L interminable crise du Congo-Kinshasa
262 pages
Français

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L'interminable crise du Congo-Kinshasa , livre ebook

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Description

L'histoire mouvementée du Congo-Kinshasa a causé des milliers de victimes depuis la colonisation belge. D'outils de production sous la colonisation, les Congolais sont devenus les sujets d'une dictature néocolonialiste qui a dévasté tant le pays que les esprits. Les colonisateurs ont leur part de responsabilité, mais aussi les élites de l'indépendance et celle d'après la Conférence Nationale Souveraine. Voici l'histoire des 100 dernières années du Congo-Kinshasa.

Sujets

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2005
Nombre de lectures 69
EAN13 9782336266596
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Etudes Africaines
L'interminable crise du Congo-Kinshasa
Origines et Conséquences

André Kabanda Kana K.
Copyright L’HARMATTAN, 2005
9782747573672
EAN : 978 2747 573 G72
Sommaire
Etudes Africaines Page de titre Page de Copyright Dedicace INTRODUCTION Chapitre I - L’ORGANISATION SOCIALE ET POLITIQUE PRECOLONIALE Chapitre II - L’ETAT INDEPENDANT DU CONGO (1885-1908) Chapitre III - LE CONGO BELGE (1908-1960) Chapitre IV - VERS L’INDEPENDANCE DU CONGO Chapitre V - LA PREMIERE REPUBLIQUE (1960-1965) Chapitre VI - LA DEUXIEME REPUBLIQUE (1965-1997) Chapitre VII - L’INTERMINABLE TRANSITION VERS LA IIIe REPUBLIQUE ET SES CONSEQUENCES Chapitre VIII - LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE ET LA CRISE CONGOLAISE Chapitre IX - LES SOLUTIONS A LA CRISE CONGOLAISE CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE Abréviations
A tous les miens
A tous ceux qui sont victimes de l’injustice et de la folie des hommes ; à tous ceux qui combattent l’injustice sous toutes ses formes, et qui, par leur vie quotidienne, militent pour la paix, le bien-être et le progrès social chez tous les peuples du monde
INTRODUCTION
Etat Indépendant du Congo (1885-1908), Congo belge (1908-1960), République du Congo (1960-1964), République Démocratique du Congo (1964-1971) et République du Zaïre (1971-1997) sont les dénominations successives de l’actuelle République Démocratique du Congo (1997 à ce jour) ou Congo-Kinshasa, fondée en 1885 grâce à la volonté d’un homme, Léopold II, roi de Belgique. Cet Etat a pris naissance sur les vestiges d’anciennes structures qui jouissaient d’une certaine organisation tant sur le plan social, culturel, que politique. II s’agissait de royaumes, d’empires et de villages plus ou moins autonomes, pour la plupart situés dans la cuvette centrale du fleuve congo. Certaines de ces entités avaient atteint un tel degré de prospérité qu’elles sont citées dans l’histoire du Congo comme modèle d’organisation de l’époque. C’est notamment le cas du royaume du Kongo et celui des empires Luba et Lunda. Il faut cependant souligner qu’avant la période d’exploration qui ouvrit la porte à celle de la colonisation, les peuples de la région avaient connu l’esclavagisme, doublé de la “traite négrière”, qui avaient sérieusement entamé l’organisation de leurs structures sociopolitiques. La chasse aux esclaves, organisée par les trafiquants arabes et autres, et la déportation qui s’en suivit, avaient laissé de profondes “blessures” que les colonisateurs réussirent à peine à “soigner”. Ceux-ci laissèrent, à leur tour, d’autres marques que l’histoire n’a toujours pas réussi à effacer.
L’exploration de l’Afrique centrale, organisée et soutenue par le roi Léopold II, déboucha sur la création du Congo : une “mosaïque socioculturelle” que l’administration belge de l’époque estimait constituée de près de trois cents tribus. L’exploitation sans réserve des énormes ressources de ce pays sera le principal leitmotiv de son fondateur, qui en disposa comme d’une “entreprise privée” jusqu’en 1908. A cette date, le Congo fut cédé à la Belgique et devint une colonie classique. Mais le changement de statut juridique du pays ne changea en rien l’objectif qui lui était assigné, à savoir, l’exploitation des ressources naturelles au bénéfice de la Métropole. Pendant près de trois quarts de siècle, le destin du Congo fut ainsi résolument tourné vers l’enrichissement de Léopold II et celui de la Belgique.
Pour mieux exploiter les immenses ressources du Congo, le colonisateur s’appuya tantôt sur l’armée, tantôt sur la conversion forcée des indigènes à la religion chrétienne, grâce à l’action de missionnaires, ou encore sur l’utilisation des minorités agissantes (auxiliaires, maîtresses et domestiques des colons, etc.) qui lui permettaient d’asseoir sa domination sur les indigènes et d’obtenir d’eux un rendement maximal. Il réussira par la même occasion à parachever la destruction des entités anciennes, contribuant ainsi à déstructurer et à “dépersonnaliser” l’homme congolais. La conséquence fut le maintien du Congolais dans un état de sous-développement global et de dépendance quasi permanente.
Après l’indépendance, acquise dans des conditions extrêmement précaires et d’impréparation totale, l’Etat congolais entama, dès les premiers mois de sa souveraineté, une longue et pénible descente aux enfers. En toile de fond on retrouvait “l’instrumentalisation” d’une classe politique congolaise de la première heure, sans expérience ni formation suffisante, avec comme conséquences : la course effrénée au pouvoir, une crise de légitimité sans cesse renouvelée au plus haut sommet de l’Etat, le dépouillement du peuple congolais de tous ses droits, le pillage des ressources du pays au profit de la caste dirigeante, une crise économique interminable, source d’une misère sans fond qui fera des milliers de victimes au sein de la population.
Malgré les importantes ressources de son sol et de son sous-sol, qui l’ont fait qualifier autrefois de “scandale géologique”, et ses potentialités humaines, le Congo se retrouva au rang des pays les plus pauvres de la planète. Et il continue encore de sombrer, chaque jour, dans un chaos indescriptible.
En raison de la mauvaise “gouvernance” du Congo par les régimes successifs, une guerre tout à fait prévisible va être imposée de l’extérieur dès 1996 ; elle va aggraver la crise politique interne, la crise économique, la misère du peuple et surtout transformer le Congo en un champ de bataille où s’affronteront plusieurs bandes armées. Depuis lors, ce pays ressemble à un “El Dorado” où divers groupes d’intérêt s’affrontent frénétiquement pour s’accaparer les richesses, hypothéquant dangereusement la souveraineté et l’unité du Congo. Quant à la population congolaise, elle sera sacrifiée sur l’autel des intérêts économiques, personnels et égoïstes de prédateurs étrangers et de leurs marionnettes qui ne s’embarrassent pas de sa misère.
L’interminable crise que traverse la RDC depuis quelques années est sans nul doute multifactorielle. Il y a des facteurs externes que sont la guerre et la lutte pour l’exploitation des ressources du pays. Il y a aussi des facteurs internes au nombre desquels nous retiendrons essentiellement les carences multiples dont a souffert, et souffre encore aujourd’hui, le peuple congolais, et plus particulièrement sa classe politique. Formation insuffisante, absence de maturité politique, manque total de préparation pour assurer la gestion administrative, politique et économique du pays sont les traits principaux qui caractérisent les leaders congolais au moment où le pays accède à l’indépendance en 1960. D’où l’inaptitude de ces dirigeants à assumer correctement la charge complexe que représentait l’administration du nouvel et vaste Etat indépendant, pendant la première République.
Incapables de combler ces carences et surtout d’impulser une véritable dynamique révolutionnaire, les deux régimes que connaîtra le pays dès 1965 ne seront que des dictatures féroces, appendices du système colonial. Excellant dans l’absolutisme, l’obscurantisme et la terreur, ils muselleront le peuple congolais, empêcheront toute évolution de la pensée politique et porteront au paroxysme la corruption, le clientélisme et la manipulation. Il en résultera un “système” assez typique et pervers duquel sortira une classe politique tout aussi particulière. Un système qui a su exploiter la pauvreté et la misère de la population pour se perpétuer.
La responsabilité du colonisateur dans la crise congolaise est donc incontestable dans la mesure où la colonisation est à la base de la déstructuration de la société congolaise, de la “dépersonnalisation” et de l’aliénation de l’homme congolais, facteurs qui sous-tendent le sous-développement mental chez ce peuple. Elle est surtout responsable du manque de formation de cadres autochtones compétents et en nombre suffisant pour prendre en mains les rênes du pays, en 1960. Ce qui explique, en grande partie, les difficultés du lendemain de l’indépendance et la situation confuse qui s’en suivit, en raison de l’intervention de la Belgique et de l’ONU. Et cela n’a été que le prélude de la longue crise que ce pays connaît encore à ce jour.
Les autres puissances occidentales, les Etats-Unis en tête, ont aussi une grande responsabilité dans cette crise du Congo pour avoir installé et surtout soutenu, pendant plusieurs décennies, un régime dictatorial, sanguinaire et néocolonialiste qui a systématiquement étouffé la conscience et les initiatives du peuple.
Responsable de cette interminable crise, la classe politique congolaise l’est aussi. Plus de quarante ans après l’indépendance, elle continue de briller par une médiocrité sans pareil. Dans leur grande majorité, les politiciens congolais sont en effet des hommes et des femmes sa

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