L hispanisation de la société américaine
224 pages
Français

L'hispanisation de la société américaine , livre ebook

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Description

Ce numéro s'interroge sur les mutations de la communauté hispanique et sur leur impact au sein de la société américaine. Il aborde non seulement les questions électorales et politiques, mais aussi les évolutions sociales et religieuses. La question de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis est abordée car il s'agit du principal point d'achoppement entre les deux pays. On trouvera ici une analyse globale du principal phénomène social à l'oeuvre aux Etats-Unis : celui de leur hispanisation.

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Date de parution 01 juin 2013
Nombre de lectures 20
EAN13 9782296537477
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

POLITIQUE AMÉRICAINE N°21
L’hispanisation de la société américaine
Le poids électoral des Hispaniques
Les évolutions religieuses de la communauté latino
La frontière au dé de la mondialisation
Directeurs de la publication Conseil scientifiqueetrédacteurs en chefSuzanne BERGER, directrice, M.I.T. International Science and Technology Initiatives, Massachusetts Institute of Technology François VERGNIOLLE Bruce CAIN, professeur de science politique, University of DECHANTALStanford, California Jack CITRIN, professeur, Institute for Governmental Studies, University of California, Berkeley AlexandraDEHOOPSCHEFFER John D. DONAHUE, professeur, Center for Business and Gov-ernment, John F. Kennedy School of Government, Harvard University Jean-Pierre DUPUY, professeur, Stanford University, École Comité de rédaction Polytechnique Daniel BÉLANDJohn E. ENDICOTT, président de l’université Woosong, Corée du Sud Université de la Saskatchewan Stephen J. FLANAGAN, vice-président, Center for Strategic and International Studies (CSIS) Anne-Lorraine BUJONFrancis FUKUYAM A, professeur, School of Advanced Interna-tional Studies, Johns Hopkins University DEL’ESTANGWilliam A. GRAHAM, doyen, Harvard Divinity School, Harvard Institut des hautes études University sur la justiceLaurent L. JACQUE, directeur, International Business Relations Program, Fletcher School of Law and Diplomacy, Tufts Universi-ty Frédérick DOUZETCharles O. JONES, professeur émérite de science politique, université de Wisconsin-Madison Université de Paris VIII Robert O. KEOHANE, professeur, Department of Political Science, Duke University Denis LACORNECharles A. KUPCHAN, professeur, Department of Government, Georgetown University Centre d’études David MAYHEW, professeur, Yale University et de recherches internationales Sidney MILKIS, professeur, Miller Center, University of Virginia (CERI Sciences-Po)William R. MOOMAW, directeur, International Environment and Resource Policy Program, Fletcher School of Law and Diploma-cy, Tufts University Vincent MICHELOTJoseph S. NYE, ancien doyen, John F. Kennedy School of Gov-ernment, Harvard University Institut d’études politiques de Lyon Robert B. REICH, ancien secrétaire au Travail, professeur, University California, Berkeley William RICHARDSON, gouverneur du Nouveau-Mexique Saskia SASSEN, professeur, Department of Sociology, University of Chicago James R. SCHLESINGER, ancien secrétaire à la Défense, direc-teur de la publication,The National Interest Dimitri K. SIMES, président, Nixon Center Anne-Marie SLAUGHTER, ancienne doyenne, Woodrow Wilson School of Public and International Affairs, Princeton University Ezra SULEIMAN, directeur, Program in European Politics and Society, Princeton University Serge SUR, professeur, université de Paris-Panthéon-Assas Bruno Tertrais, maître de recherches, Fondation pour la Recherche Stratégique
Revue publiée en partenariat avec l'Institut des Amériques et avec le soutien du Centre National du Livre et du German Marshall Fund
L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’École polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-00475-4 EAN : 9782343004754
POLITIQUE AMÉRICAINE,N°21
SOMMAIRE
Éditorial ......................................................................................... ...... 7Alexandra de Hoop Scheffer et François Vergniolle de ChantalIntroduction. Une latinisation des États-Unis ? .................................... 11 Isabelle Vagnoux« Hispanique/Latino/ Origine espagnole » : genèse d’une catégorie politique .......................................................... 15 Oli homm vier Ric eLa création de la catégorie statistique fédérale « Hispanique/Latino/Origine espagnole », au cours des années 1970, et pour les besoins de la mise en place des politiques antidiscriminatoires ainsi que des politiques de discrimination positive, eut des effets symboliques et politiques de long terme que les pouvoirs publics américains n’avaient pas anticipé. En effet, le pouvoir normatif des directives fédérales en matière de collecte des statistiques participe activement à structurer les contours administratifs et juridiques de ce qui est désormais la minorité ethno-raciale la plus nombreuse du pays et met en lumière un des aspects essentiels du processus complexe de formation identitaire et politique aux États-Unis.
Entre progrès, obstacles et promesses d’avenir : la place des Hispaniques dans le jeu politique américain ....................... 31 Isabelle VagnouxL’identité politique de la communauté hispanique est diverse. À partir des élections les plus récentes, et notamment celles de 2012, cet article aborde les différentes facettes de l’allégeance politique des communautés d’origine hispanique. L’auteur démontre que ces communautés sont encore largement un enjeu entre les Républicains et les Démocrates, même si une réforme réussie de l’immigration par l’administration Obama serait un avantage sérieux sur le GOP.
L’Arizona, épicentre et laboratoire de la stigmatisation des Latinos ........ 53 James CohenL’Etat d’Arizona se distingue depuis quelques années en tant que « laboratoire » de lois et de pratiques policières conçues pour dissuader les immigrés irréguliers de s’établir, et qui ont franchi la ligne constitutionnelle entre la répression ordinaire de l’immigration illégale et la discrimination raciale. Plus généralement, les dirigeants républicains conservateurs de cet Etat ont manifesté clairement leur malaise face à la puissance émergente de la population latino (notamment mexicaine et mexicano-américaine).
Affiliations religieuses et mutations démographiques au sein de la communauté hispanique .................................................. 71 Gaston Espinosa Les Latinos sont plus religieux que la population américaine dans son ensemble. Le Christianisme Pentecôtiste et Evangélique y est en croissance régulière alors que l’athéisme stagne. Le facteur religieux est très important pour comprendre le comportement quotidien des Latinos ainsi que leur solidarité communautaire. Ce sont d’ailleurs ces facteurs qui ont permis à Barack Obama d’obtenir le soutien des Hispaniques à la fois en 2008 et en 2012.
Les Latinos et les médias : tendances durables et évolutions potentielles ............................................................... ...... 97Angharad N. Valdivia L’inclusion des Hispaniques en tant que minorité la plus nombreuse des Etats-Unis dans les medias grand public, en termes de représentation, de production et d’interprétation, illustre leur intégration grandissante dans la nation. Cet article se penche sur les aspects les plus saillants de cette inclusion actuelle des Hispaniques pour en souligner à la fois les ruptures et les permanences.
La politique migratoire entre le Mexique et les États-Unis : unilatéralisme ou coopération ? ..........................................................117 Susan Martin Après un rappel historique de l’immigration entre le Mexique et les Etats-Unis, cet article se penche sur les différents enjeux contemporains – notamment l’immigration clandestine – et souligne la nécessité d’une collaboration accrue entre les deux partenaires. Si l’unilatéralisme peut ponctuellement débloquer des situations difficiles, il ne saurait constituer la base d’une gestion pérenne des flux migratoires entre les Etats-Unis et le Mexique.
Le vote à distance des migrants mexicains : quel impact pour la diaspora dans le champ politique du pays .... d'origine? ............. 143Jean-Michel Lafleur Cet article examine la mobilisation de la diaspora mexicaine lors des élections présidentielles mexicaines de 2006 et 2012. En analysant l’évolution du débat sur le droit de vote à distance sur la scène politique mexicaine et la faible mobilisation de la diaspora lors des deux dernières élections, l’article conclut que l’octroi du droit de vote à la diaspora mexicaine remplit une fonction principalement symbolique.
Le retour des migrants au pays : quelle politique sociale ?............ .165 ........Agustín Escobar Latapí Le rôle du Mexique est loin d’être passif par rapport aux États-Unis. Ses décisions ont des conséquences immédiatement visibles sur le flux migratoire avec les États-Unis. La fin de la politique historique de négligence vis-à-vis des immigrés est un premier pas positif, mais qui devrait être complété par des actions plus globales afin de réduire l’insécurité légale des immigrants et assurer leur réintégration dans la société mexicaine.
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Entretien : Julian Zelizer, Professeur d’histoire à l’Université de Princeton ..................................195 Propos recueillis par Charlotte PersantLivres signalés ..............................................................................................205Abstracts ......................................................................................................217
POLITIQUE AMÉRICAINE,N°21
Éditorial
ALEXANDRA DEHOOPSCHEFFERETFRANÇOISVERGNIOLLE DECHANTAL*
Les élections de 2012 ont illustré une nouvelle fois l’enjeu politique de la communauté hispanique. Si Barack Obama a obtenu le soutien d’une forte majorité hispanique, cette dernière ne doit pas pour autant être considérée comme acquise pour le Parti de l’Ane. En 2004, G.W. Bush obtenait plus de 40% des votes hispaniques. Autrement dit, l’identité politique des Hispaniques est loin d’être fixe. A l’inverse d’autres minorités, comme les Noirs, l’allégeance partisane des Hispa-niques est très largement en flux. Aucun autre groupe ethnique, dans l’histoire récente, n’a connu des changements d’une telle ampleur. Plus généralement, la communauté hispanique doit être abordée dans toute sa diversité. En fonction des statuts (résident, citoyen, sans-papiers), de la durée de présence aux États-Unis, du pays d’origine, du milieu social et de l’appartenance ethnique (noir ou blanc), les comportements peuvent être tellement différents qu’il est irréaliste de vouloir réduire la commu-nauté hispanique à une série de critères intangibles.
L’objet de ce numéro dePolitique Américaineprécisément de est rendre compte de certaines facettes de la diversité hispanique. Établi sous la direction d’Isabelle Vagnoux, professeur à l’Université de Provence, le dossier traite différentes dimensions de « l’hispanisation » de la société américaine tout en relevant le pluralisme inhérent aux communautés
* Alexandra de Hoop Scheffer est directrice France duGerman Marshall Fund of the United States. François Vergniolle de Chantal est maître de conférences à l’université de Bourgogne (Dijon).
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Alexandra de HOOP SCHEFFER et François VERGNIOLLE de CHANTAL
hispaniques. Gaston Espinosa, duClaremont College, en Californie, aborde en particulier la question religieuse. Bien loin du cliché d’une communauté unanimement catholique, il décrit au contraire une com-munauté travaillée par des évolutions très diverses où les Églises protes-tantes, notamment évangéliques, se sont durablement implantées. Il en dresse un tableau statistique extrêmement précis qui permet de réaliser à quel point les arguments traditionnalistes peuvent séduire différentes franges de cet électorat. Les succès d’Obama auprès des Hispaniques ne sont pas pour autant signe d’un soutien complet de cet électorat aux ré-formes menées par l’administration démocrate.
Il n’en demeure pas moins que cette frange de l’électorat joue un rôle fondamental dans les élections américaines, comme l’explique Isabelle Vagnoux. En dépit de ses limites démographiques – notamment la jeu-nesse de l’électorat et la proportion de clandestins – c’est bien du côté des Hispaniques que regardent tous les consultants politiques et les élus. Les Latinos constituent en effet un potentiel électoral prometteur, tout parti-culièrement dans les États « indécis » (swing states) où ils sont concentrés et qui sont aussi les États qui permettent de décrocher la présidence : la Floride, le Texas, le Colorado sont ainsi autant de terrains d’affrontements entre les deux partis pour obtenir le soutien des Hispa-niques. Républicains comme démocrates déploient donc des trésors d’imagination pour mobiliser un électorat qui tend à rester en retrait, même si les associations latinos elles-mêmes poussent constamment à la participation politique. Dans cette course à la mobilisation, les Démo-crates semblent avoir acquis une avance certaine, notamment grâce à la nullité de la campagne de Mitt Romney, qui a été incapable de fournir un discours crédible pour les Hispaniques et qui s’est enfoncée dans une rhétorique anti-immigrés. Ce faisant, ce n’est ni plus ni moins que l’avenir du GOP (Grand Old Party) dans une Amérique de moins en moins blanche et européenne, et de plus en plus multiculturelle, qui est en train de se jouer. Si les démocrates réussissent maintenant à mener une réforme de l’immigration satisfaisante, ils scelleront pour un bon moment leur avance dans l’électorat hispanique. Le tableau que dresse de l’Arizona James Cohen, de l’Université de Paris 3, ne fait que corroborer les limites de la politique républicaine du « tout-répressif ». La loi SB 1070 de 2010, qui permet aux policiers de l’État de faire des contrôles d’identité s’ils ont un «soupçonraisonnable» du statut de clandestin d’une personne, a fait les gros titres des presses nationale et internatio-nale. Dans le contexte américain, où les questions raciales sont éminem-ment sensibles, toute possibilité de « contrôle au faciès » entraîne une pluie de critiques, une situation sur laquelle la France, où les contrôles
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d’identité « au faciès » sont hélas ! des plus courants, pourrait réfléchir. Si la Cour suprême a laissé de côté la question des libertés civiles, elle a néanmoins retoqué la loi en juin 2012 : l’Arizona est maintenant perçu comme un État qui illustre les impasses de la politique d’immigration actuelle et où les républicains jouent avec le feu.
Mais la question des Hispaniques ne se limite pas à ses dimensions po-litiques. Dans son article sur les perceptions médiatiques des Hispa-niques, Angharad N. Valdivia, de l’Université de l’Illinois, présente la percée hispanique dans les médias, notamment depuis le boom de la mode latino dans les années 90. Elle analyse en particulier le contraste entre la perception d’une « invasion » de « masses pauvres » venues du Mexique et la fascination pour les « corps » et les symboles de la culture latino. Elle montre aussi comment la représentation des Hispaniques, qui oscille entre ces deux extrêmes, est en fait typique de ce que les analystes dénomment « l’anéantissement symbolique ». Une minorité n’est en effet représentée que sous une forme polarisée, oscillant entre deux caricatures, l’une résultant de la peur et l’autre de la fascination. Les Hispaniques, comme d’autres minorités avant eux, sont encore pris dans cette alterna-tive.
Ce dossier sur les Hispaniques est complété par des textes tirés d’une conférence qui s’est tenue en octobre 2011 à l’Institut des Amériques à Paris sur le thème de « La Frontière au défi de la mondialisation ». Sou-tenue par le CREDA (Centre de Recherches et d’Études sur les Amé-riques, Paris 3) ainsi que par l’Institut Français de Géopolitique (IFG, Paris 8), cette conférence a permis de réunir des universitaires américains, mexicains et européens afin de faire le point sur la région frontalière elle-même en se penchant sur les logiques du débat des deux côtés de la fron-tière, tout en cherchant à analyser les dynamiques qui s’y exercent. Susan Martin, de l’Université de Georgetown, nous présente un compte rendu des relations bilatérales entre le Mexique et les États-Unis sur la question migratoire. Elle souligne en particulier les limites de l’unilatéralisme amé-ricain et l’absolue nécessité pour les deux pays de collaborer. Les deux textes suivants abordent la question du point de vue mexicain. Jean-Michel Lafleur, de l’Université de Liège, aborde la question du vote à distance des immigrés mexicains. Après des décennies d’oubli, voire de mépris, les autorités mexicaines ont cherché à doter les migrants aux États-Unis d’un statut officiel, mais, comme le souligne l’auteur, les élec-tions mexicaines de 2006 et de 2012 montrent les limites de l’exercice. Ce nouveau droit demeure de bien des façons largement symbolique. Enfin, Agustin Escobar Latapi, chercheur au Centre de Recherches et d’Études Supérieures en Anthropologie Sociale (CIESAS), s’interroge sur
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