Pages de vie en politique
302 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Pages de vie en politique , livre ebook

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302 pages
Français

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Description

Cet ouvrage apporte un témoignage direct sur quarante ans de l'histoire de notre pays. Il se double d'une analyse politique de chacun de ses moments. Il met à jour la fracture qui s'est créée peu à peu entre le monde politique et le peuple français, l'échec des réformes, celui des idéologies socialistes, l'erreur des cohabitations, les catastrophes de la démagogie qui ont touché tous les partis, abaissé la France et consommé le dégoût du politique. La ligne de cette histoire permet de dessiner aujourd'hui la voie très étroite d'un espoir réaliste pour que la France retrouve son rang et le citoyen confiance en lui-même et en l'avenir de son pays.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 août 2016
Nombre de lectures 6
EAN13 9782140015663
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Graveurs de mémoire
Cette collection est consacrée à l’édition de témoignages et récits personnels contemporains. Depuis 2012, elle est organisée par séries en fonction essentiellement de critères géographiques mais présente aussi des collections thématiques (univers professionnels, itinéraires individuels divers…).

Déjà parus

Pierné (André), Deux valises par famille, Itinéraire d’une famille de la Lorraine à l’Algérie , 2016.

Francheteau (Jean), Turbulences d’une vie professionnelle, De Kodak au service public , 2016.

Armantier (Louis), Paroles de rescapés, Indochine-Viêtnam, Le temps des souvenirs , 2016.

Deudon (Albert), L’autodidacte sur le toit, Itinéraire d’un journaliste originaire du Nord, 1916-1976 , 2016.

Krengel (Michel), Golda, Une enfant au goulag , 2016.

Eyrignoux (Pierre), Adolescents en Algérie, Djidjelli, une terre dans la peau, Petite Kabylie, 1954-1962 , 2016.

Bousquet (Bertrand), Prêtre de Paris, Une vie en Église , 2016.

Wamba (Philippe), Parenté. L’Odyssée d’une famille en Afrique et en Amérique , 2016.

Guibourg (Catherine), Vayssettes-Vergès (Marie-Antoinette), Hier ne finira jamais, Résister hier et aujourd’hui , 2016.



Ces dix derniers titres de ce secteur sont classés par ordre
chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation
du contenu des ouvrages, peut être consultée
sur le site www.harmattan.fr
Titre
Didier JULIA







Pages de vie en politique

Le gaullisme à l’épreuve du temps
Copyright
Du même auteur

Traduction et préface de la Théorie de la Science exposée par Fichte en 1804, Aubier éditions Montaigne 1967.
Fichte La philosophie ou la conquête de la liberté, L’Harmattan 2002.
Le Petit Dictionnaire de la Philosophie, Larousse 2013 (1 ère éd.1964).
Fichte 1804 La recherche de l’absolu, préface de Bernard Bourgeois, président de l’Académie des Sciences Morales et Politiques,
Hermann, 2015.





© L’HARMATTAN, 2016
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-76802-1
Prologue
Les actualités politiques pénètrent tous les foyers, par la porte, par les fenêtres, par les journaux, les écrans des téléviseurs, les ordinateurs, les téléphones portables, les voisins. Il n’est pas un accident de la route, un malheur dans une famille qui n’inspire une référence explicite ou implicite à la situation politique du pays. Jamais les informations politiques n’ont été à ce point abondantes, pressantes jusqu’à susciter le dégoût, assurément la confusion. Pour y retrouver une ligne directrice, donner un sens au présent et anticiper au mieux l’avenir, Léopold Senghor conseillait jadis un remède : si tu veux trouver ton chemin, retourne toi et regarde ton passé.
Après quarante-cinq ans de vie parlementaire, qua rante-quatre ans à la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale et toujours membre du parlement à titre honoraire, dix-huit ans vice-président de la Région Ile de France, j’ai l’impression de revivre aujourd’hui un des épisodes dont l’histoire nous a déjà renouvelé l’expérience et les impasses. Les gouvernements socialistes sont restés enfermés dans les cadres d’une idéologie qui date au mieux du milieu du 20 ème siècle et les gouvernements d’inspiration libérale n’ont jamais eu le courage d’expliquer clairement et d’appliquer les principes qui permettent à notre pays d’être présent au rendez-vous avec les autres nations du monde. Une étrange incapacité d’agir se retrouve à chaque étape. Par exemple, aucun n’a pris les initiatives nécessaires pour réconcilier l’opinion publique avec le fonctionnement de l’Europe et montrer l’engagement et l’intérêt de la nation dans sa construction.
Le président Senghor avait raison : une expérience que l’on a vécue est toujours plus instructive pour s’adapter aux surprises de la vie que les leçons d’un professeur, historien ou éditorialiste. Chaque évènement personnel, même mineur, est l’écho d’un monde, il en rapporte l’ambiance, nous fait reconnaître une situation que nous retrouvons dans l’actualité, lui donne un sens et permet d’en prévoir l’issue. Je suis entré en politique avec un idéal, partagé à l’époque par une foule de militants, celui tout simplement d’avoir et de conserver un pays dont on puisse être fier. J’ai eu le temps de faire le tour de ses mécanismes internes. J’y ai découvert le meilleur comme le pire. Je ne m’y suis jamais ennuyé, m’employant à être le plus utile possible dans mes fonctions. Les mémoires, que j’écris aujourd’hui, ne se rapportent pas à ma personne mais aux expériences que j’ai traversées, aux mondes que j’ai côtoyés. Je les livre en toute liberté, sans rien cacher, révélant de ce fait des épisodes inédits.
Pour participer à la vie politique, ne pas y rester spectateur, il faut se faire élire et réélire, se soumettre volontairement au tribunal prosaïque du peuple par un scrutin de circonscription où la personnalité du candidat finit, au fil des mandats, par être prise en compte autant que son appartenance politique. Il faut s’exposer à être rejeté par ses concitoyens. Le succès répété de cette épreuve initiatrice a créé, dans mes relations avec la population, un caractère de naturel et une grande liberté, celle de continuer à dire la même chose à tout le monde et de préférence la vérité comme me l’avait conseillé le général de Gaulle, ce qui m’évitera, selon son expression, « de me prendre les pieds dans le tapis » au milieu de la multitude des gens et des situations qu’un député est amené à rencontrer. Ce qui rend aussi la vie plus agréable, qui secrète même le sel de la vie sociale et donne enfin à l’élu le sentiment de bien représenter une volonté collective à l’Assemblée nationale.
J’ai toujours cherché à comprendre les autres. Max Scheler aimait à répéter que la sympathie ne consiste pas à pleurer avec celui qui pleure mais à essayer de comprendre le sens de sa souffrance et à rechercher activement un coin de ciel bleu à l’horizon pour le réconcilier avec la vie. Depuis le plus petit village de Seine-et-Marne jusqu’à ceux de la Nouvelle-Calédonie, à travers mes responsabilités économiques ou politiques, à la Région, en Outre-mer comme à l’Assemblée nationale, le but de mon travail a toujours été de réconcilier les gens avec leur pays, de chercher avec eux une voie qui réponde à leurs espérances personnelles pour y réaliser leurs projets. Saint Exupéry définissait l’amitié comme le fait de regarder le même avenir. Elle peut devenir le ciment d’une société lorsque les citoyens gardent le sentiment de pouvoir y réussir leur vie. Elle est alors le ressort du sentiment national.
Aujourd’hui la situation est si confuse que des Français qui se rencontrent à l’étranger peuvent encore se saluer spontanément avec sympathie, mais à l’intérieur de notre territoire, et en l’absence depuis de nombreux mois de toute politique clairement définie, regarder ensemble un avenir commun est une expérience impossible. La société est éclatée, les Français ne s’aiment pas, ils se comprennent à peine. Le divorce entre le monde politique et le pays réel est la pire situation que puisse connaitre une démocratie car elle met en cause son fondement. La conscience collective est d’autant plus malheureuse que les électeurs ne se reconnaissent pas dans leur propre choix. Chacun aspire à en sortir, à tourner la page.
Le souvenir précis des faits qui ont marqué notre histoire depuis plus de quarante ans permet d’identifier les moments où la politique s’éloigne de l’histoire et du service de la collectivité nationale, que tout le monde oubliera, et ceux qui ont marqué un progrès pour notre pays, fût-il transitoire, dont l’histoire se souviendra. Il suffit d’un président qui n’ait pas le sens de l’Etat pour que les citoyens perde

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