Le général Bonaparte et le renseignement
174 pages
Français

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Le général Bonaparte et le renseignement , livre ebook

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Description

Il suffit d'avoir reconnu le terrain et d'être instruit sur l'importance des effectifs ennemis et sur leurs mouvements pour être "un bon général d'avant-poste". Le diplomate en poste chez l'adversaire joue un rôle capital avant la campagne et l'éclaireur à cheval fournit le renseignement à chaud. Il y a aussi les interrogatoires de prisonniers et les courriers interceptés. Napoléon a compris l'intérêt du renseignement dès la première campagne d'Italie.

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Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2014
Nombre de lectures 23
EAN13 9782336348162
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ne déïnit-il pas l’agent du renseignement comme « un bon général d’avant-poste » ? Il sufït d’avoir reconnu le terrain et d’être instruit sur l’importance
connaît, mêlant son expérience d’ofïcier à la I
conïrmer ses hypothèses. Ne fut-il pas le collaborateur de Roger Warin dit Wybot, ancien chef du service de contre-espionnage de la France libre
en 1971 à la direction des Services des voyages ofïciels et de la protection
D’étonnantes ïgures sortent de l’ombre comme Toli ou Pico, sans oublier
permirent à Bonaparte de mettre la main sur la République de Venise.
hérités de la Révolution française.
Alain Montarras
Le général Bonaparte et le renseignement Alain Montarras
La période révolutionnaire et la première campagne d’Italie Préface de Jean Tulard,de l’Institut
Le général Bonaparte et le renseignement
SPM
Éditions S.P.M.
Le général Bonaparte et le renseignement
Illustration de couverture Le rapport d’un éclaireur à cheval à Bonaparte Lithographie de Roux, d’aprÈs Horace Vernet in Paul-Mathieu Laurent, dit de L’ArdÈche (1793-1877), Histoire de Napoléon, Aucher-Eloy et Cie, 1827 Collection Philippe Jean Vidal
Alain Montarras
Le général Bonaparte et le renseignement
La période révolutionnaire et la premiÈre campagne d’Italie
Préface de Jean Tulard de l’Institut
Ce volume est le soixante-douziÈme de la collection Kronos fondée et dirigée par Eric Ledru SPM
© SPM, 2014 ISSN : 1148-7933 ISBN : 978-2-917232-12-5
Editions SPM 34, rue Jacques-Louvel-Tessier 75010 Paris Téléphone : 01 44 52 54 80 – Télécopie : 01 44 52 54 82 Courriel : Lettrage@free.fr – site : www.editions-spm.fr
DIFFUSION – DISTRIBUTION : L’Harmattan 5-7 rue de l’Ecole-Polytechnique 75005 Paris Tél. : 01 40 46 79 20 – télécopie : 01 43 25 82 03 – site : www.harmattan.fr
Préface
Voici un livre attendu avec impatience depuis plusieurs années. Le décÈs de son auteur en a retardé la publication. L’utilisation du renseignement dans les campagnes de Napoléon est resté longtemps un sujet peu et mal connu. Certes de nombreux livres ont été consacrés au fameux Schulmeister, sans toujours dissiper toutes les zones d’ombre qui entourent cet espion peut-être aussi fabulateur que Vidocq, son contemporain dans le monde du crime. En tout cas Schulmeister a éclipsé d’autres agents secrets comme Le Lorgne d’Ide-ville ou Thiard de Bissy dont l’activité est plus facile à cerner. Car il n’est pas question à l’époque d’utiliser des James Bond et autres OSS 117 à l’armement sophistiqué et à l’invulnérabilité peu crédible. La vision du renseignement chez Napoléon est réduite, comme le rappelle dans un article de laRevue de l’Institut Napoléon, en 2009. Gérald Arboit : « Reconnaître lestement les déïlés et les gués, s’assurer des guides sûrs, interroger le curé et le maître de poste, avoir rapidement des intelli-gences avec les habitants, expédier des espions, saisir les lettres de la poste, les traduire et les analyser, répondre enïn à toutes les questions du général en chef lorsqu’il arrive à la tête de l‘armée. » L’Empereur ne déïnit-il pas l’agent du renseignement comme « un bon général d’avant-poste ». Il sufït d‘avoir reconnu le terrain et d’être instruit sur l’importance des effectifs ennemis et sur leurs mouvements. Le diplomate en poste chez l’adversaire joue un rôle capital avant la campagne et l’éclaireur à cheval, généralement un aide de camp, fournit le renseignement à chaud. Il y a aussi les interrogatoires de prisonniers et les courriers interceptés. Napoléon a compris l’intérêt du renseignement dÈs la premiÈre campagne d’Italie comme on va le découvrir dans ce livre. Pour étudier ces débuts de l’espionnage moderne il fallait un spécialiste doublé d’un érudit. C’est le cas d’Alain Montarras. Il parle de ce qu’il connaît, mêlant son expérience d’ofïcier à une connaissance approfondie des archives. Il pressent, devine, imagine et le document vient conïrmer ses hypo-thÈses. Ne fut-il pas le collaborateur de Roger Warin dit Wybot, ancien chef du service de contre-espionnage de la France libre à Londres puis directeur de la DST (direction de la surveillance du territoire). Alain Montarras passera en 1971 au service des voyages ofïciels et de la
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Le général Bonaparte et le renseignement
protection des hautes autorités. La façon de déjouer un attentat n’avait pas de secrets pour lui. Il n’a donné qu’une brÈve mais savante synthÈse de ce que fut le renseignement sous le Consulat et l’Empire dans le Dictionnaire Napoléon que j’ai dirigé. Il voulait, avant la vaste fresque qu’il était seul en mesure de brosser, commencer par la premiÈre campagne d’Italie. C’est là que Bonaparte rôde des méthodes qui vont faire merveille à l’époque de la Grande Armée. D’étonnantes ïgures sortent de l’ombre comme Toli ou Pico, sans oublier Landrieux, plus connu comme inspirateur des massacres de Vérone qui permirent à Bonaparte de mettre la main sur la République de Venise. Clausewitz, sceptique quant à l’efïcacité de l’espionnage, écri-vait dédaigneusement : « Ce que la pénombre soustrait à une vision claire, c’est au talent qu’il incombe de le deviner, sauf à miser sur la chance. » La chance de Napoléon fut d’avoir d’excellents espions, souvent hérités de la Révolution française. Vous allez les voir à l’œuvre.
Jeantulardde l’Institut
IntroductIon
Dans l’histoire de l’humanité il est constant que les groupes, les tribus, les États organisés aient cherché à connaître par anticipation les activités, les forces, les projets d’autres groupes, d’autres États et spécialement dans les périodes de conit. La mythologie, laBibleelle-même, l’histoire ancienne pourraient nous e fournir de nombreux exemples. AuvsiÈcle avant J.-C. le philosophe chinois Sun Tzun écrivait déjà « Ce que l’on appelle la préconnaissance ne peut s’obtenir par l’intermédiaire des esprits ni des dieux, ni par une analogie avec des événements passés, ni par des calculs et déductions. Il faut l’obtenir auprÈs des hommes qui connaissent la situation de 1 l’ennemi » . Napoléon, Chef d’État et Chef de guerre, avait un impérieux besoin de cette préconnaissance pour conduire son action et innombrables furent ses demandes de renseignements dans tous les domaines. Il avait une soif inépuisable de savoir, réclamant à tous et sur tout des rapports, des renseignements que son étonnante mémoire et sa formidable puis-2 sance de travail lui permettaient de retenir facilement . Se voulant pragmatique et se proclamant empirique, il subordonna pendant longtemps ses décisions, surtout dans le domaine militaire, à un ultime examen de la situation à laquelle il avait à faire face ; pour cela ses ministres, ses diplomates, ses chefs d’administration, ses proches collaborateurs, et, bien sûr, ses maréchaux et ses généraux étaient sans cesse sollicités. Les lettres, rapports, notes, états divers afuaient jusqu’à lui, où qu’il se trouvât, et il les étudiait avec la plus grande attention, les annotait et se plaisait même à la lecture des plus sévÈres. Le 21 octobre 3 1808 n’écrivait-il pas (Corr. n° 14390) au général Lacuée, directeur des Revues et de la Conscription militaire, qu’il avait parcouru avec autant de plaisir qu’un bon roman l’état de l’armée napolitaine reçu quelques jours plus tôt ? Le conit politique, militaire et économique dont il avait hérité de la Révolution et qui, de 1792 à 1815, opposera la France à l’Europe, conit auquel son immense ambition et sa volonté de puissance ne permirent
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Cité par Allen Dulles, Technique du renseignement. A. Palluel, Le dictionnaire de l’Empereur. Correspondance de Napoléon,Paris, Imp. Nationale, 1855-1870. Pour ne pas surchar-ger les renvois en bas de page, les références à la correspondance de Napoléon seront indiquées par la mention (Corr. n° X) dans le corps du texte.
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