Les conditions de l intelligibilité et le problème de la contingence
119 pages
Français

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Les conditions de l'intelligibilité et le problème de la contingence , livre ebook

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Description

Cet ouvrage constitue l'édition inédite du mémoire de maîtrise en philosophie que Gaston Berger défendit en février 1925. Il s'agit de la première interrogation du philosophe à l'origine de la prospective. Berger y montre que, pour comprendre le monde qui nous entoure, l'explication déterministe proposée par la science n'est pas suffisante, qu'elle se heurte à des impossibilités et à des contradictions et que seule l'acceptation de la contingence ouvre la voie à la liberté et à l'action efficace de l'homme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 novembre 2010
Nombre de lectures 60
EAN13 9782296449404
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES CONDITIONS DE L’INTELLIGIBILITÉ
ET LE PROBLÈME DE LA CONTINGENCE
Prospective
collection fondée et dirigée par Philippe Durance (CNAM)
La collection Prospective a pour ambition de susciter, de rassembler et de valoriser les travaux théoriques et appliqués de prospective, issus des milieux académiques, des collectivités locales, des entreprises ou des services de l’État, en France ou à l’étranger, dans ses différents champs (technologique, stratégique, territorial, etc.). Elle se compose de quatre séries : Mémoire, Essais & Recherches, Problèmes & Méthodes, Prospective appliquée.
Série « Mémoire »
Berger (Gaston), Bourbon-Busset (Jacques, de), Massé (Pierre), De la prospective. Textes fondamentaux de la prospective française (1955-1966) , textes réunis et présentés par Philippe Durance ; 2 ème édition
Berger (Gaston), Les conditions de l’intelligibilité et le problème de la contingence , édition présentée par Philippe Durance et Nicolas Monseu
Série « Essais & Recherches »
Bernard (Philippe J.), Le pouvoir des idées. Comment vivent et se transforment les sociétés contemporaines
Cazes (Bernard), Histoire des futurs. Les figures de l’avenir de saint Augustin au XXI e siècle ; préface d’Emmanuel Le Roy Ladurie
Colloque de Cerisy, L’économie des services pour un développement durable, Nouvelles richesses, nouvelles solidarités (Prospective VIII), coordonné par Édith Heurgon et Josée Landrieu
Colloque de Cerisy, Comment les techniques transforment les sociétés , coordonné par Thierry Gaudin et Élie Faroult
Dartiguepeyrou (Carine) (dir.), Prospective d’un monde en mutation
Durance (Philippe), Cordobes (Stéphane), Attitudes prospectives. Éléments d’une histoire de la prospective en France après 1945
Guigou (Jean-Louis), Réhabiliter l’avenir. La France malade de son manque de prospective
Lesourne (Jacques), Mémoires d’après mémoires
Série « Problèmes & Méthodes »
Gabilliet (Philippe), Les conduites d’anticipation. Des modèles aux applications ; préface de Michel Godet, professeur au CNAM
Série « Prospective appliquée »
Dumont (Gérard-François) (dir.), Populations et territoires de France en 2030. Le scénario d’un futur choisi
Margat (Jean), L’eau des Méditerranéens. Situation et perspectives ; préface de Mohamed Ennabli, président de l’Institut méditerranéen de l’eau
Hors série
Baudin (Mathieu), Le développement durable, nouvelle idéologie du XXI e siècle ?
Gaston Berger


LES CONDITIONS DE L’INTELLIGIBILITÉ
ET LE PROBLÈME DE LA CONTINGENCE


Édition établie, présentée et annotée par
Philippe Durance et Nicolas Monseu


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13589-5
EAN : 9782296135895

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Avant-propos Nicolas Monseu {1}
In memoriam Maurice Béjart
Cet ouvrage constitue l’édition du mémoire de maîtrise en philosophie que Gaston Berger défendit publiquement à la Faculté des Lettres d’Aix-en-Provence en février 1925 sous le titre Les conditions de l’intelligibilité et le problème de la contingence. Ce document est la première formulation de l’interrogation philosophique qui est à la source du développement de la prospective et de son concept.
Dans l’exigence philosophique qui est la sienne, la prospective pose en effet une interrogation cruciale : quelle attitude l’être humain peut-il prendre face à ce qui n’est pas encore et à quoi est-il en droit de prétendre lorsque sa pensée s’oriente vers un temps à venir ? C’est bien là tout le paradoxe de la démarche prospective, puisqu’elle porte sur des phénomènes dont il est précisément de l’essence de ne pas pouvoir être encore donnés.
La réponse que la prospective tente d’apporter à cette question est la suivante : l’avenir n’a de sens concret et proprement humain que si nous le rapportons à notre action, à ce qui est à faire. Devant ce qui n’est pas encore, l’être humain peut ainsi percevoir les possibles de son action et poser les choix qui sont les siens. Prendre une attitude prospective revient donc à prendre une attitude en direction de l’action, se préparer « à faire » et exercer son pouvoir d’initiative.
En ce sens, le mérite premier du mémoire de Gaston Berger est d’inscrire la prospective dans sa dimension proprement philosophique et de la renvoyer à l’interrogation qui en est sans doute toujours à la source : l’identité. Berger l’a d’ailleurs confié en ces termes au promoteur de son mémoire, le philosophe Maurice Blondel : « Je suis parti, écrit-il, du problème de la personnalité. Qui suis-je ? et même d’abord suis-je ? Comment se fait-il que je me détache du reste de l’univers, que je dise ‘je’ et ‘moi’, et que je ne puisse m’empêcher de me considérer 'comme un empire dans un empire’? Si la nécessité règne partout, qu’est-ce donc qui me spécifie ? » {2} . Il précise également à Blondel la portée de son travail : « Des deux grandes tendances qui existent au cœur de tout homme : comprendre et agir – c’est à la première que je m’attacherai. […] je veux comprendre, tel est mon point de départ. Je veux que tout me soit clair, que le monde me soit expliqué ».
C’est précisément cette question de l’identité qui donne à la pensée de Berger sa cohérence et son actualité. C’est elle qui sous-tend ses interventions les plus marquantes dans le domaine de la phénoménologie, dans le développement de la caractérologie et dans l’émergence de la prospective.
C’est que, quant à elle, la prospective repose aussi sur une compréhension de l’expérience du sujet prospectif et agissant. L’action n’est alors jamais réductible à ce qui peut en être effectivement observé de l’extérieur, pas plus qu’elle n’est à envisager de manière strictement opératoire comme un pur instrument. Le sens de l’action prospective repose davantage sur une connaissance de ce qui la motive et des fins qu’elle poursuit, de la même façon qu’elle ne peut s’accomplir que sur le fond d’un pouvoir faire originaire et responsable qui est, nécessairement, le fait de quelqu’un. L’action n’est en somme jamais une pure création à partir d’elle-même, mais elle se fonde sur une situation qui est déjà donnée et qu’elle propose justement de modifier en y inscrivant des déterminations qui ne s’y trouvent pas encore. Le sujet prospectif est donc un sujet profondément situé, reconnu comme celui qui comprend certaines possibilités et qui pressent qu’une nouvelle situation pourra voir le jour. À ce titre, prospecter revient à saisir le possible de la situation, en vue de l’expliciter et de le réaliser.
En ce sens, le mémoire de Gaston Berger nous fait déjà pressentir que l’action prospective repose toujours sur l’invention courageuse d’un geste. La prospective s’appuie sur une philosophie du courage et de la responsabilité. L’action appelle par nature le courage de prendre en charge la finitude de notre situation, laquelle s’éprouve dans l’expérience de la limite, de l’imprévisible, de l’incertain, de l’échec, des accidents de l’histoire, bref, en un mot, dans l’expérience de la contingence. Une contingence qui est le support indépassable de toute action et le lieu même sans lequel l’action ne pourrait vraiment s’inscrire dans le cours des choses.
La prospective n’est donc pas, à proprement parler, la science du futur : sa préoccupation n’est pas uniquement celle de l’avenir. Elle se veut d’abord une attitude philosophique engagée inscrite dans l’épaisseur même du présent et dans sa contingence. Prospecter est d’abord et avant tout reconnaître le présent, seul lieu d’insertion possible de l’action. Plus qu’un ensemble de méthodes établies ou une synthèse théorique solidement élaborée, elle repose davantage sur une conception du futur qui est envisagé comme la série des actions possibles à entreprendre dans le présent. El

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