L expérience interculturelle dans l intervention sociale
176 pages
Français

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L'expérience interculturelle dans l'intervention sociale , livre ebook

176 pages
Français

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Description

En ces temps, de nouveau sombres pour la co-existence des « uns » et des « autres », les langages du soupçon, de la défiance et de la déchéance, de la guerre et du terrorisme prennent le pas sur ceux des politiques apaisées de la relation. Le plus urgent est alors de penser. De repenser plus exactement, ou de penser autrement ce monde qui « est en marche » et à partir de cette marche-même. Et c'est « quelque chose d'autre » qui se profile ou un autre monde, qu'il nous faut tenter de comprendre en renouvelant nos approches. C'est la démarche qui a présidé à ce livre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 juin 2016
Nombre de lectures 32
EAN13 9782140012921
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection Recherche et transformation sociale

COLLECTION RECHERCHE ET TRANSFORMATION SOCIALE
DIRIGÉE PAR | MANUEL BOUCHER

La production et la valorisation de la recherche dans le champ social, lorsqu’elles combinent des dimensions politiques, sociales et déontologiques, génèrent plusieurs effets :
• une production autonome et auto-réflexive des connaissances à partir, d’une part, des valeurs humaines (respect de l’individu considéré comme acteur capable de transformation), démocratiques et républicaines (croyance en des actions de solidarité et de justice sociale) et, d’autre part, des intérêts propres au champ social ;
• un changement des rapports entre le monde académique et les acteurs de l’intervention sociale ;
• une valorisation des organismes de la formation et de la recherche dans le travail social capables de produire, d’échanger et de développer des coopérations réelles de recherche et de formation ;
• une capacité d’influencer la mise en œuvre des politiques publiques
Dans cette perspective, la collection « recherche et transformation sociale » privilégie la publication d’ouvrages valorisant des résultats de recherche produits par des chercheurs des organismes de la formation et de l’intervention sociales pouvant contribuer à la transformation sociale.
Titre



A BDELLATIF C HAOUITE
AVEC B AHIJA F ERHAT ET F ARID R IGHI



L’expérience interculturelle dans l’intervention sociale

Essai sur l’invisible des minorités visibles
Copyright























© L’H ARMATTAN , 2016
5-7, rue de l’École-Polytechnique – 75005 Paris
www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-76528-0
Sommaire
Couverture
4 e de couverture
Collection Recherche et transformation sociale
Titre
Copyright
Préface de Bertrand Ravon
Sommaire
Introduction
Nous ?
D’une « communauté inavouable »
De la réalité « sociale »
L’épreuve de la « déterritorialisation »
Le « scandale de la diversité »
Nos boussoles
Entre le « neutre » professionnel et le « vide institutionnel »
Expériences singulières
Dans les interstices
Interstitiel, Interculturel
Le syndrome de la sidération
La profondeur du symptôme
Les « corps d’exception »
Notre conception du travail social
Ce pourquoi nous écrivons
Bibliographie
Les auteurs
Dans la même collection
Adresse
///////// Préface
Bertrand Ravon
Ce livre est incontestablement une bouffée d’air pour toutes celles et ceux concernés par le travail social interculturel, que l’on soit bénéficiaire, acteur ou chercheur impliqué dans l’action publique d’aide aux « migrants », « réfugiés », « issus de l’immigration », « habitants des quartiers », « d’origine étrangère », etc. Nous devons en effet repenser autrement la question essentielle de l’accueil de l’autre , surtout en ces sombres temps, au risque de laisser les amalgames et autres prêts-à-penser prendre le dessus. Cela dit, prévenons d’emblée le lecteur : on ne trouvera dans ce livre aucune recette, aucune certitude, aucune réponse globale. On découvrira par contre un texte « archipélique », politique et poétique, pétri d’expériences, à la fois philosophique, sociologique et clinique. Un texte qui nous invite à reprendre langue avec une question plus que jamais fragile et exigeante.
Commençons par dire que les trois auteurs de cet ouvrage ne sont pas nés de la dernière pluie. Ils possèdent une longue et riche pratique de l’intervention dans le champ du travail social interculturel. Leur travail est connu et reconnu. Leur sens de l’hospitalité s’accompagne toujours d’un souci critique, et ils savent articuler l’action à la pensée. Abdellatif Chaouite, Bahija Ferhat et Farid Righi sont « dégrisés » : ils connaissent bien les nombreux pièges des politiques d’intégration, de lutte contre les discriminations, qu’ils ont pu observer en connaissance de cause. Ils sont intraitables : vous ne trouverez pas de plus grands défenseurs de la citoyenneté. Celles et ceux qui comme moi ont eu la chance de les côtoyer, ont tous pu apprécier leur « sagesse pratique » : contre l’idée d’un savoir cumulatif et surplombant, ils préfèrent progresser par approximations successives et avec l’exigence de soumettre leurs avancées à la délibération collective. Ils ne cherchent pas à maîtriser le savoir pour agir, ils interviennent en sachant se laisser affecter par ce qu’ils découvrent. Ils ne vont pas seulement à la rencontre des autres, ils les venir. Malgré leur hésitation permanente, ils cherchent toujours à répondre. En un mot, ce sont des diplomates, au sens d’Isabelle Stengers : eux qui tiennent plus que jamais aux valeurs républicaines de raison et de citoyenneté, ils se présentent aux autres avec une nouvelle manière de poser les problèmes. Ils renoncent ce faisant à leur propre maîtrise du savoir pour construire, avec le tact qui les caractérise, un espace approprié « où l’autre pourra déterminer selon ses propres temps et ses propres modes la manière dont ce problème va, pour lui, se formuler et construire sa signification 1 ».
Au nom des impasses d’une action faisant d’emblée de l’universel ou du rationnel l’enjeu programmatique, ils affirment que tant que les différentes parties prenantes du problème ne sont pas réunies autour de sa définition, il n’y a aucune chance de construire une connaissance partagée. En définitive, c’est seulement par la rencontre toujours incertaine entre les personnes ou les groupes concernés que la question du vivre ensemble peut être élaborée avec justesse, ce qui suppose que les termes du problème soient en permanence évalués à l’aune de la qualité réelle des échanges nécessaires à sa construction. Autrement dit, les rapports entre sociétés et cultures ne peuvent plus être gouvernés par des modèles uniques, voire dogmatiques, mais dans de multiples chaînes de traduction où puissent s’entrelacer toutes les singularités.
Structurés par l’incertitude, ces nouveaux sites de problématisation de la question interculturelle sont pour une part utopiques. Mais il ne faut pas s’y tromper, et c’est l’une des forces du livre que de le montrer, l’incertitude possède des vertus, notamment poïétiques : le sens de l’action est imprévisible. Il n’est plus constitué en amont de l’action, dans des principes et des programmes, mais il se déploie dans et par l’action.
Ouvert aux charmes de l’imprévu, ce livre est également orienté par des « savoirs situés », des savoirs qui tirent leur force (mais aussi leurs limites) de l’expérience à travers laquelle ils se sont constitués. Ces savoirs localisables parlent nécessairement du lieu où ils ont été créés, c’est-à-dire du point de point de vue à partir duquel ils ont été élaborés. En l’occurrence, c’est en voyant « d’en bas » depuis une expérience de la domination ou du mépris social que ces savoirs ont été construits. Une telle caractéristique a des effets relationnels. D’une part, c’est à partir de telles expériences que les architectes de l’action – qui demeurent affectés – reconnaissent les bénéficiaires comme des alter ego et aménagent l’espace et le temps d’une rencontre possible : « Pour que je puisse apporter à l’étranger ma reconnaissance dans un sentiment de sympathie et de solidarité pour son itinéraire personnel, il faut d’abord que je sois mû par une expérience qui m’enseigne que nous sommes menacés, sur le plan existentiel, par les mêmes risques » 2 . D’autre part et parce que la demande de reconnaissance s’origine toujours dans l’expérience d’un déni de reconnaissance (mépris, disqualification, discrimination, humiliation, invisibilité), elle s’appréhende d’abord en négatif, sur un mode que l’on pourrait dire clinique et qui relève indissociablement d’une critique sociale, celle des institutions et des effets qu’elles produisent. Affect, singularité, critique : ce sont là des p

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