Il faut que je raconte
456 pages
Français

Il faut que je raconte , livre ebook

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456 pages
Français

Description

Une vieille dame octogénaire et devenue aveugle raconte à son fils aîné sa vie au sein d'une famille juive de Berlin, au XXe siècle, entre fuite, émigration en France, misère, lutte pour la survie, nouvelle guerre, occupation, fuites répétées, arrestation, camps en France, père et mari morts en déportation, suicide de sa mère, assignation à résidence et enfin libération, en 1944. Une femme pour qui le combat continuera au service de ses enfants, des personnes déplacées et des jeunes rescapés du désastre jusqu'à ce que l'épuisement l'oblige à arrêter.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 novembre 2014
Nombre de lectures 7
EAN13 9782336362144
Langue Français
Poids de l'ouvrage 38 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection
Récits
Edith ARON
Une très vieille dame, octogénaire et devenue aveugle, raconte.
Raconte à son fils aîné sa vie qui couvre à peu de choses près le
e siècle. Rien que d’ordinaire.
Sauf qu’elle est née d’une famille juive de Berlin, famille d’un
médecin, et que par suite d’un accident ayant entraîné un handicap à
vie, elle n’eut pas une enfance et une jeunesse «normales».
Vaste famille juive en voie d’assimilation, première guerre
mondiale, carrière d’institutrice, mariage, enfants, là encore rien de
bien particulier. Sauf que la République de Weimar ne fut pas une Il faut que
période de tout repos. Les périls montent et puis le coup de tonnerre:
la prise de pouvoir par Hitler. Fuite, émigration en France, misère,
lutte pour la survie, nouvelle guerre, occupation, fuites répétées, je raconte
arrestation, camps en France, père et mari morts en déportation,
suicide de sa mère, assignation à résidence et enfi n en 1944 la
libération. Ce n’est pas la fi n des épreuves, le combat pour assurer Conversations avec son ls,
le quotidien, pour faire vivre ses enfants, continue. Et ce qui fut le fi l
Pierre Arondirecteur de sa vie, le souci des autres, la conduit au travail social, au
service des personnes déplacées, des jeunes rescapés du désastre,
jusqu’à ce que l’épuisement l’oblige à arrêter.
RécitElle n’a donc pas connu le pire. Demeure le témoignage d’une
vie au milieu des tourmentes des guerres, des persécutions, de la
emisère ayant marqué l’Europe dans la première moitié du siècle.
Et témoignage d’une personne d’une culture, d’une clairvoyance et
d’un courage, quant à eux, peu ordinaires.
Edith Bernhard, épouse Aron (Berlin 1898 – Paris 1994) développe très tôt,
par suite de circonstances personnelles et familiales, un fort intérêt pour
les questions sociales qui, petit à petit, la conduit à une prise de conscience
politique de plus en plus nette. Son mari, éditeur, est menacé dès la prise
de pouvoir par Hitler et la famille quitte précipitamment l’Allemagne pour,
fi nalement, se réfugier en France. Ce n’est que le début d’une existence qui
fut riche en péripéties et en sou rances mais qui peut également être reçue
comme un message d’espoir.
Collection
Récits
ISBN : 978-2-343-04089-9
33 €
Il faut que je raconte Edith ARON








Il faut que je raconte ^^
Rue des Écoles
Le secteur « » est dédié à l’édition de travaux
personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique,
politique, etc. Il accueille également des œuvres de fiction
(romans) et des textes autobiographiques.
Déjà parus
Hadjadj (Akila), Vol au-dessus des bidonvilles, 2014.
Benoit (Jean-Louis), Le petit chemin de Saint-Cloud ou L’année de
l’agreg, 2014.
Sanchez (Patricia), Le Kaléidoscope d’Orphée, 2014.
Hirigoyen (Galatée Dominique), Entre deux longs silences, 2014.
Lévy (Jean), Ce qu’il reste de l’oubli, 2014.
Basquiast (Paul), Les Cerisiers de la Commune, 2014.
Coste (Jean-Guillaume), Pourquoi on jette les oranges à la mer comme
ça ?, 2014.
Leonetti (Xavier) et Lejeune (Gontran), Réformer la France et
l’économie territoriale, 2014.
Lemeyre (Cécile), Les mots de ma psy, 2014.
Gordon (Gino), Ça fait deux jours, 2014.
Beaumont (François Jean), La Consigne, 2014.
Faribault (Thierry), Le Bal des muets, 2014.

Ces douze derniers titres de la collection sont classés par ordre
chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation
du contenu des ouvrages, peut être consultée
sur le site www.harmattan.fr Edith ARON




Il faut que je raconte


Conversations avec son fils, Pierre Aron


*


Traduction de l’allemand par Pierre Aron


















L’HARMATTAN © L’HARMATTAN, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-04089-9
EAN : 9782343040899 Remerciements
Ce modeste ouvrage n’aurait pu voir le jour si je n’avais bénéficié de
l’aide de plusieurs amis et surtout si ces amis ne m’avaient à plusieurs
reprises encouragé, voire poussé à reprendre le travail, à le poursuivre
et à l’achever.
Je me bornerai à mentionner Gilbert Gillot, un des mes anciens
étudiants, hélas décédé en 2012, qui a pris la peine de revoir la version
française, un de ses camarades, Marc Burgess, qui n’a cessé de me
relancer et a tenté de mettre de l’ordre dans un texte qui souvent en
manque, Judith Klein qui, pendant des années, a apporté son aide
constante, a revu les notes en bas de page, a contribué à concevoir
l’arbre généalogique, a procédé à une dernière lecture critique avant
impression, et enfin Hans-Hermann Hartwich, professeur émérite de
Sciences politiques à l’université de Hambourg, ami de ma mère, qui
m’a incité à faire les derniers pas et les a rendus possibles en confiant
la réalisation matérielle de la version originale de l’ouvrage, en langue
allemande, ainsi que sa traduction française, à son éditeur, Edmund
Budrich. Monsieur Budrich a également contribué de façon
déterminante à l'établissement de la présente édition. A eux tous et à ceux que
je ne mentionne pas mais qui ont, au cours du temps, apporté leur
aide, manifesté leur intérêt pour l’entreprise (et parfois leur
impatience) je souhaite dire ici un très grand merci.
P.A.
7Préface
« Il faut que je raconte… »
La question du titre à donner aux souvenirs de ma mère a pu, pour
finir, être aisément résolue. Des amis et moi avons d’abord pensé,
pour l’original en langue allemande, à Weiter leben (c’est-à-dire :
Continuer à vivre), ce qui est désormais impossible après la parution
du livre de Ruth Klüger.
Le titre actuel me semble d’autant plus indiqué que toute
l’entreprise provient d’un trait de caractère de ma mère, à savoir sa
propension à raconter. Au contraire d’autres qui ont eu à subir les
mêmes souffrances, elle ne s’est jamais tue pour ne ramener à la
surface que des décennies plus tard ce qui était longtemps resté enfoui ;
mais elle a, immédiatement après les années les plus sombres, fait part
de ce qu’elle avait vécu.
Et cela, à son tour, résultait de son besoin de persuader, de sa
conviction qu’elle devait informer les autres – en particulier les jeunes –
et que ses expériences pouvaient servir de leçon. Il faut souligner
qu’au contraire de la plupart de ses contemporains de même origine,
elle avait une conscience et une conviction politiques des plus nettes, à
savoir qu’elle était de gauche, par suite sans doute de son amitié avec
1l’anarchiste Arthur Kahane, le dramaturge de Max Reinhardt . Vint
s’y ajouter bientôt son expérience d’institutrice dans le Nord et l’Est
prolétariens de Berlin. Mes parents étaient abonnés, comme bien peu
d’autres avant 1933, date de la prise de pouvoir par Hitler, à la
2Weltbühne . Rien de ce qui est arrivé après 1933 ne les a surpris ; dès
le début, ils s’attendaient au pire.
1 Cf. note p. .
2 Périodique fondé en 1918 par Siegfried Jacobsohn, dirigé et rédigé en grande partie
à partir de 1926 par Kurt Tucholsky, enfin par Carl von Ossietzky, prix Nobel de la
Paix, torturé en camp de concentration à en mourir, à peine libéré. La Weltbühne, à
petit tirage, menait un combat incessant contre l’extrême droite, sa justice, ses
organisations paramilitaires, ses complots contre la république.
9Parmi ceux qui l’écoutaient, on peut évoquer nos jeunes amis
alle3mands et, surtout, ses petits-enfants qui ont toujours souhaité pouvoir
lire ce qu’ils avaient ente

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