Une éthique pour le malade
184 pages
Français

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Une éthique pour le malade , livre ebook

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Description

L'éthique traditionnelle se fonde sur l'"autonomie" du sujet. Notre époque, elle, plébiscite la dimension de "vulnérabilité". Les soignants articulent souvent leur discours éthique sur ces thèmes. Mais pour une personne malade, ces deux concepts ne peuvent convenir pour construire une vie qui fait sens. Aussi, l'auteur propose de concept de la "personne étayée". Cette éthique originale constitue un nouveau paradigme, à rebours des valeurs antérieures, pour que chacun tente de tracer une vie " la moins mauvaise possible".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 30
EAN13 9782336288659
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Sciences et Société
fondée par Alain Fuchs et Dominique Desjeux et dirigée par Bruno Péquignot
Déjà parus

Suzy COLLIN-ZAHN et Christiane VILAIN, Quelle est notre place dans l’univers ? Dialogues sur la cosmologie moderne , 2012.
Blanchard MAKANGA, Nature, technosciences et rationalité. Le triptyque du bon sens , 2012.
Béatrice GRANDORDY, Charles Darwin et « l’évolution » dans les arts plastiques de 1859-1914, 2012.
Ali RECHAM, De la dialyse à la greffe. De l’hybridité immunologique à l’hybridité sociale , 2012.
Simon BYL, La médecine à l’époque hellénistique et romaine. Gallien. La survie d’Hippocrate et des autres médecins de l’Antiquité , 2011.
Simon BYL, De la médecine magique et religieuse à la médecine rationnelle. Hippocrate , 2011.
Raymond MICOULAUT, Le Temps, L’Espace, La Lumière , 2011.
S. CRAIPEAU, G. DUBEY, P. MUSSO, B. PAULRÉ, La connaissance dans les sociétés techniciennes , 2009.
François LAROSE et Alain JAILLET, Le numérique dans l’enseignement et la formation. Analyses, traces et usages , 2009.
Martine QUINIO BENAMO, Probabilités et statistique aujourd’hui. Nouvelle édition 2009 , 2009.
Sezin TOPÇU, Cécile CUNY, Kathia SERRANO-VELARDE (dir), Savoirs en débat. Perspectives franco-allemandes , 2008.
Jean-David PONCI, La biologie du vieillissement, une fenêtre sur la science et sur la société , 2008.
Michel WAUTELET, Vivement 2050 ! Comment nous vivrons (peut-être) demain , 2007.
Claude DURAND, Les biotechnologies au feu de l’éthique , 2007.
Bruno PINEL, Vieillir , 2007.
Régis MACHE, La personne dans les sociétés techniciennes , 2007.
Alain GUILLON, Une mathématique de la personne , 2005.
Titre
Jean-Pierre Bénézech






Une éthique pour le malade

Pour dépasser les concepts
d’autonomie et de vulnérabilité
Du même auteur
La douleur chronique : une face cachée de la résilience
Éditions Sauramps médical, 2005
Les douleurs chroniques : quelle espérance ?
Editions Sarment / Jubilé, 2008
La mort ne s’affronte pas… !
(en collaboration avec Jérome Alric)
Éditions Sauramps, 2011
Prescrire une modification du mode de vie
Collection « Médecine et humanisme »
Éditions Sauramps médical, 2012
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-28865-9
Dédicace

À Michel Geoffroy dont l’amitié exigeante m’a fait creuser davantage cette recherche.
Préambule
C’est un repas entre étudiants amis.
Après les desserts, les alcools traditionnels ont réchauffé l’atmosphère et favorisent les divagations philosophiques tout autant que les interpellations.
Georges, à la fenêtre, a allumé un joint. Il s’adresse à Diane et Lucien qui tentent d’expliquer leurs recherches en fac de lettres. Lory, amusée, pressent la scène à venir :
– Georges : Vous me faites rire avec votre éthique. La « vie bonne »… Vous me rappelez mon prof de grec en troisième : « Songez-y bien, jeunes gens… le beau, le bien, le vrai… tout un programme que nous a légué Platon et dont vous devriez tirer profit…
– Lucien : C’est un raccourci un peu rapide de l’éthique platonicienne…
– Georges : Il n’en demeure pas moins que c’est ce qu’ont retenu des générations de lycéens, et puis d’adultes…, qui ont fait la guerre, torturé…, construit le monde injuste dans lequel on se trouve.
– Diane : Est-ce que ça nous dispense de la chercher cette « vie bonne » ?
– Georges : Ça ne me permet plus d’y croire !… je ne pense pas qu’on puisse sur cette terre donner une vie bonne aux milliards d’êtres qui se battent pour subsister…
– Lucien : Alors tout est pourri, tout est foutu ?... Il ne reste plus qu’à se saouler la gueule et fumer des pétards ? C’est la seule réponse que tu as à apporter aux problèmes du monde ?
– Georges : Ça te dérange si je fume ? Je fais de mal à personne…
– Lory : Sauf à toi…
– Georges : Sauf à moi. Mais on fait ce qu’on peut pour vivre… tu vois j’allais dire « bien »… Je vais finir par parler comme vous…
Diane : Ça ne me paraît pas une si mauvaise définition de la vie bonne… En quelque sorte, tu as trouvé le joint avec notre conversation…
– Georges : Quel humour… Diane !...
– Lucien : En tout cas, à l’évidence, ça fait partie de ta vie… Je ne sais pas si ça te rend meilleur, mais ton esprit de répartie est vif ce soir, entre alcool et fumette…
– Lory : Et si ça l’aide à vivre, est-ce tout à fait mauvais ?... Je me suis souvent demandé si une définition de l’éthique ne pouvait partir de cette simple question : Est-ce que ça t’aide à vivre ?... Parce qu’au final, nous cherchons tous comment vivre sur cette fichue terre…
– Georges : C’est bien vrai !
– Lucien : Pas mal comme approche… Vas-y, poursuis…
– Lory : Nous cherchons tous des trucs pour exister… pour rendre nos vies moins moches, moins dures…
– Lucien : Je te rappelle que, comme nous le disions tout à l’heure, généralement, l’éthique est plutôt définie comme une recherche de la vie bonne…
– Lory : Et alors, tu crois que ta définition, elle m’aide à vivre ?... Qu’au jour le jour je m’interroge si je cherche la vie bonne ?...
– Diane : Moi, je suis d’accord avec Lory. C’est trop dur les exigences éthiques qui ont été construites par des élites grecques, reformulées par les générations suivantes, de Renaissance en lumières, pour se fracasser sur un XX e siècle de guerres, de souffrances et d’abominations… Tout ça pour ça… En quoi ça nous aide dans notre quotidien ?
– Lucien : Disons qu’il reste à inventer une éthique qui s’articule avec notre post-modernité, qui fasse place à l’individu et à ses aspirations complexes, sans jeter les acquis sociétaux de 2 ou 3000 ans d’histoire… c’est pas simple…
– Lory : Est-ce qu’on ne peut pas définir une « vie bonne » pour chacun ?... Est-ce que la « vie bonne » pourrait pas être « la vie la moins mauvaise » pour chacun ?...
– Lucien : Holà, on élève le débat en appelant Spinoza à la rescousse…
– Lory : Que chacun puisse trouver les moyens qui lui sont propres pour tenter d’exister, qui le soutiennent pour vivre, que l’on puisse donner à chacun la possibilité de définir son éthique…
– Lucien : Il resterait à articuler toutes ces éthiques sans trop de dégâts…Je ne sais pas trop où tu nous entraînes…
– Georges : Moi je trouve que c’est pas mal comme point de départ de votre affaire : « Est-ce que ça t’aide à vivre ? » Avec quels moyens j’existe au quotidien ?… Je vais finir par m’inscrire avec vous en cours d’éthique…
– Diane : En tout cas, je connais un moyen de réconcilier toutes les éthiques de la bande d’intellos que vous êtes : qui veut de ma tarte aux pommes ?
– Lucien : Oh oui, Diane !...On aime « ta vie bonne »…
Avant-propos
Pourquoi vivre ?
Cette question résonne, sèche, abrupte, sans concessions.
Interrogation au cœur de l’Homme en absence de réponse évidente, sauf à accepter de la décomposer pour mieux lui laisser son caractère énigmatique, en dernier lieu.
En effet, pourquoi vivons-nous, sinon parce qu’un couple parental nous a mis au monde sans nous demander notre avis ? Nous avons reçu la vie, avec son lot génétique, familial, sociétal, etc.…, au tirage au sort de l’existence. Ce don de la vie, nous l’avons entretenu comme nous le pouvions, aux différents âges de notre grandissement, dans une dynamique en lien avec un « comment vivre ? », éludant le plus souvent le « pourquoi vivre ? » qui pouvait affleurer à la surface de notre homéostasie.
Ainsi, après une première tautologie (nous vivons parce qu’on nous a donné la vie…), prend place la véritable question cachée sous la première : «

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