Dieu caché et réel voilé
205 pages
Français

Dieu caché et réel voilé , livre ebook

-

205 pages
Français

Description

La problématique de l'existence de Dieu est de celles qui n'ont cessé de traverser le genre humain. Tout en reconnaissant l'insurmontable distance entre science et religion, certains ont malgré tout entrepris d'utiliser ces deux modalités de la connaissance dans le cadre d'une critique constructive et réciproque de l'une par l'autre. C'est cette critique que l'auteur voudrait poursuivre dans le contexte de l'approfondissement de l'idée de Dieu, idée qui ne se bâtit qu'à travers les doutes, les espérances et les dialogues.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 257
EAN13 9782296253483
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

s/9 -+-] /8 "]/< :3<]
Religions et Spiritualité Collection dirigée par Richard Moreau
La collectionReligions et Spiritualitérassemble divers types d’ouvrages : des études et des débats sur lesgrandes questions fondamentales qui seposentàl’homme, desbiographies, des textes inédits oudes réimpressionsdelivresanciens ou méconnus. La collectionest ouverte àtoutes lesgrandes religionsetau dialogueinter-religieux.
Dernières parutions
NGUYENDANG TRUC,Bouddha,un contemporain desAnciens Grecs,2010, PhilibertetDominiqueSECRETAN,Fêtes et raisons.Pages religieuses,2010. RogerBENJAMIN,Nature et avenir duchristianisme,2009. PhilippePENEAUD,Levisage du Christ.Iconographie de laCroix, 2009. PhilippePENEAUD,La personne du Christ.LeDieu-homme,2009. GenevièveSION-CHARVET,Bible etCoran à l’école laïque,2009. Edgard ELHAIBY,Théologie etbioéthique chezKarlRahner,2009. PhilippeLECLERCQ,LeChristautrementdit.Essaidetologie interreligieuse,2009. JacquesRIBS,LOccidentchrétienet la findumythe deProméthée. Larupture fondatrice dumondemoderne,2009. ClaudeHenriVALLOTTON,Suis-je encore croyant ?Un itinéraire spirituel,2009. MoojanMOMEN,Au-delà dumonotisme.LeDieudeBaháu’lláh, 2009. Bernard FELIX,LapôtrePierre devantCorneille,2009. PaulNGO DINH SI,La foiet lajustice divine,2009. AurélienLEMAILLOT,Lesanges sont-ils nésenMésopotamie? Une étude comparative entrelesniesdu Proche-Orientantique et lesangesdelaBible,2009. GérardLECLERC,La guerre des Ecritures. Fondamentalismeset laïcité àl’heure delamondialisation,2009.
X2.6] $+I7/
s/9 -+-] /8 "]/< :3<]
{D92//8 <D+986/X<<+2-/
X:/- <+ -3<<+,36+832 ./ |+6/1w]<F2/ $+I7/ u39,/68
Dumême auteur
Accomplir l’écriture.JésusdeNazareth,unenseignement nouveau, LHarmattan, Paris,2009 L’Exode autrement, LHarmattan, Paris,2008 La Genèse autrement.Rêves,roueries...et réconciliation, LHarmattan, Paris,2007 VersdenouvellesAlliances.LaGenèse autrement, LHarmattan, Paris,2006. Al’écoute del’origine.LaGenèse autrement, LHarmattan, Paris, 2004. Jean.Lévangilerevisité,LeCerf/Racine, ParisetBruxelles,2001 Marc.Lévangilerevisité, Racine/Lumenvitae, Bruxelles,1999 Matthieu.Lévangilerevisité, Racine/Lumenvitae, Bruxelles,1998 Luc.Lévangilerevisité, Racine/Lumenvitae, Bruxelles,1997
© L’Harmattan,2010 5-7,rue del’Ecole-Polytechnique,75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN:978-2-296-11580-4 EAN: 9782296115804
Introduction
La problématique de l’existence de Dieu – ou des dieux – est une de celles qui n’ont cessé de traverser le genre hu-main,etceladepuislestempslesplusreculés.Àpartir de l’homo sapiens, plus précisément à la dernière période du paléolithique supérieur (âge du renne ou période mag-dalénienne il y a vingt à trente mille ans), la pensée s’était libéréedescontingencesexclusivementmatérielles.Àcett epoque,cestbienlHommeéactuel,danstoutelacception du terme, qui développe un art naturaliste, qui peint et qui modèle des statues. Cet art, tout entier tourné vers la magie, les pratiques chamaniques et la transmission d’un savoir mythologique, c’est-à-dire vers tout ce qui touche à l’interaction entre le monde des humains et les forces de la Nature, témoigne d’une forte croyance en un au-delà. Tout à la fois proches et totalement inconnues, les divinités sont là pour rencontrer les préoccupations des Aurignaciens et des Magdaléniens, essentiellement orientées vers la fécondité et la prospérité (la chasse).
6
Dieu caché et Réel voilé. L’une et l’autre Alliance
Les représentations de rites cérémoniels magiques dans des grottes en Espagne et en France, dans les Pyrénées et au Périgord (Lascaux), attestent de l’existence d’une pensée religieuse travaillée par ce désir profond d’une humanité en pleine expansion. On le voit, dans ses aspirations et ses inter-rogations, cet Homme d’il y a vingt mille ans avait déjà des traits communs avec celui qui vient d’entrer de plain-pied dans le troisième millénaire de l’ère chrétienne. Depuis lors, si bien des choses ont changé et si des répon-ses ont été apportées à nombre de questions existentielles, en ce qui concerne l’existence de Dieu – ou Sa nature –, il n’y a toujours pas de conclusion vraiment sûre et définitiv alamesuredenotreentendeèment.Mêmepourlaplupart des croyants, leDieu cachédu prophète Isäıe demeure tou-jours bien caché :En vérité tu es un dieu qui se cache, Dieu 1 d’Israël, sauveur.Et en ce qui concerne la question de Leibniz,?pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien , nous ne sommes probablement pas plus avancés maintenant qu’au temps de l’art pariétal. Or, bien qu’elles ne puissent véritablement être résolues, cette question de Leibniz et celle de l’existence de Dieu, comme possibilité de sens ou bien comme clef de ce que les croyants appellent l’au-delà, devraient, plus que toute autre, continuer à mériter notre attention et notre curiosité. Et cependant, pour l’heure, en Europe occidentale, la ques-tiondusensdelavieliéeàunÊtretranscendantsemble avoir perdu de son intérêt. Au point que parfois, simplement évoquer Dieu dans une conversation peut devenir gênant. C’est du moins ce que bien souvent ressentent certains visiteurs africains ou sud-américains de passage en Europe. Une des choses qui les étonne, c’est de réaliser que si se référer à Dieu ne pose pas de problème dans leur pays d’ori-gine, il n’en va pas de même en Europe. Comme si le simple
1 Is45,15.
Préface
7
nom de Dieu faisait resurgir une grande peur de mélanger des genres qui avaient été séparés et de perdre ainsi ces valeurs extraordinaires que sont la liberté des consciences et le respect des différences. Valeurs qui avaient été si difficiles à acquérir. Les questions qui viennent alors tout naturellement à l’esprit sont les suivantes. Tout d’abord, comment a-t-on pu en arriver là ? C’est-à-dire, comment a-t-on pu arriver à cette méfiance, voire à cette hostilité et à cet ostracisme à l’égard du motDieu? Ensuite, qu’est-ce qui provoque chez certains ce malaise, ou cette agressivité, qui, dès que l’on parle de Dieu, fait que le sujet parâıt tabou, ou en tous cas, beaucoup moins ouvert à l’échange que d’autres ? Enfin, que faudrait-il faire pour raviver cette spiritualité que nous avons, sinon complètement perdue, à tout le moins largement oubliée ? En Europe occidentale, les priorités se sont modifiées, les états d’esprit ont évolué, la société s’est transformée, une autre culture s’est développée. Pour une grande part, la vérité des dogmes religieux – qui depuis pas mal de temps déjà avaient perdu leur rôle de ferment de la vie spirituelle – a été remplacée par celles du dogme scientifique, de la stratégie économique, des incontournables de la culture, des musts de la société des loisirs. Quant à la religion, qui est supposée parler de Dieu, dans nombre de sphères, soit elle a continué à être enseignée sous la forme de schémas trop pauvres, soit elle est toujours cantonnée dans une phraséo-logie devenue largement inintelligible. Par exemple, dans le contexte de la religion chrétienne, le vocabulaire lié aumécanisme sacrificiel(d’où provient d’ailleurs l’expressionsacrifice de la messe), longtemps en honneur dans la tradition judéo-chrétienne, est inadéquat à l’heure d’une société globalement läıcisée. L’évolution de la société vers le multiculturalisme, couplée à l’inadaptation du langage religieux – à son caractère souvent désuet –, constitue probablement la première cause du désintérêt pour le motDieu.
8
Dieu caché et Réel voilé. L’une et l’autre Alliance
Une autre raison du caractère suspect de ce mot réside dans l’image dissuasive que trop souvent les croyants et les religions en ont donnée – et en donnent toujours. C’est ainsi qu’en plus d’avoir parfois été évoqué au nom des pires causes, Dieu souffre encore de Sa proximité supposée avec certains discours venant de gens croyants, d’institutions religieuses qui donnent de leur religion une image parfois désolante de näıveté et de fermeture. Le problème des religions chrétiennes tient également à ce qu’il est difficile, pour ne pas dire souvent impossible, à des disciples d’être aussi des continuateurs. C’est-à-dire de transmettre en esprit et en vérité le message de leurfonda-teur. En particulier lorsque ce fondateur, ou la personne à laquelle on se réfère, le modèle spirituel, Jésus de Nazareth, est un prophète qui a crié sa soif de remise en question, d’ouverture, de pardon et d’amour. Un prophète qui a voulu rendre les gens plus libres, et dont les seuls ennemis ont été ceux qui subordonnaient les hommes (et surtout les femmes) aux règles et aux préceptes. Un prophète enfin en rupture totale avec les idées de son temps et dont l’enseignement etéparticulièrementsubversifápourtoutcequitouchaitau pouvoir. Non pas seulement pouruntype de pouvoir, mais pourtouttype de pouvoir. Ce constat relativement sombre ou pessimiste ne devrait cependant pas occulter le travail en profondeur de tous ceux et de toutes celles qui, avec infiniment de générosité et de dévouement, œuvrent en vue d’accorder le contenu des textes fondateurs – par exemple ceux du judéo-christianisme – avec les courants philosophiques et culturels de leur époque. Ces nombreux clercs et läıcs qui ont tenté de reformuler le mes-sage évangélique en des termes compatibles avec l’humanisme moderne, avec le principe du rejet des arguments d’autorité en vogue depuis pas mal de temps déjà en Europe occiden-tale. Bien souvent d’ailleurs, ces chercheurs n’ont fait que redécouvrir cette valorisation de la personne humaine et de la liberté individuelle –ce droit ontologique à assumer per-
Préface
9
sonnellement son destin de manière responsable(A. Gesché) quiconstitueunleitmotivdesÉvangiles. Un autre fait qui est apparu dans le paysage du dix-neuvième siècle et du vingtième, et qui a conditionné bon nombre d’attitudes à propos de la foi en Dieu, est l’importan-ce grandissante accordée à la science. L’envahissement de notre vie quotidienne par tout ce qui touche, de près ou de loin, au scientifique, a incontestablement joué un rôle non né-gligeable dans la désaffection grandissante pour le religieux. Il s’agit d’un phénomène auquel nous avons tous, un jour ou l’autre, été confrontés et dont il faut accepter les conséquen-ces au niveau des modes de vie comme à celui des croyances. Personne en effet n’ignore cette incompatibilité, souvent ra-dicale, qui, depuis des siècles, a existé entre science et reli-gion. Incompatibilité qui, historiquement, a d’abord été le fait des religieux qui, dans des domaines qui ne les concer-naient pas, ont voulu privilégier des croyances au détriment de savoirs. Cependant, là également, il faut reconnâıtre qu’en dépit de ce lourd héritage, trop souvent fait d’incompréhension et de déloyauté entre science et foi, des religieux, des hommes de dialogue, desprophètes, qui étaient également des scien-tifiques éminents, ont réussi à combiner leur vie d’homme de foi avec celle d’homme de science. Deux des plus distingués scientifiques croyants du vingtième siècle ont sans arrêt, et de toutes leurs forces, tenté d’échapper à ce piège que cons-titue le débordement de l’une vers l’autre de ces deux ap-proches radicalement différentes de l’humain que sont la science et la foi. Pour le prêtre belge Georges Lemâıtre, l’inventeur de la théorie dubig bangconil,a¸efunyanaturellede parler du commencement de l’Univers qui n’implique aucune prise de position vis-à-vis de la création entendue théologiquement. De même, pour le jésuite Pierre Teilhard de Chardin, célèbre paléontologuefranc¸ais,ilyaunefac¸onphénoménalede
10
Dieu caché et Réel voilé. L’une et l’autre Alliance
parler de l’évolution et de l’Homme qui n’entre pas en in-terférence avec la philosophie et la théologie. C’est d’ailleurs pour n’avoir pas compris ces points de vue des deux savants que les autorités religieuses de l’époque ont jugé hautement problématiques, à la fois le statut naturel du commencement de l’Univers mis en avant par Georges Lemâıtre, et certains aspects de l’épistémologie de Pierre Teilhard de Chardin. Or, dans ces questions, le principe d’un respect absolu de la séparation entre approche religieuse et approche scientifique est un impératif. Car si le rationalisme rigoureux tolère rarement d’être interrompu par une pensée intuitive ou poétique, la religion, lorsqu’elle succombe à la tentation du fondamentalisme, présente une énorme résistance à la progression des idées. Le non-respect de cette séparation en-tre science et foi qui, il faut le souligner, futd’abordle fait de religieux, constitue probablement la deuxième raison de la désaffection de la société occidentale pour Dieu et pour les religions. Après qu’une certaine forme de religion eut pu décourager la croyance en Dieu et que l’avancée de la science eut jeté quelque doute sur la possibilité de Son existence, c’est l’om-niprésence du Mal qui n’a pas peu contribué à l’incroyance. Comment un Dieu supposé bon et tout-puissant peut-Il to-lérer la présence du Mal dans Sa création ? Et ce ne sont pas les timides essais d’explication de la part de croyants, eux-mêmes désorientés et perplexes face à cette question, qui sont parvenus jusqu’à présent à éclairer le problème o alefaireavancerdanslarecùherchedunesolution.Lajus-tification du Mal par la liberté laissée à l’Homme – et qui conduit donc à disculper Dieu à tout prix – ne convainc en effet pratiquement plus personne. Ni les théologiens, ni les philosophes, ni l’homme de la rue ne se risquent encore sur cette voie d’un discours qui souvent s’appuie sur le raisonnement selon lequel, pas plus que des parents ne peuvent être tenus pour responsables des fautes de leurs enfants adultes, Dieu ne peut l’être de l’adhésion de
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents