Panne de coeur
326 pages
Français

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Description

Philippe de Rigal d'Astruguesse, ingénieur nucléaire et héritier d'une des plus grandes fortunes lyonnaises, est retrouvé mort, la gorge tranchée, dans la chapelle familiale, à Brindas. L'assassin y a laissé l'inscription: "Mort au nucléaire!". Pour le commissaire Addamah et son adjointe, la bouillonnante Kiki Manset, ce crime sauvage est le point de départ d'une enquête dans les méandres de l'éco-terrorisme et les rivalités d'une famille en proie à des haines farouches. Qui, des éco-terroristes illuminés prêts à tout pour faire triompher leur cause, ou des adeptes du CAC 40 et des conseils d'administration où l'on exécute à mots feutrés, est coupable? Portraits au vitriol, suspense haletant et humour noir sont au menu de ce polar rythmé, à l'écriture enlevée, qui tient jusqu'au bout le lecteur en haleine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 juillet 2013
Nombre de lectures 63
EAN13 9782342009699
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait












Panne de cœur Bernard Domeyne










Panne de cœur

Une enquête de Addamah & Manset




















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IDDN.FR.010.0118673.000.R.P.2013.030.31500




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2013


Note de l’auteur



Il s’agit ici d’une œuvre de fiction. Dans ce roman, seules la
ville de Lyon, la Polynésie et les centrales nucléaires sont
réelles (mais celle de Montrevil-sur-Noise n’existe pas).
Il n’y a pas de château d’Astruguesse à Brindas (Rhône),
pas plus qu’il n’y a de Comité Anti-Libéral de Guerre à
l’Oppression Nucléaire ou de groupuscule Terre et Liberté (du
moins, à ma connaissance). Et le village de Jerimatea
(comprend qui peut) sur la côte est de l’île de Tahiti, n’existe
évidemment pas.

Tous les personnages de ce roman sont fictifs, sans aucun
rapport avec qui que ce soit. Toute ressemblance avec des
personnes existantes ou ayant existé, serait donc fortuite et
involontaire.
9


Les enquêteurs…



La fliquette Marie-Christine Manset (dite Kiki), 32 ans, est
une fille des banlieues, vivante, extravertie, physique… Femme
de terrain, elle a gravi un à un tous les échelons de la hiérarchie
policière ; elle est l’un des plus jeunes commandants de police
de France.
Au moment où commence ce récit, Kiki vient d’épouser un
architecte Suédois, Sven, rencontré lors d’une précédente
enquête aux Canaries, L’île des hommes-chiens. Un fils, Joachim,
est né de cette union.

D’origine libanaise, son patron, le commissaire Gilles
Addamah, 49 ans, est un policier atypique : bon flic mais
franctireur (d’où une carrière en demi-teinte), introverti, un peu snob,
animé d’un sens élevé de la discipline et du devoir, et doté d’un
fort complexe de supériorité.

Tous deux officient à la Division criminelle du SRPJ de
Lyon, la Crim’…
11

« …Il est urgent de faire péter
une ou deux centrales nucléaires en France. »
Message de Beretman sur le forum Internet Désirs d’Avenir,
le 18/11/2006 à 13:53

13


Prologue.
2 décembre



Brindas (Rhône), banlieue ouest de Lyon, le soir…
« C’est toi ?… »

Philippe de Rigal d’Astruguesse interpellait avec un pâle
sourire l’ombre ténébreuse qui venait d’entrer dans la chapelle
Sainte Marie-Madeleine, où il avait l’habitude de venir prier.

La chapelle Sainte Marie-Madeleine était dans la famille
d’Astruguesse depuis toujours. Elle avait été construite en
même temps que le château et terminée bien avant lui, dès
1642. C’était un vœu de l’aïeul Gaston, au siège d’Arras par les
troupes françaises, où il servait sous le maréchal de la
Meilleraye : "Sainte Marie-Madeleine, advienne que pourra ! Mais si
je vis pour servir mon Roy et que nous ayons bataille gagnée
contre les méchants Espagnols que voilà, alors je ferai bâtir
une chapelle à votre dévotion, et tous mes hoirs y feront
oraisons !"
Deux mois après, Arras capitulait. Gaston s’était illustré lors
de la prise du bastion Saint-Nicolas et avait mérité les faveurs
de Louis XIII. Un an plus tard, il s’installait dans la campagne
lyonnaise que le roi lui avait offert et réalisait son vœu. Depuis,
les De Rigal d’Astruguesse, s’ils se mariaient à Saint-Paul,
comme il se doit, étaient baptisés dans la chapelle Sainte
MarieeMadeleine. Un tableau d’un petit maître du XVII siècle,
accroché dans l’entrée, rappelait le vœu de Gaston.

Philippe se tenait donc près du retable représentant l’Agneau
mystique, le coude droit posé sur l’autel, la jambe gauche
légèrement fléchie, dans une posture qui aurait pu être altière s’il ne
paraissait pas si encombré de son grand corps longiligne.
Phi15 lippe d’Astruguesse ressemblait en effet à un personnage sorti
d’un tableau du Greco : grand, mince, les cheveux châtains
coupés court, un visage maigre mangé par une moustache fine
et une barbe en pointe, de longues mains délicates, un nez
aquilin, et de grands yeux verts un peu las.

L’assassin se précipita vers Philippe, vif comme l’éclair ;
celui-ci ne s’y attendait pas ; l’autre sortit de son manteau un
rasoir à manche et lui en porta un coup de face qui lui trancha la
gorge d’une oreille à l’autre, l’éclaboussant de sang.

Pendant un court instant, Philippe resta debout quoique
chancelant, interdit, la bouche ouverte et sifflante, tendant les
bras devant lui, son œil déjà éteint et mi-clos, et il s’avança à
pas trébuchants vers l’assassin. Il n’y avait aucune haine dans
son regard perdu, seulement une question : « Pourquoi ? »
« C’était nécessaire », dit l’assassin en reculant.

Philippe d’Astruguesse s’écroula devant l’autel, sur le flanc
gauche. Une mare de sang se formait rapidement sous le
cadavre ; l’assassin la regarda un instant, fasciné. Puis il détourna les
yeux et sortit rapidement de la chapelle.
Avant de quitter les lieux du crime, il avait sorti de son
manteau une bombe de peinture noire, et avait tagué sur le mur du
transept :

MORT AU NUCLÉAIRE !
* * *
Quelque part à Lyon, la nuit tombée, deux mois plus tôt…
L’énorme et vieux ventilateur essayait de brasser l’air lourd
d’odeurs de renfermé et de fumée de cigarettes. Grâce à un petit
radiateur électrique apporté par Denis Malespoe, il faisait très
chaud. Le groupuscule Terre et Liberté s’était réuni dans les
sous-sols d’une cité de Rillieux-la-Pape. Une vieille table,
quelques chaises. Autour, de jeunes hommes et une jeune femme
décidés à l’action directe. Recrutés parmi les jusqu’au-boutistes
16 du Comité Anti-Libéral de Guerre à l’Oppression Nucléaire. On
avait écarté les tièdes. Ils discutaient, où plutôt Denis Malespoe
menait les débats depuis un peu plus d’une heure. Les regards
étaient graves.

« Nous sommes bien d’accord ? demanda-t-il. Les centrales
nucléaires, elles péteraient de toute façon ?
— Oui, acquiescèrent les autres.
— Ainsi, en facilitant les dysfonctionnements de ces
machines, nous ne faisons rien de mal, nous donnons simplement un
coup de pouce à l’inéluctable, pour faciliter une prise de
conscience salutaire ?
— Oui.
— Donc nous sommes responsables, mais pas coupables :
nous sommes innocents.
— Exactement, dit un jeune homme efflanqué à la barbe
sale, le regard illuminé.
— C’est ça ! » reprirent les deux autres.

Denis Malespoe avait soudé le groupe autour de l’objectif. Il
prit sa cigarette entre le pouce et l’index et en tira une grande
bouffée. Puis il la souffla en faisant des ronds de fumée.

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