Montaigne
394 pages
Français

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Montaigne , livre ebook

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Description

Renouvelant la lecture de la trop célèbre opposition entre tête "bien faite" et tête "bien pleine", analysant les fondements que la réflexion radicale des Essais apporte à la pratique très actuelle de la philosophie dès l'enfance, ce livre met en pleine lumière un Montaigne porteur de la pensée éducative humaniste que la modernité tout à la fois menace et requiert.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2009
Nombre de lectures 111
EAN13 9782336267159
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

éducation et philosophie
Collection dirigée par Bernard Jolibert et Jean Lombard
Éducation et philosophie accueille des études et des textes philosophiques qui traitent des problèmes généraux de la formation des hommes et visent à élucider les conditions. les démarches et le sens de l’action éducative.
Déjà parus
Bernard JOLIBERT Platon, l’ascèse éducative et l’intérêt de l’âme, 1994. Jean LOMBARD Aristote, politique et éducation, 1994.
PLUTARQUE Traité d’éducation, intr et trad. de Danièle Houpert, 1995. W. JAMES Conférences sur l’éducation, trad. de Bernard Jolibert, 1996.
L.-R. de LA CHALOTAIS Essai d’éducation nationale ou plan d’études pour la jeunesse, présentation de Bernard Jolibert, 1996.
Jean LOMBARD Bergson, création et éducation . 1997.
Bernard JOLIBERT L’éducation d’une émotion Trac, timidité, intimidation dans la littérature, 1997.
ROLLIN Discours préliminaire du Traité des études . introduction et notes de Jean Lombard, 1998.
Claude FLEURY Traité du choix et de la méthode des études, introduction de Bernard Jolibert, 1998.
Jean LOMBARD (dir.) l’École et la cité, 1999.
Bruno BARTHELMÉ Une philosophie de l’éducation pour l’Ecole d’aujourd’hui , 1999.
Gérard GUILLOT Quelles valeurs pour l’école du XXIème siècle ? 2000. Jean LOMBARD (dir.) L’Ecole et les savoirs, 2001.
Bernard VANDEWALLE Kant, éducation et critique, 2001.
Yves LORVELLEC Alain philosophe de l ’ instruction publique , 2001.
Yves LORVELLEC Éducation et culture, 2002.
Jean LOMBARD Hannah Arendt, éducation et modernité , 2003.
Jean LOMBARD (dir.) L’École et l’autorité, 2003.
Bernard JOUBERT Auguste Comte, l ’ éducation positive , 2004.
Jean LOMBARD (dir.) L’École et les sciences. 2005.
Jean-Yves FRÉTIGNÉ Les conceptions éducatives de Giovanni Gentile Entre élitisme et fascisme, 2007
Jean LOMBARD (dir.) L’École et la philosophie, 2007.
Sylvain MARÉCHAL Projet d’une loi portant défense d’apprendre à lire aux femmes (1801), texte présenté par Bernard Jolibert, 2007.
Anne-Marie DROUIN-HANS (dir) Relativisine et éducation , 2008.
Bernard VANDEWALLE, Kierkegaard , éducation et subjectivité, 2008.
Montaigne
L'Éducation humaniste

Bernard Jolibert
© L’HARMATTAN, 2009 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296086142
EAN : 9792296086142
Sommaire
éducation et philosophie Page de titre Page de Copyright INTRODUCTION I - MONTAIGNE ET L’ÉDUCATION DE SON TEMPS II - LA NATURE ET L’ÉDUCATION III - L’ENFANCE, LES ENFANTS IV - L’ÉDUCATION INTELLECTUELLE V - L’ÉDUCATION MORALE VI - L’ÉDUCATION PHYSIQUE VII - LA QUESTION RELIGIEUSE ET LA QUESTION POLITIQUE VIII - L’ÉDUCATION DES FILLES CONCLUSION - L’HUMANISME « POUR VIVRE » BIBLIOGRAPHIE DU MÊME AUTEUR
INTRODUCTION

« J’estime tous les hommes mes compatriotes et embrasse un Polonois comme un François, postposant cette lyaison nationale à l’universelle et commune. » Essais, III, 9, p. 950 1 .
Un auteur singulier
I L n’est pas si facile de comprendre la représentation exacte que se fait Montaigne de l’éducation, de ses fondements, de son rôle, de son efficacité, de sa valeur, ou de ses limites. L’auteur des Essais , en effet, n’est pas du tout un théoricien de l’éducation au sens où nous l’entendons aujourd’hui, c’est-à-dire un auteur qui présente ses idées, à propos d’un domaine bien circonscrit, de manière systématiquement organisée. Les textes de référence qui touchent « l’institution des enfants » - entendons ceux qui traitent de l’éducation en général, contenus d’instruction et idéaux humains compris – se présentent de manière éparse dans son œuvre, parfois indirectement à propos d’autres questions où on ne les attend pas, comme dans De l’amitié 2 , Des livres 3 ou De l’art de conferer 4 , parfois d’une manière plus polémique et au détour d’un problème religieux épineux. C’est notamment le cas de la célèbre Apologie de Raimond Sebond. 5 À dire vrai, Montaigne n’aborde de front et de manière explicite la question de l’éducation qu’à trois reprises, et encore de manière toute pratique, sous forme de conseils concrets ou d’évocation de son propre passé : au livre premier des Essais, dans les chapitres intitulés Du pedantisme 6 et De l’institution des enfants 7 , et au livre second à propos De l ’ affection des peres aux enfans 8
Pour autant, et pour incomplètes et élitistes qu’elles puissent paraître de prime abord, les idées développées par Montaigne sont importantes en ce sens qu’elles ont marqué – et marquent encore – l’histoire de la pensée éducative tout comme la philosophie de l’éducation, Il n’est pas d’auteur, voire de réformateur des institutions scolaires, qui n’éprouve aujourd’hui encore le besoin de situer ses propres conceptions éducatives par rapport à celles de l’auteur des Essais . Comme le rappelait déjà fort justement Gabriel Compayré : « Depuis le jour où Guizot, dans les Annales de l’Education, en 1812, leur a consacré un article de critique élogieuse, tous les historiens de l’éducation se sont accordés à saluer dans Montaigne un des pères de la pédagogie. On n’avait pas attendu notre époque, d’ailleurs, pour mettre à profit les judicieuses réflexions de l’auteur des Essais  ; Locke et Rousseau particulièrement lui ont fait de larges emprunts. » 9
L’examen se complique du fait que, même dans ces trois chapitres où Montaigne en réfère directement aux questions éducatives, l’unité interne de sa pensée est très loin d’apparaître de manière évidente. Bien des commentateurs se sont plu à souligner ce qu’ils dénoncent comme des flottements, voire des contradictions. Quant à l’anthropologie qui sert de fondement et de justification philosophique à la doctrine éducative, elle ne se compose de rien moins que de l’intégralité des trois livres des Essais, laissant apparaître, il est vrai, quelques hésitations et quelques incertitudes. Par exemple, comme le notait Durkheim justement pour s’en inquiéter, comment concilier l’exigence de respect de la nature individuelle de chacun, souci manifeste de l’auteur des Essais lorsqu’il aborde la question des apprentissages, et concevoir en même temps l’éducation intellectuelle et morale comme l’instrument d’une socialisation non moins urgente et nécessaire ? Autre difficulté : faut-il voir en Montaigne le précurseur de l’ « éducation négative » que préconisera Jean-Jacques Rousseau ou, tout au contraire, le défenseur de l’instruction précoce, à la manière de celle que proposera Comenius 10 quelque cinquante années plus tard ?
Du point de vue de la seule instruction, peut-on à la fois condamner avec la plus grande fermeté la « culture livresque » et citer jusqu’à quatre auteurs par page, comme le fait Montaigne dans chacun des Essais? Autrement dit, convient-il, pour un humaniste conséquent, d’en référer aux auteurs les plus classiques pour éclairer le présent ou faut-il se fier seulement aux enseignements de l’expérience directe, actuelle, personnelle ou interpersonnelle de la vie ? Il est paradoxal de voir les pages qui méprisent l’apprentissage livresque s’appuyer en fait sur des auteurs lus et relus.
Question d’efficacité aussi : l’instruction a-t-elle une action sur le développement des intelligences individuelles indociles, parvient-elle à conjurer la mollesse de l’esprit, la confusion des idées, ou est-elle finalement impuissante face à la résistance passive des natures rétives ? L’éducateur parvient-il à former et, au besoin, à réformer les êtres humains ou bien est-il inapte à modifier ce qui fait le fonds de leur nature, que cette dernière soit envisagée comme caractère strictement individuel ou bien comme nature spécifique ?
Parallèlement à celle de la formation de l’intellect, la question morale se pose avec force et de manière tout aussi ambiguë. Il semble parfois que l’éducation ait un but avant tout négatif : étouffer les vices qu

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