Le symptôme en tous sens
142 pages
Français

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Le symptôme en tous sens , livre ebook

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Description

Dans sa structure élémentaire, le symptôme révèle en quoi le fonctionnement de la psychologie individuelle est décentré par rapport aux normes et à la culture. De fait, les stratégies d'analyse qui permettent de repérer les inversions qu'il opère doivent se nouer à une approche spécifique de la subjectivité ouvrant ainsi sur une problématique de sens et non seulement de définition, de concept et de théorie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2012
Nombre de lectures 36
EAN13 9782296986664
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Psycho – logiques
Collection fondée par Philippe Brenot et dirigée par Alain Brun
Sans exclusives ni frontières, les logiques président au fonctionnement psychique comme à la vie relationnelle. Toutes les pratiques, toutes les écoles ont leur place dans Psycho – logiques.

Déjà parus

René SOULAYROL, La spiritualité de l’enfant. Entre l’illusion, le magique et le religieux (nouvelle édition), 2012.
Bernard GANGLOFF et Daniel PASQUIER, Décrire et évaluer la personnalité : mythes et réalité , 2011.
Mady FERNAGUT, Yolande GOVINDAMA et Christiane ROSENBLAT, Itinéraires des victimes d’agressions sexuelles , 2011.
Louise TASSE, Les oripeaux des ados , 2011.
Anick LASALMONIE, Du procès social à l’eugénisme moral , 2010.
Jean-Max FEREY, Parents à louer pour enfants fous. Récits des « Familles-Thérapeutiques » , 2010.
Patrick PIPET, Sauter une classe, Entre mythe social et faille narcissique , 2010.
Jean CASSANAS, Les descriptions du processus thérapeutique , 2010.
Michel LEMONNIER, Le Psychologue du travail. Un agent du changement dans la société , 2010.
Samuel GONZALES-PUELL, L'Approche thérapeutique des déficiences intellectuelles sévères et profondes. Perspectives institutionnelles , 2010.
Huguette CAGLAR, Les familles monoparentales , 2010.
Frédéric BRISSAUD, Pour un renouveau de la psychothérapie. Mutations , 2010.
Ahmed CHANNOUF, Les freins invisibles à l’égalité des chances , 2010.
Pascal COULON, Les groupes d’entraide. Une thérapie contemporaine , 2009.
Titre
Sliman Bouferda






LE SYMPTÔME
EN TOUS SENS
Du même auteur
Mise en espace de la folie. Soins psychiatriques et travail de l’idéal , Paris, L’Harmattan, 2004.
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-98666-4
EAN : 9782296986664
Citation

« Dans tous les cas, le propre d’un objet ou d’un fait dit normal, par référence à une norme externe ou immanente, c’est de pouvoir être, à son tour, pris comme référence d’objets ou de faits qui attendent encore de pouvoir être dits comme tels. Le normal c’est donc à la fois l’extension et l’exhibition de la norme. Il multiplie la règle en même temps qu’il l’indique. Il requiert donc hors de lui, à côté de lui et contre lui, tout ce qui lui échappe encore. Une norme tire son sens, sa fonction et sa valeur du fait de l’existence en dehors d’elle de ce qui ne répond pas à l’exigence qu’elle sert. »
Georges Canguilhem, Le normal et le pathologique , p 176.
Introduction
Le symptôme remplit une fonction secondaire qui se projette sur la manière d’en discuter la structure : il tend à révéler les logiques de la psychologie individuelle comme complètement décentrées par rapport aux normes et à la culture. Voilà ce qui nous met déjà dans le domaine de la psychopathologie : À partir de quel moment analyser telle ou telle pathologie devrait se nouer à une approche de la subjectivité ? Comment la clinique aboutit-elle, dès qu’elle doit saisir les inversions opérées par le symptôme, à une problématique de sens et non seulement de définition, de concept et de théorie ?
Notre objectif est de démontrer que le symptôme se situe au centre de toute épistémologie liée à l’exercice de la clinique et à la capture institutionnelle du sujet. Car, une fois questionné en tant qu’équivalent de ce « qui ne va pas bien », il détermine la dialectique de la sémiologie et de la thérapie dans l’ensemble des savoirs amenés à devenir des modèles de résolution. D’abord parce qu’il permet que toute manifestation pathologique soit étudiée par rapport à son ambiguïté. Ensuite parce qu’il impose de considérer cette ambiguïté selon les paramètres du message. Double inscription où toute investigation qui concerne les déséquilibres psychologiques s’affronte à la plasticité et donc à la singularité qui en recouvre les formes de manifestation.
Aussi, l’approche clinique induit une relation amenée à réussir dans la circularité du langage ce que la culture échoue à maintenir comme castration. Cela rappelle que bien au-delà d’une attitude opératoire, il existe l’action réflexive qui semble appartenir à une catégorie esthétique : le clinicien doit s’autoriser à être ce que sa pratique ne lui permet pas d’habitude, en mesure de déstabiliser la structure pour enfin déprogrammer l’emprise du cadre. Sous l’impulsion du savoir, la démarche de voir, d’écouter et de déchiffrer, devrait avoir comme condition la mise à mal progressive de la méthode, de l’objectivation et du référentiel. Elle se raccorderait à l’observation, à un acte perceptif qui traverse les évidences pour ouvrir sur des explications où le sujet instruit lui-même l’enquête par les effets symbolisants qu’il effectue.
L’exploration du sens semble concorder avec une pratique mesurée de l’interprétation. Elle ne consiste pas à renvoyer systématiquement la clinique à la nosologie, mais à s’interroger sur les difficultés devant lesquelles se retrouve le regard qui s’en inspire à chaque fois qu’il est confronté au cas, c’est-à-dire à une situation qui doit s’appréhender dans un contexte donné.
Les règles de la clinique impliquent alors ceci : évaluer un sujet à partir de ses symptômes induit la légitimité du savoir accumulé sur lui et conduit à une régulation institutionnelle de son statut. Cela nous sert à postuler : d’abord le fait que la structure du sujet ne connaît pas de fixité puisqu’elle se modifie sous l’influence du symptôme. Ensuite, le fait que la production du symptôme implique une énergie considérable qui se localise dans des attitudes de fuite, de résistance ou de plainte. Enfin, le fait que la signification coïncide avec des figures diversifiées dans lesquelles la vérité n’est que supplétive si l’on considère l’aspect mobilisateur du conflit psychique.
Le savoir connaît alors le premier temps de sa spécification : il se construit dans un abord « intersubjectif » où une expérience locale peut se transformer, à travers les effets du discours qui la transmet, en une référence. Le diagnostic, ainsi que toutes les formes de thérapie qu’on aura à proposer ou à suggérer, deviennent des « métaphores » dans une large rhétorique structurée autour du détachement manifesté par les troubles 1 . Prendre en compte ces troubles, c’est identifier ce que le symptôme persiste à signifier au moment où il loge « les béances » laissées par la classification des signes.
Donc, quand on décide qu’une symptomatologie détermine l’interprétation qu’on en fait, on rapporte obligatoirement la vérité du fait observé au savoir comme vérité. Car, il y a sûrement quelque chose qui glisse dans l’interprétation, quelque chose qui peut toujours advenir fortuitement, mais qui va guider l’ensemble des actes qu’on pose à l’égard du sujet, y compris le type du langage qu’on choisit pour lui parler. Ce quelque chose, c’est la manière de concevoir le pathologique en l’opposant à un état antérieur qui saurait l’isoler comme altération au moment où le sujet se dérobe à toute régulation d’ordre social 2 , Par conséquent, une maladie psychique ne se mesurerait aux troubles qu’elle présente que du moment où l’effet qu’elle a sur le système d’échange implique une inversion du langage. Au lieu que celui-ci reste un instrument d’adéquation entre conduite et contexte, il signale l’incompatibilité de l’un avec les exigences de l’autre. Telle est la logique même qui pose le symptôme comme projection langagière venant indiquer, esquisser ou déterminer en quoi les conflits qu’il est supposé exprimer ou « mettre en surface » constituent une transformation dans le domaine du réel. C’est une logique qui révèle aussi une disqualification du caractère linaire de la communication en raccordant le processus de subjectivation à l’unité de l’expression et de la signification.
On peut considérer alors que le symp

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