Conseil Représentatif des Associations Noires
150 pages
Français

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Conseil Représentatif des Associations Noires , livre ebook

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Description

La compréhension de la question noire est essentielle pour les Noirs de France et la société française. La population noire appartient à la République, or elle se sent discriminée pour accéder aux emplois, au logement et à la vie politique. La création du CRAN était une réponse en fédérant les Noirs. Malheureusement, on est passé très vite de l'euphorie à la déception. Pourquoi le CRAN espérance est-il devenu une utopie pour les Noirs de France ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 88
EAN13 9782296466210
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Conseil Représentatif des Associations Noires
Le CRAN, de l'espérance à l'utopie
Points de vue
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga-Akoa
Déjà parus
David GAKUNZI, Côte d’Ivoire : le crime parfait, 2011.
Djié AHOUE, Et si Ouattara n’avait pas gagné les élections ?, 2011.
Emmanuel KIGESA KANOBANA, Dipenda, Témoignage d’un Zaïrois plein d’illusions , 2011.
Joseph NELBE-ETOO, L’Héritage des damnés de l’histoire , 2011.
Marcel PINEY, Coopération sportive français en Afrique , 2010.
Cyriaque Magloire MONGO DZON, Pour une modernité politique en Afrique , 2010.
Thierry AMOUGOU, Le Christ était-il chrétien ? Lettre d'un Africain à l'Eglise catholique et aux chrétiens , 2010.
Thimoté DONGOTOU, Repenser le développement durable au XXIe siècle , 2010.
Martin KUENGIENDA, République, Religion et Laïcité , 2010.
Maurice NGONIKA, Congo-Brazzaville: 50 ans, quel bilan ? , 2010.
Dieudonné IYELI KATAMU, La musique au cœur de la société congolaise , 2010.
Mahamat MASSOUD, La Banque des États de l'Afrique Centrale , 2010.
SHANDA TONME, Analyses circonstanciées des relations internationales 2009 , 2010.
Alassane KHODIA, Le Sénégal sous Wade , 2010.
Gérard BOSSOLASCO, Éthiopie à la une. Journaux et publicités. 1865-1935 , 2010.
Jean-Célestin EDJANGUE, Les colères de la faim , 2010.
Lucien PAMBOU

Conseil Représentatif des Associations Noires
Le CRAN, de l'espérance à l'utopie
L'Harmattan
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55340-8
EAN : 9782296553408
À
Victoire, ma mère, qui m’a toujours montré la voie,
À
Lucien Maxence, mon fils,
Au regretté
Jean-Raphaël Tong-Tong pour son dévouement et sa contribution à la cause noire et à l’existence du Cran.
Préambule
J’appartiens à une génération de Noirs nés en Afrique et venus faire ses études supérieures en France à l’âge de dix huit ans. Nous sommes à la fin des années 70, les discriminations dont on parle maintenant nous étaient étrangères, peut-être parce que nous n’en avions pas une conscience précise. Très vite ces discriminations sont devenues des réalités au moment de chercher un emploi.
Disons-le, je n’avais pas une âme associative car, à cette époque, les associations noires originaires d’Afrique étaient embryonnaires.
Comment et pourquoi l’idée de fédérer les Noirs m’est-elle venue ? Comme d’autres, j’ai noté que les Noirs en France vivaient une souffrance que des évènements contradictoires ont accélérée dans les années 2000 mais surtout en 2005. Ces évènements étaient formés par la dénonciation de la situation des Noirs par Dieudonné, les émeutes de Clichy-sous-Bois, l’incendie dans un immeuble abritant pour la plupart de ses habitants des Ivoiriens (Paris XIII°) et l’expulsion des Noirs des squats de Cachan. Très vite j’ai eu le sentiment que les Noirs étaient inorganisés malgré la pléthore d’associations qui les représentent. Il fallait donc organiser une réponse politique, sociologique, économique, culturelle et médiatique :
- Sur le plan politique, créer les conditions pour être un interlocuteur vis-à-vis des institutions de la République ;
- Sur le plan sociologique ce fut un échec car la composition des Noirs posait problème ; de quels Noirs parlait-on et qu’elles pouvaient être les lignes de convergence/divergence : opposition Africains/Antillais, opposition musulmans/chrétiens dans une moindre mesure Juifs car une organisation, l’association Amitié Judéo-Noire a participé à la création du Cran ;
- Sur le plan économique : le Cran n’avait aucun moyen, normal pour une organisation qui venait de naître ;
- Sur le plan médiatique : c’est la première fois depuis que les associations noires existent dans ce pays, qu’une fédération d’associations noires a pu avoir une couverture médiatique dépassant le cadre franco-français, ce qui soulève la question des accords implicites entre le Cran et certaines organisations nationales et extranationales et ce qui pose le problème de savoir si le Cran a été créé par les originaires d’Afrique ou par d’autres et pourquoi.
Autre problème, la surreprésentation des Africains au sein du Cran a été un problème car elle laissait très peu de place aux autres Noirs à savoir les Antillais.
Le problème de méthode, les objets sociopolitiques du combat du Cran n’ont pas été pensés à l’avance, d’où l’impression de vide méthodologique refusant et acceptant des concepts comme la discrimination positive, valorisant le concept de diversité, ce qui est un moyen de ne pas utiliser le concept de Noir, ce que la République ne reconnait pas car la Constitution ne valorise que des citoyens et non des individus en fonction de la couleur de leur peau ou de leur religion.
La question de la défense des populations noires a glissé vers la question de la diversité, ce qui est normal car parler des Noirs était anticonstitutionnel et conduisait à une impasse mais parler de la diversité est aussi une impasse car la société est ontologiquement diverse, ce que les travaux de la commission Simone Veil ont validé à la suite d’une mission de Nicolas Sarkozy qui souhaitait l’intégration de la notion de diversité dans la Constitution.
Ce malaise méthodologique n’est pas tout de suite apparu parmi les dirigeants au moment de la création des statuts du Cran, de la reconnaissance du rôle, de la place et du statut des associations au sein de cette fédération. La reconnaissance de deux entités complémentaires et contradictoires, à savoir les associations et les personnes physiques au moment d’adhérer au Cran, entrainera des problèmes judiciaires au sein du Cran lors du vote et de la reconduction du président.
La question de la légitimité des dirigeants du Cran est à regarder à deux niveaux : au niveau statutaire et au niveau politique. Ces deux niveaux contradictoires entraineront des blocages dans le fonctionnement réel du Cran. De plus le Cran est un attelage d’individus aux compétences différentes, compétences qui très vite allaient devenir un problème, ce qui est normal dans toute organisation mais qui est devenu une folie car la question centrale de la défense des Noirs a été abandonnée au profit d’un positionnement médiatique de son principal dirigeant, espérant ainsi apparaitre comme le seul capable de porter la question Noire dans la vie politique française. Au fond la question n’est pas là, un président a le droit de s’exprimer, encore faut-il que les statuts soient respectés et que le président porte la voix à la fois du conseil d’administration et du bureau exécutif de l’organisation.
La défaillance de ces deux organes a été fatale au Cran dont il faut regretter « l’espérance » que cette organisation a fait naitre auprès des populations noires, se traduise par une utopie et un rêve volé dont pâtiront à long terme les Noirs de France.
La République ne reconnait pas les communautés mais sociologiquement les populations s’organisent de façon communautaire ; la charge communautariste dont ont longtemps été victimes les Noirs de France a eu raison de leur prétention naïve de se fédérer et de s’organiser en mouvement communautaire.
D’aucuns prétendent que le Cran a été créé par d’autres, doit-on tenir compte de cet avis, je n’en sais rien et là n’est pas l’essentiel. Le Cran a failli au niveau de sa structure associative qu’il faut analyser, de ses objets de débat, de son fonctionnement.
Des réussites sont indéniables même si elles sont éphémères.
La question Noire est devenue un élément de curiosité à côté des problématiques mémorielles dans la société française.
L’incapacité du Cran à relier les problèmes de mémoire (esclavage, décolonisation et présence des Noirs de France) a été un coup fatal. Comment peut-on défendre les Noirs de France en déconnectant cette question de l’origine des parents de certains de ses enfants, et de plus comment les Africains peuvent-ils prétendre défendre les problématiques des Noirs de France alors que certains ne sont pas citoyens français et n’ont pas prétention à vivre en France ?
Ma connaissance du Cran n’est pas que livresque car j’ai été l’un des premiers à théoriser la nécessité de créer une fédération regroupant les associations noires de France sur le site Amadoo1, et c’est sur ce site qui n’existe plus, que Patric

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