Jade et la quête des origines (par deux psychanalystes)
284 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Jade et la quête des origines (par deux psychanalystes) , livre ebook

-

284 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Jade, figurante prédestinée d'une histoire familiale, ô combien cruelle, décide de partir sur le lieu de ses origines, Hué. Psychanalyste, elle part explorer un monde inconnu qui résonne encore du bruit de la guerre. Accompagnée de l'auteur dans ce périple, ils parviennent au bord du "trou noir", de l'angoisse de non-origine et plongent dans l'inconscient originaire et ses mythes. Ils iront sur les lieux saints du bouddhisme, puis au Vietnam...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 36
EAN13 9782296468443
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jade
et la quête des origines

(par deux psychanalystes)
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56448-0
EAN : 9782296564480

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Claude PIGOTT


Jade
et la quête des origines

(par deux psychanalystes)


L’Harmattan
Psychanalyse et Civilisations
Collection dirigée par Jean Nadal

L’histoire de la découverte de la psychanalyse témoigne que démarche clinique et théorie issues de champs voisins ont concouru, par étayage réciproque à élaborer le concept d’inconscient, à éclairer les rapports entre pathologie et société et à reconsidérer les liens entre le malaise du sujet singulier et celui de la civilisation.
Dans cette perspective, la collection Psychanalyse et Civilisations tend à promouvoir cette ouverture nécessaire pour maintenir en éveil la créativité que Freud y a trouvée pour étayer, repenser et élargir la théorie. Ouverture indispensable aussi pour éviter l’enfermement dans une attitude solipsiste, qui en voulant protéger un territoire et préserver une identité, coupe en réalité la recherche psychanalytique de ses racines les plus profondes.

Dernières parutions

Guy LAVAL, Un crépuscule pour Onfray, 2011.
Jean-Michel PORRET, Les modes d’organisation du transfert, 2011.
Richard ABIBON, Scène Primitive, 2011.
Marie-Noël GODET, De la réglementation du titre de psychothérapeute. La santé mentale, une affaire d’État, 2011.
M.-L. DIMON, Psychanalyse et empathie, 2011.
Roland BRUNNER, Freud et Rome, 2011.
Renaud DE PORTZAMPARC, La Folie d’Artaud, 2011.
Harry STROEKEN, Rêves et rêveries, 2010
Madeleine GUIFFES, Lier, délier, la parole et l’écrit, 2010.
Prado de OLIVEIRA, Les meilleurs amis de la psychanalyse, 2010.
J.-L. SUDRES (dir.), Exclusions et art-thérapie, 2010.
Albert LE DORZE, Humanisme et psy : la rupture ?, 2010.
Édouard de PERROT, Cent milliards de neurones en quête d’auteur. Aux origines de la pensée , 2010.
Jean-Paul DESCOMBEY, Robert Schumann. Quand la musique œuvre contre la douleur. Une approche psychanalytique, 2010.
Serafino MALAGUERNA, L’Anorexie face au miroir. Le déclin de la fonction paternelle , 2010.
Larissa SOARES ORNELLAS FARIAS, La mélancolie au féminin. Les rapports mère-fille en lumière, 2009.
Alain LEFEVRE, Les lesbiennes, une bande de femmes. Réalité ou mythe ? , 2009.
« J’en ai beaucoup vu qui philosophaient bien plus doctement que moi, mais leur philosophie leur était pour ainsi dire étrangère. Voulant être plus savants que d’autres, ils étudiaient l’univers pour savoir comment il était arrangé, comme ils auraient étudié quelque machine qu’ils auraient aperçue, par pure curiosité. Ils étudiaient la nature humaine pour en pouvoir parler savamment, mais non pas pour se connaître … Plusieurs d’entre eux ne voulaient que faire un livre, n’importe quel, pourvu qu’il fut accueilli. »
Les rêveries du promeneur solitaire, Troisième
promenade, J.– J. ROUSSEAU
Avis aux psychanalystes !
Encore une Quête, diront certains ! Oui, c’est vrai, cela fait peut-être beaucoup, après celle du « dieu logos ». Mais ce dernier, le petit dieu freudien, qui ne cesse de s’interroger sur lui-même et sur ce qu’il voit autour de lui, inévitablement, va aux Origines, à leurs Dieux et nous voilà plongés, encore une fois, dans la folie du surnaturel et des mythes. Alors, la quête continue…
« D’où viennent les enfants ? », avait écrit Freud à propos d’un aîné qui considérait avec surprise l’arrivée d’un nouveau dans le cercle de la famille. La réponse, qui voudrait qu’ils viennent du ventre des femmes, paraît, dans sa simplicité biologique, totalement insuffisante ! De celui des mères, des Mères, diront d’autres, ajoutant une dimension aux ventres. Et puis encore, bien de chez nous, il y a « le fruit de mes entrailles » et nous touchons alors à Dieu et à son émissaire, un certain Gabriel, qui visita la Sainte Vierge. Et puis enfin, il y a bien un père quelque part, dans le Ciel.
Des esprits goguenards, au lacanisme rudimentaire, voulant sauver la place ou le nom du Père, diront : « une quête, plus une quête, ça fait une quéquette… du Père, de quoi faire un enfant ! » et de s’« esbaudir à ventres débraguettés », selon l’heureuse expression, quelque peu oubliée, de Francis Claude.
Cet Avis est là pour nous prévenir, que dis-je, nous prémunir, nous les psychanalystes rien qu’homme {1} , contre une dérive qui risque de déboucher sur la création d’une sorte d’Opus Psychei, une secte, qui aurait ses croyances freudiennes. Ceux qui ont lu mon livre Les imagos terribles se souviendront peut-être de ce passage du chapitre huit, « Psychoanalytic Apocalypse » , où j’écrivais, à propos de celui qui avait révélé aux hommes le secret des songes et qui, « chose plus grave encore, tel Prométhée qui, en plus d’avoir donné le feu aux hommes, leur avait transmis le don de prophétie, la rumeur, donc, poursuivant un thème venu du fond des âges, parlera d’un homme nommé Freud, qui découvrit un jour, à une date qu’on ne saurait exactement situer, le secret des rêves. On disait qu’il avait vécu la chose d’une façon extatique et certains parlaient de "grâce". Quoi qu’il en soit, possédé par cette révélation, il serait sorti en pleine nuit dans les rues de Vienne, au temps où cette Grande Ville était une Schlumperei encore prospère, courant tout nu en criant "Euréka ! Euréka !", car il savait le grec. Il fut arrêté par la police on découvrit qu’il appartenait à une secte que l’on dénommait "psychanalytique" et qui prétendait être le peuple du dieu "Inconscient-qui-se-cache-aux-hommes", dans la mesure où celui-ci ne se dévoilait pas au commun des mortels, mais seulement à ceux de la secte qui avaient suivi un cursus . Une fois pris, on lui coupa la barbe, et il fut dégradé de son titre de médecin, car il était neurologue, dans la grande cour du château de Schönbrunn. Il fut envoyé à l’Île du Diable où il finit misérablement ses jours, clamant son innocence. Mais, depuis, les quelques disciples qui survécurent continuèrent son culte secrètement et l’ont transmis depuis. Il n’y a pas si longtemps, encore on disait sous le manteau, que tous les printemps et, en particulier, le six mai, qu’une amanite phalloïde, miraculeusement non vénéneuse, aux couleurs d’une extraordinaire beauté et dont les propriétés étaient de guérir la neurasthénie, poussait sur sa tombe. »
Cette dérive, à la parole solennelle, notre bon Jean-Jacques nous l’avait déjà montrée et mis en garde contre elle, dans ses rêveries , à savoir que, pour certains, l’esprit serait comme une machine dont ils connaîtraient tous les rouages. Le risque actuel est que l’inconscient lui-même, le serait aussi et nous voilà qui démontons, comme une machine, l’appareil psychique de l’homme ! Mais, dois-je le rappeler encore une fois : l’inconscient est inconscient . Or, certains, bien plus doctes que je ne le suis, du haut de leurs chaires professorales, en dévoilent les mécanismes secrets et ceux qui les écoutent sur les bancs de leur Fac’ prennent des notes et savent.
Voilà plusieurs fois que j’entends dire que Freud a découvert l’inconscient. Erreur ! L’homme qui réfléchit a toujours su qu’il avait un inconscient et ceux qui ne réfléchissent pas disent, comme des enfants : « je l’ai pas fait exprès ! ». Quant à Pierre Janet, il avait, avant Freud, avancé la notion de subconscient. La découverte que Freud a faite n’est pas celle de l’inconscient en tant que tel, c’est celle qui concerne son fonctionnement. C’est cela, son génie. Pour cela, il prend appui sur le mode relationnel, sexuel et affectif, entre les hommes et les femmes, ainsi que sur les fonctions corporelles, orales et anales, principalement. De plus, c’est une hypothèse et Freud aurait pu dire, tout comme Archimède : « imaginons que… » avec, en arrière-plan, l’idée de poussées libidinales sur les divers modes de relations d’objets. Mais encore faut-il sans cesse le démontrer, le vérifie

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents