Journal du voyage vers la Chine de Saint-Petersbourg à la Mongolie
232 pages
Français

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Journal du voyage vers la Chine de Saint-Petersbourg à la Mongolie , livre ebook

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Description

Après avoir étudié les fortifications, le dessin et le calcul, Alexander Amatus Thesleff devient lieutenant puis capitaine d'Etat-major. Lorsqu'il quitte Pétersbourg le 21 mai 1805 pour son "voyage chinois", il est âgé de 27 ans. Son témoignage, d'une extrême fraîcheur, nous instruit des incidents qui émaillent l'immense voyage. Il poursuit, après son retour et jusqu'à sa mort en 1847, une brillante carrière militaire et diplomatique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2014
Nombre de lectures 3
EAN13 9782336335964
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Carte de l’itinéraire de Thesleff


Illustration de couverture :
Portrait de Thesleff par George Dawe, Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.
Titre
Copyright
© SPM, 2014
ISBN Epub : 978-2-336-68606-6

Editions SPM 34, rue Jacques-Louvel-Tessier 75010 Paris
Tél. : 01 44 52 54 80 – télécopie : 01 44 52 54 82
courriel : Lettrage@free.fr

DIFFUSION – DISTRIBUTION : L’Harmattan
5-7 rue de l’Ecole-Polytechnique 75005 Paris
Tél. : 01 40 46 79 20 – télécopie : 01 43 25 82 03
– site : www.harmattan.fr
Une expédition manquée vers la Chine : le voyage d’A.A. Thesleff de Saint-Pétersbourg à Ourga
La famille Thesleff, originaire de Lübeck, s’installe à Vyborg à la fin du XVI e siècle. La ville est perdue par la Suède en 1721, et poursuit son existence de ville commerçante dans l’empire russe. Les Thesleff servirent avec dévouement les empereurs de Russie pendant la période agitée de la fin du XVIII e et du début du XIX e siècle. Peter-Georg, né en 1775 à Vyborg participe aux guerres contre Napoléon et à la campagne de 1808-1809 contre la Suède, à l’issue de laquelle la Finlande entière entre dans l’empire de Russie. Son frère cadet, Alexander Amatus (Alexandre Petrovitch), né en 1778, étudie à partir de 1793 les fortifications, le dessin et le calcul à Vyborg, notamment auprès de Fabian Steinheil (1762-1831), qui fut gouverneur général de Finlande de 1810 à 1823. Lieutenant en 1800, il accompagne Friedrich von Schubert dans l’hiver 1803-1804 pour diverses mesures astronomiques et géodésiques à Polotsk et en mer Blanche. Muté à Saint-Pétersbourg, il et nommé capitaine d’État-major en 1805.
Après sa participation en cette qualité à l’expédition Golovkine, celle qui nous intéresse ici, il se distingua aux batailles de Heilsberg et Friedland, fut décoré de l’ordre de Sainte Anne par Alexandre Ier, et assista à la fameuse entrevue des deux empereurs à Tilsitt. Anobli en 1812, il prit part aux campagnes contre la France et entra dans Paris avec le grade de colonel. Lieutenant-général en 1826, il épousa Johanna Maria Helsingius, qui lui donna plusieurs enfants dont la descendance existe encore de nos jours. Nommé vice-chancelier de l’Université de Helsingfors 1 , il participa à la guerre de Pologne en 1830-1831, et devint l’adjoint du prince Alexandre Sergueevitch Menchikov, gouverneur de Finlande. Il fut promu général d’infanterie en 1841. Il mourut en 1847.
Lorsqu’il quitte Saint-Pétersbourg le 21 mai 1805 pour son « voyage chinois », Alexander Amatus est un jeune capitaine d’état-major de 27 ans. Son témoignage, d’une extrême fraîcheur qui ne fut altérée par aucune idée de publication, nous instruit minutieusement des incidents, petits ou grands, qui émaillent l’immense voyage ; en revanche il ne nous apprend presque rien sur les antécédents et les motivations de cette étrange ambassade. Heureusement plusieurs de ses compagnons de route complètent de diverses manières son journal, notamment le docteur Joseph Rehmann 2 , le comte Jean Potocki 3 , Philippe Wiegel, Andrei Martynov, Friedrich von Schubert (1789-1865), etc.
Ce dernier, âgé de seize ans en 1805, accompagna son père, le général Friedrich Theodor von Schubert (1758-1825), membre de l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, directeur de l’Observatoire et professeur d’astronomie pour les officiers de l’état-major, parmi lesquels le jeune Thesleff 4 . Dans un chapitre de son livre autobiographique écrit en allemand et publié seulement en 1962, le fils Schubert rappelle que les Anglais avaient déjà tenté d’établir des relations diplomatiques et commerciales permanentes avec l’Empire chinois. Lord Macartney, envoyé par le premier ministre William Pitt en septembre 1791, refusa de se plier aux exigences protocolaires chinoises et dut repartir en septembre 1793 sans avoir obtenu les facilités commerciales qu’il espérait. Toute cette affaire a été exposée en détail par Alain (Roger) Peyrefitte 5 en 1989 d’après des données chinoises inédites recueillies par le sinologue Robert Ruhlmann.
Les Russes eurent connaissance de cette expédition par la relation qu’en donna sir George Staunton en 1797, bientôt traduite en français par Jean-Henri Castéra en 1798 6 . Le fils du général von Schubert écrit à ce sujet :

Le gouvernement russe se décida à organiser l’ambassade sur le même pied que les Anglais. Ceux-ci nous avaient informés au sujet des provinces méridionales de la Chine : nous voulions étudier scientifiquement celles du Nord de ce pays 7 .

En fait le but de l’expédition était également commercial, il s’agissait d’assurer la possibilité d’échanger les fourrures de Sibérie contre le thé des caravanes, le coton et le drap sur la grand-route d’Ekaterinbourg par Kiakhta et Ourga en direction de Pékin, le droit de commercer à Canton, de naviguer sur l’Amour et de faire passer les caravanes par Boukhtarma, devenue ensuite une ville industrielle du Kazakhstan oriental. Cette ambassade avait du reste été sollicitée par le Tribunal des Affaires étrangères chinois (li-Fan-Yuan), comme le rappellent à plusieurs reprises Potocki et les documents mentionnés par Daniel Beauvois dans son introduction aux Voyages de l’écrivain polonais 8 .
Par malheur, le comte Iouri Alexandrovitch Golovkine (1763-1846), qui avait, selon Potocki, « infiniment d’esprit et le degré de moralité qui constitue un parfaitement galant homme », avait aussi « dans le caractère comme dans l’esprit certains côtés qui le rendaient tout-à-fait impropre, non seulement aux affaires d’État, mais même à toutes celles qui demandent de la suite et du sérieux » 9 . Potocki constate que les Russes avaient négligé « toutes les notions justes et vraies que l’on aurait pu tirer de la lecture des voyages » 10 , notamment de la relation de lord Macartney. Il ajoute ce commentaire féroce :

Loin de chercher à connaître le caractère des Chinois, l’on ne parut s’attacher qu’à leur faire voir le côté brillant des mœurs de l’Europe, et à les gagner par la séduction de notre luxe […]. On voulut de la musique, un cortège immense de jeunes gens, on ne s’entretint que d’uniformes, de pantalons, de sabres, de coiffures. Les savants attachés à l’ambassade se hasardèrent quelquefois à parler de Macartney et des missionnaires. On leur répondit, assez sèchement, que les missionnaires étaient des menteurs, Macartney un pédant, mais qu’un bon cuisinier et de bons vins réussissaient d’un bout du monde à l’autre 11 .

Du grand naufrage de l’ambassade russe, Potocki excepte la partie scientifique qui lui incombait, et dans un bilan rapide contenu dans une lettre au prince Adam Czartoryski, consacre quelques lignes à Thesleff :

Le capitaine Teslef rapporte de Mongolie un nombre d’observations très suffisant pour déterminer avec la plus grande précision la latitude et la longitude d’Ourga et rendra un grand service à la géographie (février 1806) 12 .

Ailleurs il signale Thesleff comme le seul d’entre les Russes qui ait l’habitude de manier un sextant et de suivre la marche d’un chronomètre 13 , les deux instruments par lesquels à cette époque on déterminait latitudes et longitudes. Et il ajoutait, en écrivant au comte Golovkine le 7 (19) octobre 1805 : « Je dois dire que le capitaine Teslef, outre ses connaissances en astronomie, a infiniment de talents et un excellent caractère, qui rendra sa présence utile et agréable dans toutes les expéditions où il sera employé » 14 . Remarquons au passage que le répertoire des noms propres de l’édition Beauvois des Voyages de Potocki omet Teslef (ou Thesleff selon l’orthographe de la famille), et que le grand dictionnaire encyclopédique russe de Brockhaus et Efron lui consacre une notice sous le nom russifié de « Teslev Alexandre Petrovitch ».
Le journal du capitaine Thesleff, qui servait lors de l’expédition sous les ordres du colonel d’Auvray, est conservé aux archives de la Société littéraire suédoise à Helsinki 15 . Une copie dactylographiée fut établie à Tervakoski par Helinä Kuusiola en 1966 d’après l’original en langue allemande, mais sans les illustrations dont Thesleff, bon dessinateur, avait orné son texte. C’est un exemplaire de cette copie qui me fut envoyée en 1969 par Thomas Thesleff, un descendant de Peter-Georg, qui me fit parvenir en 2001 des reproductions d’un c

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