Quand Vichy internait ses soldats juifs d Algérie
310 pages
Français

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Quand Vichy internait ses soldats juifs d'Algérie , livre ebook

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Description

Toutes les terres de l'empire français connurent lors de la Seconde Guerre mondiale le "soleil noir de Vichy". L'Algérie en particulier. Il est temps de faire connaître cet internement de soldats juifs français sur le territoire algérien. Déchus de leur citoyenneté, exclus de l'armée, il furent internés parce que juifs. Une histoire à faire connaître.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2006
Nombre de lectures 212
EAN13 9782336257853
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mémoires du XX e siècle
Collection dirigée par Jean-Yves Boursier
Déjà parus
Annie et Jacques QUEYREL, Un poilu raconte..., 2005. Michel FAUQUIER, Itinéraire d’un jeune résistant français :1942-1945, 2005
Robert VERDIER, Mémoires , 2005.
R. COUPECHOUX, La nuit des Walpurgis. Avoir vingt ans à Langenstein , 2004.
Groupe Saint-Maurien Contre l’Oubli, Les orphelins de la Varenne, 1941-1944 , 2004.
Michel WASSERMAN, Le dernier potlatch , les indiens du Canada, Colombie Britannique, 1921 . 2004.
Siegmund GINGOLD, Mémoires d’un indésirable. Juif, communiste et résistant. Un siècle d’errance et de combat, 2004.
Michel RIBON, Le passage à niveau , 2004.
Pierre SAINT MACARY, Mauthausen : percer l’oubli, 2004. Marie-France BIED-CHARRETON, Usine de femmes, Récit . 2003. Laurent LUTAUD, Patricia DI SCALA, Les naufragé et les « rescapés du train fantôme » , 2003.
Raymond STERN, Petite chronique d’une Grande Guerre, Journal d’un capitaine du service automobile de l’armée , 1914-1918, 2003.
Raymond GARNUNG, Je vous écris depuis les tranchées , 2003. Egon BALAS, La liberté et rien d’autre , 2003.
Judith HEMMENDINGER, Revenus du néant : cinquante ans après : l’impossible oubli , 2002.
Benjamin RAPOPORT, Ma vie et mes camps , 2002.
Claude COLLIN, Mon Amérique à moi. Voyage dans l’Amérique noire (1944-2000) , 2002.
Raoul BOUCHET, Lettres de guerre d’un artilleur de 1914 à 1916, 2002.
Jules FAINZANG, Mémoire de déportation, 2002.
Constance DIMA, Les petits princes de l’univers, 2002.
Quand Vichy internait ses soldats juifs d'Algérie

Norbert Belange
www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782747597609
EAN : 9782747597609
Sommaire
Mémoires du XX e siècle - Collection dirigée par Jean-Yves Boursier Page de titre Page de Copyright Dedicace Epigraphe Introduction Première partie - 1940-1943 Quatre années incroyables Deuxième partie - L’ultravichysme en Algérie Troisième partie - L’Algérie, terre d’affrontement de (presque) toutes les forces antagonistes nées sur les rivages de la Méditerranée Quatriéme partie - Le débarquement des forces alliées en AFN le 8 novembre 1942 Cinquiéme partie - « Du vichysme sous contrôle allemand au vichysme sous contrôle américain.» Sixième partie - La galaxie des camps d’internement instaurés par Vichy en Algérie (1941-1944) Septième partie - Sur la route de Bedeau Huitième partie - Les descendants de Jacob sous la tente Neuvième partie - Le tam-tam des Juifs de Bedeau Dixième partie - Du ballast au train ou le lent retour aux armées Onziéme partie - L’aprés-Bedeau Douzième partie - Les bagnards de Bedeau Conclusion Bibliographie Remerciements
A Robert, à Maurice, à Roland, à Mardochée,
A Flavien, à Jacques et à tous leurs compagnons au camp de Bedeau, « camp de misère ».
« L’Afrique du Nord sert aussi d’arrière-cour aux basses œuvres de Vichy, comme le montre la multiplication des camps d’internement. »
Christine Levisse-Touzé, L’Afrique du Nord dans la guerre. 1939-1945 .
Introduction
A l’énoncé du titre de cet ouvrage d’aucuns se diront :
« Encore !!! »
Il est vrai que la littérature historique sur les camps d’internement en France connaît un beau développement ces dernières années. Témoignages, récits, essais foisonnent.
Comment ne pas citer la somme publiée tout récemment par Denis Peschanski : « La France des Camps (1938-1946) ». (Edition Gallimard. Paris. 2002)
Et un sentiment de rejet, devant cette littérature historique, pourrait trouver quelque raison de s’exprimer.
Mais il nous est facile de renvoyer notre lecteur à la dimension géographique — l’Algérie — contenue dans le titre (et le sous-titre) pour marquer le premier intérêt de ce travail.
En effet, l’Algérie, sous le régime de Vichy, a connu la pléthore des camps d’internement ainsi qu’une extrême diversité, avec ici ou là des singularités.
De cette histoire vichyste sous les cieux africains, la littérature historique est restée et reste très souvent SILENCIEUSE.
A fortiori , lorsqu’il s’agit de soldats juifs français, déchus de leur nationalité et chassés des armées françaises.
Il y a plus de soixante ans que les tentes de l’armée d’Afrique, les guitounes, les marabouts de Bedeau ont disparu du ciel d’Afrique, dans le sud oranais.
Il y a plus de soixante ans que la très grande majorité de ces anciens soldats français se taisent.
Au soir de leur vie, un grand nombre d’entre eux souhaitent que l’histoire du camp de Bedeau soit mise au jour.
Ils souhaitent aussi que, officiellement, un gouvernement de la République française reconnaisse enfin cette tache au revers de leur jeunesse.
Dans « Paroles d’étranger », Elie Wiesel écrit : « Ne pas transmettre une expérience, c’est la trahir ».
Il reste à transmettre après ce long silence. Et comment transmettre ? Comme nos maîtres, nous sommes confrontés à « Comment construire un discours historique cohérent s’il est constamment opposé à une autre vérité qui est celle de la mémoire individuelle » 1
Le temps est venu où les témoignages iront en s’amenuisant parce que les témoins ne seront plus.
Au sortir des camps de concentration, l’un des compagnons de Jorge Semprun disait déjà, avec une lucidité remarquable :

« J’imagine qu’il y aura quantité de témaignages...Ils vaudront ce que vaudra le regard du témoin, son acuité, sa perspicacité... Et puis il y aura des documents...Plus tard, les historiens recueilleront, rassembleront, analyseront les uns et les autres : ils en feront des ouvrages savants ...Tout y sera dit, consigné...Tout y sera vrai ...Sauf qu’il manquera l’essentielle vérité, à laquelle aucune reconstruction historique ne pourra jamais atteindre, pour parfaite et omnicompréhensive qu’elle soit. » 2
Ce temps est venu !
Transmettre, Dire, Témoigner, Raconter...
Difficultés !!!
La parole du témoin est partielle, d’inégale valeur, naturellement partiale. Le témoin ne peut prétendre à cette objectivité parfaite, toute théorique ! Comme d’ailleurs l’historien.
Le témoin, selon Yves Stalloni, « est saturé de souvenirs, d’émotions, de ressentiments. » 3
Mais la parole du témoin est en même temps parcelle de vérité, parcelle de l’INDICIBLE.
Il reste au modeste ouvrier que nous sommes de donner la parole aux témoins en nous heurtant chaque fois à la manière de le faire.
Notre ambition serait de partager les manières qu’ont Primo Lévi et Jorge Semprun d’aborder la notion du témoignage.
Pour Primo Lévi,

« Un témoignage fait avec retenue est plus efficace que s’il était avec indignation : l’indignation doit venir du lecteur pas de l’auteur, car on n’est jamais certain que les sentiments du premier deviendront ceux du second. J’ai voulu fournir au lecteur la matière de son indignation. » 4
Ailleurs, Primo Lévi soulève la difficulté née de la diversité des témoignages : « Je peux seulement affirmer ceci : chacun a vécu le Lager à sa façon, il sera difficile de trouver deux versions semblables et d’en tirer des règles générales. » 5
Presque à l’opposé, Jorge Semprun s’explique, lui aussi, sur le témoignage : « Seul l’artifice d’un récit maîtrisé parviendra à transmettre partiellement la vérité du témoignage. » 6
Nous tâcherons, à la suite de l’historienne Ariette Farge 7 d’avoir le souci de privilégier la parole vivante des témoins et la nécessaire mise en forme du récit historique.
Paroles des années 1940, exprimées ici ou là et souvent dans un état de souffrance.
Paroles ou témoignages des années 1994-2005 : témoignages écrits, ré- écrits à la lumière d’une vie; paroles ou témoignages sur un passé qui ne passe pas. Paroles ou témoignages émis au soir d’une vie !
Mais parole vivante qui demande à exister.
Parole vivante dont il faudra tenter d’interroger ses silences, ses trop-pleins, ses mises en perspective cavalières.
Par le truchement du questionnaire et de la correspondance, nous avons pu entrer en relations avec nos témoins. Exceptionnellement, nous avons pu nous entretenir de vive voix avec quelques- uns d’entre eux.
Parfois une partie de ces témoignages avait déjà été produite : sous la forme d’entrefilets dans la presse, de textes accompagnant des démarches administratives.
Parfois sous la forme de récits de vie inédits.
Souvent, « l’histoire »

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