JULIEN L APOSTAT - Tome 2
175 pages
Français

JULIEN L'APOSTAT - Tome 2

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JULIEN L'APOSTAT. TOME SECOND. JULIEN AUGUSTE. - JULIEN ET LE PAGANISME - JULIEN ET LES. CHRÉTIENS : LA LÉGISLATION. PAUL ALLARD ...

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JULIEN L'APOSTAT TOME SECOND JULIEN AUGUSTE. - JULIEN ET LE PAGANISME - JULIEN ET LES CHRÉTIENS : LA LÉGISLATION. PAUL ALLARD PARIS - LIBRAIRIE VICTOR LECOFFRE - 1903 LIVRE V. — JULIEN AUGUSTE. CHAPITRE PREMIER. — La guerre civile. CHAPITRE II. — La politique. LIVRE VI. — JULIEN ET LE PAGANISME. CHAPITRE PREMIER. — La Restauration du paganisme. CHAPITRE II. — La religion de Julien. LIVRE VII. — JULIEN ET LES CHRÉTIENS : LA LÉGISLATION. CHAPITRE PREMIER. — Violences populaires et mesures législatives. CHAPITRE II. — La réforme de l'enseignement. LIVRE V. — JULIEN AUGUSTE. CHAPITRE PREMIER. — LA GUERRE CIVILE. I. — Les négociations. J'ai raconté la première partie de la vie de Julien. — Avant l'âge de vingtneuf ans, il a connu toutes les extrémités des choses humaines. Né au pied d'un trône, presque aussitôt privé de son père par un crime, luimême menacé de mort dès le berceau, traité en suspect pendant des années d'éducation et de jeunesse, puis, par un brusque retour de la fortune, élevé soudain à la demi souveraineté du César, et se révélant alors tout ensemble administrateur et homme de guerre, il vient enfin de recevoir de ses soldats révoltés, non probablement sans quelque connivence de sa part, la plénitude du pouvoir impérial. Mais il lui reste à faire reconnaître ou à conquérir le pouvoir, et surtout il lui reste à l'exercer. — Comment il s'est acquitté de cette double tâche, quelles qualités et quels défauts il y a montrés, quelle fut la situation de l'Empire romain pendant les trois années, remplies par la guerre civile, la guerre religieuse et la guerre étrangère, qui vont de la révolution de Paris à la mort tragique de Julien, et aussi quelle part l'homme privé, le croyant, le littérateur et le philosophe, inséparables en Julien de l'homme politique, ont eue dans la direction de ce règne si court et si agité : voilà ce que je dois exposer maintenant. Reprenons, où nous l'avons laissé, le récit des faits. On se souvient qu'au printemps de 360, quelques jours avant l'insurrection militaire qui proclama Julien Auguste, l'écuyer Sintula avait eu le temps d'obéir, en ce qui le concernait, aux ordres reçus de Constance, et avait quitté Paris à la tête d'un petit corps de Scutaires et de Gentils1. Mais cette avantgarde n'alla pas loin. Dès que leur parvint la nouvelle des graves événements qui venaient de s'accomplir, les soldats et leurs chefs rebroussèrent chemin, et revinrent se joindre au gros de l'armée. Il est probable que, partant à contrecœur, ils n'avaient pas fait beaucoup de route dans la direction de l'Orient, car ils étaient déjà de retour à Paris quand Julien convoqua toutes les troupes pour une revue sur le Champ de Mars2. Ce fut une cérémonie solennelle. Bien qu'ennemi du faste, Julien se présenta aux soldats dans tout l'éclat de sa récente dignité. L'estrade d'où il avait coutume de leur parler avait été exhaussée. Derrière lui étaient portés tous les drapeaux des légions et des cohortes. En face se tenaient les troupes en armes. Julien demeura quelques instants en silence, regardant de son siège élevé les visages animés et joyeux des soldats. Puis, d'une voix retentissante, en un style aussi simple3 que le permettaient la rhétorique du temps et la nature même de son esprit, il prononça une harangue dont Ammien rapporte peutêtre les termes exacts, assurément le sens général. C'est le tableau de la situation présente, vu 1 Ammien Marcellin, XX, 4, 5. 2 In Campo. Ammien Marcellin, XXI, 5. 3 Ammien Marcellin, XXI, 5. de l'angle particulier d'où il s'offrait aux regards de Julien et de ses soldats, auteurs ou complices de la révolution dont il s'agissait maintenant de calculer les effets et de prévoir les suites. Courageux et fidèles défenseurs de moi et de la République, — dit Julien, — vous qui, en ma compagnie, avez tant de fois exposé votre vie pour la défense des provinces, l'état difficile de nos affaires exige que, élevé par votre ferme volonté du rang de César au pouvoir suprême, je recherche brièvement avec vous les remèdes qui conviennent à cette crise. Depuis l'heure où, tout jeune, j'eus été revêtu de la pourpre et confié à votre protection par une providence divine, vous savez que je ne me suis jamais écarté de la voie droite : vous m'avez toujours vu travailler avec vous, alors que l'ennemi se répandait partout avec arrogance, au lendemain de la ruine de nos villes, du massacre de tant de milliers de nos concitoyens, quand, dans l'immensité du désastre, presque rien ne semblait plus intact. Et je crois superflu de vous rappeler combien de fois, dans la rigueur des hivers, sous un ciel glacé, à l'époque où habituellement sur terre et sur mer cessent les combats, nous avons ensemble repoussé et vaincu les Alemans jusquelà indomptés. Mais il est au moins un souvenir qu'il serait injuste de taire : c'est celui de la bienheureuse journée qui brilla sur Strasbourg et rendit pour jamais la liberté aux Gaules. Je parcourais alors le champ de bataille, au milieu des traits volant de toutes parts, et vous, forts de votre courage et de votre persévérance, vous vous précipitiez sur les ennemis comme un torrent, les frappant de votre glaive ou les jetant dans le Rhin. Bien peu des nôtres périrent : nous avons célébré leurs obsèques en exaltant leur gloire plutôt qu'en les pleurant. Après de si beaux et de si nombreux exploits, la postérité proclamera que vous avez bien mérité de la République, si, complétant votre œuvre, vous défendez avec la même vaillance contre tous ses adversaires celui que vous avez revêtu de la plus haute majesté. Julien conclut son discours par un ferme rappel à la discipline. Afin, ditil, que tout rentre désormais dans l'ordre, que les braves aient sans faute leur récompense, et que les ambitieux ne s'emparent pas clandestinement des honneurs, devant votre respectable assemblée, je déclare ceci : Personne, ni magistrat civil, ni chef militaire, ne sera promu au grade supérieur pour aucune autre raison que son mérite personnel ; et celui qui essaiera de solliciter pour autrui ne le fera pas impunément. Nulle parole ne pouvait plaire davantage aux soldats et aux officiers subalternes, que la brigue avait, paraitil, tenus longtemps à l'écart de l'avancement et des récompenses. Aussi leur enthousiasme se traduisitil par des applaudissements, des cris, le bruit des boucliers frappés en cadence. Ammien Marcellin ajoute que Julien eut presque aussitôt l'occasion de tenir parole : les Pétulants et les Celtes — ces corps d'élite qui avaient été les
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