HISTOIRE DE SICILE, DE CARTHAGE ET DES JUIFS (Tome troisième)
189 pages
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HISTOIRE DE LA SICILE. CHAPITRE PREMIER. — Description de la Sicile. CHAPITRE II. — Gélon, Hiéron et Thrasybule, Denys le tyran, Denys le jeune ...

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Langue Français

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HISTOIRE DE SICILE, DE CARTHAGE ET DES JUIFS par Monsieur le Comte de Ségur TOME TROISIÈME HISTOIRE DE LA SICILE CHAPITRE PREMIER. — Description de la Sicile CHAPITRE II. — Gélon, Hiéron et Thrasybule, Denys le tyran, Denys le jeune CHAPITRE III. — Temps de liberté, tyrannie, etc. HISTOIRE DE CARTHAGE CHAPITRE PREMIER. — Fondation de Carthage, etc. CHAPITRE II. — Guerre contre la Sicile CHAPITRE III. — Première guerre punique CHAPITRE IV. — Seconde guerre punique CHAPITRE V. — Exploits d’Annibal CHAPITRE VI. — Troisième guerre punique HISTOIRE DES JUIFS CHAPITRE PREMIER. — Temps écoulé depuis la création jusqu’au déluge CHAPITRE II. — Précis depuis le déluge jusqu’à la vocation d’Abraham CHAPITRE III. — Abraham CHAPITRE IV. — Isaac, Jacob et Joseph CHAPITRE V. — Moïse CHAPITRE VI. — Josué et les Juges CHAPITRE VII. — Samuel, dernier juge ; Saül, premier roi CHAPITRE VIII. — David CHAPITRE IX. — Salomon CHAPITRE X. — Roboam, roi de Juda ; Jéroboam, roi d’Israël CHAPITRE XI. — Aza, roi de Juda ; Nadab, Baasa, Éla, Zambri et Amri, rois d’Israël CHAPITRE XII. — Achab, Ochosias, Joram, rois d’Israël ; Josaphat, Joram, Ochosias, rois de Juda. CHAPITRE XIII. — Athalie, Joas, Amazias ou Osias, Joathan, Achaz, Ézéchias, Ammon, rois de Juda ; Jéhu, Joachas, Joas, Jéroboam II, Zacharias, Sellum, Manahé, Phacéia, Phacée et Ozéa, rois d’Israël CHAPITRE XIV. — Josias, Joachas, Joachim, Sédécias, rois de Juda CHAPITRE XV. — Godolias, Zorobabel, Esdras CHAPITRE XVI. — Tobie CHAPITRE XVII. — Judith CHAPITRE XVIII. — Esther CHAPITRE XIX. — Job CHAPITRE XX. — Isaïe, Jérémie, Baruch, Ézéchiel, prophètes CHAPITRE XXI. — Suzanne, Jonas CHAPITRE XXII. — République juive, gouvernement des pontifes. Fin de la république juive CHAPITRE XXIII. — Éléazar, les Maccabées, Judas Maccabée et ses frères CHAPITRE XXIV. — Aristobule, Alexandre, Alexandra, Hyrcan, Aristobule, rois CHAPITRE XXV. — Hérode CHAPITRE XXVI. — Jésus-Christ CHAPITRE XXVII. — Archélaüs, Agrippa, Hérode le tétrarque, Agrippa II, Simon, Jean, Josèphe HISTOIRE DE LA SICILE CHAPITRE PREMIER Écrire l’histoire de la Sicile, ce n’est pas encore quitter la Grèce ; c’est parcourir ses plus brillantes colonies c nous y retrouverons le même ciel les mêmes dieux, des lois pareilles, un égal amour pour la gloire et pour la liberté, des tyrans cruels, des héros magnanimes, un peuple vaillant et mobile, enthousiaste et ingrat. Les Grecs, sans cesse attaqués par les Macédoniens et par les Romains subirent d’abord le joug des premiers, et succombèrent ensuite totalement sous la puissance des seconds. Nous verrons de même la Sicile, désunie comme la Grèce, divisée en plusieurs républiques et en tyrannies lutter quelque temps contre Carthage et Rome ; et se fondre enfin pour toujours dans ce vaste empire romain ; destiné à conquérir le monde et à devenir à son tour la proie des barbares du nord. La Sicile s’appelait autrefois Trinacrie, parce qu’elle à la forme d’un triangle. La fable dit qu’elle était habitée primitivement par des Lestrigons et des Cyclopes. Les Troyens, en fuyant leur patrie, y bâtirent les villes d’Érix et d’Égeste. Ses premiers habitants connus furent les Sicaniens, dont on ignore l’origine. Enfin, un peuple venant d’Italie, nommé Sicule, donna à cette île le nom qui lui reste. Son circuit est de cent quatre-vingt-deux lieues ou quatre mille trois cents stades ; elle est très fertile en blés et en vins ; on croit même que le blé y est venu naturellement et s’est répandu de là dans toute l’Europe ; aussi on consacra cette contrée à Cérès et à sa fille. Les poètes disent que ce fut dans les charmantes prairies d’Enna que Pluton vit Proserpine s’enflamma pour elle et l’enleva. Ces prairies sont tellement parsemées de violettes et d’autres fleurs que les chiens, dans cette terre embaumée, perdent la trace des animaux qu’ils poursuivent : elles sont situées au centre de l’île, non loin de là on trouve une caverne souterraine, par laquelle Pluton retourna, dit-on, aux enfers en enlevant la déesse. On raconte que Minerve, Diane et Proserpine, voulant garder leur virginité, vivaient retirées dans ces prairies, et travaillaient à un voile dé fleurs dont elles firent présent à Jupiter. On prétend qu’en consacrant l’hymen de Pluton, Cérès donna pour dot la Sicile à Proserpine. Cependant la ville d’Hymère fut particulièrement consacrée à Minerve, et Syracuse à Diane. On l’appelait Ortygie, nom qu’on attribuait aussi quelquefois à toute la contrée. La fable raconte que les nymphes pour lui plaire firent jaillir de la terre la fontaine Aréthuse ; et les poètes disent que ce fut par l’ouverture d’une autre e, appelée Cyanée, que Pluton redescendit aux enfers. Cérès apprit aux Siciliens l’art de l’agriculture, ils lui durent leurs premières lois. L’historien Philiste, parent du roi Denys, écrit que les Sicaniens venaient d’Espagne ; mais comme dans ces premiers temps la navigation était peu connue, l’opinion de ceux qui font venir d’Italie les premiers habitants de la Sicile paraît la plus probable. Les Sicaniens habitaient d’abord sur les montagnes, dans de petites bourgades gouvernées par différents princes, ils possédaient toute l’île l’embrasement de l’Etna et ses éruptions les chassèrent vers l’occident. Longtemps après, une colonie italienne, formée, comme nous l’avons déjà dit, des Sicules, vint occuper la partie de l’île abandonnée : les deux peuples se firent de longues guerres, dont les événements ne nous sont pas connus. Les Grecs, profitant de leurs divisions, s’emparèrent des côtes, et y établirent des colonies. Les Chalcidiens bâtirent Léonte et Catane ; les Mégariens Mégare ; les Messéniens Messène ; Archias de Corinthe fonda Syracuse l’an 3295 du monde ; d’autres colonies s’établirent en Calabre, ce qui fit donner à la Sicile, et à la partie de l’Italie qu’elles habitaient, le nom de Grande-Grèce. Les habitants de Mégare fondèrent Hybla les Messéniens. Hymère ; les Syracusains Acre, Casmène, Camarine et Géla ; ceux de Géla Agrigente et Sélinonte. Cette contrée, riches étendue et fertile, défendue par la mer des attaques du dehors, et propre, par la quantité de ses ports, à devenir maritime et conquérante, aurait pu balancer la puissance des plus grands états de l’Europe, si ses habitants s’étaient réunis sous un seul gouvernement ; mais la Sicile resta toujours divisée en différentes nations, gouvernées tantôt en républiques, tantôt en monarchies, cherchant toutes à s’étendre et se combattant sans cesse. Elles préparèrent ainsi une riche proie à l’ambition de Rome et de Carthage ; et la Sicile devint la principale cause de leurs guerres et le théâtre de leurs luttes sanglantes. CHAPITRE SECOND GÉLON Avant le règne de Xerxès en Asie, et de Gélon à Syracuse, les anciens auteurs ne nous ont rien Gélon., transmis de certain sur l’histoire de Sicile ; nous savons seulement par eux que Cléandre, tyran de Géla, ayant péri ; sous le poignard d’un’ assassin, laissa là couronne à son frère Hippocrate, qui confia le commandement de ses armées à un citoyen nommé Gélon, d’une famille sacerdotale, et plus considérable encore par son mérite personnel que par sa naissance. Gélon se concilia, par sa vaillance et par son habileté, la faveur du peuple et de l’armée. Il enleva Camarine aux Syracusains, et se distingua par beaucoup d’autres exploits. Hippocrate mourût et laissa deux fils. Un parti républicain, assez puissant dans Géla, refusait à ces princes le trône de leur père : Gélon parut s’armer pour eux ; mais, s’étant emparé de vive force de la ville, il se fit déclarer roi par le peuple. Dans ce temps, Syracuse était gouvernée républicainement et déchirée par des factions : l’une d’elles, s’emparant de l’autorité, bannit un grand nombre de citoyens. Ceux-ci implorèrent la protection de Gélon : il les ramena à Syracuse, et défit leurs ennemis. Tous les citoyens, fatigués de l’anarchie et prévenus en faveur de Gélon par sa haute renommée, se soumirent à lui, et lui donnèrent le trône avec un pouvoir absolu. Les Carthaginois l’attaquèrent : repoussé d’abord par eux, il envoya demander des secours à Athènes et à Sparte ; mais, sans leur aide, il parvint à triompher de ses ennemis ; et augmenta tellement ses forces et sa puissance, que dix ans après, lorsque Xerxès attaqua la Grèce, Gélon offrit aux Athéniens et aux Spartiates deux cents galères, vingt mille hommes de pied, deux mille chevaux, deux mille archers et deux mille frondeurs ; il proposait même de payer les frais de la guerre ; mais il voulait le titre de généralissime de la Grèce. Les Grecs, désirant un allié et craignant un maître, répondirent qu’ils avaient besoin de soldats et non de généraux. Leur méfiance n’était pas mal fondée ; car tandis que Gélon leur offrait des secours, il envoyait dans la Grèce Cadmus, chargé de riches présents avec ordre de les offrir à Xerxès dans le cas où il serait vainqueur. Dans le même temps, le roi de Perse aussi peu sincère, sollicitait l’amitié de Gélon ; et, d’un autre côté, engageait les Carthaginois à l’attaquer. De nouveaux troubles survenus les y décidèrent. Terrillus, tyran d’Hymère, venait d’être renversé de son trône par Théron, roi d’Agrigente. Celui-ci descendait de Cadmus, fondateur de Thèbes, et avait donné sa fille en mariage à Gélon. Les Carthaginois armèrent dans le dessein, apparent de faire rentrer Terrillus dans Hymère, mais avec l’intention réelle de s’emparer de la Sicile. Gélon leva une armée, de cinquante-cinq mille hommes pour soutenir son beau- père1. Le plus habile général de Carthage, Amilcar, à la tête de trois cent mille guerriers, forma le siége d’Hymère. Il y établit deux camps : l’un renfermait ses vaisseaux tirés sur le rivage, et gardés par des troupes de mer ; il avait placé dans l’autre son armée de terre. Ces deux camps étaient fortifiés. Gélon, informé que l’ennemi attendait d
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