Heurs et malheurs du secteur agricole en Algérie 1962-2012
324 pages
Français

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Heurs et malheurs du secteur agricole en Algérie 1962-2012 , livre ebook

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Français

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Description

L'agriculture algérienne largement exportatrice pendant l'époque coloniale, se retrouve, après un demi-siècle d'indépendance, une activité structurellement vulnérable, largement importatrice, à niveau de développement dérisoire. Cet ouvrage tente d'apporter des éclairages sur les politiques agricoles qui ont été suivies après l'indépendance et tenter de déterminer les causes de l'échec de celles-ci.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2013
Nombre de lectures 204
EAN13 9782296532076
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Histoire et Perspectives méditerranéennes
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud
Dans le cadre de cette collection, créée en 1985, les Éditions L’Harmattan se proposent de publier un ensemble de travaux concernant le monde méditerranéen des origines à nos jours.

Déjà parus

Hosni KITOUNI, La Kabylie orientale dans l’histoire. Pays des Kutuma et guerre coloniale , 2013.
Geneviève GOUSSAUD-FALGAS, Les Français de Tunisie de 1881 à 1931 , 2013.
Jean BISSON, La guerre en Méditerranée 8 novembre 1942-9 septembre 1943. L’histoire revisitée , 2012.
Adel BOUSNINA, Le littoral et le désert tunisiens. Développement humain et disparités régionales en Tunisie , 2012.
Guy FEUER, Kamel YAHMI, Un dialogue pour la réconciliation, Un Algérien de France – Un Français d’Algérie , 2012.
Abderrahman EL BERRHOUTI, Outils médiatiques et populations du Moyen Atlas marocain , 2012.
Fedj MAÂTOUG, John F. Kennedy, la France et le Maghreb (1957-1963) , 2012.
Abdelkrim SAA, Migrants berbères marocains, De l’oasis de Figuig à Paris , 2012.
Salah MOUHOUBI, L’Algérie face aux chocs extérieurs , 2012.
Jean-Michel SALGON, Dictionnaire de l’islamisme au Maghreb , 2012.
Mahmoud OURABAH, Premiers pas. Souvenirs autour d’un projet de développement de l’Algérie , 1963-1980, 2012.
Xavier JACQUEY, Ces appelés qui ont dit non à la torture , 2012.
Daniel LAGOT, Responsabilité de protéger et guerres « humanitaires ». Le Cas de la Libye , 2012.
Michel BUR, Algérie 60. Mascara-Sétif, 1 er janvier 1960-16 février 1961 , 2012.
Ali ABASSI, Espace francophones tunisiens ou Main de fatma , 2011.
Chokri BEN FRADJ, Oliviers et oléiculture en Tunisie , 2011.
Guillaume D’HOOP, Les Algériens dans le prisme des faits divers, Une lecture de la guerre d’Algérie (1954-1962) , 2011.
Sébastien ABIS et Damien CORDIER-FERON, Bizerte, otage de l’histoire. De la Seconde Guerre mondiale aux indépendances du Maghred , 2011.
Titre
Mohamed CHABANE




HEURS ET MALHEURS DU SECTEUR AGRICOLE EN ALGÉRIE

1962-2012

Préface de Jean-Marc BOUSSARD








L’Harmattan
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion. harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-66175-9
Dédicace

À la mémoire de ma chère mère.
Préface
Au moment de l’indépendance, l’agriculture algérienne pouvait sembler prospère. Elle était largement exportatrice de céréales. Les vignerons métropolitains se plaignaient de la concurrence « déloyale » des vins algériens. Les agrumes et les légumes de toute sorte se vendaient facilement en métropole à travers des institutions agro-alimentaires solides.

Le contraste est grand avec la situation présente, où les importations sont massives, et les filières désorganisées. Les exportations sont négligeables, alors que les importations représentent souvent plus de 60% des disponibilités d’un produit aussi essentiel que le blé (pourtant, cultivé dans la région depuis des millénaires !). On pourrait s’arrêter là, et faire un bilan sévère des politiques agricoles post-coloniales. Mais les choses sont plus compliquées.

La prospérité de l’époque coloniale ne doit pas faire illusion. Il y a plusieurs raisons à cela. D’abord, le pays en 1950 était deux fois moins peuplé qu’il ne l’est maintenant. Or nourrir 26 millions d’habitants est un autre problème que d’en nourrir 12 millions sur la même surface. Cette évolution à elle seule pourrait expliquer le basculement d’une situation globalement exportatrice vers une situation de déficit « structurel ».

Mais ce n’est pas tout : dès les années 1950, il suffit de regarder les statistiques qui différenciaient les « musulmans » et les « européens » pour voir que si les second avaient développé une agriculture brillante et efficaces sur les meilleures terres, les premiers touchaient au fond de la pauvreté sur les terres qui restaient, pratiquant une agriculture de subsistance presqu’entièrement tournée vers l’autoconsommation.

De ce fait, cette « agriculture traditionnelle » se trouvait isolée du marché. Les producteurs en question ne produisant rien d’échangeable ne pouvaient pas compter sur les progrès de l’agriculture « coloniale » pour se nourrir, eux et leurs familles.

En même temps, faute d’argent pour acheter les inputs nécessaires, ils ne pouvaient pas intensifier la production sur les terres dont ils disposaient. Or il aurait fallu investir et intensifier la production, pour faire face aux besoins liés à l’accroissement démographique dont ces populations pauvres étaient en même temps la source principale.

Faute de nouvelles terres disponibles, et faute de moyens pour augmenter les rendements sur les terres existantes, il était clair que cette situation n’était pas durable, ce dont les autorités coloniales ne se sont pas rendu compte. Enfin, la guerre d’indépendance n’a rien arrangé.

Les « colons » européens, qui, ne partant pas de rien, et fortement aidés par les gouvernements successifs de la république française, avaient accumulé de grandes quantités de capital avant la guerre ont cessé de la faire dès que les « évènements » ont montré qu’ils ne pourraient pas rester dans le pays. Bien au contraire, ils ont transféré en métropole tout ce qu’ils pouvaient, de sorte que, en 1962, l’état réel des secteurs agricole algériens (aussi bien « moderne » que « traditionnel ») était très loin de la vision flatteuse qu’en faisaient souvent les statistiques officielles.

Les autorités issues de l’indépendance ont donc hérité d’une situation très dégradée, ce qui les exonère à coup sûr de beaucoup de responsabilités. Mais il est aussi à peu près certain que leurs erreurs n’ont pas beaucoup contribué à améliorer les choses. Ces erreurs étaient sans doute inévitables, en face d’un problème nouveau et difficile, tandis que d’innombrables conseillers plus ou moins intéressés prodiguaient des avis contradictoires.

Dans ce contexte, il y a eu des hésitations, elles-mêmes génératrices de retards au moment où il aurait fallu agir vite et fort. Il y a eu aussi des décisions désastreuses, tantôt inspirées par un socialisme naïf, et le goût du pouvoir de jeunes gens qui croyaient pouvoir diriger l’agriculture du pays entier depuis leurs bureaux d’Alger, tantôt, au contraire, par des intégristes du libéralisme...

Ce sont ces hésitations que nous raconte Mohamed Chabane, non pour blâmer leurs auteurs – ceux-ci, le plus souvent, étaient des gens de bonne volonté, soucieux du bien public, et cherchant sincèrement la solution d’un problème difficile.

Il serait tout à fait injuste de les en punir – mais pour, afin de ne pas les renouveler, tirer les leçons de ces erreurs que chacun aurait pu commettre. Il s’agit aussi de faire un bilan de la situation présente, afin, autant que possible, d’éviter de nouvelles erreurs pour l’avenir. Ce n’est pas toujours facile, l’une des conséquences – il est vrai mineure – des erreurs précédemment évoquées étant la pauvreté de l’appareil statistique.

De ce point de vue, le livre apporte de nombreux chiffres précieux et difficiles à obtenir. Les tableaux et les courbes qu’il présente montrent des évolutions qui font réfléchir quiconque s’intéresse au long terme. Et comment pourrait-on imaginer qu’une politique agricole soit faite seulement pour le court terme ? Or, dans le long terme, s’il est certes essentiel de ne pas pousser les pauvres au désespoir, et d’assurer l’alimentation des villes par tous les moyens possibles – moyens que, à présent, la rente pétrolière fournit de façon apparemment aisée, mais en réalité peu durable – il est tout aussi essentiel d’accroitre la production intérieure, qui n’a aucune raison de ne pas pouvoir assurer l’essentiel de la consommation du pays.

Pour cela, il est important d’abord, évidemment, d’utiliser toutes les ressources foncières disponibles – on est confondu lorsqu’on voi

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