Images changeantes de l Inde et de l Afrique
322 pages
Français

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Images changeantes de l'Inde et de l'Afrique , livre ebook

322 pages
Français

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Description

L'Inde et l'Afrique sont longtemps restées, aux yeux de l'Occident, deux contrées exotiques. Puis est apparue une kyrielle d'images de la misère, de la surpopulation, des maladies, des guerres fratricides, des catastrophes naturelles. Quelle image l'Inde et l'Afrique ont-elles d'elles-mêmes et l'une de l'autre ? Cet ouvrage essaie de soulever ces questions afin de saisir la dynamique de la représentation actuelle de l'Inde et de l'Afrique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 101
EAN13 9782296800625
Langue Français
Poids de l'ouvrage 16 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Images changeantes de l’Inde et de l’Afrique
Collection « Discours identitaires dans la mondialisation »
Dirigée par Michel Naumann
La collection "discours identitaires dans la mondialisation" entend rendre compte des nouvelles conditions dans lesquelles se vivent les identités sociales et communautaires, notamment les contacts auxquels sont exposées ces identités mais aussi la faiblesse d’une mondialisation qui, à cause de son caractère marchand et des inégalités qu’elle génère, ne peut créer une identité universelle qui emporte l’adhésion. Les nouvelles façons de se définir révèlent alors parfois des caractères inquiétants alors que d’autres au contraire s’ouvrent à une perspective altermondialiste.
Déjà parus
Rachida YACINE, Langues nationales, langues de développement. Identité et aliénation, , 2011.
Tri TRAN, Les Migrations assistées et forcées des Britanniques au XIXe siècle. L’identité ouvrière à l’épreuve de l’émmigration , 2010.
Fabien CHARTIER et Kolawolé ELECHO (dir.), Le feu, symbole identitaire , 2009.
Cécile GIRARDIN et Arkiya TOUADI, Regards croisés dans la mondialisation. Les représentations de l’altérité après la colonisation , 2009.
Geetha Ganapathy-Doré et Michel Olinga
Images changeantes
de l’Inde et de l’Afrique
L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairiehamattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54139-9
EAN : 9782296541399
Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Ouvrage publié avec le concours du Centre de recherches "Civilisations et Identités Culturelles Comparées des sociétés européennes et occidentales" (CICC-EA2529) de l’université de Cergy-pontoise.
Les auteurs tiennent absolument à remercier le Professeur Michel NAUMANN, président du SARI, et le C-ICC pour avoir permis la parution de cet ouvrage. Qu’il nous soit aussi permis de remercier ici Devajyoti RAY et Rebirth Africa de nous avoir autorisé à utiliser des copies, respectivement, de Rendezvous et Peace Mask pour la couverture de ce volume.
Rendezvous : http://www.devajyotiray.com/works
Peace Mask : http://www.rebirth.co.za/african _painting_0004.htm
Introduction
Depuis l’époque coloniale, certains clichés et certaines images stéréotypées de l’Inde et de l’Afrique qui hantent l’imaginaire occidental ont fait l’objet de critiques acerbes de la part d’intellectuels comme Edward Saïd, Salman Rushdie, Amartya Sen, Ngũgĩ wa Thiong’o, V.Y. Mudimbe, Achille Mbembe, etc. L’Inde et l’Afrique sont longtemps restées, aux yeux de l’Occident, deux contrées exotiques : l’une où fourmillent des castes hiérarchisant l’organisation sociale, l’autre où foisonnent des tribus toutes imbues d’une sauvagerie toujours plus envoûtante ; la richesse fabuleuse de princes indiens rivalisant avec la beauté paradisiaque de paysages africains invitant au safari. Puis, est apparue une kyrielle d’images de la misère, de la surpopulation, des maladies, des guerres fratricides, des catastrophes naturelles ou encore de l’instabilité politique de ces deux contrées. Toutes ces images, et bien d’autres encore, ont marqué et continuent de marquer de leur sceau les productions artistiques, littéraires et médiatiques de l’Occident sur l’Inde et l’Afrique. Peut-être regarde-t-on plus souvent l’Inde et l’Afrique comme de simples aires géographiques plutôt que de les voir comme des « perspectives » ainsi que nous l’a appris le sage Raja Rao. {1} Au demeurant, il sied aussi de s’interroger quant à l’image que l’Inde et l’Afrique ont d’elles-mêmes et l’une de l’autre.
L’art hybride des écrivains et artistes originaires d’Inde et d’Afrique, qui s’inscrit dans la mouvance d’un art et d’une littérature sans frontières d’une part, l’émergence économique de l’Inde ainsi que l’intérêt nouveau de celle-ci, tout comme de la Chine d’ailleurs, pour l’Afrique d’autre part, contribueraient-ils à changer toutes ces images de l’Afrique ? Quels seraient aujourd’hui, eu égard à l’Inde et l’Afrique, les regards Sud-Sud en sus des regards Nord-Sud ? Plus d’un demi-siècle après la décolonisation, le colloque annuel de l’association SARI {2} essayait de soulever ces questions afin de saisir la dynamique de la représentation actuelle de l’Inde et de l’Afrique et de s’enquérir de la validité et de la fonction de ces représentations, de ces productions culturelles. L’appel à communication lancé invitait les chercheurs d’ici et d’ailleurs à se pencher sur la transformation du regard sur l’Inde et l’Afrique en favorisant une approche croisée ou transversale afin de privilégier une interaction Sud-Sud et d’éviter une trop grande polarisation entre anciennes terres coloniales et pays européens et de créer un circuit différent de partage des savoirs. Cet appel a eu un retentissement presque mondial, puisque les propositions et les chercheurs ont afflué des quatre coins du monde. {3}
Il n’y a rien de plus délicat que de capter le changement d’une image, car il n’y a rien de plus fugace qu’une image. Le changement peut s’opérer en douceur. Il peut être brutal ou encore cumulatif comme une émergence. Le changement peut être étudié à travers différentes variables, à savoir, l’objet, le lieu ou la personne. Il peut aussi être étudié par le biais de la représentation de l’objet, du lieu ou de la personne à des moments ou dans des espaces différents. Le regard en soi, la position d’où l’on regarde, l’idéologie qui colore ce regard tout comme l’environnement qui influe sur tous ces facteurs et fait ainsi advenir le changement constituent des variables non négligeables. Enfin, le moyen choisi pour représenter le changement ainsi que la politique de la représentation, parfois sans cesse renouvelée, sont autant d’autres paramètres significatifs quand il s’agit d’étudier le changement. Les articles réunis ici et regroupés en quatre grandes sections s’efforcent d’obéir à cette perspective transdisciplinaire.
Les arts du spectacle sont à l’honneur dans la première section. Victoria Rovine aborde la signification de la présence africaine dans l’œuvre de créateurs de mode comme Paul Poiret, Yves Saint-Laurent et Jean-Paul Gaultier. Si la plongée dans le primitivisme africain, par le biais des expositions coloniales où l’on fait côtoyer la mode occidentale et les colonies exotiques, aide l’Occident à se « rajeunir », à moins que ce ne soit l’expression de l’obsession et de la suprématie occidentales à l’égard de leurs colonies exotiques, la marque « Afrique » sous forme de matériaux, d’éléments formels ou à travers un cadre narratif ou textuel autour des créations de grands couturiers n’en fait pas moins partie intégrante de la griffe de ces créateurs. Catherine Servan-Schreiber et Anthony Goreau-Ponceaud nous initient aux nouvelles sonorités de la musique enrichie de la rencontre afro indienne qui remonte en effet au XIII e siècle. Ce qui est particulièrement intéressant dans cette démarche, c’est l’apport Sud-Sud, malgré la rivalité et la méfiance qui peuvent exister entre ces deux communautés qui se retrouvent à l’île Maurice, dans les Caraïbes, en Afrique, en Inde, en Angleterre, en France ou ailleurs. Les deux auteurs évoquent le rôle pionnier des villes cosmopolites, d’une nouvelle culture de festivals, et de l’entremise d’entrepreneurs identitaires dans cette dissémination des formes musicales, le « bhangramuffin » étant le dernier né de cette « chutnification ». Ranjana Mitai examine la mutation de l’architecture indienne depuis la rencontre coloniale jusqu’aujourd’hui. La modernité du langage architectural indien est un parcours de libération aussi bien des modèles occidentaux hérités d’Edwin Lutyens, de Le Corbusier et de Louis Kahn que de l’idiome nationaliste en faveur d’un nouveau modernisme qui tient compte de l’environnement. Ranjana Mitai fait notamment référence à la pratique novatrice des architectes indiens tels que Achyut Kanvinde, Charles Correa, Balkrishna Doshi, Raj Rewal, Kirtee Shah, Nimish Patel, Parul Zaveri, Sanjay Prakash et de l’ Energy and Resources Institute. Joëlle Weeks, pour sa part, retourne dans le passé et étudie les formes d

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