Le Chambriste
264 pages
Français

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Description

Dès qu’il entendit à Grenade ce morceau de Liszt joué avec virtuosité, Martin Sparte, découvreur de talents depuis une carrière de chambriste interrompue, tomba comme sous un charme. Désormais, il était prêt à tout pour retrouver ce musicien au doigté fabuleux et mobilisa, pour ce faire, tout son réseau de connaissances. Une recherche obstinée, payante, qui le guida vers une certaine Natacha, jeune Russe insaisissable, aux rapports conflictuels avec la musique. Mais surtout une instrumentiste qui nage en eaux troubles, qui suit elle-même les indices ténus laissés par un précieux document oblitéré par l’histoire, et dont elle tente d’entrer en possession afin d’honorer une ténébreuse promesse. Une quête dans laquelle elle happe Martin qui se voit alors propulsé au sein d’un univers russe crapuleux. Entrecroisant histoire de la musique, thriller, espionnage et traquenard, "Le Chambriste" tisse, autour de Martin, une toile délétère et périlleuse, dont lui et Natacha n’auront de cesse de tenter de s’extirper. Orchestré de main de maître, développant une atmosphère de plus en plus urgente et oppressante, ce roman voit son rythme s’emballer, s’intensifier, s’exacerber dans un mouvement implacable… Un rythme qui s’empare totalement de nous et qui, du pianissimo initial au fortissimo final, ne nous lâche plus!

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 janvier 2010
Nombre de lectures 129
EAN13 9782748351491
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0094€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Chambriste
Du même auteur
Le Cachot du Roi, roman épuisé, 1999 Henriette d’Angleterre, bibliographie, éditions Publibook, 2002 La Momie du TGV, roman, éditions Publibook, 2000 Loubna, essai, éditions Publibook, 2005 Ethique et pédiatrie, L’Harmattan, 2006
Arnault Pfersdorff Le Chambriste
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : + 33 (0) 1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0114403.000.R.P.2009.030.40000 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010
À Françoise.
Grenade, juillet Martin est allongé depuis une vingtaine de minutes sur un banc en pierre, goûtant avec délectation les effluves des lauriers chauffés par le soleil. Il s’octroie un moment de détente. Depuis une semaine, il est plongé dans un projet cher au ministère espagnol de la Culture : créer ici à Gre-nade un concours de piano de niveau international dans ce paradigme de septentrion de l’Europe. De quoi prouver qu’il est possible de faire aussi bien, voire mieux que Bruxelles et son prestigieux concours Reine Elisabeth, ou Varsovie, avec son concours Chopin. Martin Sparte con-naît ce monde féroce, il en est un pur produit, les jurys n’ont plus de secrets pour lui. Avant de reprendre l’avion pour Paris, il est venu se ressourcer dans le « Carmen de los Mártires », sur la col-line de l’Alhambra, versant ouest, face au museo Manuel de Falla. Un lieu chargé d’histoire né de l’imagination e d’un seigneur du XVIII siècle. Palais tombé dans l’oubli, avec son jardin jalousement entretenu par l’office munici-pal des espaces verts, l’« Ayuntamiento de Granada ». Un havre de fraîcheur en ce mois de juillet, une vue excep-tionnelle sur la ville, des essences rares et de nombreux bassins pour apaiser l’âme. Çà et là, des paons et des cy-gnes. Et tout ceci, à deux pas des jardins du Generalife. Martin apprécie cette heure matinale. Il lui a fallu en-jamber le mur d’enceinte pour pouvoir en profiter avant l’ouverture au public. La nuit dernière, il a volontairement boudé son palace, sur la colline de l’Alhambra, pour s’offrir une virée dans
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un hôtel plutôt crasseux du quartier de San Matias, juste en dessous du campo del Principe. Il y a trouvé une petite pension comme il les aime : le médiocre néon qui brûle toute la journée, le sempiternel type assis derrière le comp-toir levant à peine les yeux, l’odeur de moisi, l’escalier étroit, la peinture écaillée, et ces conciliabules qui vien-nent de nulle part. Peut-être la radio, peut-être un échange entre deux chambres. Parfois une pute qui s’engueule avec une collègue à moins que ce ne soit la mère du type qui dégouline en vous tendant les clés d’un air entendu. Mar-tin aime ces improvisations et pour rien au monde il n’aurait dérogé à cette règle qui lui tenait au ventre : se sentir libre de faire comme bon lui semble, se fondre dans cette ambiance qu’il ne soupçonnait pas quelques minutes auparavant. Qu’une autre chambre l’attende là-haut dans les « Jar-dines del Partal » donnait à sa virée nocturne une saveur particulière. Les fenêtres grandes ouvertes à écouter les élucubrations des habitants d’un quartier ignoré des guides touristiques. Il s’était allongé nu sur le lit et n’avait plus bougé, les yeux mi-clos, à entendre les murs respirer. Par-fois le vacarme d’une mobylette mettait du temps à se perdre dans le néant, puis le murmure des conversations reprenait le dessus : la douce mélodie de l’espagnol avec ses accentuations chantées et ses fortissimo. Il aimait pas-ser des heures, allongé, à décortiquer ces bruits. Ces minuscules parcelles de vie imprimées dans son cerveau alimenteraient tôt ou tard son inspiration devant un piano. Il aimait se fondre dans un lieu, pour s’imprégner de son atmosphère et en faire son miel spirituel. C’est ainsi qu’il fonctionnait. Il n’était pas rare qu’il disparaisse ainsi d’une soirée entre amis pour aller « respirer » ailleurs. Sans prévenir. On ne savait jamais où le retrouver. Ce be-soin de liberté, se retrouver dans un lieu silencieux, loin des paroles qui tuent le verbe, sur un pont à regarder les
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