1914 ruptures et continuités
236 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

1914 ruptures et continuités , livre ebook

236 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'année 1914 fut un big-bang à l'origine d'une accélération folle et d'une effervescence sans précédent. Comment les intellectuels et les artistes ont-ils appréhendé le déclenchement de la Première Guerre Mondiale ? Ces études pluridisciplinaires explorent les domaines de la philosophie, de la pensée politique, de la littérature, de la musique et des arts, en Europe et en Russie. Entre rupture et continuité, l'année 1914 s'affronte à des questions sans réponse, la destruction du monde et la pérennité de l'homme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2016
Nombre de lectures 10
EAN13 9782140010958
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Sous la direction de
Caroline Bérenger et Álvaro Fleites Marcos









1914
Ruptures et continuités
Copyright


























© L’Harmattan, 2016
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-76331-6
Sommaire
Couverture
4 e de couverture
Titre
Copyright
Sommaire
Introduction
Caroline Bérenger et Álvaro Fleites Marcos
I. Histoire des idées et portée historique du conflit
Le sens spirituel de la guerre de 1914 selon les philosophes russes et français
Michel Niqueux
Divisions et affrontements de l’intelligentsia espagnole à propos de la Première Guerre mondiale
Luis Negró Acedo
L’idéal de Don Quichotte dans la guerre 1914-1918. Une enquête de l’écrivain péruvien Ventura García Calderón
Emilio Fernando Orihuela Egoavil
De l’antimilitarisme à l’Union sacrée, anatomie d’un basculement. Le cas du journal L’Avenir de la Manche
Nicolas Vabre
II. Mutations de la littérature européenne
La NRF en guerre : le silence de la revue et la discorde du groupe
Amélie Auzoux
L’entrée en guerre de 14 : la rupture de l’impersonnel
Bérengère Moricheau-Airaud
Bergson and the Modernist Novel : Joyce and Beyond
Leona Toker
Orpheu : les voix poétiques portugaises à l’heure de la Grande Guerre
Rosana Orihuela
Entre approche religieuse et dénonciation politique : la vision de la guerre dans la poésie de Maximilian Volochine (1914-1915)
Agnès Calladine
Entre symbolisme et expressionnisme, les visions de la guerre dans Images des rêves d’Ivan Cankar (1876-1918)
Walter Zidarič
III. Survol des arts de la musique
La réception de l’ouvrage dirigé par Liliane Brion-Guerry, L’Année 1913. Les formes esthétiques de l’œuvre d’art à la veille de la Première Guerre mondiale
Yves Chevrefils Desbiolles
« Enfin, seuls ! » ? Assurer le triomphe de la musique française par son enseignement, 1914-1925
David Mastin
Auteurs des articles
Critique et études littéraires aux éditions L’Harmattan
Adresse
Introduction
L’année 1914 marque le déclenchement du premier conflit mondial et l’entrée dans le XX e siècle. Pour les contemporains, elle fut un big bang à l’origine d’une accélération folle et d’une effervescence sans précédent. Comment les intellectuels et les artistes ont-ils appréhendé ce basculement ? Quel regard ont-ils porté sur les événements ? Les études réunies dans ce recueil abordent la question selon une approche pluridisciplinaire. Elles explorent les domaines de la philosophie, de la pensée politique, de la littérature, de la musique et des arts, en Europe, en Russie et en Amérique latine. Une première partie étudie la portée historique du conflit ; la deuxième est consacrée aux enjeux de la littérature européenne ; la troisième aborde quelques aspects de la musique et des arts.
Quel est le sens spirituel de la guerre de 1914 ? Dans son article Michel Niqueux met en perspective les interprétations des philosophes russes et français. De part et d’autre, le déclenchement du conflit est considéré comme le signe d’une crise majeure de la civilisation occidentale, héritée de Kant et des Lumières. Chez les penseurs russes, cette interprétation prend une dimension escathologique : pour Berdiaev ou Boulgakov, la guerre est la manifestation d’une lutte entre deux principes, la ratio contre le logos , révélant l’existence d’un plan divin et la mission salvatrice de la Russie. En France, une nouvelle génération d’intellectuels convertis au catholicisme rejoint la position russe dans sa critique des impasses du positivisme et du matérialisme.
L’article de Luis Negró Acedo montre comment les intellectuels de l’Espagne neutre se sont divisés entre germanophiles et alliadophiles en fonction de leurs visions des nations en guerre et surtout de leur propre pays. Pour les uns comme pour les autres, l’engagement public pendant la Grande Guerre constitua une étape marquante et rétrospectivement placée dans la continuité avec l’avenir. On retrouvera donc des alliadophiles comme le grand philosophe José Ortega y Gasset ou le futur Président Manuel Azaña parmi les principaux artisans de la Seconde République en 1931 tandis que des germanophiles comme Antonio Goicoechea ou le futur cardinal Ángel Herrera Oria collaboreront avec le régime franquiste surgi de la guerre civile espagnole en 1939.
De son côté Fernando Orihuela étudie aussi l’engagement d’un intellectuel d’un pays neutre, dans son cas l’écrivain et diplomate péruvien Ventura García Calderón, à travers son travail Une enquête littéraire : Don Quichotte à Paris et dans les tranchées , entrepris au début du conflit pour commémorer le 300 ème anniversaire de la parution du second tome de Don Quichotte en posant quatre questions à une soixantaine d’intellectuels français. L’analyse sociologique de leurs réponses permet de mesurer la remarquable influence du chevalier à la triste figure sur plusieurs générations d’écrivains et artistes français qui souvent le considéraient comme un prédécesseur dans la défense des nobles idées, établissant donc une continuité entre Alonso Quijano et les poilus.
Mais c’est la rupture plutôt que la continuité qui prime dans l’étude de Nicolas Vabre sur le journal L’Avenir de la Manche qui, à l’image des socialistes cherbourgeois qui le contrôlaient, bouleversa sa position politique en passant rapidement et sans trop de problèmes de l’antimilitarisme internationaliste au patriotisme engagé de l’Union sacrée. Le quotidien prétend certes établir une continuité idéologique entre sa position belliciste et son héritage socialiste en invoquant Valmy, la Commune et même la figure de Jaurès, comme si ce dernier avait été une victime de l’agression allemande, mais la participation de l’ Avenir dans l’effort de guerre ne peut être considérée que comme une évidente coupure avec son passé.
En France, le déclenchement du conflit bouleverse le monde des lettres. Amélie Auzoux montre comment la réalité de la guerre ébranle les conceptions littéraires des écrivains de la NRF . Tandis que Jacques Rivière ou Jean Schlumberger vont connaître l’expérience combattante, d’autres resteront à l’arrière, tels André Gide ou Jacques Copeau. Les membres de la revue parviendront toutefois à surmonter leurs divergences grâce à l’amitié qui les unit et, en définitive, la rupture se révèlera féconde. En posant la question de la place de l’artiste dans le monde, ils sauront dresser un pont entre l’avant et l’après-guerre et assurer le renouveau de la NRF vers une littérature engagée.
Bérengère Moricheau-Airaud consacre une étude au roman de Jean Échenoz, 14 , paru cent ans après le début du conflit mondial. Comment la rupture violente que constitue l’entrée en guerre s’inscrit-elle dans le corps des hommes et dans le style même du roman ? Les marques grammaticales de l’impersonnel et l’effacement du sujet de l’action rendent perceptible la déshumanisation des individus : « les hommes sont agis plutôt qu’acteurs ». Le processus de distanciation et de dissociation suggère la réification de l’humain. Les personnages semblent dépecés et mis en pièce par le langage, comme les soldats que la guerre transforme en chair à canon. Cependant ces ruptures multiples s’inscrivent dans la continuité inexorable de la vie, de l’histoire et de l’écriture.
Ulysses de James Joyce marque l’avènement du roman moderne. Cette œuvre écrite pendant la Première Guerre mondiale est née de la rupture avec une époque et un monde. Leona Toker montre que cette radicalité esthétique peut être interprétée comme une manifestation de l’élan vital selon la conception bergsonienne du temps. Ainsi, les grandes lignes de développement de la littérature, qu’elles soient forces de destruction ou de création, s’inscrivent dans le mouvement ininterrompu de la conscience collective. L’évolution perpétuelle des topoï et des représentations littéraires assure le renouvellement des formes de l’écriture romanesque.
Au Portugal, 1914 est une année de renaissance dans la littérature et les arts. Rosana Orihuela retrace l’histoire de ce moment à travers l’éphémère revue Orpheu et son auteur aux multiples visages, Fernando Pessoa. Marquée par une frénésie créative, galvanisée par des inspirations multiples, futurisme, dadaïsme, cubisme, la r

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents