Le cimetière des âmes perdues
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Le cimetière des âmes perdues

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Description

C'est une nouvelle d'horreur d'une dizaine de pages qui raconte les évènements étranges qui sont arrivés à Marc après la mort de Julie dans un accident de voiture. Il essaie de faire son seuil mais paraît être poursuivi par le fantôme de Julie. Des phénomènes pour le moins surprenants vont lui arriver.


Informations

Publié par
Publié le 17 novembre 2011
Nombre de lectures 261
Langue Français

Extrait

GAREL Florence
 LE CIMETIERE DES AMES PERDUES
 Marc se tenait accroupi devant la tombe. Son regard
fixait le vague. Les derniers mots qu’il venait de prononcer
résonnaient encore. Un silence étrange régnait aux alentours. Un
vent léger soufflait. Une pierre tombale se dressait devant lui. C’était
celle de Julie, son épouse, morte en 1996 dans un accident de
voiture. Une larme roula sur la joue de Marc. Il serrait entre ses
doigts le bouquet de tulipes qu’il avait acheté. D’un air absent il
caressa la pierre tombale. Sa main s’attarda sur le nom inscrit. « Tu
me manque tant », cria Marc à l’intérieur de lui.
 Il avait toujours détesté les cimetières. Même s’il venait
tous les ans comme pour commémorer un anniversaire, il se sentait
toujours aussi mal-à-l’aise. Une angoisse sourde lui tordit l’estomac.
Il oublia pendant quelques minutes la souffrance qui le rongeait
depuis la mort de Julie. Marc ferma les yeux. Il n’avait rien à
craindre. Toutes ses peurs n’étaient dues qu’au fruit de son
imagination. Il regarda une dernière fois la pierre tombale. Il déposa
le bouquet dans l’herbe et se leva pour partir.
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 Regardant autours de lui, Marc s’aperçut que le
cimetière était presque désert. Il aperçut une femme recueillie devant
une tombe et qui semblait murmurer une prière. Sentant son regard
sur elle, la femme tourna la tête vers lui. Marc sentit son sang se
glacer. Pendant une fraction de seconde, il vit le visage de Julie. El le
détourna ses yeux de lui. Se passant la main sur le front, il essaya
d’oublier la sensation qui l’avait presque foudroyé.
Marc tourna les talons et s’en alla. Soudain, la douleur fut si
forte qu’elle manqua le faire chanceler. Les souvenirs revinrent plus
vivants que jamais. Il vit clairement l’accident et le corps de Julie
projeté en avant comme un pantin désarticulé. Marc se maudissait
pour être vivant. Il tenait le volant et se trouvait à coté d’elle. Il avait
commencé à somnoler. Tout allait bien.
C’était les hurlements de Julie qui l’en avaient tiré. Trop tard.
Tout s’était accéléré. Le trou noir ensuite et le réveil à l’hôpital. Marc
baissa les yeux et pleura. Il se dépêcha ensuite de sortir du
cimetière. Il poussa le vieux portail noir tout rouillé et s’en alla
presque en courant. Il s’arrêta deux rues plus loin. La crise était
passée. Il alla jusqu’à l’arrête de bus. Il avait arrêté de conduire
quelques semaines après la mort de Julie. Il n’arrivait pas à savoir ce
qui avait été le pire à ce moment-là.
 Marc avait eu plusieurs nuits blanches. Il se retournait dans
son lit, se demandant pourquoi il était vivant et pas Julie. Marc
secoua la tête. Il y pensait trop. Un homme tourna la tête vers lui et
le regarda de manière étrange. Marc l’ignora. Deux autres personnes
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attendaient avec lui. Marc n’avait pas envie de rentrer chez lui. Le
bus arriva quelques minutes plus tard. Le bus se remit n marche et
Marc le sui vit des yeux. Il alla s’asseoir sur un banc.
Autrefois, il prenait rarement le bus. Il préférait sa voiture.
Marc se leva et préféra marcher. Il avait envie de rester seul.
Soudain, ses yeux s’agrandirent de stupeur. « Julie », murmura-t-il.
Une silhouette pouvant être le sosie de Julie sur le trottoir d’en face.
Marc aurait reconnu ce visage-là n’importe où. « Julie, c’est toi ? »
Elle ne bougea pas se contentant de le regarder. Un sourire éclairait
son visage.
Marc fut incapable dé détourner les yeux. Soudain, une
femme tenant un enfant par la main passa devant Julie et l’enleva
des yeux de Marc. Une colère folle le prit. Il eut envie de courir vers
cette femme et de lui hurler de se pousser puis de l’étrangler de ses
mains. Lorsque la femme fut passée, Julie avait disparu. Marc rentra
chez lui dans un état très agité. Il fit tout son possible pour se
replonger dans son quotidien. Jusqu’au soir qui lui réserva une
étrange surprise. Marc était en train de se préparer à aller dormir. Il
ferma toutes les fenêtres. Voulant fermer celle de sa chambre, il jeta
un œil dehors. Julie était en bas et le regardait, les yeux levés vers la
fenêtre.
Essayant de l’oublier, Marc ferma la fenêtre et alla éteindre la
lumière pour se coucher. Il rêva. Il était dans un labyrinthe. Il vit
autours de lui plusieurs issues possibles. Marc en prit une et la suivit.
Il ne savait pas où il allait ni pourquoi il était là. « Marc », entendit-il.
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« Marc ». C’était Julie. Marc l’appela à son tour. Il avança droit
devant lui. Il faisait sombre. Il heurta quelque chose devant lui. Un
mur sans doute. « Julie ! Julie ! Où es-tu ? » La voix continua de
l’appeler. Marc prit le premier chemin à gauche. « Julie ! Julie ! »
Mais seul le silence lui répondit. Il se cogna l’épaule contre un mur. Il
tourna à droite. « Mais qu’est-ce que je fais-là ? » se demanda-t-il.
Marc n’entendit pas sa voix. Il était devenu muet. Une étrange
lumière brilla soudain, éclairant tout le labyrinthe. Marc s’en
approcha. « Julie ? », s’exclama-t-il. Une silhouette de femme se
dessina devant lui. Marc avança vers elle. La femme lui tournait le
dos. Marc fit encore quelques pas vers elle.Il y a quelque chose qui
cloche.Marc en eut le pressentiment. Il tendit la main vers la femme
pour la toucher. Elle se retourna et Marc hurla.
Une vision d‘horreur et de cauchemar apparut sous ses yeux.
La femme avait le visage couvert de blessures et de sang qui coulait
le long de sa gorge et sur sa poitrine. Elle n’avait plus rien d’humain.
Son crâne était brisée et des rigoles de sang coulaient, se
mélangeant à celles de ses arcades sourcilières éclatées. Le nez
ensanglanté et les lèvres pendantes rendaient ce visage ravagé
effrayant. Le reste de son corps n’était plus qu’un magma de sang et
de chairs à vif, de muscles en charpie et d’os brisés.
Marc ouvrit la bouche. « Mon dieu. Mon dieu. » Ce furent les
seuls mots qui vinrent à ses lèvres. Il se détourna pour s’enfuir. Mais
seule une partie de lui y parvint. Son corps était paralysé. Soudain
deux mains couvertes de sang se dressèrent. Elles passèrent
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autours du cou de Marc et serrèrent pour l’étrangler. Marc sentit la
douleur. « Ce n’est pas réel, ce n’est pas réel ». Ces mots coururent
et résonnèrent sur les murs du labyrinthe. Marc s’aperçut soudain
qu’il était seul. Quelque chose était différent. Les murs bougeaient et
s’avancèrent tous vers lui. Marc porta soudain la main à sa gorge et
vit qu’il saignait. Il se sentit faible et s’effondra.
En hurlant, Marc se redressa sur son lit couvert de sueur.
« Ce n’est pas réel ! » Son corps entier tremblait et son cœur battait
la chamade. Marc regarda autours de lui. Il était dans sa chambre. Il
venait de faire le pire cauchemar de sa vie. Il se leva et alla prendre
un verre d’eau. Il descendit les escaliers. Les marches craquèrent
sous ses pas. Marc alla dans la cuisine. Il prit un verre propre et
ouvrit le robinet. Il laissa y l’eau couler. Il prit le verre à moitié plein et
le posa sur la table. Puis, il se tourna vers l’évier.
Marc faillit pousser un cri. L’eau était rouge. Marc voulut
éteindre le robinet. L’eau ensanglantée coula à flot et se répandit
dans l’évier en un liquide visqueux et épais. Marc s’arrêta de tourner
le robinet et regarda fasciné le liquide rouge continuer de couler.
Soudain, il cligna des yeux. L’eau redevint transparente. Marc se
frotta les yeux. Il but son verre d’eau d’une traite et retourna se
coucher en quatrième vitesse. Il dormit paisiblement jusqu’au matin
et ne fit pas d’autres cauchemars.
Une certitude le prit lorsqu’il se réveilla. Il était dix heures du
matin. Marc savait qu’il retournerait au cimetière le matin même.
Cette perspective ne l’enchanta pas. Il aurait préféré rester toute la
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matinée assis dans son canapé à regarder la télévision. Il prit son
petit-déjeuner. A travers la fenêtre, le soleil entrait, éclairant le
carrelage. Marc laissa son esprit errer. Il se souvint de cet endroit à
une autre époque.
Julie était assise en face de lui. Elle le regardait en souriant.
Marc tenait sa main dans la sienne. Ils mangeaient des tartines de
pain grillé à la confiture de tomates vertes. C’était celle qu préférait
Julie. Ils parlaient et riaient. Ils prenaient leur temps et savourait ce
moment de joie. Ils avaient toute la journée devant eux. Marc se leva
et vint vers lui pour l’embrasser. Ils débarrassèrent la table puis
montèrent ensemble en se tenant par la main.
Marc fut bouche bée. Il venait de voir cette scène comme s’il
avait vraiment été là avec Julie. Mécaniquement, il refit les mêmes
gestes. Soudain, il sentit la présence de Julie comme si elle se tenait
dans la même pièce que lui. Marc sentit son cœur se serrer. Il
repensa au dernier matin qu’ils avaient partagé ensemble. Il se revit
en train de l’enlacer et de l’embrasser pour lui souhaiter une bonne
journée. « Je viendrais te chercher ce midi pour qu’on aille au
restaurant. » Il revit son sourire qui l’avait toujours rendu fou
amoureux d’elle.
Ils s’étaient embrassés sur le pas de la porte. Mars était parti
au travail le premier. Il s’était retourné vers elle pour la regarder.
Soudain, il avait senti une angoisse sourde lui bloquer la gorge. Mais
il n’avait rien montré et avait souri. Puis après un dernier signe de la
main, il était parti.
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Marc ferma les yeux et sentit les larmes monter. Il n’allait pas
pleurer tout seul dans sa cuisine. Il se calma. Puis il fit la vaisselle,
rangea et tout. Il prit une douce et s’habilla. Un demi-heure après, il
était devant le grand portail noir du cimetière. Il prit son courage à
deux mains et entra. Le même malaise qu’auparavant le prit. Il
avança jusqu’à la tombe de Julie. Il connaissait le chemin par cœur.
Il aurait pu y aller les yeux fermés. « Me voici. Qu’est-ce que tu veux
de moi ? », Demanda-t-il à Julie lorsqu’il fut devant la pierre tombale.
Il pensa que c’était Julie qui l’avait fait venir jusque là. Il
s’attendit à ce que qu’elle se matérialise devant lui. Mais rien de tel
n’arriva. « Vous devez trouver cela vous –même » ; lui dit une voix
qui lui hérissa les cheveux. Se retournant, Marc vit une vieille femme
qui le fixait. « Regardez dans votre cœur, Marc ». Il l’observa avec
méfiance. « Qui êtes-vous ? Comment connaissez-vous mon
nom ? ». Un sourire hideux s’étira sur le visage ridé de la vieille
femme. « Mon nom ne te dirait rien. Je sais qui tu es car j’ai veillé sur
Julie et je connais les secrets de son âme».
 Marc ne comprit rien à ce qu’elle venait de lui dire.
« D’accord. Mais ça ne me dit pas ce que je fais là. » Elle eut un
sourire indulgent. Marc prit alors conscience d’une chose. « C’est
vous qui avez mis ce cauchemar qui me poursuit dans mon esprit. »
Le visage de la vieille se transforma sous l’effet d’un rire effroyable.
« Bravo, Marc. Tu es bien moins bête que je ne le pensais ». Marc
sentit qu’il était en danger.
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 Un éclair de défi brilla dans ses yeux. « Qu’est-ce que
vous me voulez ? ». La haine enflamma le regard de la vieille. « Ta
mort, Marc ». Il n’hésita pas et prit la première chose qui lui tomba
sous la main : une pelle. Il la brandit devant lui pour se protéger.
« Vieille harpie ! Eloigne-toi ! » Un rire monstrueux sortit de la
bouche édentée de la vieille. « C’est moi qui ait tué ta Julie, Marc.
Mais tu peux me remercier car tu vas bientôt la rejoindre ».
Marc leva sa pelle, prêt à l’abattre. Mais la vieille hurla de rire.
« Tu crois que tu auras la force de me tuer, Marc ? » Il hésita. Erreur
fatale. Une vision horrible envahit sa vue. Il comprit que c’était la
vieille qui essayait de le tuer. « Je connais tous tes points faibles,
Marc. » Des images cauchemardesques envahissaient son esprit.
Marc tomba à genoux. « Non, ce n’est pas réel ». Le rire de la vieille
résonna comme venant de très loin. « Qu’est-ce que tu en sais,
Marc ? Ca l’est plus que le sont tes rêves ». Marc serra la pelle entre
ses mains.
Ses pensées revinrent vers Julie. « Qu’est-ce que vous lui
avez fait ? », marmonna-t-il d’une vois pâteuse. Il se sentait très
faible et avait l’impression de parler au ralenti. Marc comprit un peu
tard qu’il avait été joué. La femme dans le cimetière qu’il avait vu la
veille, c’était cette maudite sorcière. La vieille riait toujours. Soudain,
Marc fut prit d’une fureur incontrôlable. Presque en transe, il se jeta
sur la vieille, la pelle entre les mains. Le rire mourut dans la gorge de
la vieille.
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 Ses yeux s’agrandirent de surprise. Fou de rage,
Marc la frappa violement avec sa pelle. Du sang gicla mais il n’y prit
pas garde. Il la massacra à coups de pelle. Un gargouillement parvint
à ses oreilles mais il s’en moqua. La colère le contrôla entièrement.
Sa pelle était couverte de sang. Marc continua de frapper. Il ne se
rendit pas compte de se qu’il faisait. Ce fut l’odeur écoeurante qui le
ramena à a réalité.
La pelle encore levée, Marc reprit doucement conscience. Le
corps de la vieille gisait à ses pieds, réduit en lambeaux. Marc avait
du sang sur ses mains et ses vêtements. Hagard, il recula et baissa
les yeux sur le cadavre. La vieille sorcière était morte. Sa colère
l’avait sauvé et Julie aussi. Marc se sentit soudain épuisé. La pelle
tomba à ses pieds et il s’effondra dans l’herbe. Ses yeux se
fermèrent. Soudain, il entendit une voix. Il la reconnut et crut qu’il
rêvait.
Puis, il se redressa. Julie était là à quelques mètres de lui.
Marc se releva. Le corps de la vieille avait disparu. Il n’y avait plus de
sang sur ses mains, ni sur ses habits. Marc regarda Julie venir vers
lui. Il sut avant qu’elle n’arrive à sa hauteur que c’était réel. Pour la
première fois depuis de longs mois, il sourit. Julie mit sa main dans la
sienne et leva les eux vers lui. Elle l’embrassa. Marc ferma les yeux.
Il passa ses bras autours d’elle. Leurs lèvres s’écartèrent.
Marc se plongea dans ses yeux. Elle caressa sa joue. Il prit ses
mains dans les siennes. « Julie » ; murmura-t-il. « Je t’aime ». Elle
sourit puis enleva ses mains des siennes et s’éloigna. Marc la
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regarda partir. Puis ses yeux furent attirés par une écriture sur le sol.
C’était celle de Julie. « Je t’aime aussi, Marc. Sois heureux ». Il sourit
et quitta le cimetière, l’âme et le cœur en paix.
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