Le sentiment de culpabilité au travail et les sciences humaines (Tome 2)
248 pages
Français

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Le sentiment de culpabilité au travail et les sciences humaines (Tome 2) , livre ebook

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Description

Voici d'une manière accessible et pédagogique un panorama complet du sentiment de culpabilité. Le sentiment de culpabilité émane de l'individu mais il le relie à autrui et à sa civilisation. L'apport de ce deuxième tome est de l'étudier sous l'angle économique et de lui donner la place qu'il mérite pour comprendre le travailleur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 121
EAN13 9782296800731
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le sentiment de culpabilité au travail

et les sciences économiques
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions


Anne COVA, Féminismes et néo-malthusianismes sous la III e République : "La liberté de la maternité", 2011.
H. LETHIERRY, Sauve qui peut la ville. Études lefebvriennes , 2011.
A. AJZENBERG, H. LETHIERRY, L. BAZINEK, Maintenant Henri Lefebvre. Renaissance de la pensée critique , 2011.
Alexandru GUSSI, La Roumanie face à son passé communiste , 2011.
Cédric FRETIGNE, Exclusion, insertion et formation en questions , 2011.
Frédérique SICARD, Agencements identitaires. Comment des enfants issus de l’immigration maghrébine grandissent en France , 2011.
Rahma BOURQIA, Culture politique au Maroc, A l’épreuve des mutations , 2011.
Louis MOREAU DE BELLAING, Claude Lefort et l’idée de société démocratique , 2011.
Elisabetta RUSPINI (sous la dir. de), Monoparentalité, homoparentalité, transparentalité en France et en Italie. Tendances, défis et nouvelles exigences , 2010.
T. DJEBALI, B. RAOULX, Marginalité et politiques sociales , 2010.
Thomas MIHCAUD, La stratégie comme discours , 2010.
Thomas MICHAUD, Prospective et science-fiction , 2010.
André PETITAT (dir.), La pluralité interprétative. Aspects théoriques et empiriques , 2010.
Claude GIRAUD, De la trahison, Contribution à une sociologie de l’engagement , 2010.
Sabrina WEYMIENS, Les militants UMP du 16 e arrondissement de Paris , 2010.
Damien LAGAUZERE, Le masochisme, Du sadomasochisme au sacré , 2010.
Eric DACHEUX (dir.), Vivre ensemble aujourd’hui : Le lien social dans les démocraties pluriculturelles , 2010.
Bénédicte Berthe


Le sentiment de culpabilité
au travail
et les sciences économiques


Les promesses d’une nouvelle relation


Tome 2
Vers une analyse économique
du sentiment de culpabilité au travail


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54149-8
EAN : 9782296541498

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
- TOME 2 -

LE SENTIMENT DE CULPABILITÉ
ET LES SCIENCES ÉCONOMIQUES :
LES PROMESSES D’UNE NOUVELLE RELATION.


Grâce à l’étude des philosophes, des psychologues, des théologiens et des juristes, nous avons pris connaissance de l’importance du sentiment de culpabilité. Il provient de l’individu et permet de vivre ensemble. Il permet d’introduire, à l’échelle individuelle, une dimension éthique à l’action humaine. Il est éprouvé par l’être humain et le guide dans ses choix. Le sentiment de culpabilité est influencé par un ensemble de paramètres extérieurs qui émanent de la société, et de la culture. Il s’applique à toute conduite humaine mais il est d’autant plus renforcé qu’il dépasse le champ de la sphère privée. Il s’exprime davantage dans les actions qui impliquent des relations sociales comme le travail.
Dans cette deuxième étape (tome 2), sont considérés comme acquis les enseignements tirés des grands penseurs du sentiment de culpabilité tels qu’ils sont synthétisés au terme de la première étape de notre étude (tome 1).

Nous allons, à présent, chercher à identifier l’usage du sentiment de culpabilité qui peut être réalisé par la théorie économique. Nous interrogeons particulièrement leur impact sur le travailleur.
Nous cherchons à déterminer comment l’économie peut traiter du sentiment de culpabilité au niveau de la compréhension du comportement de l’homme au travail et au niveau de son utilisation par l’entreprise pour obtenir les efforts ou les compétences requises, à travers la culpabilisation.

Quelles théories choisir ? D’abord celles qui peuvent s’appliquer aux questions de l’homme au travail. Ensuite, comme avec les autres disciplines, nous voulons examiner les théories sans faire de choix préalable.
Nous n’avons pas sélectionné de théorie économique en particulier. Sinon le critère de choix était soit subjectif, soit basé sur le modèle dominant. Retenir un seul espace théorique était pourtant plus confortable, car c’était s’appuyer sur un modèle établi, réduire le champ d’exploration, et apporter les avantages de la simplification et la de la cohérence garantie. Nous avons cependant préféré garder le panorama le plus vaste et le plus ouvert possible. Cette démarche est forcément plus périlleuse mais nécessaire pour laisser le champ libre à la réflexion du lecteur.
Nous étudierons bien entendu les quelques théories économiques qui abordent le sentiment de culpabilité mais aussi et surtout celles qui n’en traitent pas directement mais qui sont susceptibles d’enrichir son analyse.
Comment distinguer les théories ? Toute étude qui porte sur le comportement de l’homme au travail passe par une première question préalable qui est fondamentale. Qu’est ce qui met en mouvement ou quel est le moteur de l’action humaine ? La logique comportementale retenue permet de bien différencier les courants économiques qui abordent le travailleur.
La réponse est, en partie, de nature idéologique dans la mesure où elle dépend des représentations de l’homme et du monde qui sont adoptées ; la science, est pour l’instant, incapable de trancher sur le mobile de l’action humaine le plus pertinent parmi ceux convoqués par les différentes théories économiques. Cette position conditionne pourtant ensuite toute l’approche économique car elle introduit des hypothèses qui orientent les conclusions et les recommandations. Elle induit aussi toute une méthodologie.
Le monde est beaucoup trop complexe pour être appréhendé parfaitement et immédiatement par une seule théorie. Les modèles économiques comme tout modèle scientifique sont des traductions de cette complexité, en langage simple et accessible à notre entendement. Ils sont construits sur la base d’une idéologie {1} et d’une méthodologie qui leur sont propres. Ainsi ils peuvent tous être perçus comme des lunettes qui nous permettent de regarder le monde. Mais chaque lunette utilise un prisme et nous donne donc une représentation simplifiée de cette réalité complexe. Chacune de ces lunettes est construite scientifiquement. Elles ne comportent pas d’erreur de fabrication, leur élaboration est rigoureuse. Chaque lunette donne un résultat c’est-à-dire une vision du monde. L’économie est une science, elle corrigerait donc, ou alors abandonnerait {2} , tout modèle qui contiendrait une erreur de construction c’est-à-dire de démonstration. La science économique a un seul problème : elle ne dispose d’aucun moyen scientifique classique {3} pour déterminer la « bonne » paire de lunettes. Toutes les lunettes sont des outils scientifiques mais aucun moyen scientifique ne permet de choisir celle qui est juste. Heureusement, ces lunettes ne sont pas très nombreuses. Il n’empêche, chaque économiste est obligé d’en choisir une. Son choix se fait par habitude, ou parce qu’il n’en connaît qu’une. Son choix dépend de sa propre histoire, de ses propres goûts, de sa culture… Certains économistes préfèrent celle qui met en valeur tel phénomène et occulte tel autre, d’autre choisissent celle qui grossit un facteur. Le plus souvent, son choix se porte sur celle qui lui offre la vision du monde la plus proche de sa propre idéologie (l’idée qu’il se fait du monde).
Prenons un exemple, un homme donne une pièce d’un euro à un mendiant. C’est un fait observé. Un économiste étudie cette situation. Il prend les lunettes libérales. Il voit un homme qui procède à un calcul intéressé selon lequel le gain marginal est au moins égal au coût marginal. Se sentir généreux, se rassurer sur son statut social, réaliser une bonne action. procurent des plaisirs purement subjectifs, tous supérieurs à la satisfaction retirée d’un autre usage de cette pièce. Par contre, si cette personne avai

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