Le purgatoire : réalité de la foi ou mythe théologique
190 pages
Français

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Le purgatoire : réalité de la foi ou mythe théologique , livre ebook

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Description

Un exposé méthodique de la doctrine du purgatoire : Justice et Miséricorde de Dieu. Le purgatoire est abordé à partir d'expériences pastorales africaines concernant le devenir de certains défunts qui interviennent aux travers des songes ou apparitions. Un effort d'analyse pour donner, à partir de la tradition catholique, des explications théologiques et doctrinales d'une dévotion aujourd'hui remise en question par certains historiens et sociologues.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 151
EAN13 9782296450707
Langue Français
Poids de l'ouvrage 16 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE PURGATOIRE : REALITÉ DE LA FOI
OU MYTHE THÉOLOGIQUE ?

Question posée par l’Afrique à la foi chrétienne
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13811-7
EAN : 9782296138117

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Claude-Marie ZRA-BI


LE PURGATOIRE : REALITÉ DE LA FOI
OU MYTHE THÉOLOGIQUE ?

Question posée par l’Afrique à la foi chrétienne


L’Harmattan
AVANT-PROPOS
La perspective fondamentale de ce mémoire n’est pas de nier ce que l’Eglise a toujours affirmé à propos du purgatoire.
Ce mémoire s’inscrit dans la ligne fondamentale de la doctrine de l’Eglise sur le purgatoire. Doctrine affirmée depuis toujours par les conciles, les décrets du magistère et réfléchie par la théologie.
L’intérêt de ce mémoire ou son originalité s’inscrit à un triple niveau.
Premièrement, il s’agit de comprendre davantage le purgatoire à partir des expériences et des pratiques africaines concernant le devenir des morts non parvenus dans le village des ancêtres. Nous avons constaté que les rêves et les visions sont les moyens par lesquels les défunts apparaissent aux vivants pour solliciter leurs secours. Cette pratique n’est pas étrangère à l’Eglise primitive. Nous avons montré que Saint Augustin le concepteur de la doctrine a été encouragé dans, sa réflexion sur le purgatoire, par ces récits de visions et d’apparitions. Nous insistons sur le terme influencé, car nous ne voulons pas dire ou affirmer que ce sont les récits d’apparition ou de vision qui fondent le purgatoire. Mais ces nombreux récits, comme des étincelles, ont éclairé ou contraint l’Evêque d’Hippone à chercher dans les Ecritures et la tradition les bases dogmatiques nécessaires à une réalité que pratiquaient déjà ses contemporains. Nous n’affirmons nullement que ce sont les rêves ou les songes, voire les révélations privées, qui fondent la doctrine du purgatoire. Mais dans la compréhension du purgatoire en contexte africain, les récits d’apparitions de défunts ne sont pas à ignorer. Les ignorer n’est ce pas fermer les yeux – au non d’un certain rationalisme aveugle ou d’une certaine réserve eschatologique – sur une réalité fondamentale du quotidien de l’homme africain que nous voulons sauver.
Deuxièmement, notre intension ou notre démarche est de comprendre et de fonder sur le plan théologique et doctrinal une dévotion chrétienne. Cela nous a permis de faire le point sur la doctrine du purgatoire et de réaffirmer, face à certains sociologues et historiens qui nient sa réalité et sa vérité que le purgatoire n’est pas un mythe mais une affirmation de foi et une vérité théologique admise sans contexte par l’Eglise.
Troisièmement, nous envisageons d’élaborer une réflexion théologique sur la purification outre tombe à partir des intuitions de l’eschatologie africaine. Pour ce faire, nous n’avons pas hésité à nous demander si le concept théologique occidental actuel est assez valable pour interpréter certains phénomènes paranormaux relatifs aux morts et à l’au-delà africain ? Nous n’avons pas hésité à dire que bien souvent les théologiens et les théologiens africains en particulier n’ont pas eu assez d’audace pour pousser la recherche ou la réflexion sur certains faits paranormaux relatifs aux morts. Ils ont plutôt eu tendance à se réfugier derrière une certaine prudence ou réserve de l’Eglise. La réserve eschatologique nous interdit-elle de rechercher des concepts africains plus appropriés, susceptibles de comprendre le mécanisme des apparitions des défunts ? Chercher à comprendre scientifiquement et théologiquement ce mécanisme, est-ce déjà contredire l’Eglise ? Le principe de l’inculturation n’autorise-t-il pas le théologien africain à aller au large, à être plus audacieux, à risquer ?
INTRODUCTION GENERALE
Le cœur de ce sujet, on le voit à son libellé, est l’eschatologie chrétienne, plus exactement le purgatoire. Le catéchisme de l’Eglise Catholique définit cette donnée de foi en ces termes :
« Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel. L’Eglise appelle purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés… » {1}
MOTIVATION
Pourquoi avons-nous choisi de réfléchir sur ce thème ?
En Mai 2004, nous étions vicaire à la paroisse Sacré-Cœur de Vavoua. Nous avions prié pour une jeune dame de 24 ans, mère de deux enfants, répudiée par son époux à cause d’une maladie incurable qu’elle traînait depuis plus de six ans. Elle avait fait le tour de plusieurs médecins, des charlatans et des guérisseurs {2} en vain. Elle était agonisante quand, enfin, ses parents consentirent à la conduire chez les prêtres, c’est-à-dire chez nous, au presbytère. Au bout de deux semaines de prière intenses, la dame vint un soir frapper à notre porte en affirmant qu’elle avait fait un songe qui la troublait et l’empêchait de dormir.
« C’était, disait-elle, mon papa. Je l’ai bien vu. Il m’a demandé de faire célébrer des messes pour qu’il puisse aller au ciel. Il m’a dit qu’il est bloqué parce qu’il a utilisé un crâne humain pour adorer un fétiche et qu’actuellement il a encore beaucoup de fétiches dans une calebasse accrochée dans un coin de sa chambre. Il m’a demandé de dire au prêtre d’aller détruire ces fétiches. Il m’a révélé que la maladie que je porte n’est pas une vraie maladie. C’est le résultat d’un envoûtement fait par mon mari pour me contraindre à l’épouser. Il a demandé que le prêtre continue sa prière de délivrance. Je ne mourrai plus de cette maladie. Dieu est toujours avec moi. Il me donne la vie pour annoncer aux hommes de prier pour ceux qui sont en train de souffrir et ne sont pas encore allés au ciel.

Ce père révéla bien d’autres choses à sa fille qui se réalisèrent par la suite. Etait-ce une révélation divine ? Une chimère ? Une illumination ? Un fait paranormal ? Une chose est sûre, la jeune dame se trouva mieux de jour en jour et, à l’heure actuelle, sa vie a complètement changé. En tout cas, notre évêque {3} , à qui nous avons raconté cette guérison, n’a pas hésité à croire qu’elle a été favorisée par l’intervention d’une âme du purgatoire, en l’occurrence celle du père de la jeune fille.
Par la suite, naïvement, nous avons raconté cette histoire à d’autres personnes : prêtres et laïcs. Certains se sont moqués de nous en ces termes : « Le purgatoire, ça ne fait pas sérieux. Ça date du Moyen-Âge (…) c’est plutôt un esprit de mort qui est intervenu dans le songe de cette jeune dame … »
D’autres, par courtoisie, se contentaient plutôt, du bout des lèvres, de nous inviter à la prudence : « Il faut être prudent. Attention ! C’est un domaine qu’on maîtrise toujours mal … » Une prudence qui frise, à n’en point douter, un certain scepticisme. D’un côté comme de l’autre, le récit de cette guérison fait problème. Parce qu’il s’agit de l’intervention d’une personne morte. Pourtant, J. NTEDIKA, dans son ouvrage intitulé " L’évolution de la doctrine du purgatoire chez Saint Augustin {4} ", affirme que cette réalité est un élément important dans la pensée d’Augustin. L’évêque d’Hippone appelait ces défunts, apparaissants quelquefois aux vivants, âmes en purgatoire. Grégoire le grand, à la suite de Saint Augustin n’affirmait pas le contraire {5} . Nous avons constaté que l’existence du purgatoire, en tant que vérité de foi, n’est pas connue ou comprise encore par bien de chrétiens et nombre de prêtres. Lors d’un séjour dans une paroisse, nous avons été bouleversé par la réponse que le curé donna à une femme qui venait demander une messe pour les âmes du purgatoire :
« Il n’y a pas d’âmes délaissées au purgatoire, disait-il. La miséricorde de Dieu s’occupe elle-même des morts comme des vivants. Il faut plutôt demander des messes pour les défunts. » {6}
Le choix de notre sujet est donc motivé par ces réactions susmentionnées au sujet de l’existence du purgatoire qui, visiblement, pose problème.
PROBLEMATIQUE
Face au fait que les défunts interviennent aux travers des songes ou apparitions soit pour réclamer des sacrifices

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