La langue de l amour et de la sexualité au Congo-Brazzaville
165 pages
Français

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La langue de l'amour et de la sexualité au Congo-Brazzaville , livre ebook

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Description

L'amour et la sexualité s'expriment dans ce livre par un acte de langage. L'auteur montre en effet comment la langue sert aussi bien à "captiver", enflammer les passions, "émouvoir", qu'à dévoiler les nuances du coeur humain: désir, érotisme, jalousie, sensualité, et bien d'autres. On voit comment amour, sexualité et langage semblent fait pour s'entendre, s'exciter mutuellement en même temps qu'ils font fantasmer le locuteur congolais.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 319
EAN13 9782296693531
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La langue de l’amour et de la sexualité
au Congo-Brazzaville
Collection Etudes Eurafricaines

Dirigée par André Julien Mbem


Le Sahara et la Méditerranée, frontières entre l’Afrique et l’Europe, sont aussi des passerelles par lesquelles, depuis des siècles, au-delà des tragédies et des drames, se rapprochent et se remodèlent ces deux ensembles géographiques et leurs civilisations. La collection Etudes Eurafricaines encourage la diffusion d’études historiques et prospectives sur les symbioses dont cette partie du monde est l’antique théâtre.

Déjà paru

Patrice Moundounga Mouity, La société gabonaise de cour , 2010.
Christelle Gaborieau, Deux ans au cœur du Tchad , 2009.
Jean-Alexis Mfoutou, La langue française et le fait divers en Afrique noire francophone , 2009.
Roland Willay Adams, Expériences initiatiques en terre africaine , 2009.
Jean-Alexis Mfoutou, La langue de la nourriture, des aliments et de l’art culinaire au Congo-Brazzaville , 2009.
Philippe Milon, Rendons le pouvoir à l’Afrique ! Cri de révolte d’un bénévole de terrain , 2009.
André Julien Mbem, Nicolas Sarkozy à Dakar. Débats et enjeux autour d’un discours , 2007.
Jean-Alexis Mfoutou


La langue de l’amour et de la sexualité
au Congo-Brazzaville


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN, 2010,
5-7,rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11068-7
EAN : 9782296110687

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Abréviations de mots
Préambule
Chacun a pu le constater, les amoureux se baptisent mutuellement de petits noms qu’ils utilisent dans leur intimité (bébé, bébé d’amour, chérie, mon cœur, mon trésor, papa, maman, etc.). La langue de l’amour semble ainsi dévoiler des nuances du cœur humain : chagrin, désir, érotisme, jalousie, mélancolie, sensualité, tendresse, et bien d’autres. Il est aisé, souvent même amusant, de suivre ce langage dans lequel ces sentiments sont exprimés. Une question surgit alors : le langage n’est-il que traduction, ou est-il aussi expression en ce sens qu’il donnerait quelque chose de plus que la pensée, sans forcément en changer le sens ? L’amour comme la sexualité – sans doute le langage est-il aussi un moyen de conquête amoureuse – s’expriment ici par un acte de langage. Le langage fonde et manifeste le désir amoureux et celui-ci se traduit par celui-là. La langue sert aussi à « affoler », « captiver », émouvoir le cœur et à enflammer les passions. La société comme la nature en effet – pour émouvoir un jeune cœur comme pour repousser un agresseur injuste – dictent des cris, des accents, des craintes : voilà les mots inventés : des mots qui surprennent, des mots qui appellent, des mots qui troublent, des mots qui engagent au partage pour exprimer ce que le sujet parlant éprouve ou ressent autrement dits les passions, la haine, la pitié, la colère, l’amour notamment.
Monde propre de l’esprit et du réel, sorte de dramaturgie à la fois intime et universelle, la langue de l’amour et de la sexualité opère – parce qu’elle est le lieu de la vérité de l’Homme de chair qui tente d’éclairer sa démarche dans le monde, dans une situation de contact de langues – la synthèse virtuose d’apports divers.
I L’amour et la sexualité
La sexualité humaine concerne les usages du corps, et en particulier – mais pas exclusivement – les organes génitaux afin d’obtenir un plaisir physique et mental, dont le point culminant est appelé, par certains, « orgasme. » On parle – et ce sera l’objet de ce livre – de conduites, de comportements, de rapports, de pratiques et d’actes sexuels. D’une manière plus générale, la sexualité peut être définie comme la construction sociale de ces usages, la mise en forme et en ordre de ces pratiques, qui détermine un ensemble de règles et de normes, variables selon les époques et les sociétés. Ces règles et ces normes interdisent un certain nombre d’actes sexuels et en prescrivent d’autres en même temps qu’elles déterminent les personnes avec lesquelles ces actes peuvent, doivent ou ne doivent pas se faire. On ne peut envisager la sexualité sans se référer dans un premier temps à la « fabrique du sexe » (Laqueur, 1992), c’est-à-dire aux diverses conceptions des sexes anatomo-physiologiques, de leurs fonctions respectives ainsi qu’aux interventions physiques sur les organes génitaux – en particulier les mutilations sexuelles qui concernent quelques 130 millions de femmes actuellement {1} . Ces conceptions participent à la construction, dans une société donnée, de ce qu’est et doit être le sexe de chaque individu – définition des mâles et des femelles humains – ainsi que du groupe social de sexe auquel chacun(e) est assigné(e), avec des caractères et des fonctions auxquels toute personne doit se conformer – définition des hommes et des femmes. Les règles de l’alliance, c’est-à-dire : qui peut ou doit s’unir avec qui ? –, conjuguées avec l’institution de l’hétérosexualité et l’obligation de reproduction, sont les autres éléments qui organisent la sexualité. La fécondité est soumise, dans toute société, à un contrôle fort, par l’exposition au coït et la contrainte à la reproduction, d’une part – les femmes accomplissant le travail reproducteur –, par la limitation des naissances, prohibée ou imposée – contraception, avortement, infanticide, d’autre part (Tabet, 1998). Ainsi donc, la sexualité – parce que de nombreux aspects entrent en jeu, et parfois en conflit : le plaisir, la procréation, la santé, les aspects relationnels et sociaux, légaux, les interdits moraux ou religieux – désigne l’ensemble des comportements qui concernent la satisfaction de l’instinct sexuel.
L’amour – le seul mot pouvant être synonyme d’un bonheur extrême, ou d’un mal-être inqualifiable. L’amour, la haine ou peut-être les deux ? –, est un sentiment mystérieux, imprévisible : on ne choisit pas quand tomber amoureux, ou de qui tomber amoureux. En effet, si de tout temps l’amour a inspiré l’homme, il a aussi déployé les passions en ce que parfois – en son nom –, des hommes ont commis les pires massacres.
L’amour et la sexualité inspirent tellement l’homme de paroles que celui-ci les dit de mille et une manières.


A


ACCOUCHER [aku∫e] v. tr.
Donner naissance à un enfant, accoucher de, mettre au monde. V. Kilo (aller au-), matrone, chap. II.
"Elle a accouché un garçon à la Maternité Blanche Gomes (sic)." (Queffélec A., et Niangouna A., 1990 : 55.)
Usité davantage à l’oral qu’à l’écrit, chez les francisants.

AFFAIRE [afεr (Ə)] n. fém.
Activité de caractère amoureux ou commercial pour laquelle le secret est de rigueur. V. Ample (il y a-), baratiner, barrer, chercher, profiter, tourmenter, chap. I.
"Qu’est-ce que vous faites ? – Je monte des affaires (= trafics clandestins.)" (Queffélec A., et Niangouna A., 1990 : 57.)
Fréquent à l’oral et à l’écrit, chez les jeunes.

AMI(E) [ami] n.
1- Personne à laquelle on est lié par une affection réciproque. Coréf . Copain, ine, chap. I. Syn . Boy-chauffeur, bureau, chérie, deuxième bureau, mario, petit poussin, pneu de secours, chap. I. Ant . Madame, maniérée, mbanda, rival(e), chap. I.
2- Individu de même génération, même à laquelle on n’est pas lié par une affection réciproque."National. Quête de solidarité. Don de 300 000 Fcfa des ressortissants du Pool aux frères de la Cuvette-Ouest (…). La deuxième quête, quant à elle, a donné 1 000 000 francs Cfa. Le geste des ressortissants du Pool à leurs frères de la Cuvette-Ouest est un geste qui traduit l’amour et l’unité nationale, comme l’explique l’honorable Jean Alove : « Je tiens d’abord, à remercier nos frères du Pool qui ont pensé, aujourd’hui, à tous ceux qui ont souffert de la fièvre hémorragique à virus Ebola, dans la Cuvette-Ouest. C’est vrai que les situations ne sont pas comparables, nous avons souffert des atrocités d’une maladie qui ne faisait pas vivre les gens au-delà d’une semaine. Nous avons, aussi, de l’autre côté des amis qui ont souffert des affres de la guerre. (…). Je tiens à remercier, très sincèrement, tous les déplacés du Pool qui, malgré leurs multiples problèmes, ont pensé quand même à leurs frères de la Cuvette-Ouest. C’est un symbole d’unité nationale… »" (La Semaine africaine, hebdomadaire d’information et d’action sociale pour l’Afrique centrale, n°2413 du jeudi 8 mai 2003, p. 5.)
Utilisé à l’oral et à l’écrit, tous milieux.

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