PERCEPTIONS SOCIALES DE L HOMOSEXUALITE
182 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

PERCEPTIONS SOCIALES DE L'HOMOSEXUALITE , livre ebook

-

182 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Étude sociojuridique de l'homosexualité dans l'Antiquité gréco-romaine et dans la société actuelle. Cet ouvrage met en relief les divers aspects de la vie d'un homosexuel (médecine, religion, droit pénal, mariage, adoption, statut de parent) et permet de mieux appréhender l'homosexualité. Une vision globale qui offre un regard nouveau sur ce phénomène de société.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 avril 2017
Nombre de lectures 25
EAN13 9782806108852
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

















D/2017/4910/12
EAN Epub : 978-2-806-12135-6

© Academia – L’Harmattan
Grand’Place, 29
B-1348 L OUVAIN-LA-NEUVE

Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit.

www.editions-academia.be
Titre

Bruno Balthazar







Perceptions sociales de l’homosexualité : Antiquité – Droit positif
Dédicace


« À celle qui m’accepte comme je suis, qui me guide et qui m’a tout appris ; à Vincent et Gilles, mes proches ; à ceux qui se comptent sur les doigts de la main, mais qui seront toujours là quand j’ai besoin d’eux »
INTRODUCTION GÉNÉRALE



L’homosexualité a, encore récemment, fait couler beaucoup d’encre. Et pourtant le questionnement qu’elle suscite n’est pas récent. Balayée tantôt par la religion, tantôt par la médecine ou les sciences humaines, l’homme a cherché une réponse au fait de savoir pourquoi certains individus ne sont pas « comme tout le monde ».
La différence, qui a toujours fait peur à l’être humain, s’est, dans le domaine de l’homosexualité, traduite par des hypothèses toujours plus farfelues. La religion l’a considérée comme une abomination, signe de colère de Dieu ; la médecine l’a abordée comme une maladie honteuse et les sciences humaines comme un phénomène particulier que notre curiosité parfois malsaine devait absolument comprendre.
Pourquoi avoir choisi ce sujet ? Pourquoi décider de parler d’homosexualité, sujet encore fort tabou dans certains milieux ? Pour diverses raisons.
Tout d’abord, l’homosexualité est une question de société. Dans un monde où la norme relationnelle est l’hétérosexualité, il est vraiment intéressant de savoir – ou au moins d’essayer de comprendre – comment des individus appartenant pourtant à notre groupe peuvent évoluer en dehors de cette norme sociale. Cela permet également d’aborder le ressenti ou le vécu de ces personnes et d’analyser l’attitude de la majorité lorsqu’elle est confrontée à une minorité.
Ensuite, l’homosexualité soulève, outre la simple question de société, une interrogation parmi les plus fondamentales, celle de l’acceptation de la différence. Elle permet de voir comment l’être humain y réagit, mais aussi de voir que l’attitude adoptée peut évoluer au fil des époques.
En outre, la question intéresse parce que, dans la différence, on peut faire de magnifiques découvertes.
Et puis, il y a simplement le plaisir de découvrir comment, il y a plusieurs siècles, le même phénomène socioculturel était traité. Le passé étant une source énorme de connaissances et de réflexions qui nous offre la possibilité de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.
Enfin, n’est-ce pas fascinant de voir la véritable interaction qui existe entre droit et perceptions sociales. Plusieurs études du type historico-sociojuridique ont montré à quel point le droit est le reflet de la société qu’il régit. Au point même où l’on peut se demander si ce n’est pas la conscience sociale qui est à l’origine du droit.
Tous ces éléments permettent de penser que, même si la question « pourquoi l’homosexualité » a déjà été traitée à de trop nombreuses reprises, les questions « comment vivre en étant homosexuel » et « comment réagir à l’homosexualité des autres » sont quant à elles encore à débattre et méritent toute notre attention.
Au travers de ce mémoire, le but ne sera pas de répondre à la question « pourquoi », mais plutôt de parcourir divers aspects de la vie quotidienne où l’on peut rencontrer l’homosexualité. C’est un sujet qui pourrait sans difficulté faire l’objet d’une thèse et de nombreuses années ne suffiraient pas à explorer la façon dont la thématique est abordée à travers le monde. Aussi, cette étude sera-t-elle limitée à l’Antiquité gréco-romaine et à la période allant du XIX e siècle jusqu’à nos jours. D’un point de vue géographique, elle se localisera en Belgique principalement avec quelques excursus sur le reste de l’Europe. De même, elle se focalisera sur des aspects bien spécifiques de la thématique homosexuelle. Ainsi, même si l’homosexualité féminine sera évoquée, l’homosexualité masculine dominera cette analyse. Pourquoi ? D’abord parce que les sociétés actuelles sont pour la plupart fondées sur un modèle masculin où le comportement des hommes est mieux connu sinon plus étudié que celui adopté par les femmes. Ensuite, parce qu’en évoquant l’homosexualité, la majorité des individus font référence aux gays.
Le but sera donc de comprendre la notion d’homosexualité, d’apprécier au travers de témoignages ce que les homosexuels peuvent ressentir au quotidien, de voir comment notre société et l’Église comprennent et abordent l’homosexualité, mais aussi comment les homosexuels eux-mêmes l’abordent et l’acceptent.
Une homosexualité abordée d’une façon totalement distincte aux époques étudiées et c’est sans aucun doute l’un des intérêts majeurs du sujet. En effet, ce qui faisait partie de la norme hier peut aujourd’hui être appréhendé comme une différence, pour ne pas dire comme une anormalité.
Pour atteindre cet objectif, l’ouvrage sera présenté en deux parties : la partie antique et la partie moderne.
La partie antique commencera par exposer l’importance des diverses étapes de la vie d’un individu, marquées par des rites de passage, comme la prise de la toge virile à Rome. Puis, elle abordera distinctement l’homosexualité en Grèce et à Rome. Enfin, elle s’attardera un instant sur le christianisme dit primitif.
La partie contemporaine analysera d’abord les perceptions sociales et le parcours suivi par des homosexuels sur base de témoignages. Ensuite, la question des discriminations sera le point de jonction avec des développements plus juridiques sur : le mariage et les divers « liens de couple » qui peuvent exister (notamment la cohabitation légale en Belgique et le PACS français) ; l’homoparentalité et l’adoption par les couples de même sexe ; la condamnation pénale de l’homosexualité existante encore dans certaines régions du globe. Enfin, grâce à une interview de D. Borrillo, avocat à Buenos Aires, chercheur au sein du CNRS et professeur à l’université de Paris X-Nanterre, l’étude tentera de comprendre les mouvements politico-sociaux qui ont agité la France à l’occasion de l’adoption de la loi de 2013 ouvrant le mariage aux personnes de même sexe.
« Je ne connais pas de plus grand bien pour un homme, dès qu’il entre dans l’adolescence, qu’un amant vertueux et pour un amant qu’un ami vertueux »
(Phèdre) PLATON, Le banquet

TITRE I : L’HOMOSEXUALITÉ DANS L’ANTIQUITÉ GRÉCO-ROMAINE

« La passivité sexuelle chez un homme libre est un crime, chez un esclave une obligation, chez un affranchi un service »
Sénèque, Controverses , 4
CHAPITRE 1 : LES ÂGES DE LA VIE

Introduction
Avant de pouvoir parler de l’homosexualité dans l’Antiquité grecque et romaine, il convient de dresser un contexte social qui nous permettra de mieux comprendre comment les anciens la percevaient.
Pour de nombreux peuples antiques, la vie était divisée en différentes périodes marquées le plus souvent par des rites de passage ou par des rites initiatiques. Comme c’est le cas pour de nombreuses croyances et coutumes ancestrales, il était logique que la société réglemente ces pratiques. Or, c’est précisément dans ces dernières que semble s’être enracinée l’homosexualité antique.
Section 1 : La Grèce
En Grèce, il y a deux façons d’aborder les divers âges de la vie : le passage à la puberté et les rites initiatiques, de passage, où l’on retrouve les pratiques homosexuelles.
La puberté est consacrée par deux « naissances » distinctes : la naissance de fait et ensuite la naissance rituelle. La première consacre l’existence physique, de fait d’un individu au sein de son groupe familial tandis que la seconde consacre sa naissance au sein du groupe social. Avant la naissance rituelle, l’individu n’est qu’une promesse future pour le groupe social et n’a pas d’existence propre. Cette naissance rituelle est consacrée par les rites pubertaires qui ont une double dimension : une dimension familiale qui fait l’objet de premiers rituels et une dimension publique qui fait alors l’objet de rites supplémentaires. Bien 

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents