L agroforesterie
153 pages
Français

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L'agroforesterie , livre ebook

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Description

Derrière le terme d'agroforesterie se cache l'une des innovations majeures de l'agronomie contemporaine. Alors que le paradigme productiviste de l'agriculture et de la foresterie prétend qu'il faut simplifier et uniformiser pour obtenir des rendements maximums, l'agroforesterie fait le pari de la complexité et du mélange. En intégrant arbres, plantes et animaux dans une logique d'agro-écosystème, l'agroforesterie se place en position de force pour répondre aux critères du développement durable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2007
Nombre de lectures 430
EAN13 9782336281506
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Biologie, Ecologie, Agronomie
Collection dirigée par Richard Moreau professeur honoraire à l’Université de Paris XII, correspondant national de l’Académie d’Agriculture de France

Cette collection rassemble des synthèses, qui font le point des connaissances sur des situations ou des problèmes précis, des études approfondies exposant des hypothèses ou des enjeux autour de questions nouvelles ou cruciales pour l’avenir des milieux naturels et de l’homme, et des monographies. Elle est ouverte à tous les domaines des Sciences naturelles et de la Vie.
Déjà parus
Jean-Jacques HERVÉ, L’agriculture russe, 2007.
Jean-Marc BOUSSARD, Hélène DELORME (dir.), La régulation des marchés agricoles internationaux, 2007.
Jacques CANEILL (dir.), Agronomes et innovation , 2006.
Gabriel ROUGERIE, Emergence et cheminement de la biogéographie, 2006.
Ibrahim NAHAL, Sur la pensée et l’action. Regards et réflexions, 2006.
Maurice BONNEAU, La forêt française à l’aube du XXIè siècle , 2005.
Alain DE L’HARPE, L’espace Mont-Blanc en question , 2005.
René LE GAL, Comprendre l’évolution ,2005.
Dr Georges TCHOBROUTSKY, Comment nous fonctionnons , 2005. Jean TOTH, Le cèdre de France , 2005.
France Pologne pour l’Europe, Les enjeux de la Politique agricole commune après l’élargissement du 1 er mai 2004 , 2005.
Louis CRUCHET, Le ciel en Polynésie. Essai d’ethnoastronomie en Polynésie orientale , 2005.
Henri LOZANO, Le sens des choses. une logique d’organisation de l’univers, 2005.
Pierre PIGNOT, Europe, Utopie ou Réalité  ?, 2005.
Pierre DE FELICE, L’image de la terre : les satellites d’observation, 2005.
André NEVEU, Les grandes heures de l’agriculture mondiale, 2005.
Philippe PREVOST ( Sous la direction de ), Agronomes et territoires, 2005.
Claude MONNIER, L’agriculture française en proie à l’écologisme, 2005.
L'agroforesterie
des arbres et des champs

Emmanuel Torquebiau
Sommaire
Biologie, Ecologie, Agronomie Page de titre Page de Copyright Note Remerciements Illustration de couverture Introduction I - Qu’est-ce que l’agroforesterie ? II - Cultures sous couvert arboré III - Agroforêts IV - Agroforesterie en disposition linéaire V - Agroforesterie animale VI - Agroforesterie séquentielle VII - Les enjeux de l’agroforesterie VIII - Conclusion Index
© L’Harmattan, 2007 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296034341
EAN : 9782296034341
Note
Ce livre d’introduction à l’agroforesterie a été écrit à l’intention des étudiants des premières années d’université et du grand public intéressé par les questions rurales. Il s’appuie en grande partie sur des exemples pris dans les pays tropicaux. où il espère rencontrer des lecteurs. Les espèces citées provenant du monde entier, les noms scientifiques sont donnés mais n’apparaissent qu’en fin de volume et dans les légendes des figures, afin de ne pas alourdir le texte.
Remerciements
L’auteur remercie Richard Moreau pour l’accueil fait à l’agroforesterie dans la collection Biologie, Écologie, Agronomie des Editions L’Harmattan, Rozenn Le Naour pour ses dessins au trait et Martine Séguier-Guis pour sa relecture attentive du manuscrit.
Illustration de couverture
En partant d’en haut à gauche, dans le sens des aiguilles d’une montre : agroforêt à caféiers (Éthiopie ; voir Figure 16 ), agrosylvopastoralisme dans le Sahel (Niger : voir Figure 36 ), agroforêt à Sumatra (Indonésie ; voir Figure 18 ) et arbres en lisière d’une parcelle (Kenya ; voir Figure 24 ).
Introduction
« D’ailleurs, les arbres sont partout ; ces pays sans forêts sont des pays d’arbres. »
Pierre Deffontaines. L’homme et la forêt. Gallimard, 1933

L’association d’arbres à des activités agricoles a pris le nom d’agroforesterie vers la fin des années 1970. C’est un groupe d’experts internationaux mandatés pour réfléchir aux problèmes posés par la déforestation tropicale par le Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI, Canada) qui proposa le terme. Leur message principal fut qu’il était impossible d’envisager l’avenir de forêts tropicales sans le faire avec et pour les gens qui en dépendent, à savoir les agriculteurs des pays tropicaux. L’agroforesterie était née. Le concept fit mouche et l’idée se répandit rapidement. Un centre de recherche international vit le jour en 1977, l’ICRAF, International Centre for Research in Agroforestry, à Nairobi (Kenya), devenu depuis le World Agroforestry Centre, et diverses équipes de recherche dans le monde se saisirent de la question. Au Congrès Forestier Mondial de Jakarta en 1978, le mot était déjà sur toutes les lèvres.

Pourtant, le terme prête à confusion. Lorsqu’on l’entend pour la première fois, le mot agroforesterie évoque systématiquement la forêt. Un peu comme si la première partie du mot (agro) était inaudible à côté de la deuxième partie (foresterie). Or l’expérience a désormais montré que l’association d’arbres à des pratiques d’agriculture ou d’élevage – puisque c’est de ceci qu’il s’agit – n’est que lointainement, ou dans certains cas précis, lié à la forêt et à sa gestion, la foresterie (ou sylviculture). L’étymologie du terme agroforesterie ne rend donc pas précisément compte de la réalité : la forêt n’apparaît que dans certains cas d’agroforesterie où les arbres sont suffisamment nombreux et groupés pour évoquer un massif forestier, qui peut alors prendre le nom d’agroforêt, ou dans des situations de forêts naturelles plus ou moins domestiquées. La forêt peut aussi apparaître dans les cycles qui alternent phases de culture et phases forestière ou de jachère. Dans les autres cas, les plus nombreux, l’agroforesterie consiste à associer des arbres et des cultures selon des pratiques dans lesquelles les arbres sont isolés, alignés, dispersés ou en groupes de dimensions modestes. Ils n’apparaissent alors pas sous la forme d’une forêt, mais sous une physionomie qui évoque plutôt un champ cultivé, ou une plantation Ceci n’enlève rien à l’un des objectifs essentiels de l’agroforesterie, celui de jouer, dans un contexte agricole, un certain nombre de rôles dévolus à la forêt, notamment des rôles écologiques. Et ce faisant, de diminuer d’autant la pression sur les forêts naturelles. Mais il est important, pour appréhender la notion d’agroforesterie, de ne pas la limiter au domaine forestier.

Il convient aussi de préciser que c’est uniquement le concept d’agroforesterie, en tant que science et enjeu de développement rural, qui prit ses lettres de noblesse à la fin des années 1970. La pratique de l’agroforesterie est elle sans doute aussi vieille que l’agriculture elle-même. Dans son combat pour artificialiser la nature afin de lui faire produire en quantité la nourriture et les fibres nécessaires à sa survie, l’homme a su très tôt utiliser les arbres en association avec les pratiques agricoles. Ce n’est que dans l’histoire agronomique récente que le monde de l’agriculture et celui de la forêt ont été malencontreusement séparés.

Bien avant la popularisation du concept de développement durable, les promoteurs de l’agroforesterie avaient noté qu’elle permettait d’associer des objectifs de production économique à des objectifs environnementaux et sociaux. De nombreuses publications ont tenté de rendre compte de cette polyvalence, sans doute l’un des atouts majeurs de l’agroforesterie. Par exemple favoriser la biodiversité et fixer le sol tout en produisant des fruits ou du bois et en garantissant aux populations rurales des lieux de vie où la gestion des ressources communes se fait harmonieusement. On verra que dans ses multiples variantes, l’agroforesterie permet d’atteindre des objectifs variés et adaptés à des contextes changeants.

L’agroforesterie associe au minimum deux composante – un type de culture et une espèce d’arbre – et parfois beaucoup plus, jusqu’à des dizaines, voire des centaines d’espèces, y compris des animaux. La nomenclature de ces associations est nécessairement complexe et a déjà fait couler beaucoup d’encre. De même que la définition elle-mêm

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