inscrit dans l’histoire de la justice française, et dans l’éternité.
Héloïse Mathon était le seul ayant droit de son fils. Ce livre est dédié à sa mémoire, et à tous ses amis et amies proches qui ont pu l’accompagner jusqu’à ses derniers jours.
Mémoire de Jean-François Le Forsonney

À la mémoire de Jean-François Le Forsonney
J’ai eu la chance de rencontrer trois fois Jean-François Le Forsonney. Des trois avocats de Christian Ranucci, c’est lui qui est allé le plus souvent le voir à la prison des Baumettes.
Ces rencontres ont eu lieu en avril et octobre 2007, avec Gilles Perrault et Georges Muratet, puis en février 2008, dans son cabinet parisien, après que je lui eus envoyé un projet de nouvelle requête en révision du procès Ranucci.
Je me souviendrai toujours de ce qu’il me dit au téléphone après avoir lu le document : « Vous auriez pu faire ce métier ! » Venant de lui, cette phrase m’a touché. Oui, j’aurais aimé être avocat. Je le lui ai dit. Mais aussi que j’étais à la veille de mon quarante-deuxième anniversaire. Il me répondit : « Vous savez, il n’est pas trop tard ! »
Jean-François Le Forsonney a débuté sa carrière d’avocat pénaliste avec l’affaire Ranucci. Dans son livre Le Fantôme de Ranucci. Ce jeune condamné qui me hante , il raconte à quel point cette affaire l’a marqué, lui a « collé à la peau ».
Jean-François Le Forsonney est décédé fin 2009, à l’âge de 60 ans. Il n’aura pas lu ce que j’ai écrit, et j’en suis triste. Je dédie ce livre à sa mémoire.
Je ne sais pas si je serai avocat un jour. Mais écrire ce livre m’aura permis de l’être à ma façon.
PROLOGUE Un été 76
« La peine irréparable suppose un juge infaillible. »
Victor Hugo
Juillet 1976. J’ai 10 ans, ma classe de cours moyen première année est terminée. Avec mes parents et mes deux frères, nous sommes en vacances à Saint-Jean de Monts, en Vendée. J’aime le sport. C’est la saison du Tour de France, « événement » familial, mon père étant un grand passionné de cyclisme. Le vainqueur s’appelle Lucien Van Impe, un Belge avec une morphologie typique de grimpeur. Aux Jeux Olympiques de Montréal, Guy Drut remporte la médaille d’or aux 110 mètres haies. Partout en France, sur les ondes, Joe Dassin chante L’Été indien , et Gérard Manset, Il voyage en solitaire . L’été 76 est caniculaire.
Je n’ai encore jamais entendu parler de l’affaire Ranucci. Quelques mois plus tôt, l’affaire Patrick Henry (ravisseur et meurtrier du petit Philippe Bertrand) a défrayé la chronique. Nous séjournons dans une maison typiquement vendéenne, ancienne ferme rénovée, sans pièces vraiment séparées. Un soir, alors que je suis couché et m’apprête à m’endormir, la télévision est allumée, perchée sur une étagère. Au journal de 23 h 00, le présentateur annonce entre autres nouvelles, que Christian Ranucci a été exécuté le matin.
Je vois une photo de Christian Ranucci, de profil, tête baissée, avec ses lunettes, les manches de chemise retroussées et des menottes aux poignets. Sans doute suis-je abasourdi lorsque j’entends cette phrase. Cette terrible machine qu’est la guillotine m’intrigue. Je réalise qu’elle vient de tuer un homme jeune, brun, dont le nom m’est totalement inconnu.
Trois ans plus tard au collège, Jean-Louis, un camarade de classe d

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