La télévision, le Temps des constructeurs
126 pages
Français

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La télévision, le Temps des constructeurs , livre ebook

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Description

Jean d'Arcy est l'un des pères fondateurs de la télévision française des années 1950, à l'origine de l'Eurovision et du concept du droit de la communication. Interrogeant ses représentations de la télévision, ces actes visent à une lecture de son œuvre par la communauté scientifique pour mettre au jour les théories exposées, les modèles développés, les paradigmes utilisés et les perspectives envisagées. Au delà de ces aspects, il s'agit aussi de comprendre comment s'est construit l'espace audiovisuel français, voire européen.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 28
EAN13 9782296477964
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La télévision, le temps des constructeurs
Sous la direction de Sylvie PIERRE
La télévision, le temps des constructeurs
Jean d’Arcy, pensée et stratégie d’un père fondateur
LES MÉDIAS EN ACTE
L’HARMATTAN - INA
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-56287-5
EAN : 9782296562875
Remerciements
Ces actes ont vu le jour grâce à un certain nombre de personnes dont je voudrais ici remercier l’aide, le soutien ou la collaboration.
Un merci tout particulier aux membres du Conseil scientifique : Christian Delporte, professeur d’Histoire à l’université Versailles, St-Quentin-en-Yvelines, Roger Delbarre, professeur en Sciences de l’Information et de la Communication à l’université Nancy 2, Béatrice Fleury, professeure en Sciences de l’Information et de la Communication à l’université Nancy 2, Denis Maréchal, responsable d’édition à l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) et Jacques Walter, professeur en Sciences de l’Information et de la Communication à l’université Paul Verlaine-Metz.
Merci à Denis Maréchal, qui a soutenu ce colloque et a mis à notre disposition des documents audiovisuels dont le documentaire réalisé en 1982 par Alexandre Tarta et Pierre Tchernia en hommage à Jean d’Arcy.
Merci à Jean-Christophe Averty et Jean-Marie Drot qui ont accepté de participer à la table ronde et, qui par leurs témoignages, ont enrichi les débats.
Merci au CREM et plus spécialement à Jacques Walter et Béatrice Fleury, dont les conseils, la disponibilité et l’implication ont contribués au succès de cette rencontre.
Merci à toute l’équipe de l’IUFM de Lorraine/Université Henri Poincaré qui a participé à l’organisation de ce colloque et à son directeur Patrick Baranger qui a soutenu le projet.
Merci enfin à Angèle Marino Simoes et Philippe Lavat pour leur relecture.
Introduction
Pour certains chercheurs, jusqu’aux élections présidentielles de 1965 en France, la télévision se caractérise par un modèle officiel et contrôlé 1 . Pourtant, une multitude de stratégies et de tactiques visent à créer une véritable identité, dans un esprit de créativité et de liberté de communication, et ce dès les années 1950. De nombreux exemples attestent de cette volonté d’inventer des dispositifs, des formes et des logiques propres, tant au niveau national qu’international. Ce colloque s’intéresse à Jean d’Arcy (1913-1982), une figure de la télévision des années 1950. Directeur des programmes à la RTF de 1952 à 1959, il est aussi à l’origine de l’Eurovision et du concept du droit à la communication 2 .
Le premier constat porte sur l’écho relatif que les écrits de ce visionnaire de la communication ont eu en France, en particulier dans le milieu de la recherche en Sciences de l’Information et de la Communication 3 . Paradoxalement, alors qu’il est considéré comme l’un des pères fondateurs de la télévision, l’étude exhaustive de sa pensée communicationnelle et de ses stratégies en est restée à un état embryonnaire. Le second constat est l’espoir d’une relecture de « son œuvre » par des chercheurs pour mettre au jour les théories exposées, les modèles développés, les paradigmes utilisés et les perspectives envisagées. Ce travail engagé dans une recherche universitaire 4 méritait des prolongements.
En effet, l’étude de l’histoire de la télévision au prisme d’un personnage relève d’une approche globale et interdisciplinaire par la multiplicité des facteurs explicatifs sollicités, et offre des repères quant aux transformations de la communication télévisuelle, notamment en termes politique, sociologique, philosophique. Aussi, l’objectif de ce colloque a-t-il été de rassembler des chercheurs pour confronter les regards et permettre l’analyse des questions liées à son action.
Le premier axe de ce colloque se propose d’analyser la pensée de l’homme. Il s’agit de comprendre sa représentation de la télévision et plus largement de la communication et de mettre au jour les stratégies et les tactiques au niveau national et international pour tenter de construire le média et de constituer des alliances entre télévision, public et Europe. La réflexion politique et idéologique du baron Jean d’Arcy s’est forgée bien avant son entrée à la télévision française.
Elle est la résultante complexe et contradictoire de son appartenance à un milieu familial aristocratique, de sa participation à la Seconde Guerre mondiale en tant que résistant et de l’influence de courants intellectuels, philosophiques et spirituels, notamment nord-américains. Il s’agit alors de proposer un regard sur la pensée communicationnelle et l’action du directeur des programmes destinées à conférer une identité au média en identifiant les logiques sous-jacentes à ses choix et en s’intéressant à la manière dont il articule discours et stratégies au sein de l’espace public.
Le deuxième axe invite à s’interroger sur la mise en place de la figure du téléspectateur, actif, curieux, impliqué, éduqué et cultivé par le média. Céline Ségur nous conduit à comprendre de quelle manière le projet de Jean d’Arcy a fait écho à des préoccupations politiques et académiques latentes, qui ont permis la diffusion de ce modèle. L’ambition est de faire des programmes éducatifs et populaires pour un public de masse. Les téléspectateurs sont considérés comme des citoyens qu’il faut former à l’utilisation de l’image et capables d’esprit critique à l’égard du média. La télévision généraliste est perçue comme un lien social au service de la compréhension entre les hommes, voire les peuples. Afin d’éclairer son questionnement, l’auteur a choisi d’examiner les publications proposées dans les années 1950-60 sur les téléspectateurs. Il s’agit également d’évaluer comment les intérêts sociopolitiques liés à l’émergence de la figure du téléspectateur dans la société française se manifestent à travers les écrits académiques. De cette investigation est issu le portrait d’un public restreint, en quête de divertissement ; un public volontaire, que la télévision française se doit d’éduquer et de cultiver.
L’axe trois est consacré aux processus de construction des programmes en tentant de concilier d’un côté un idéal à atteindre et de l’autre, le principe de réalité avec lequel il faut composer. La télévision est considérée par Jean d’Arcy comme le meilleur moyen pour promouvoir une nouvelle culture : « Instrument d’homogénéisation à l’échelle nationale, la télévision peut demain, jouer ce rôle à l’échelle des groupes de pays, des continents, du monde. Appliquée à un pays, la télévision y fait circuler de grands courants vivifiants qui abattent les cloisons : cloisons entre classes, entre milieux, entre provinces, et devient ainsi un outil non de nivellement mais d’homogénéisation dans le respect et l’enrichissement des personnalités 5 ». C’est autour du mythe d’un grand public composé de Français moyens, dont le fameux « mineur du Nord » ou « mineur d’Anzin » est l’archétype, que la télévision se construit : « Les débuts de la télévision ont été caractérisés par “l’homme de la rue” et “monsieur tout le monde”. Nous n’avions pas le moins du monde marqué de succès auprès des milieux dits éduqués et cultivés. Et je m’en réjouissais beaucoup. Nous étions infiniment plus libres que ne le sont aujourd’hui les dirigeants de la télévision, envahis par les conseils de tous les comités et toutes les commissions du monde 6 ». Il s’agit avant tout d’atteindre des téléspectateurs défavorisés, éloignés de la culture. Dès les débuts, il affirme ainsi rechercher un public populaire mais aussi des publics spécifiques, de petits publics à qui la télévision pourrait apporter des émissions correspondant à leurs désirs, refusant de concevoir la télévision comme un moyen d’atteindre l’approbation et le consensus : « Sans jamais chercher la plus grande audience, nous avons voulu aborder successivement tous les genres que nous estimions susceptibles d’intéresser 7 ». Cette conception justifie la diversité des programmes.
Ainsi la période se caractérise par l’innovation et l’expérimentation sous l’impulsion d’un directeur des programmes en quête de nouveaux dispositifs. Jazz, émissions comiques, cinéma… tous les domaines sont explorés. L’article de François Jost analyse le « banc d’essai », en mettant au jour des procéd

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