L intelligence économique Pour les Nuls
351 pages
Français

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L'intelligence économique Pour les Nuls , livre ebook

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Description

L'intelligence économique, une histoire riche et complexe
L'intelligence économique (IE) n'a rien à voir avec les "barbouzeries" dont les excès illustrent régulièrement les unes des journaux ou enflamment la blogosphère ! Elle est en revanche indispensable à la pérennité et au développement des entreprises. Une croissance soutenue et la création d'emplois exigent la compétitivité des acteurs économiques, des PME jusqu'aux multinationales. Et celle-ci dépend désormais de la capacité de ces organisations à anticiper, à se sécuriser (notamment l'information stratégique, dont il fut question à l'occasion du récent débat sur le secret des affaires), et à façonner son environnement global, c'est-à-dire à influencer des acteurs variés sur un marché mondialisé et encombré. Ce sont précisément les piliers mêmes de l'intelligence économique : veille, sûreté, influence. L'IE est par ailleurs une culture du combat économique et une politique publique, en plus d'être un métier. Elle doit contribuer à l'élaboration de la stratégie de l'entreprise.
En résumé, s'adapter à l'âge de la guerre économique, marqué par la montée en puissance des pays émergents, anticiper et agir vite dans un univers complexe et conflictuel, c'est l'objet même de cette discipline qui est d'abord un dispositif opérationnel au service du business, et aussi une coopération public/privé en faveur de l'emploi, de la dynamisation de nos territoires et de la préservation du périmètre industriel stratégique d'une nation. Un objectif stratégique dans lequel chacun de nous a un rôle actif à jouer.




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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 octobre 2015
Nombre de lectures 157
EAN13 9782754082815
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0120€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Illustration
Illustration

« Pour les Nuls » est une marque déposée de John Wiley & Sons, Inc.
« For Dummies » est une marque déposée de John Wiley & Sons, Inc.

 

© Éditions First, un département d’Édi8, 2015. Publié en accord avec John Wiley & Sons, Inc.

12, avenue d’Italie
75013 Paris
Tél : 01 44 16 09 00
Fax : 01 44 16 09 01
Courriel : firstinfo@efirst.com
Internet : www.editionsfirst.fr

 

ISBN : 978-2-7540-6753-9

ISBN numérique : 9782754082815

Dépôt légal : octobre 2015

 

Direction éditoriale : Laurent Boudin
Édition : Capucine Panissal
Correction : Marion Bello
Couverture et mise en page : Romain Poiré
Dessins : Marc Chalvin
Production : Emmanuelle Clément

 

Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales.

Sommaire

Page de titre
Page de copyright
Introduction
À propos de ce livre
Les conventions utilisées dans ce livre
Comment ce livre est organisé
Première partie : De l’économie politique à l’intelligence économique
Deuxième partie : La veille, un outil indispensable
Troisième partie : Sécurité économique, sûreté des entreprises et management de crise
Quatrième partie : L’influence ou les guerres secrètes
Cinquième partie : La politique publique française d’intelligence économique
Sixième partie : L’intelligence économique dans les entreprises
Septième partie : La partie des Dix
Huitième partie : Annexes
Les icônes utilisées dans ce livre
Et maintenant, par où commencer ?
Première partie - De l’économie politique à l’intelligence économique
Chapitre 1 - Une mise en perspective historique
Civilisation matérielle, économie de marché et capitalisme
La vie matérielle et l’économie de marché
Le capitalisme, pas vraiment libéral…
Du concept d’« économie-monde » au « système-monde » : la mondialisation
La mondialisation ou la réduction des distances !
La libéralisation financière ? Les trois « D » : déréglementation, décloisonnement, désintermédiation
Les territoires sont spécialisés et hiérarchisés dans le « système-monde »
L’internationalisation
La globalisation
La mondialisation : « Je t’aime, moi non plus ! »
Le nouvel esprit du capitalisme : complexité, interdépendance et « coopétition »
Six dynamiques pour comprendre le capitalisme contemporain !
La négociation de crise : un impératif business !
Le capitalisme est complexe : le juger n’a pas de sens, le comprendre permet peut-être de le corriger !
Apple : un cas emblématique du nouvel (et complexe) « esprit du capitalisme »
Pour un capitalisme « durable » : passer de la veille et de la sûreté à l’intelligence économique
L’intelligence économique : l’outil ad hoc
L’intelligence économique insiste sur la sûreté mais ne se réduit pas à elle !
Chapitre 2 - La « guerre économique » : métamorphose du libéralisme ou slogan ?
L’économie : une arme politique et militaire
Durant des siècles, la puissance a reposé d’abord sur le pouvoir militaire
L’économie au service de la guerre : le paroxysme de la « guerre totale »
Des guerres formelles aux conflits chaotiques
Chroniques de la guerre économique
L’affaire Perrier : un cas de guerre de l’information ?
L’affaire Gemplus : au cœur de la guerre économique ?
Stratégies de puissance économiques, « émergence » et « guerre hors limites »
Chapitre 3 - L’intelligence économique, une histoire riche et complexe
La genèse américaine
Soleil levant ! L’aurore de la guerre économique…
Intelligence économique ou sécurité nationale ?
Le rapport Martre
Intelligence à la française !
De maigres résultats…
Le rapport Carayon
Que faut-il protéger, et pourquoi ? L’identification des sanctuaires de souveraineté
La culture de la coopération nationale
« Éveiller » les élites publiques
Réfléchir pour construire des stratégies, c’est-à-dire pour agir…
La culture de la coopération nationale
Bâtir une stratégie d’influence
Les propositions
D’Alain Juillet à Claude Revel : chroniques de l’intelligence économique
Chapitre 4 - L’intelligence économique : quelle filiation avec le renseignement ?
La confusion médiatique ou le mythe des « barbouzes »
Barbouzeries ? Des dérapages, pas de l’IE !
La parenté méthodologique
Le respect de la loi au cœur de l’intelligence économique
Une complémentarité difficile mais indispensable
Le renseignement fonde la puissance
Renseignement et sécurité économique
Chapitre 5 - État d’esprit et culture au service d’une alliance s’appuyant sur des savoir-faire
La crise de la pensée stratégique
Intelligence économique ou intelligence stratégique ?
Stratégie contre planification
Une révolution culturelle
La culture du combat économique
Hypercompétition et géoéconomie
Le leadership de l’incertitude
Deuxième partie - La veille, un outil indispensable
Chapitre 6 - La longue histoire de la veille
Le renseignement commercial de l’Antiquité à nos jours
De l’information scientifique et technique à la veille
Documentation technologique ou veille stratégique ?
Élargir l’horizon !
Cyberveille ou cyberchaos ?
Chapitre 7 - Société de l’informationVséconomie de la connaissance
Le dispositif de veille : principes élémentaires
La veille « IE » : quelle philosophie d’emploi ?
À la base de la veille : le cycle du renseignement
Données, informations, connaissances
La méthode
Les dix commandements de la veille
Premier commandement : poser de bonnes questions permet de trouver de bonnes réponses !
Deuxième commandement : la combativité et la compétence des veilleurs sont la clé du succès
Troisième commandement : savoir démasquer les opérations de désinformation (ce qui implique qu’on sache sélectionner ses sources)
Quatrième commandement : se méfier des biais cognitifs, c’est-à-dire de tous les processus psychiques inconscients qui faussent notre raisonnement
Cinquième commandement : agréger l’information en interne !
Sixième commandement : disposer d’un réseau d’experts en externe
Septième commandement : coupler la veille formelle et informelle, les données du cybermonde et les données issues des sources humaines
Huitième commandement : savoir choisir ses outils de veille (logiciels)
Neuvième commandement : capitaliser puis structurer les résultats de la veille pour les rendre lisibles et utiles dans la chaîne décisionnelle
Dixième commandement : sécuriser la veille
Troisième partie - Sécurité économique, sûreté des entreprises et management de crise
Chapitre 8 - Le « patriotisme économique » : un concept pertinent ?
Sécurité nationale, sécurité économique et sûreté des entreprises
Sécurité nationale ou stratégie de puissance ?
La sécurité économique aux États-Unis : une stratégie de conquête technologique et commerciale ?
Entreprises « nationales » et secteurs stratégiques
La nationalité des entreprises
Quels secteurs stratégiques ?
Quel « patriotisme économique » ?
Chapitre 9 - La sûreté des entreprises
Portrait de la fonction « sûreté »
Évaluer les vulnérabilités et les menaces 
Défendre le capital immatériel
L’espionnage économique
La cybersécurité
Cyberguerre ? Guerre de l’information ?
Qu’est-ce qu’une cyberattaque ?
La sûreté des expatriés
Les atteintes à l’image
Crise et notoriété
Anticiper le management réputationnel
Chapitre 10 - Le management de crise
La crise : un état permanent ?
La gestion de crise en entreprise
La matrice de crise
Se préparer : veille et cellule de crise
La continuité d’activité
Quatrième partie - L’influence ou les guerres secrètes
Chapitre 11 - Puissance et influence : la consécration dusoft power
La métamorphose de la souveraineté : vers le smart power ?
L’échiquier des parties prenantes : gouvernance et négociation
Storytelling et management des perceptions
Les « experts » de l’influence, des ONG aux think tanks
L’État stratège et partenaire ou la voie de l’influence
La société civile n’existe pas !
Capitalisme financier, fonds et sécurité économique
Chapitre 12 - Peser sur les normes : le lobbying ou l’influence normative
Les normes, outil de puissance
Les théâtres d’opérations du lobbying
Chapitre 13 - Communication d’influence ou guerre de l’information
Qu’est-ce que l’image ?
La guerre de l’information
Cinquième partie - La politique publique française d’intelligence économique
Chapitre 14 - Les étapes d’une révolution culturelle
De Martre à Carayon en passant par le CCSE (1994-2003)
Made in France : le mariage du patriotisme économique et de la mondialisation !
Vive les cyberterres !
L’intelligence territoriale et les PME
Les axes d’intervention de la société nationale d’intelligence stratégique
Les pôles de compétitivité
Le bilan
Chapitre 15 - Les modèles étrangers d’« intelligence économique »
Les États-Unis
Le Japon
La Chine
La Russie
Les Européens
Chapitre 16 - Les défis à relever
Créer une culture commune d’intelligence stratégique
Le capitalisme n’est pas le libéralisme…
La réforme de l’État : critique de la société civile
Forger un dispositif opérationnel d’intelligence économique public-privé
Les concepts
Les enjeux et l’état des lieux
Propositions
Sixième partie - L’intelligence économique dans les entreprises

Chapitre 17 - Management, stratégie et intelligence économique
L’intelligence économique ne se confond pas avec la sûreté
L’IE : l’avenir de la stratégie !
Les leçons de la sociologie des organisations
Quelle direction de l’intelligence économique ?
Chapitre 18 - L’âme du « guerrier » ?
Quel profil pour diriger l’intelligence économique ?
Le leader : l’esprit de veille et de diagnostic
Septième partie - La partie des Dix
Chapitre 19 - Dix noms majeurs
Christian Harbulot
Rémy Pautrat
Alain Juillet
Philippe Clerc 
Jean-Louis Levet
Philippe Baumard
Bernard Carayon
Olivier Buquen
Claude Revel
L’avant-garde
Chapitre 20 - Dix acteurs essentiels
Délégation interministérielle à l’intelligence économique (D2IE)
Service de coordination à l’intelligence économique (SCIE)
Agence nationale pour la diffusion de l’information technologique (ADIT, société nationale d’intelligence stratégique)
Services de sécurité (DGSI, DGGN, DPSD)
Ministère de l’Intérieur (ou « Beauvau »)
Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI)
Ministère des Affaires étrangères (MAE ou « Quai d’Orsay »)
Réseau consulaire (chambres de commerce et d’industrie, CCI)
Syndicat français de l’intelligence économique (SYNFIE)
Club des directeurs de sécurité des entreprises (CDSE)
Chapitre 21 - Dix auteurs clés
Edward Luttwak
Richard D’Aveni
Alvin Toffler
Joseph Nye
Bertrand Badie
Zbigniew Brzezinski
Alain Bauer
Michel Crozier
Henry Mintzberg
Michael Porter
Pour aller plus loin
Index

Introduction

L’intelligence économique (IE) n’attire pas les foules… Elle reste très largement une discipline d’experts ou le sujet de multiples fantasmes. Pourtant, ses enjeux se révèlent stratégiques pour l’ensemble des nations de la planète. Il s’agit donc de pouvoir urgemment clarifier sa signification et démontrer le caractère indispensable des perspectives et outils qu’elle propose.

 

Disons-le d’emblée : l’intelligence économique s’exerce dans le strict respect du cadre légal et ne s’apparente en rien à des « barbouzeries » ou à de l’espionnage, fût-il économique. Les dérapages dans certains cabinets ou grands groupes (cf. Hewlett-Packard ou Ikea), occasionnels mais réels, ne sauraient être contestés ; cependant, ils ne constituent en aucune manière des pratiques d’intelligence économique. Ces errements existent depuis toujours et doivent être désignés tout simplement comme des actes délictuels ou criminels (au sens le plus juridique de ces mots). Ils sont sanctionnés lorsqu’on peut en faire la preuve.

 

L’intelligence économique se définit d’une façon totalement différente. Elle constitue un mode de pilotage des organisations, une manière de les diriger adaptée à notre époque, faite de complexité, d’incertitudes, d’un subtil et paradoxal mélange d’hyperconcurrence (ou d’hypercompétition) et d’interdépendance (ce que démontrent les rapprochements d’Alstom et de General Electric, de Nokia et d’Alcatel-Lucent), de changements permanents, de crises et de situations conflictuelles et hautement instables.

 

De manière extrêmement formelle, il convient de préciser que l’intelligence économique est une application localisée à l’univers économique de l’intelligence stratégique, le concept source qui inclut l’IE. Qu’ambitionne l’intelligence stratégique (qui peut s’appliquer à toute organisation, et pas seulement à une entreprise) ? De faire passer les organisations du stade bureaucratique et réactif à celui des petites équipes transversales et de l’anticipation. De sauter de l’ultrahiérarchique et de la lenteur à l’agilité et à la rapidité ; c’est-à-dire de bondir du temps des pyramides organisationnelles malcommodes à l’univers en réseau, par ailleurs complexe et conflictuel – celui-ci se caractérisant aussi par l’expansion de la cybersphère et le développement des interactions multiples. Vaste défi !

 

Dans ce but, l’intelligence stratégique met l’accent sur la nécessité de propager et de renforcer les pratiques de veille, de protection (des personnes, des biens et du patrimoine immatériel) vis-à-vis des malveillances et de l’influence. L’intelligence économique ajoute à ce modèle général une précision sur la finalité de ces pratiques : à savoir développer le business, ou, pour le dire autrement, favoriser la croissance, améliorer la compétitivité et créer (ou préserver) de l’emploi. L’IE est aussi une culture et une politique publique.

 

Malgré la montée en puissance réelle de la fonction d’intelligence économique (notamment de son volet « sûreté ») au sein des entreprises, celle-ci n’est encore pas perçue au niveau stratégique qui est le sien. Sous l’effet des prises d’otages dans les zones dites « hostiles » (cf. la famille Moulin-Fournier, dont le père travaillait pour GDF Suez), des problèmes de cybersécurité (cf. Sony Pictures ou PRISM), d’espionnage économique (cf. la cyberattaque visant Snecma, filiale de Safran) ou d’atteinte à l’image (cf. le contentieux NRJ/Europe 2 Communication), la sensibilité des organisations s’est certes développée en matière de protection des personnes, du patrimoine matériel et immatériel ; mais la réflexion et les dispositifs opérationnels d’intelligence économique dans leur acception la plus globale échouent toujours devant quatre défis :

  • Illustration Pratiquer une anticipation géopolitique, sociétale (incluant les évolutions technologiques et leurs usages sociaux) et comportementale impactant la sûreté et les capacités et stratégies d’influence des organisations (cf. le Printemps arabe) : cette démarche prospective générale est la seule à même de permettre l’adaptation des pratiques de protection et d’influence des entreprises à un environnement global fortement évolutif, incertain et complexe.
  • Illustration Intégrer l’intelligence économique dans la « fabrication » de la stratégie des entreprises : on peut d’ailleurs noter que l’absence de directeurs de l’intelligence économique (ou de personnes en charge de cette activité sous une autre appellation et dispersés dans d’autres directions non dédiées) au sein des comités de direction traduit cette insuffisante prise en compte de leur mission dans la dynamique même du développement du business.
  • Illustration La concevoir comme un atout de la compétitivité, notamment dans la dynamique de l’innovation, et non comme un obstacle à la vie des affaires (au motif intellectuellement paresseux et concrètement inexact que la sûreté serait trop contraignante, la dynamique de veille trop « lourde » à implémenter, et la logique d’influence trop éloignée des préoccupations quotidiennes opérationnelles des membres de l’organisation).
  • Illustration Construire une réelle vision partagée public-privé de l’intelligence économique, tout à la fois compatible avec la dynamique libérale de la mondialisation et soucieuse de la sécurité nationale, du développement des territoires et de l’emploi (l’élargissement du décret d’encadrement des investissements étrangers par Arnaud Montebourg en 2014 a montré que ce n’était pas forcément un combat gagné d’avance !).

À propos de ce livre

Ce livre a pour ambition de faire sortir l’intelligence économique de son « ghetto » : loin de s’adresser seulement aux experts, elle concerne l’ensemble des citoyens puisqu’elle a pour enjeu la puissance industrielle, technologique, commerciale et financière des nations, la croissance, la compétitivité des sociétés et des territoires, et donc l’emploi. Elle conditionne très largement ce que seront la puissance et l’influence des États et des entreprises sur le vaste échiquier mondial de la géopolitique et de la géoéconomie (à cet égard, la négociation du Traité transatlantique relève clairement des sujets qui concernent la politique publique d’intelligence économique).

 

Il s’agira donc de clarifier ce concept, d’en saisir la progressive construction historique, de distinguer des écoles de pensée (françaises et étrangères) et de découvrir tous les acteurs qui contribuent à le faire vivre. Par ailleurs, nous avons choisi d’intégrer les dimensions théorique et opérationnelle pour donner une image exhaustive de l’intelligence économique. Réaliser une photographie des pratiques se révèle tout aussi nécessaire qu’affiner les modèles conceptuels. Aucune des deux approches (intellectuelle et pratique) ne pouvait être sacrifiée à l’autre. Les dispositifs concrets efficaces naissent de leur harmonieuse intégration. Par ailleurs, ces pages permettront d’éclairer spécifiquement l’intelligence économique en France : cette dernière y présente des particularités qui expliquent ses réussites et ses échecs dans l’histoire nationale.

Les conventions utilisées dans ce livre

L’intelligence économique mobilise une terminologie complexe. Les mots « savants » maniés par les experts peuvent former un obstacle à la compréhension des fondamentaux de la discipline. Nous tentons donc ici de présenter le plus simplement possible les notions de base de l’intelligence économique en évitant au maximum tout jargon. Toutefois, quand l’emploi de certains termes techniques s’impose, une icône ou un encadré permettra d’apporter toute précision utile pour évacuer les malentendus ou les occasions de confusion. Bien sûr, la première évocation d’un organisme à travers son acronyme donne lieu à une explicitation au sein de la liste des abréviations. Une dernière remarque s’impose : pour éviter d’alourdir le texte, nous utilisons très souvent le sigle « IE » pour désigner l’intelligence économique et nous épargner d’infinies répétitions.

Comment ce livre est organisé

Cet ouvrage s’organise autour de cinq thématiques principales auxquelles s’ajoute la partie des Dix et les annexes. Il vise à expliquer clairement mais en profondeur ce qu’est l’intelligence économique et quels sont ses enjeux pour tout un chacun, dans une perspective d’information du citoyen et d’éclaircissement des grands débats contemporains. Il ambitionne également de dresser un état des lieux clair de la matière pour tous les professionnels de l’IE au sens large ou les salariés qui sont peu ou prou concernés par son exercice ou ses conséquences dans leur activité quotidienne.

Première partie : De l’économie politique à l’intelligence économique

L’ouvrage commence par planter le décor dont la compréhension fine autorise seule à définir clairement l’intelligence économique. On verra ainsi comment celle-ci dérive de l’évolution du capitalisme mondial (notamment avec la montée en puissance des pays émergents) et pourquoi elle s’enracine dans la mondialisation. Fruit de l’interdépendance généralisée, l’IE se révèle indispensable pour marquer des points dans un contexte d’incertitude, de complexité et de compétition.

 

Ce qui nous amènera bien évidemment à affirmer la réalité du concept de « guerre économique » en évaluant sa portée exacte. Viendra ensuite un aperçu sur les différentes étapes de l’apparition de l’IE, tout d’abord aux États-Unis. Un focus examinera en particulier la naissance de la politique publique d’intelligence économique en France. Ces éléments posés, il sera possible de distinguer l’IE du renseignement traditionnel.

Deuxième partie : La veille, un outil indispensable

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