L'éthique des petits actes

Fondation Ostad Elahi

Description

Le message est simple : chacun de nos actes les plus anodins recèle une clé du perfectionnement éthique. En apprenant à la saisir, elle contribue par ailleurs dans une très large mesure au développement de notre propre humanité : c'est en effet dans ce réservoir inépuisable - les innombrables occasions d'agir éthiquement offertes par notre quotidien - qu'il est possible de trouver la matière première de la construction de soi. Cet ouvrage ouvre des pistes de pratique éthique qui serait l'investissement de notre vie quotidienne par une densité d'intention nouvelle.

Sujets

• Psychiatrie
• Psychologie
• Philosophie
• Psychanalyse
• Philosophie et théologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 mars 2005
• Nombre de lectures: 62
• EAN13: 9782336281810
• Langue: Français

Extrait

© L’Harmattan, 2005
9782747578400
EAN : 9782747578400
L'éthique des petits actes

Eric Camerlynck
Autres ouvrages du GREA publiés dans la même collection
Olivier de Brivezac et Emmanuel Comte, Changer de regard.
Béatrice Guernier et Agnès Rousseau, Vaincre la jalousie.
REMERCIEMENTS
L’auteur tient à remercier toutes celles et ceux qui ont rendu cet ouvrage possible en acceptant de répondre à leurs questions, en livrant des témoignages d’expériences vécues ou en se prêtant aux exercices d’introspection et d’analyse pratique suggérés par le thème.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Autres ouvrages du GREA publiés dans la même collection REMERCIEMENTS AVANT-PROPOS INTRODUCTION Exemples de petits actes qui comptent beaucoup En quoi les petits actes comptent-ils beaucoup ? Pistes pour une pratique des petits actes CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE
AVANT-PROPOS
L ES ouvrages publiés dans la collection « Éthique au quotidien » reprennent des conférences données dans le cadre d’un séminaire organisé par la Fondation Ostad Elahi - Éthique et solidarité humaine 1 . Axées sur les concepts éthiques et leur application au quotidien, ces conférences proposent une réflexion autour d’un thème et abordent ses déclinaisons concrètes et pratiques. Les ouvrages qui en découlent, écrits dans un style accessible et vivant notamment grâce au recours à de nombreux exemples, privilégient une approche réaliste et pragmatique, et visent essentiellement à encourager et à éclairer une pratique éthique inscrite au sein de la vie quotidienne.
Chaque volume propose une réflexion autour d’un trait de caractère éthique (ou à l’inverse anti-éthique). Y sont abordées les manifestations de ce trait spécifique, ses causes, ses effets, de même que les moyens de le développer ou de le neutraliser. Il s’agit à chaque fois de comprendre comment certaines de nos attitudes - devenues si habituelles qu’elles semblent faire partie intégrante de notre être — se dressent devant nous comme d’invisibles barrières qui nous empêchent de progresser dans notre humanité.
Les auteurs, à l’origine du Groupe de recherche en éthique appliquée (GREA), explorent certaines analyses développées par Ostad Elahi 2 , qui intègrent la dimension spirituelle de l’être humain ainsi que la référence à une transcendance divine. Ils puisent cependant leurs références théoriques à diverses sources philosophiques, juridiques, psychologiques ou religieuses. Les illustrations concrètes qu’ils proposent sont le fruit à la fois de leur travail d’enquête et de recherche et de leur expérience personnelle.
INTRODUCTION
Q UELS sont les actes qui ont beaucoup compté pour vous ? Actes que vous avez vous-mêmes accomplis ou actes que d’autres ont accomplis et qui vous ont marqués, qui vous ont semblé avoir de la valeur. Qu’y avait-il de si brillant dans ce geste ? Qu’y avait-il de si attirant chez telle personne ayant accompli cet acte qui vous a tant marqué ? En quoi ce geste a-t-il eu alors telle résonance, en vous, en l’autre ?

Ces questions ont été posées à quelques personnes dans la perspective de ce livre. Ce qui frappe dans les réponses, c’est l’apparente insignifiance de l’acte ainsi remémoré. Ce que ces questions ont évoqué, ce ne sont en effet pas des actes éclatants d’altruisme, des actes héroïques, mais plutôt des gestes modestes, que chacun d’entre nous peut accomplir pratiquement tous les jours.
Ce qui nous amène à l’intuition première de ce livre : les circonstances de notre vie quotidienne recèlent quantité d’occasions d’accomplir ces petits actes qui comptent beaucoup. C’est comme si gisait à nos pieds une mine d’or que nous ne sommes pas en mesure de voir et encore moins d’exploiter. Ce serait donc, tout là, à notre portée, une source de bien pour soi et pour les autres. Il est possible que nous en ayons le pressentiment, sans pour autant être en mesure de l’expliciter précisément, sans nous y être arrêtés vraiment, sans y avoir réellement attaché de l’importance. Un sentiment diffus de quelque chose qui est là, qu’on ne saurait pas bien nommer ni explorer.
L’objectif de cet ouvrage serait atteint si, l’ayant lu, il vous semble qu’en effet la question n’est pas si anodine, qu‘il y a là un filon à exploiter dans notre manière de vivre et de donner de la valeur aux choses que nous vivons ; que cela aide à réhabiliter ou ériger des concepts qui prennent en compte les effets de nos actes et ce qui les conditionne - en particulier, le rôle de l’ intention  ; que cela engage à réflexion, et, espérons-le, ouvre des pistes de pratiques effectives.
Énoncée ainsi, une telle entreprise — qui touche à l’éthique personnelle - ne manque cependant pas de soulever quelques interrogations chez le lecteur, tant les écueils, il est vrai, sont réels : - Le prêt-à-penser moralisateur. Le propos risquerait en effet de se réduire à un catalogue de bonnes actions édifiantes, accompagné d’une incantation à retrouver en soi une âme d’ Amélie Poulain... - Le discours de valeur plus ou moins explicite. Le propos serait de décrire une vision personnelle de ce qu’est le Bien, l’agir bien, l’être bien.
L’esprit critique moderne répugne à ces écueils et il a bien raison. Cependant, en contrepoids, nous postulerons deux principes qui ne devront pas être confondus avec ces écueils : - Principe utilitariste . Le propos devra s’appuyer sur des exemples, des expériences vécues ; il devra viser à ouvrir des pistes de pratiques - c’est-à-dire des gestes ou des comportements, intérieurs ou extérieurs, que nous pourrions réaliser. L’idée d’échanger des expériences ou des pratiques en ces domaines relève donc d’un souci d’empirisme et de pragmatisme - l’idée que la transposition de ces expériences d’un individu à l’autre est possible et utile, même si à chaque fois l’expérience devra sans doute être ré-inventée. Cette approche n’est certes pas de l’ordre du catalogue. - Principe de Bien . Le propos pré-suppose de fait une idée du Bien universel . Plus précisément, l’idée que, d’une part, pour chaque individu, il existerait des états de meilleur-être, où il réaliserait pleinement ce qu’il y a de meilleur en lui (l’état du moi supérieur , pour reprendre l’expression de Bergson), et ce serait là le critère de valeur du Bien ; et que, d’autre part, cette valeur de Bien serait universelle, c’est-à-dire transposable d’un individu à l’autre, s’attachant à une réalité objective, organique, et qui se situe au cœur de notre humanité. C’est une hypothèse énorme, mais qui en même temps relève de l’évidence intuitive et immédiate. C’est une hypothèse qui nous renvoie, au plus profond de nous-mêmes, aux figures d e sagesse , qui nous inspirent dans nos meilleures actions. Hypothèse qui aura une signification probablement différente selon la sensibilité, par exemple humaniste ou déiste du lecteur, mais en laquelle, à bien des points de vue, ils se rejoindront — quitte à donner un nom différent à la même réalité intérieure, le vécu de ce Bien ou l’aspiration à s’en rapprocher. Les petits actes qui comptent beaucoup sont peut-être très précisément le lieu où la réalité de cette super-valeur du Bien peut être expérimentée par chacun et partagée avec les autres.
Nous ne reviendrons pas sur ces principes dans notre exploration de l’éthique des petits actes . Retenons qu’ils seront toujours sous-jacents aux réflexions qui seront menées. Si la prétention de les démontrer formellement serait bien illusoire, il est possible que l’expérimentation que chacun pourra faire, à sa guise, des petits actes qui comptent beaucoup , contribue à une forme de « preuve » empirique a posteriori de ces principes (et d’autres encore), à une conviction morale critique, c’est-à-dire passée au crible de la raison et de l’expérience. C’est ce qui donne la portée philosophique et spirituelle de la réflexion que nous entendons entamer, mais sur laquelle pourtant nous ne nous appesantirons pas par la suite : libre au lecteur de poursuivre le cours d’une telle méditation, féconde, espérons-le !
Exemples de petits actes qui comptent beaucoup
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