Institution traditionnelle Otwere chez les Mbosi

Joseph Itoua

Description

La vie sociopolitique des Mbosi est dominée par l'institution Otwere qui apparaît comme une vision du monde, un système de représentations, disposant d'une idéologie qui guide son action dans toutes les dimensions de la vie politique, sociale, économique et culturelle. Après une étude anthropologique de l'organisation de l'institution suit une observation scientifique de ses rites à travers la description de ses différentes cérémonies, et une analyse de son déclin depuis les années 1950.

Sujets

• Anthropologie
• Sociologie
• Ethnologie
• Civilisation
• Afrique subsaharienne
• Congo (Brazzaville)
• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 septembre 2010
• Nombre de lectures: 273
• EAN13: 9782296260955
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 5 Mo

Extrait

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© L’Harmattan, 2010 57, rue de l’Écolepolytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail] ISBN : 9782296123427 EAN : 9782296123427

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Etudes Africaines Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa Dernières parutions OIFDD,Guide des valeurs de la démocratie, 2010. Hygin Didace AMBOULOU,Nostalgite. Roman, 2010. Ingrid Alice NGOUNOU,Internet et la presse en ligne au Cameroun, 2010. Romuald LIKIBI,L'Union africaine face à la problématique migratoire, 2010. Mbeng TATAW ZOUEU,L'unification du droit de la famille au Cameroun,2010. Paul KOFFI KOFFI,Houphouët et les mutations politiques en Côte d'Ivoire. 19801993, 2010. WilsonAndré NDOMBET,Développement et savoirs au Gabon. De 1960 à nos jours, 2010. Etanislas NGODI,L'Afrique centrale face à la convoitise des puissances. De la conférence de Berlin à la crise de la région des Grands Lacs, 2010. José LUEMBA,L'Afrique face à ellemême, 2010. Étienne Modeste ASSIGA ATEBA,Croissance économique et réduction de la pauvreté au Cameroun,2010. Paul Gérard POUGOUE, Sylvain Sorel KUATE TAMEGHE,Les grandes décisions de la cour commune de justice et d'arbitrage de l'OHADA, 2010. O.I.F.2.D,Guide des valeurs de la Démocratie, 2010. Pascal Alain LEYINDA,Ethnomotricité et développement. Jeux traditionnels chez les Ndzébi du CongoBrazzaville, 2010. Stanislas BALEKE,ducation, démocratie et développement. Une pédagogie pour aujourd'hui en Afrique, 2010. Alexandre MOPONDI Bendeko Mbumbu,Approches socioculturelles de l'enseignement en Afrique subsaharienne, 2010. Léon NOAH MANGA,Pratique des relations du travail au Cameroun,2010. FredPaulin ABESSOLO MEWONO,L'automobile au Gabon. 19301986, 2010. Bouopda Pierre KAME,Les handicaps coloniaux de l'Afrique noire, 2010. Mustapha NAÏMI,L'Ouest saharien : continu et discontinu, 2010. JeanMarc ESSONO NGUEMA,L'impossible alternance au pouvoir en Afrique centrale, 2010.

Je dédie ce travail à : mes défunts parents Vincent Itoua Manzanza et Henriette Ngato mes défuntes soeurs cadettes Marie Geneviève Itoua et Léonie Béatrice Itoua mon défunt maître Jacques Essakomba ma fille Merveille Camélia Itoua mes frères, soeurs, oncles, tantes, enfants, neveux, nièces et amis (es). En souvenir des durs moments que nous avons vécus ensemble. Vos perpétuels conseils et soutiens m’ont fortement réconforté. Trouvez ici la manifestation de mon profond attachement. A mon oncle François Kiba Voici le travail que tu as toujours attendu de moi. Avec insistance, tu m’as demandé de faire une étude sur Otwere. Tu as, par plusieurs formules, incité mon courage, mon orgueil et ma volonté à m’intéresser à cette super institution dans laquelle ont baigné, tour à tour, ton glorieux grandpère Ngatsese (dernier Tsana O Boua) et ton père, le vénéré Gnanga Ekaa. Comme ces derniers, ont aussi baigné dans Otwere mes parents et grands parents : Poue Otso, Okandze Okia Bo Okaha,Mwanzibi Ibondzi. J’ai toujours cru percevoir en toi, les feux qui ont illuminé ces dépositaires du pouvoir d’Otwere. Que ce travail puisse être à la hauteur de tes chaleureux voeux et de ton riche enseignement.

REMERCIEMENTS Ce travail de près de six ans d’enquête n’aurait sûrement pu aboutir si je n'avais bénéficié de nombreux concours. Je tiens tout particulièrement à exprimer ma respectueuse gratitude à Monsieur Jean Martin, Professeur à l’Université Charles De Gaulle Lille III pour son encadrement et ses conseils aussi bien dans l’organisation que dans la mise en forme de cette étude, pour sa disponibilité et sa patience cinq ans durant. Ma profonde gratitude également à Mr Dominique Ngoïe Ngalla, Professeur à l’université Marien Ngouabi de Brazzaville, à Mme Maria Vasconcellos, Professeur à l’université de Lille 3 et à Mr Michael Singleton, Professeur émérite à l’université de Louvain, pour l’intérêt qu’ils portent à mon entreprise. Mes remerciements vont tout particulièrement à Monsieur François Kiba dont le concours et le riche enseignement ont permis la réalisation de ce travail. Je tiens également à remercier Messieurs et Mesdames : Victor Itoua, Bernadette Itoua, François Itoua, Félicité Itoua, Armand Nicaise Itoua, Edouard Oko, Fidèle Ndey, Oko Mouandzibi, MwazibyOlingoba, Albert Ngatsé, Jules Itoua, Michel Elenga Ockandzé, Gatien Obili Ondaye, Emmanuel Kimpo, Yvon Davy Ndzota, Nicolas Médard Koumoult, Désiré Boyenga Lilonga, Jean Mathieu Ngombet, Vincent Itoua, Jean Christian Mounguendé, Fortuné Linda, Adolphe Ngakosso, Patrick Itoua, André Engambé, Isaac Itoua, Eric Mallet, Ulrich Vianey EbattaKaba, Camille Ofemba, Jean Marie et Marie Lucie Nianga, Aubin Sitou, Jean Pierre Boloko, Olga Irène Agnouka Mondo, Nathalie Elenga, Guy Victor Oba, Bananguele Sohondze, dont les conseils et les encouragements nous ont été précieux. J’ajoute à cette liste tous les chercheurs congolais dont les travaux sur les différents groupes ethniques du pays m’ont particulièrement marqué Théophile Obenga, Itoua Ngaporo Assori, Abraham Constant NdingaMbo, Antoine Ndinga Oba, Jérôme Ollandet, Louis Soussa, Charles Zacharie Bowao, Eugène Ognami, Emmanuel Daho, Martin Prosper Ngakegni, David Elenga, Yvon Norbert Gambeg, Marcel Ipari. Enfin, je suis particulièrement reconnaissant aux populations Mbosi qui, par leur témoignage, ont contribué à la réalisation de cette étude.

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AVANTPROPOS Les études consacrées à la société Mbosi sont, jusqu’ici, fort peu nombreuses, pourtant la richesse culturelle de cette société soumise aujourd’hui à une évolution politique, économique, sociale et culturelle accélérée, offre à l’historien, à l’anthropologue, à l’ethnologue, au sociologue, au juriste ou au politologue, un champ inépuisable de recherches. En considération de cette carence, nous avons cru être en devoir en tant que membre de la société Mbosi de créer une modeste plate forme, une base d’étude, en analysant dans une perspective sociohistorique, l’une des institutions les plus significatives, les plus nobles et les plus pétries d’enseignements sur l’histoire de l’Afrique, pour cerner le dynamisme interne des institutions traditionnelles congolaises, à savoir : Otwere. Cette étude est le fruit du travail d’un fils du « pays » qui s’est efforcé de comprendre et de traduire ce que les villageois et tous les Mbosi intéressés par la question lui ont dit sur le sujet. Nous entendons d’ici quelque esprit malveillant nous accuser de régionalisme, de tribalisme, ce mal qui fonde la difficulté de construire la nation congolaise. En vérité, le mobile de notre choix, loin de servir ces basses préoccupations, se trouve excellemment résumé par cette pensée de Jean Lourougnon Guédé, Professeur de Biologie à l’Université d’Abidjan qui souligne l’intérêt de l’étude de Claude Hélène Perrot sur les AnyiNdényé de Côte d’Ivoire : « La reconstitution de l’histoire de la Côte d’Ivoire ne peut se faire que sur 1 la base d’Histoire régionale solidement et clairement écrite ». Fort de cette opinion, nous dirons que ce qui est vrai pour la Côte d’Ivoire l’est aussi pour le CongoBrazzaville et pour bien d’autres pays africains. Les objectifs visés par le présent travail n’ont d’autres ambitions que d’exposer la volonté à contribuer à l’écriture de l’histoire de la région Mbosi, ellemême se voulant base et partie indissociable de l’histoire du Congo, nation qui se cherche à ce jour. Otwere est une institution complexe qui associe en elle les dimensions politiques, juridiques, législatives, philosophiques et culturelles. C’est le coeur de la culture Mbosi.

1 Préface de la thèse de Perrot (C. H) citée par Ipari (M) :Les populations de la région de Sibiti (Congo) du XVè à la fin du XIXè siècle, Thèse de Doctorat de 3è cycle ’histoire, Université de Paris I – Panthéon Sorbonne, 1987, p2.

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Aucun travail global n’a été publié sur cette institution. La quasi totalité des études faites (cf. introduction) jusqu’à nos jours d’études au demeurant plus sociologiques qu’historiques n’ont privilégié qu’une sorte d’approche partielle. Aucune recherche ne semble avoir été effectuée sur l’ensemble de l’institution Otwere. Tentative première, notre étude est basée surtout sur la tradition orale recueillie auprès de ceux qui ont vécu ou connu Otwere et sur les quelques rares documents écrits. Elle ne peut prétendre être exhaustive, d’autant plus que ces travaux pourront faire l’objet de données de seconde main et permettre à d’autres chercheurs d’apporter un éclairage sur les points certainement laissés dans l’ombre. Autrement dit, les travaux complémentaires sur la question seront pour longtemps encore de la plus grande nécessité. L’on constatera également que cette étude contient des informations à dominante anthropologique, ethnologique, juridique et historique. La part de l’historien dans celleci, se situe dans sa capacité à rétablir un fait passé constitutif de l’histoire fondamentale de la société Mbosi. Il convient de préciser qu’il s’agit d’une étude sur une organisation sociale, une société d’Afrique noire, la société Mbosi dans le nord du CongoBrazzaville en Afrique Centrale. De toutes les sociétés de l’Afrique Centrale, le peuple Mbosi est le seul à posséder un système social basé sur Otwere.

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