L Europe et ses migrants ouverture ou repli ?
326 pages
Français

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L'Europe et ses migrants ouverture ou repli ? , livre ebook

326 pages
Français

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Description

A l'aide de travaux statistiques originaux et d'enquêtes menées au Portugal et en Turquie, cet ouvrage renouvelle la connaissance sur les migrations dans l'espace européen en mettant en relation les stratégies différenciées des pays d'accueil en matières de politiques d'immigration avec celles des migrants. Il permet ainsi de comprendre pourquoi les discours sur les politiques d'immigration dans les pays européens tendent à glisser d'une logique de restriction à une logique de sélection.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2007
Nombre de lectures 225
EAN13 9782336261584
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Europe et ses migrants ouverture ou repli ?

El Mouhoub Mouhoud
Joël Oudinet
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2007
9782296023666
EAN : 9782296023666
Liste des auteurs
Franck Bailly, Maître de Conférences, Université de Rouen, CARE.
Seyfettin Gürsel, Professeur, Université de Galatasaray, CREDE.
Ahmet Insel, Maître de Conférences (MATISSE- Université de Paris I et Université de Galatasaray).
Haluk Levent, Maître de Conférences, Université de Galatasaray, CREDE.
Guy Maurau, Maître de Conférences, Université de Rouen, CARE.
Jacques Mazier, Professeur, Université Paris 13, CEPN-CNRS,
El Mouhoub Mouhoud, Professeur, université Paris Dauphine, CEPN-CNRS.
Joël Oudinet, Maître de Conférences, Université Paris 13, CEPN-CNRS.
Maria Pereira-Ramos, Professeur, Université de Porto.
Sophie Saglio, chercheur, CEPN-CNRS.
Illustration de couverture : Philippe Mercier
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Liste des auteurs LES ENJEUX DES MIGRATIONS DANS L’ESPACE EUROPÉEN CHAPITRE 1. - QUI SONT LES MIGRANTS, OÙ VONT-ILS ET QUELLES SONT LEURS CONDITIONS SUR LES MARCHÉS DU TRAVAIL EUROPÉEN ? CHAPITRE 2. - LES POLITIQUES D’IMMIGRATION DANS L’UE SONT-ELLES COMMUNAUTAIRES ? CHAPITRE 3. - QU’EST-CE QUI POUSSE LES MIGRANTS À S’INSTALLER DANS LES PAYS européens ? CHAPITRE 4. - QUEL RÔLE JOUENT LES MIGRATIONS DANS LE FONCTIONNEMENT DE L’UNION MONÉTAIRE ? CHAPITRE 5. TRAVAIL ET CIRCULATIONS MIGRATOIRES — LE PORTUGAL, PAYS RELAIS DES MIGRATIONS EN EUROPE CHAPITRE 6. LES DÉTERMINANTS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX DE LA MIGRATION DES TRAVAILLEURS TURCS VERS L’UNION EUROPÉENNE Conclusion. La Turquie, une plate-forme d’immigration et d’émigration . Bibliographie
Nos remerciements vont en tout premier lieu à Patrick du Cheyron pour son soutien tout au long de la réalisation de cette étude financée par la Mission Recherche (MiRe) de la Direction de la recherche des études, de l’évaluation et des statistiques (convention 1/00) et à Jacqueline Costa-Lascoux avec qui il a animé le séminaire « circulations migratoires ». Nos remerciements vont également à Jean-Pierre Garson, Jean-Christophe Dumont et Cécile Thoreau de l’OCDE pour leurs conseils, leur disponibilité et leur aide. Nous remercions également Jacky Fayolle pour ses remarques critiques. Enfin, nous remercions Mireille Elbaum pour son soutien et la valorisation qu’elle a pu donner à cette étude dans le cadre du colloque organisé par la DREES (MiRe) et la DPM, “Les circulations migratoires, nouveaux courants, nouveaux enjeux” Paris, 14 juin 2004. Les auteurs de cet ouvrage restent néanmoins seuls responsables des erreurs éventuelles qui pourraient persister dans cette étude.
LES ENJEUX DES MIGRATIONS DANS L’ESPACE EUROPÉEN
Les migrations internationales de main-d’œuvre ont changé de visage. Durant les Trente Glorieuses, l’immigration de travailleurs était directement organisée par les gouvernements des pays d’accueil : les sergents recruteurs du bâtiment et des travaux publics, des mines, de l’automobile, de la chaudronnerie, du textile..., se rendaient dans les anciennes colonies pour organiser le départ de jeunes hommes, village par village... Ces derniers mandatés par la famille, le clan ou la tribu, devaient accepter les termes du contrat tacite : travailler dans les pays d’accueil sans chercher à s’y installer définitivement et transférer vers le pays d’origine une partie majoritaire de leur salaire... L’exode rural se faisait souvent directement des zones rurales du Sud vers les grandes villes industrielles des pays du Nord.

L’entrée en crise des pays développés dans les années 1970 et la montée du chômage qui en a découlé ont servi de justification à la fermeture des frontières en France par exemple dès 1974. Le regroupement familial a été encouragé et l’immigration familiale s’est substituée peu à peu à l’immigration d’hommes célibataires.

Dans les secteurs intensifs en travail non qualifié, l’appel à l’immigration s’est poursuivi de manière clandestine. Mais, les changements organisationnels et technologiques dans l’industrie, le poids croissant des services dans l’économie, la montée d’une économie fondée sur les connaissances... modifient structurellement ce que les économistes désignent par «facteurs d’appel » des migrations internationales. Dans l’industrie lourde, les mines et l’automobile, les besoins de main-d’œuvre sont relativement limités par l’automatisation de la production. Dans les secteurs de la restauration et autres services, de l’agriculture, du textile habillement, l’immigration en situation irrégulière et les délocalisations vers les pays à bas salaires permettent de baisser les coûts sans recourir de manière massive à une immigration régulière.

Parallèlement dans les pays du Sud, depuis la période de décolonisation des années 1960, les niveaux d’éducation ont fortement augmenté. Dès lors, depuis les années 1990, la physionomie de la migration a changé. Globalement les frontières demeurent fermées, en Europe en particulier, mais ici ou là les besoins de main-d’œuvre ne se font pas sentir de la même manière. En Allemagne, les besoins de main-d’œuvre qualifiée, d’ingénieurs ou de cadres dans l’informatique ou les télécommunications ont incité à l’introduction d’une forme de quotas dans les flux d’immigration. Dans les pays du Sud de l’Europe, les besoins de main-d’œuvre qualifiée et diplômée à bas coûts se traduisent par une politique d’ouverture régulée par les Etats essentiellement en direction des migrants des pays d’Europe centrale et orientale. Les Moldaves et les Ukrainiens passent par le Portugal ou l’Espagne pendant des périodes plus ou moins courtes avant de chercher une installation plus durable en Allemagne, en France ou au Royaume-Uni.

Les diplômés des pays du Maghreb et d’Afrique sont mieux informés sur les possibilités d’entrée dans les différents pays industriels et développent des stratégies de contournement des barrières à l’entrée dans les pays développés en opérant une sélection et une hiérarchisation des pays de transit d’une part et d’accueil plus définitif d’autre part... La mobilité s’accélère et prend le pas de plus en plus sur le bilatéralisme des migrations Sud-Nord des années 1960-1970. Dans l’espace européen, la mobilité des diplômés intracommunautaires s’organise dans le cadre d’un marché interne du travail au sein des firmes multinationales.

Mais on est également frappé de constater que ces circulations migratoires ne concernent pas seulement les citoyens des pays européens disposant d’une libre circulation et d’une libre installation. Les migrants d’origine non-européenne, apparaissent paradoxalement parfois plus mobiles encore que les intracommunautaires.

Cet ouvrage 1 met en évidence ces changements dans les dynamiques migratoires dans le cadre de l’Union européenne. Or, les migrations de main-d’œuvre ont souvent été étudiées dans une perspective Nord-Sud : qu’est-ce qui pousse les travailleurs des pays pauvres à aller tenter leur chance dans les pays riches, même lorsque les frontières sont fermées ? Quel est l’impact de ces migrations sur les marchés du travail des pays d’accueil ? Ces migrations portent-elles préjudice aux pays d’origine (fuite des cerveaux) ou au contraire sont-elles favorables à ces pays (transferts de fonds des travailleurs émigrés) ? Mais peu de travaux ont été réalisés sur le rôle et les effets des migrations dans des espaces intégrés rassemblant des pays développés comme dans le cadre de l’Union européenne.

Au-delà de la problématique du rôle des migrations de travailleurs dans l’ajustement des marchés du travail des pays de l’Union Européenne, il est indispensable de mieux connaître l’ampleur, les caractéristiques et la dynamique des migrations dans l’espace européen, en fonction de critères peu étudiés jusqu’à présent. Une idée souvent répandue est qu’en Europe, à la différence des Etats-Unis, les migrations sont structurellement et historiquement faible. Mais que sait-on vraiment des migrations dans l’espace européen ? Parvient-on à mesurer l’ampleur des flux de migrations pour conclure à leur très grande faiblesse ? Comment appréhender des statistiques basées sur des sources et définitions hétérogènes ? Que savons-nous de leurs caractéristiques en termes d’âge, de qualification, de contrat de travail ?

L’un des objectifs importants de cet ouvrage est précisément d’étudier la mobilité des travailleurs dans l’espace européen, selon plusieurs critères (nationalité des migrants, pays de

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