D autres psychotiques que moi
242 pages
Français

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D'autres psychotiques que moi , livre ebook

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Description

On les dit border-line, faux-selfs, histrioniques, caméléons, hyper-normaux. Ce sont des psychotiques ordinaires ! Ils sont comme tout le monde, avec, tapie dans un recoin de leur monde imaginaire, la croyance en un ennemi invisible. Le scénario invisible de la grande menace modèle leur quotidien et les conduit un jour en thérapie ! L'auteur montre comment le praticien peut accompagner cette délicate traversée, à l'aide de témoignages directs, notamment ceux d'un criminel et de deux écrivains célèbres.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2015
Nombre de lectures 58
EAN13 9782336374468
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Études Psychanalytiques
Collection dirigée par Alain Brun et Joël Bernat

La collection Etudes Psychanalytiques veut proposer un pas de côté et non de plus, en invitant tous ceux que la praxis (théorie et pratique) pousse à écrire, ce, « hors chapelle », « hors école », dans la psychanalyse.

Dernières parutions

Catherine BRONNIMANN, La robe de psyché. Essai de lien entre psychanalyse et vêtement , 2015.
Henri MIALOCQ, La trajectoire du désir. De Jacques Lacan à Thérèse d’Avila , 2015.
Éric CHAMP, Anne FRAISSE, Marc TOCQUET, L’analyse psycho-organique. Les voies corporelles d’une psychanalyse , 2015.
Valérie BLANCO, L’effet divan , 2014.
Frédérique F. BERGER, Symptôme de l’enfant, Enfant symptôme , 2014.
Soti GRIVA, Crimes en Psychothérapie. A-Voros , 2014.
Jacques PONNIER, Adler avec Freud. Repenser le sexuel, l’amour et le souci de soi , 2014.
Laurence KAPLAN DREYFUS, Encore vivre : À l’écoute des récits de la Shoah. La psychanalyse face à l’effacement des noms , 2014.
Stoïan STOÏANOFF-NENOFF, Freudaines , 2014.
Francine Hélène SAMAK, De Freud à Erickson. L’hypnose revisitée par la psychanalyse , 2014.
Christiane ANGLES MOUNOUD, Aimer = jouir, l’équation impossible ? , 2014.
Christophe SOLIOZ, Psychanalyse engagée : entre dissidence et orthodoxie , 2014.
Mina BOURAS, Elle mange rien , 2014.
Vanessa BRASSIER, Le ravage du lien maternel , 2013.
Christian FUCHS, Il n’y a pas de rapport homosexuel, ou de l’homosexualité comme générique de l’intrusion , 2013.
Thomas GINDELE, Le Moïse de Freud au-delà des religions et des nations. Déchiffrage d’une énigme , 2013.
Touria MIGNOTTE, La cruauté. Le corps du vide , 2013.
Pierre POISSON, Traitement actuel de la souffrance psychique et atteinte à la dignité. « Bien n’être » et déshumanisation , 2013.
Gérard GASQUET, Lacan poète du réel , 2012.
Audrey LAVEST-BONNARD, L’acte créateur. Schönberg et Picasso. Essai de psychanalyse appliquée , 2012.
Gabrielle RUBIN, Ces fantasmes qui mènent le monde , 2012.
Michel CONSTANTOPOULOS, Qu’est-ce qu’être un père ? , 2012.
Marie-Claude THOMAS, L’autisme et les langues , 2011.
Paul MARCIANO, L’accession de l’enfant à la connaissance. Compréhension et prise en charge des difficultés scolaires , 2010.
Valérie BLANCO, Dits de divan , 2010.
Titre
Lucien Tenenbaum





D’AUTRES PSYCHOTIQUES QUE MOI

Images de la psychose ordinaire
en thérapie (et ailleurs)
Du même auteur
La bascule des malaimés , Le Souffle d’Or, 1994.
La psychothérapie, un savoir étrange , Le Souffle d’Or, 1995.
Écrire, parler, soigner en chinois , You-feng, 2001, 2008.
La dépression, une épreuve moderne , L’Harmattan, 2009.
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-72457-7
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier les consultants qui ont accepté que je parle d’eux et ceux qui ont apporté leur témoignage personnel en m’autorisant à en publier des extraits. Merci à Jocelyne Guignard, Edmond Marc, Sabine Michelon, Vincent Riedinger, Alain Thiry, Béatrice Aimé, Julie Tenenbaum, Sarah Tenenbaum pour leur lecture attentive de mon manuscrit et leurs avis critiques. Merci aux responsables de formation de psychopraticiens, Claude Vaux et Eliane Jung de l’IFCC (Strasbourg), Anne Piérard de l’Institut Ressources (Bruxelles), Nada Daou et l’équipe pédagogique de l’IFRDP (Paris, Dijon) qui m’ont confié l’enseignement de la psycho-pathologie. Merci à tous les participants à mes séminaires et ateliers qui m’ont permis d’approfondir le concept de psychose ordinaire.
Merci à Marie d’avoir accepté et supporté que ce livre habite avec nous pendant trois ans.
Merci à ce livre de m’avoir conduit dans des passages camouflés jusqu’à présent de ma propre vie.
DANS L’ORDINAIRE DU PSYCHO-PRATICIEN 1 , LA PSYCHOSE ORDINAIRE ...
« Des nombreux fous que nous sommes, certains seuls tombent malades. D’autres, se proclamant porte-parole de Dieu ou petits pères des peuples, font de leur désir singulier la loi du pluriel, et passent au travers. 2 Quelques-uns étonnent si fort par leur discours ou leurs oeuvres qu’ils peuvent en vivre. 3 Ils se font un nom, et restent eux-mêmes. De ceux-là qui échouent à se construire ou qui se déconstruisent le psychiatre peut parler, car il les a rencontrés. »
Ainsi commençait le texte d’une communication faite en 1974 sous le titre Singulier Pluriel , alors que j’étais psychiatre hospitalier depuis quelques années 4 . Quittant la psychiatrie une quinzaine d’années plus tard pour m’installer dans l’atelier (comme je nomme le cabinet) du psycho-praticien, je pensais m’éloigner de façon presque définitive de ceux que tout le monde désigne sans équivoque comme psychotiques, les fous, les malades mentaux. C’est aujourd’hui, 40 ans plus tard, que je redécouvre ces lignes pour constater que je n’ai cessé d’arpenter le chemin qui va de la psychose la plus clinique à la psychose que j’appelle maintenant ordinaire . L’expression peut surprendre : psychose ordinaire associe un mot de la plus grande banalité à un autre qui renvoie à l’une des expériences les plus troublantes de la condition humaine. Aujourd’hui je commence de voir ce qui permet de nommer psychose les deux configurations tout en continuant d’explorer en quoi elles diffèrent.

Se dire dépressif n’est pas tout à fait comme se dire psychotique. On peut aisément dire qu’on est dépressif, ou phobique, ou névrosé sans troubler outre-mesure son interlocuteur. Se dire psychotique sonne comme une incongruité sémantique. On peut le dire de quelqu’un, mais de soi-même ! Le dépressif choisit le mot pour décrire son expérience intime, on peut en discuter, on ne peut lui disputer le droit d’utiliser le mot, mais psychotique ? Comment quelqu’un pourrait-il employer correctement un mot qui signifie qu’il ne peut plus juger correctement des choses ? En toute rigueur, seul un tiers pourrait utiliser le mot pour le qualifier. Il lui donne ce faisant une identité qui est ou n’est pas la sienne mais que la personne ainsi définie ne pourrait se donner elle-même que par dérision ou dans un moment de doute. Psychose renvoie à ce qu’en langage commun on nomme folie et psychotique à tous ceux qui ont un grain , comme on dit, grand ou petit. Pour la médecine, c’est le terme médicalement correct pour parler des malades mentaux. La psychiatrie qualifie ainsi ceux qui ont un rapport biaisé avec la réalité et avec le langage, sans qu’on sache ce qui est premier, le trouble de la perception de la réalité ou le trouble de la pensée. Ils apparaissent de ce fait incohérents et délirants. Pour les médecins et les psychiatres qui ont charge de soigner, parler de psychose c’est aussi, et de plus en plus, parler de troubles mentaux réagissant favorablement à des médicaments spécifiques, les neuroleptiques 5 et les leur prescrire. Pour le magistrat chargé de juger, le psychotique sera l’aliéné qui n’est pas responsable de ses actes et/ou celui qu’il faut protéger et considérer juridiquement comme mineur.
Folie, psychose, on le voit, sont nommées par l’autre du psychotique, par un vis-à-vis qui se pose en diagnostiqueur. Par définition la folie se situe dans le cadre d’une rencontre et dans le champ du langage, premier paradoxe d’une longue série, la rencontre semblant presque impossible avec le psychotique et le langage semblant obéir à des codes différents. Parler de folie ou de psychose, c’est utiliser un mot lourd de significations et de sous-entendus. S’agissant de la folie, à la distance qu’installe le fonctionnement psychotique viennent s’ajouter le mystère et le trouble que porte le mot. Le mot fait peur mais, comme toujours, tout dépend de l’emploi qui en est fait. Sert-il à se protéger de la personne, à la stigmatiser, à l’installer dans un espace cloisonné ? Ou sert-il à mieux appréhender sa particularité pour s’en approcher, pour la voir dans son humanité ? Le propose-t-on à la personne pour qu’elle puisse se rapprocher d’elle-même, se réapproprier sa spécificité ou pour creuser la distance ?
Comme tous les mots celui-ci se situe dans un contexte socio-culturel dont on ne saurait l’i

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