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Description
Sur la route d ́Anvers, Étienne rencontre Nina, une mystérieuse jeune femme pourtant supposée avoir été assassinée la veille.
Ensemble, ils essayent de se joindre à l ́enquête de la commissaire Justine Chevalier afin de comprendre pourquoi elle a été tuée.
Mais comment expliquer qu ́Étienne soit le seul à voir Nina ?
Pourquoi l ́a-t-elle choisi lui, un simple chauffeur routier ?
Comment la commissaire et son équipe voient-ils cette aide pour le moins... inattendue ?
Liliana Di Pietro signe avec Sur la Route d ́Anvers son troisième roman, un thriller fantastique.
Elle parvient à nous tenir en haleine tout en nous envoyant sur de fausses pistes... pour mieux nous surprendre ensuite !
Informations
Publié par | Nats Editions |
Date de parution | 14 septembre 2015 |
Nombre de lectures | 13 |
EAN13 | 9783958580558 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
ISBN : 978-3-95858-055-8
Première édition - Septembre 2015
Tous droits réservés
Liliana DI PIETRO
Roman
2015
La première rencontre
S’il y avait un concours pour décerner un prix à l’autoroute offrant le paysage le plus monotone, celle qui relie Lille à Anvers ne démériterait pas. Seuls quelques bosquets près de la frontière franco-belge coupaient une succession d’étendues grisâtres piquées de banlieues industrielles.
Cette nuit-là, Étienne venait de traverser l’ancienne zone douanière. Il rentrait d’Anvers. Presque toutes les semaines depuis plus de cinq ans, il faisait l’aller-retour entre Rungis et Anvers avec son camion. Les villes intermédiaires lui étaient inconnues. Parfois, il avait l’impression que le monde se réduisait à une suite de panneaux bleus indiquant des étapes fantômes où il ne se rendait jamais. Il s’amusait souvent à les imaginer : des façades en carton-pâte qui parsemaient l’horizon au-delà du ruban gris foncé de l’asphalte, des endroits mystérieux et irréels qui abritaient des habitants éthérés qu’il ne croiserait point et dont il ne verrait jamais les visages.
Les relais autoroutiers constituaient ses seules réalités concrètes. Ces caravansérails modernes, aseptisés et sans charme, il les connaissait par cœur. Justement, à quelques kilomètres de la Belgique, il s’en trouvait un qu’il appréciait particulièrement. Minuit passé, il avait faim et souhaitait dormir au moins deux heures. Il rêvait d’y arriver, puis il continuerait d’un seul trait jusqu’à Rungis.
Il avait vu le panneau jaune clignotant qui annonçait un accident à quatre kilomètres. Ce n’était pas la première fois, il conduirait doucement, voilà tout. À sa droite et à sa gauche maraudaient les ombres de la nuit froide et humide.
Étienne, qui avait souvent traversé de jour cette zone, savait qu’elle était jonchée de bosquets, même si, dans l’obscurité, il ne pouvait pas les distinguer.
Bien qu’au début, il n’eût pas aimé ce métier, aujourd’hui, il s’y était fait. Il disposait de temps pour réfléchir, pour écouter de la musique, et, surtout, cela lui permettait de ne pas s’attarder chez lui. Depuis que son père était mort d’une cirrhose, il logeait dans une chambre à l’étage du petit pavillon de banlieue qui avait appartenu à ses parents. Le reste de la maison était habité par sa sœur, Lorraine, par son mari Pierre, et par leurs trois enfants. Le couple ne s’entendait pas très bien. Leurs disputes incessantes le lassaient, et les cris de ses trois neveux, dont l’aîné n’avait que huit ans, le mettaient hors de lui. Lors de ses déplacements, au moins, il avait la paix.
Parfois, en roulant, il pensait à sa vie. Il se rappelait qu’il aurait voulu poursuivre ses études, car il était doué pour cela. Mais, lorsque la maladie eut emporté sa mère, son père était devenu un ivrogne invétéré, et il avait bien fallu que quelqu’un subvînt aux besoins de la famille. Ainsi, Étienne Balligny avait abandonné le lycée en Terminale et avait pris un premier travail comme magasinier dans un entrepôt. Quelques années plus tard, une connaissance l’avait poussé à passer son permis de poids lourds et l’avait présenté au contremaître d’une entreprise de transport routier. Dès lors, l’asphalte n’eut plus de secrets pour lui.
Un deuxième panneau lui annonça que la route était barrée à cause de l’accident. Un peu plus loin, il fut obligé de s’arrêter. Il évalua la situation : l’accrochage semblait grave et les secours bloquaient la circulation pour dégager les victimes. Plus qu’agacé, il regarda son GPS pour trouver une solution alternative. Il découvrit que s’il prenait la sortie juste devant lui, une départementale qui traversait une forêt lui permettrait de rejoindre l’autoroute à quelques encablures de là, et enfin d’arriver à son El Dorado, le relais, où il se restaurerait et se reposerait. Cela impliquait d’allonger son chemin, mais tout ce qui comptait pour lui, c’était de manger et de dormir le plus vite possible.
Engagé sur l’itinéraire de délestage, il s’habituait difficilement au manque de lumière. Le scintillement des gyrophares persistait dans ses rétines. La voix rassurante du GPS lui indiquait qu’il se trouvait sur la bonne voie.
À cette heure-là, cette route était presque déserte. Ainsi, pendant les premiers kilomètres, il ne croisa personne. Il se refusait de penser à sa fatigue, mais, prudent, il augmenta le volume de sa radio pour éviter de s’assoupir. Soudain, dans son rétroviseur latéral, il distingua, à l’arrière de son camion, une voiture qui, de trop près, le collait.
« Un taré inconscient, je parie qu’il s’agit d’un jeune qui se prend pour Ayrton Senna. »
Malgré un brouillard dense, ses phares au xénon lui donnaient une bonne visibilité. Il chantonnait la musique stridente diffusée dans l’habitacle pour ne pas s’endormir.
Tout à coup, devant lui, en bordure de talus, il crut percevoir quelque chose qui bougeait. Une biche? Non, il s’agissait d’une femme qui faisait du stop. Il s’étonna.
« Une belle de la nuit en cet endroit! »
Immédiatement, il décida de s’arrêter. Il était exténué, mais cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu une femme dans ses bras. Il rétrograda et freina brusquement au-delà de l’endroit où elle se trouvait. Le véhicule rouge qui le suivait évita la collision de justesse, recula et le doubla. Quand il fut à sa hauteur, son chauffeur invectiva Étienne vertement.
La personne qui occupait le siège passager essaya de le calmer.
Étienne ne réagit pas. Depuis longtemps, il avait appris à ne pas répondre aux injures des routards. Poussé par son accompagnatrice, le jeune colérique démarra en faisant grincer les pneus. Continuant à jurer, il se perdit dans les brumes de la nuit.
Au bord de la route, l’auto-stoppeuse n’avait pas bougé. Étienne descendit de son camion et s’approcha d’elle. Il remarqua qu’elle était vêtue simplement d’une petite robe décolletée, assez courte pour découvrir une partie de ses jambes au-dessus des genoux. Elle ne portait ni sac ni veste, et ses longs cheveux châtains tombaient sur ses épaules dénudées. Elle semblait frêle et légère, telle la déesse Nyx, sublime et vaporeuse.
Elle lui répondit d’une voix mélodieuse.
Étienne fit un geste désabusé. Il avait l’habitude.
Étienne, un peu gêné, se passa la main sur la nuque. Soudain, il entendit un bruit de moteur et regarda autour de lui. Un peu plus loin, dans une clairière du bois, en contrebas de la route, un gros quatre-quatre venait de se garer. Malgré le manque de lumière, il crut distinguer un couple à l’intérieur.
Intrigué par sa présence, il s’adressa à elle à brûle-pourpoint.
Étienne réfléchit quelques instants et finalement lui fit signe de s’installer dans la cabine du camion.
Étienne ne posa plus de questions. Elle lui semblait bizarre et probablement un peu dérangée, mais pourquoi devait-il s’en soucier ? Toutefois, il ne pouvait pas la laisser seule dans ce lieu avec tous ces fous qu’il y avait partout. Il entendait parfois des choses affreuses à la radio. Il l’invita à monter, puis conduisit en silence, en faisant des efforts pour penser à autre chose, car il la trouvait bien mignonne. C’était dommage qu’elle ne fît pas des passes.
De la tête, elle acquiesça.
En entendant ce prénom, Étienne ricana.
Elle souriait d’une agréable façon, et ses paroles flottaient dans le silence de la nuit comme une douce berceuse. Distrait par la conversation, Étienne faillit rater l’embranchement pour revenir sur l’autoroute et lança un juron. Nina le regarda du coin de l’œil et réprima un rire espiègle. Étienne, se sentant observé, fit un geste contrit, ce qui déclencha l’hilarité de sa passagère. Elle lui semblait définitivement charmante, et il se dit que finalement ce détour inattendu lui avait été bénéfique. Il avait fait une chouette rencontre.
L’aire était silencieuse. Une vingtaine de camions était garée sur le parking des poids lourds. Leurs conducteurs dormaient certainement dans leurs cabines. Dans la salle de la cafétéria, un couple de Belges qui venait de passer quelques jours en France prenait un café. Quand Étienne rentra dans le bar suivi par Nina, la femme, une blonde rondelette d’une cinquantaine d’années, les scruta sans vergogne. Elle trouvait que la nouvelle arrivante était vêtue bien légèrement pour la saison et que celui qui l’accompagnait aurait dû lui prêter son blouson en cuir. Elle en fit la remarque à son mari qui, peu intéressé par le sujet, consulta sa montre.
Elle le fixa et adopta un ton malicieux.
Entre-temps, Étienne avait commandé un sandwich. Malgré son insistance, Nina n’avait rien voulu prendre et se contentait de le regarder dévorer son repas.
Étienne ne comprit pas la question et fronça les sourcils.
« Par choix? Voilà une question idiote. »
« Bon. Elle devrait s’arrêter de me poser des questions qui n’ont aucun sens! »
Nina sourit, illuminant son visage et ses beaux yeux verts.
Étienne ne savait trop que dire.
« J’avais raison. Elle est schnock. »
« Et en plus très curieuse! »
« Bingo! C’est gagné. »
La riposte déstabilisa un peu Étienne, mais il décida de prendre les choses comme elles venaient.
« Elle est mignonne, mais complètement cinglée. Je fonce, bah! »
« C’est ça, ouais! »
Un peu déçu, Étienne haussa les épaules et alla s’installer dans le lit de sa cabine. Après tout, c’était, peut-être, mieux comme cela, il était trop fatigué, et la semaine ne venait que de commencer. Il s’allongea et s’endormit aussitôt.
***
Le bruit d’un moteur le réveilla. Étienne avait dormi plus qu’il ne l’aurait souhaité. À l’intérieur de sa cabine, il regarda sa montre. C’était déjà quatre heures du matin. Désarçonné, il savait qu’il lui restait encore presque deux cent cinquante kilomètres avant d’arriver à Rungis, où il devrait décharger la marchandise, vérifier les documents de livraison, et préparer la cargaison pour le prochain voyage. Il ne pourrait rentrer chez lui et se reposer vraiment que tard le soir. À la hâte, il se dirigea vers les toilettes. Les premiers rayons du soleil faisaient leur apparition sans trop de conviction, tandis qu’un froid humide lui donnait des frissons.
Après s’être débarbouillé, il sortit et aspira l’air vif de l’aube. Soudain, il se souvint de la femme qu’il avait recueillie au bord de la route quelques heures auparavant. Il la chercha partout, mais ne la trouva pas. Comme il avait déjà assez perdu de temps, il décida de partir. Jetant un dernier regard autour de lui, il monta dans son camion et reprit la route, légèrement désappointé.
Comme il l’avait redouté, sa journée de travail se finit au crépuscule. Ce ne fut que vers dix-neuf heures ce mardi qu’éreinté, il put, enfin, rejoindre sa maison.
Un fumet agréable et délicat de pot-au-feu frappa ses narines. Mais, sitôt, il entendit Lorraine crier à son beau-frère qu’il n’était qu’un traîne-savates et un bon à rien, tandis que ce dernier la traitait de salope et de grosse vache. Une porte claqua violemment. Pierre avait certainement mis les voiles vers le bistro. Il s’approcha de la cuisine et salua sa sœur d’un petit signe de la main. Elle le regarda tendrement.
Il adorait Lorraine, mais, aujourd’hui, il n’avait pas envie de se mêler de leurs histoires de couple. Fatigué comme il était, Étienne monta les escaliers et s’installa dans sa chambre où il s’endormit aussitôt qu’il s’allongea sur son lit. Il crut entendre, après s’être assoupi, que sa sœur se disputait avec son fils aîné pour qu’il fît ses devoirs.
Avec les premières lueurs du jour, il fit un rêve. Une jeune femme aux cheveux soyeux, aux yeux verts, habillée d’une petite robe rose lui caressait le front et veillait son sommeil. Étienne, les yeux fermés, souriait.
Coïncidences
À Lille, dans un petit appartement, Justine Chevalier discutait avec une voisine qui lui indiquait la laverie la plus proche. Chloé, assise dans sa poussette, pleurait à tout poumon. Justine tenta de la calmer en lui donnant une sucette. Du coin de l’œil, elle aperçut la moue de désapprobation de son interlocutrice, mais elle l’ignora. En la remerciant pour les renseignements, elle mit le sac de linge sale sous le siège et sortit hâtivement de son immeuble.
Chloé semblait plus tranquille, mais sa mère savait que cela risquait de ne pas durer. À presque trois ans, la fillette n’aimait pas rester assise longtemps, et puis elle lui avait promis de l’emmener au parc. Mais, où pourrait-il y en avoir un dans cette ville? Elles avaient emménagé la veille et Justine avait tout juste eu le temps d’acheter quelques victuailles au petit supermarché qui, heureusement, se trouvait juste en face de son nouveau chez elle.
Ce mardi matin, elle devait se présenter au siège de la PJ de Lille, pour prendre son poste de commissaire. Puisqu’elle n’avait pas encore pu chercher une nounou ou inscrire Chloé dans une crèche, Justine serait obligée d’aller au bureau avec elle.
La vie de Justine n’avait pas été facile ces dernières années. Chloé était née alors qu’elle finissait sa quatrième année de droit à Lyon. Quand elle avait appris qu’elle était enceinte, elle avait beaucoup réfléchi, et malgré les réticences de celui qui partageait son existence à l’époque, elle avait décidé de garder le bébé. Mais, deux mois avant la naissance, son compagnon l’avait abandonnée pour suivre une actrice de second rôle dans des séries télévisées. Depuis, elle l’avait élevée seule, et cela avait été éprouvant. Toutefois, grâce à sa famille qui l’aidait à s’occuper de Chloé, elle avait réussi à obtenir son diplôme, puis à rentrer à l’École de police, pour deux ans plus tard devenir commissaire. L’échec de son couple l’avait blasée. Maintenant, elle se méfiait des hommes et elle s’était juré de ne plus s’engager dans une relation prenante. D’un caractère bien trempé, Justine, à vingt-sept ans, défendait bec et ongles son indépendance. Bien sûr, il y avait Richard. Depuis leur rencontre deux ans auparavant, ils entretenaient des rapports ambigus, bâtis de ruptures et de retrouvailles, et d’une sincère amitié. Elle aimait qu’il lui laissât sa liberté, lui, il l’aimait.
Son assignation à Lille avait été très précipitée, et elle avait dû tout organiser en moins d’un mois pour remplacer quelqu’un de la Brigade criminelle, qui était récemment parti à la retraite. À son habitude, elle cachait ses peurs et ses faiblesses et ne montrait extérieurement qu’une détermination farouche et obstinée. Première affectation dans la police judiciaire, elle s’était fait le serment de réussir. Si des doutes l’assaillaient, elle se donnait une contenance pour que personne ne s’en rendît compte.
En marchant dans la rue, elle regarda sa fille avec tendresse. Peu lui importaient toutes les difficultés du monde, tant que Chloé était là pour égayer sa vie et lui faire des câlineries.
Quand elle arriva au siège de la PJ avec Chloé dans ses bras et le sac de linge dans la poussette, un agent, à l’entrée, lui demanda ce qu’elle cherchait.
Justine arrangeait une de ses mèches de cheveux que sa fille s’entêtait à mordiller. Le policier écarquilla les yeux et lui signala l’ascenseur derrière lui. Au premier étage, elle passa devant un open-space où des officiers vaquaient à leurs occupations. Elle salua poliment et ne reçut que des hochements de tête indifférents. Puis, elle frappa à la porte du commissaire divisionnaire, et entendit une voix ferme l’inviter à entrer.
Il n’était pas seul, deux hommes et une femme se trouvaient avec lui. En rentrant, tous les regards s’étaient posés sur elle avec curiosité et étonnement. Derrière son vaste bureau, son futur chef la dévisagea.
Après un silence pesant, il l’interrogea du regard tout en pointant de son doigt la petite Chloé.
Le responsable de la brigade la considéra avec circonspection. Mais, ce fut la jeune femme, Aline, qui prit la parole.
***
La commissaire se sentait rassurée, car la sœur d’Aline avait accepté de bon gré de garder la petite Chloé. Au moins, pendant quelques jours, c’était une préoccupation en moins. Elle avait tout juste eu le temps de déposer son sac de linge sale dans son bureau, de prendre son arme de service et son insigne, et voilà qu’elle était partie pour le lieu du crime.
En chemin, ses nouveaux collègues lui avaient expliqué les faits. Des randonneurs avaient trouvé un cadavre dans un sous-bois le matin même. La police locale avait donc contacté la section criminelle de Lille. Ils ne savaient pas grand-chose d’autre.
Dans la voiture, elle avait commencé à se renseigner sur ses coéquipiers, qui la regardaient avec la méfiance innée des hommes face à l’inconnu. Vincent, dans la cinquantaine bien sonnée, n’était pas très causant, mais avait l’air chevronné. Il se montrait distant, mais courtois. Quant à Julien, dans la quarantaine, elle avait l’impression qu’il s’agissait de quelqu’un de timide, un peu affecté dans ses manières, poli et obséquieux. Aline, très bavarde, était la plus jeune de l’équipe, intégrée à la brigade depuis six mois.
Après une demi-heure de route, ils arrivèrent sur le lieu du crime. L’endroit n’était pas très accueillant. Il faisait froid et Justine avait mal aux pieds. Même à dix heures passées, le brouillard était encore épais. Ils avaient marché sur un sentier forestier, et là, sous un bouleau blanchâtre, gisait le corps d’une jeune femme aux cheveux châtains, habillée d’une courte robe rose.
La voyant s’approcher, le légiste, qui travaillait déjà sur place, lui donna son avis.
Justine hocha la tête et lui adressa un sourire discret. Elle était frigorifiée.
Elle chercha ses coéquipiers du regard.
Justine se retourna, mais Vincent et Aline discutaient déjà avec leurs collègues de la scientifique. Agacée, elle soupira. Seul Julien restait immobile appuyé contre le tronc d’un arbre. La commissaire remarqua son air désabusé.
Il repartait déjà vers la voiture quand, soudain, il revint sur ses pas et fixa Justine.
Elle lui répondit très sincèrement :
Le reste de la journée ne fut pas de tout repos pour Justine et son équipe. Qui était cette jeune femme? Comment était-elle arrivée à cet endroit? Voilà une enquête qui s’avérait difficile.
***
Mercredi matin, Étienne se réveilla sans trop savoir où il se trouvait. Les rayons du soleil lui chatouillaient le visage. Confus, il tâtonna sur sa table de chevet.
« Mais, quelle heure est-il? »