Le Genre globalisé
142 pages
Français

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Description

Ce numéro interroge le processus de globalisation du genre, compris comme un changement d'échelle des enjeux politiques relatifs aux rapports sociaux de sexe. En explorant la singularité d'expériences collectives de femmes au Nicaragua, en Inde, en Israël/Palestine et en Mogolie, ces contributions montrent que la seule analyse d'une uniformisation transnationale des politiques de genre et de l'automaticité de leur réception par les mobilisations et les gouvernements n'est pas suffisante.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 112
EAN13 9782296479647
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cultures & Conflits
n° 83 - automne 2011


L E G ENRE GLOBALISÉ
C ADRES D’ACTIONS ET MOBILISATIONS EN DÉBATS
Les textes récents de la revue sont accessibles sur :
www.cairn.info/revue-cultures-et-conflits.htm
Actualité de la revue, colloques, séminaires, résumés des articles
(français/anglais) et tous les anciens articles publiés sur :
www.conflits.org
Résumés en anglais également disponibles sur :
www.ciaonet.org
Indexé dans Cambridge Sociological Abstracts, International Political
Science Abstracts, PAIS, Political Sciences Abstracts, Linguistics &
Language Behavior Abstracts.
Cultures & Conflits
n° 83 - automne 2011


L E G ENRE GLOBALISÉ
C ADRES D’ACTIONS ET MOBILISATIONS EN DÉBATS


Ce numéro a bénéficié des soutiens du Centre National du Livre, du Centre National de la Recherche Scientifique, du Ministère de la Défense et de TELECOM Ecole de management.
Cultures & Conflits
n° 83 - automne 2011
Directeur de publication : Daniel Hermant
Rédacteurs en chef : Didier Bigo, Laurent Bonelli
Rédacteurs associés : Antonia Garcia Castro, Christian Olsson, Anastassia Tsoukala
Numéro sous la responsabilité scientifique de : Delphine Lacombe, Elisabeth Marteu, Anna Jarry-Omarova, Brigitte Frotiée
Secrétariat de rédaction : Amandine Scherrer, Karel Yon
Ont participé à ce numéro : Colombe Camus, Rémi Guittet, Konstantinos Delimitsos, Mathias Delori, Johanna Probst, Audrey Vachet
Comité de rédaction : Philippe Artières, Marc Bernardot, Hamit Bozarslan, Yves Buchet de Neuilly, Ayse Ceyhan, Pierre-Antoine Chardel, Frédéric Charillon, Mathilde Darley, Yves Dezalay, Wolf-Dieter Eberwein, Gilles Favarel-Garrigues, Michel Galy, Virginie Guiraudon, Abdellali Hajjat, Jean-Paul Hanon, Bastien Irondelle, Christophe Jaffrelot, Riva Kastoryano, Farhad Khosrokavar, Bernard Lacroix, Thomas Lindemann, Jacqueline Montain-Domenach, Angelina Peralva, Gabriel Périès, Pierre Piazza, Grégory Salle, Amandine Scherrer, Hélène Thomas, Nader Vahabi, Jérôme Valluy, Dominique Vidal, Chloé Vlassopoulou, Michel Wieviorka
Equipe éditoriale : David Ambrosetti, Anthony Amicelle, Tugba Basaran, Mathieu Bietlot, Benoît Cailmail, Colombe Camus, Stephan Davishofer, Marielle Debos, Nora El Qadim, Konstantinos Delimitsos, Mathias Delori, Gülçin Erdi Lelandais, Rémi Guittet, Julien Jeandesboz, Blaise Magnin, Médéric Martin-Mazé, Antoine Mégie, Natacha Paris, Elwis Potier, Johanna Probst, Francesco Ragazzi, Audrey Vachet, Christophe Wasinski
Comité de liaison international : Barbara Delcourt, Elspeth Guild, Jef Huysmans, Valsamis Mitsilegas, R.B.J. Walker
Documentation / presse : Jacques Perrin
Les biographies complètes de chacun des membres de la revue sont disponibles sur notre site internet : www. conflits. org
Webmaster : Karel Yon
Diffusion : Amandine Scherrer
Manuscrits à envoyer à : Cultures & Conflits - bureau F515, UFR SJAP, Université de Paris-Ouest-Nanterre, 92001 Nanterre cedex - redaction@conflits.org
Les opinions exprimées dans les articles publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.
Conception de la couverture : Karel Yon
Photographies de couverture (de haut en bas et de gauche à droite) : cliché pris en 2004 à Villupuram (Tamil Nadu, Inde) ; la photo représente une rencontre de fédération de Self-Help-Groups de femmes à l’occasion de la venue du District Collector (équivalent du préfet) © Isabelle Guerin – Photo prise en 2006 dans un village bédouin du Néguev (Israël) à l’occasion de l’ouverture d’un centre pour femmes © Elisabeth Marteu – Photo du Réseau des Femmes de Matagalpa, Nicaragua, 28 septembre 2011 ; campagne de dépénalisation de l’avorte-ment à Managua © Delphine Lacombe – Réunion de la Coalition des Femmes, dans les locaux du Comité CEDEF : campagne électorale parlementaire de mars 2000 à Oulan-Bator (Mongolie) © Anna Jarry-Omarova.
© Cultures & Conflits / L’Harmattan, décembre 2011
ISBN : 978-2-296-55700-0
Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Le Genre globalisé : cadres d’actions et mobilisations en débats
Introduction
Delphine LACOMBE, Elisabeth MARTEU,
Anna JARRY-OMAROVA, Brigitte FROTIEE
D e la « décennie de la femme » après la conférence internationale de Mexico (1975), aux politiques de « gender mainstreaming » à la suite de la conférence de Pékin (1995), les luttes féministes ont connu une légitimation croissante sur la scène internationale. Dès lors, les politiques d’égalité femmes-hommes et la sexuation du langage des droits humains ont été portées aux échelles locales, nationales et internationales, avec pour point de mire les institutions étatiques et pour principal agent de promotion internationale l’Organisation des Nations Unies (ONU). La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes (CEDAW) a ainsi été signée par 186 pays. Nouvelle terminologie d’usage pour désigner les rapports sociaux de sexe, le « genre » est devenu une catégorie globale d’intervention publique, dont l’intégration dans les politiques d’aide à destination des pays du Sud a été une dimension concrète majeure. Souvent présentés comme des instruments de luttes contre la pauvreté, ou encore comme outils de démocratisation et de pacification des États en sortie de conflits, divers projets de développement intégrant le genre ont été mis en œuvre par les gouvernements et/ou les acteurs de la « société civile », relayant ainsi les prescriptions des institutions internationales. Les femmes en ont été des destinataires privilégiées, avec en particulier des activités dites « d’ empowerment » (« empower-ment économique » par les programmes de micro-crédits et « empowerment politique »), mais aussi avec des programmes de lutte contre les violences de genre ou pour la santé reproductive et sexuelle, ou enfin avec des projets de réforme du code de statut personnel dans certains pays du monde arabe et musulman. Ces activités ou programmes thématiques sont autant de déclinaisons d’interventions « de genre » soutenues par des bailleurs internationaux sous forme de projets de plus en plus standardisés et bureaucratisés.

Un débat tant scientifique que politique a émergé sur les modalités de ce processus. Les féminismes se divisent sur la question des contraintes et des ressources que présentent les projets de coopération « genre et développement ». Les voix les plus critiques constatent que la globalisation des « agendas de genre » a contribué à dépolitiser ce concept, en tentant d’uniformiser les pratiques. Dans le champ scientifique, l’indissociabilité de la globalisation économique et de l’internationalisation des programmes de développement a été soulignée. Les agents promoteurs de la « perspective de genre » ont pu être accusés tantôt de ne pas remettre profondément en cause le paradigme du néolibéralisme, tantôt d’y inscrire leurs schèmes d’actions en instrumentalisant le travail associatif féminin afin de pallier le renforcement des effets inégalitaires de la libéralisation économique. La massification et la féminisation de l’emploi précaire, l’accroissement du secteur informel, l’accentuation de la division sexuée du travail et des violences que subissent les femmes à l’échelle mondiale sont autant de constatations des universitaires et des militantes féministes locales.

Ce numéro de Cultures & Conflits s’inscrit au cœur de cette problématique en réinterrogeant le processus de globalisation du genre d’abord compris comme un changement d’échelle des enjeux politiques relatifs aux rapports sociaux de sexe. Dans les pas de Jean François Bayart, qui présente la globalisation notamment comme une « extension et intensification à l’échelle du monde des relations sociales {1} », nous saisissons ici la façon dont les politiques de genre relèvent d’une programmatique portée par des institutions aux prétentions universelles et intégratives des enjeux sociaux d’espaces pourtant variables localement. Plus que l’analyse d’une uniformisation des politiques de genre et de l’automaticité de leur réception par les mobilisations et les gouvernements, il s’agit bien d’en saisir ici les effets négociés, contradictoires et conflictuels. En d’autres termes, si dans un premier temps nous avons pu nous appuyer sur l’hypothèse qu

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