La Palabre

Jean Patrice Ake

Description

Sortir du nihilisme par l'esprit libre est possible. Le rite du veuvage selon l'approche psychosociologique et clinique nous prépare à sortir d'un monde devenu si répressif. Les questions théologiques ne sont pas loin, à travers la question du logos et de l'éthique des innovations biomédicales.

Sujets

• Anthropologie
• Spiritualité
• Ethnologie
• Civilisation
• Philosophie et théologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 décembre 2016
• Nombre de lectures: 6
• EAN13: 9782140021411
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

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LA PALABRE n°5 2016

LA PALABRE

LA PALABRE N°5 2016

LAPALABRE L’Harmattan

LA PALABRE n°5 LA PALABRE L’Harmattan

© L'Harmattan, 2016 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail] ISBN :978-2-343-10336-5 EAN :9782343103365

NIETZSCHE : DE L’ESPRIT LIBRE AU SURHOMME Prof. AKE Patrice Jean, Maître de Conférences au Département de Philosophie, Université Félix (ouphouët Boigny

RÉSUMÉ : Dans cet article, Nietzsche examine deux idéaux anthropologiques qui sont, par ordre chronologique clairement et discernables dans sa philosophie: le philosophe conçoit dǯune part, lǯidéal de Dzlǯesprit libredz dans ses premiers travaux et examine dǯautre part, dans sa phase de créativité tardive, lǯidéal du Surhomme, qui est devenu populaire particulièrement avec lǯidéologie du national-socialisme.

MOTS CLÉS :

Esprit libre, Surhomme, Authenticité, (onnêteté )ntellectuelle, Liberté, Création, Vie, éternel Retour, Volonté de Puissance.

EINLEITUNG : Friedrich Nietzsche diskutiert in seiner Philosophie zwei anthropologische )deale, die chronologisch eindeutig voneinander unterscheidbar sind : Der Philosoph konstruiert zum einen in seinen ,,fr“hendz Werken das )deal des ,,freien Geistesdz, zum anderen erörtert er in seiner ,,spätendz Schaffensphase das )deal des Übermenschen, welches besondere Popularität durch die nationalsozialistische )deologie bekommen hat.

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KEY WORDS :  Freigeist, Übermensch, intellektuellen Redlichkeit, Schöpfer, Leben, Authentizität, Willens zur Macht, ewigen Wiederkehr.

1. AU SUJET DU COURAGE À L’HONNÊTETÉ  INTELLECTUELLE Le chemin de Nietzsche à son idéal de «lǯesprit libre» le conduit à sa compréhension de lǯauthenticité de sa pensée: Lǯauthenticité et la crédibilité dǯun penseur, en particulier dǯun philosophe, sont indispensables pour le développement dǯune philosophie fructueuse, dǯune approche de la pensée dans la réalité et pas seulement pour prospérer dans un vide théorique. Que fait maintenant Nietzsche pour garantir cela avec sa philosophie? )l se tourne vers la terre, la vie, dans toute son abondance et sa cruauté, son immanence débordante - le philosophe ne prescrit pas cette vie, il sǯen détourne.

La notion de «vie» ne peut pas être ici mal comprise. Le mot ne tend ni en direction dǯun naturalisme lumineux, ni nǯest encore cette notion de la vie intense sur les routes de la civilisation. La vie comprend plutôt le postulat de lǯacceptation et lǯamour inconditionnel à la vie, qui nous ébranle avec la naissance et avec la mort, nous étonne et nous fait douter. Ces faits sont pour «lǯesprit libre» toujours présents et peuvent supporter ceux-ci dǯune façon impartiale, avec une honnêteté extraordinaire. «)l» sǯest délivré de la tradition culturelle et des conventions sociales et se présente dans une forme antipolitique et antiétatique. )l «sǯadresse tout à fait contre le conventionnalisme et la régularité du Philistin

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et de la masse, qui servent mécaniquement lǯégoïsme, ͳ au sens commercial, et lǯÉtat. » Lǯ «esprit libre» devient — ȋƒ”–‹•–‡Ǧ˜‹˜ƒ–Ȍ ‡– •ǯ±”‹‰‡ ‡ϐ‹ Ž—‹Ǧ²‡ …‘‡ une œuvre dǯart. Cǯest dans lǯœuvreLa Naissance de la Tragédie dans l’esprit de la musiquedécouvre la quǯon représentation de «lǯesprit libre» en tant quǯartiste, qui par la sublimation de sa nature et donc de ses impulsions et de ses instincts, se transcende donc lui-même, et par cette évolution se crée lui-même. Lǯ «esprit libre» est créateur de lui-même; cela nǯest possible que par la mort de Dieu: «Après la Ǯmort de Dieuǯ, il a adopté pour lui- même le rôle du divin et est devenu le créateur de la vérité ʹ et de son propre moi.» Le motif de lǯau-franchissement est largement développé dans la pensée de Nietzsche. )l introduit à cet égard deux principes, lǯun, lǯapollinien, et lǯautre, le dionysien, auquel cas le premier porte en lui plus lǯélément de lǯindividuation, de la logique et de la ƒÁ–”‹•‡ †‡ •‘‹ǡ “—ƒ–  Žǯƒ—–”‡ǡ Ž‡ †‹‘›•‹‡ǡ ‹Ž •‹‰‹ϐ‹‡ lǯivresse, la barbarie et le démesure de la vie. Lǯart ne naît pas si les impulsions du principe dionysien ne sont pas sublimées, vécues et matérialisées. Lǯapollinien a été délivré de lǯintoxication et du public ; lǯindividu devient un sujet qui se comprend en tant quǯindividu. Lǯaide dǯApollon peut être réprimée par le dionysien, auquel cas cǯest aussi cet apprivoisement, qui est à la base de la théorie nietzschéenne de lǯart. Cet «esprit libre» est devenu par un auto-franchissement le créateur, donc lǯartiste et le créateur, il est en même temps une œuvre dǯart. )l a fusionné ensemble les deux principes en soi et a

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CAMP)ON), Giuliano: ʹͲͲͲ,FREIGEIST,in (ennig OTTMANNȋ(rsg.Ȍ, Nietzsche-Handbuch. Lehre-Werke-Wirkung.Stuggart/ Weimar: J.B. Metzler, S. ʹ͵ͷf.Ȍ Ebda, S. 68

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découvert dans la ségrégation de la masse sa singularité en tant que créateur. Ceci lui a réussi du fait que celui- ci ne nie plus sa nature «ȋ...Ȍ par crainte et par paresse ͵ ȋ...Ȍ» Comme nous lǯavons mentionné au début, la ϐ‹‰—”‡ †‡ ǼŽǯ‡•’”‹– Ž‹„”‡ǽǡ ‡•– ƒ–‹’‘Ž‹–‹“—‡ ‡– ƒ–‹Ǧ•‘…‹ƒŽ dans les écrits de Nietzsche. Lǯ «esprit libre» ne se rend pas dépendant de lǯEtat et de sa patrie, mais essaie de garder son indépendance. La liberté et la solitude font partie inévitablement de son existence, puisquǯil ne peut obtenir la distance dǯun conventionnalisme que par une répression culturelle aussi bien que sociale. «La solitude doit être comprise comme un retour à la critique vis- à-vis de lǯabrutissement dǯune activité mécanique qui domine cette particularité seulement et/ou la nature de Ͷ la catégorie. Le représentant dǯune profession le sent.»

La solitude voulue par soi-même et provoquée par soi-même, y compris la liberté de comprendre comme indépendance mentale et sociale, est célébrée par lǯdzesprit libredz par le prix de la vie peu orthodoxe et provocante et son scepticisme sans crainte - sous cette forme le type de Nietzsche représente la présentation dǯun éclaircissement. DzCette liberté nous rend responsables de nos caractères juste comme les artistes sont responsables ͷ de leurs créations.dz Dans les années ͳͺͺ͵-ͺͷ, cet idéal Ainsi parlait •‡ …‘•‘Ž‹†‡”ƒ ‡ϐ‹ †ƒ• Žǯƒ˜ƒ…±‡ †ǯ Zarathustra, en la personne du sage Zarathustra.

De plus, Nietzsche reprend le motif du randonneur et crée de la même façon au niveau littéraire, lǯexpression

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KAUFFMANN, Walter: 1982:Nietzsche. Philosoph - Psychologe - Antichrist. Darmstadt: Wissenchaftliche Buchgesellschaft, S. 184 Giuliano Campioni, Freigeist, S. 237 Jacomb Golomb,In Search for Authenticity, S. 72

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de Dznomadisme spiritueldz. Le penseur doit devenir le nomade; sans arrêt, il doit vagabonder. La sédentarisation exigerait son assimilation quǯil ne peut pas donner et ne veut pas donner. DzNietzsche, cependant, explique quǯaller bien à un individu vrai est un mouvement perpétuel dǯauto-franchissement, une création libre de ses propres ͸ points de vue.dz

Lǯhonnêteté à son attitude de pensée et de vie, oblige Nietzsche à cette conviction et par conséquent forme la condition directe pour le développement de ce type. Lǯhonnêteté dans le sens nietzschéen ne tend pas vers la sphère morale; elle est ancrée solidement dans lǯintellect. Ci-après, dǯhonnêteté intellectuelle, il en sera encore question chez Gerd-G“nther Grau, dans ce titre repris ͹ par lui . )ci, Nietzsche lui-même parle soit dǯhonnêteté, ͺ soit de «conscience intellectuelle» , «de telle sorte que la force dǯun esprit se mesurerait à la dose de «vérité» quǯil serait capable de supporter ou, pour parler plus clairement, au degré o‘ il lui serait nécessaire de la diluer, ͻ de lǯenvelopper, de lǯédulcorer, de lǯamortir, de la fausser.» Dans lǯ» esprit libre, il y a lǯhonnêteté de lǯesprit qui passe par la vertu la plus élevée qui représente sa plus haute lutte avec lui, aussi bien que son triomphe le plus élevé sur lui. Le mensonge sǯoppose à lǯhonnêteté; celui-ci doit rejeter sans conditions «lǯesprit libre», mais aussi celles de la religion, en particulier, celles de la foi chrétienne.

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Jacob Golomb,In Search of Authenticity, S. 72 GRAU, Gerd-Günther: 2000.Redlichkeit, intellektuelle. In: Henning OTTMANN (Hrsg.):Nietzsche - Handbuch -Lehre- Werke- Wirkung.Stuttgard/ Weimar: J.B. Metzler, S. 308 f.). Nietzsche, Freidrich: ʹͲͲͲ.Die fröhliche Wissenchqft, Stuttgart/ Philipp Reclam, jun., S. ͵ͷȌ Nietzsche, Friedrich: ͳͻͺͺ:Jenseits von Gut und Böse. Vorspiel einer Philosophie der Zukunft. Stuttgard, Philipp Reclam, Jun. S. Ͷ͸

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