Le viol-location
153 pages
Français

Le viol-location , livre ebook

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153 pages
Français

Description

Acheter le consentement sexuel d'autrui, est-ce l'expression d'une liberté sans tabou ou un abus de pouvoir d'achat ? Sur quelles bases est-il légitime, ou pas, de considérer la prostitution comme un travail ? Que répondre à la misère sexuelle des personnes handicapées ? En Suède la pénalisation des clients a-t-elle enfermé les prostituées dans la clandestinité ? Aux Pays-Bas la reconnaissance d'un statut professionnel a-t-elle fait reculer les réseaux mafieux et la prostitution hors statut ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2013
Nombre de lectures 25
EAN13 9782336669076
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE VIOL-LOCATION
Liberté sexuelle et prostitution Joël Martine
Acheter le consentement sexuel d’autrui, est-ce l’expression d’une
liberté sans tabou ou un abus de pouvoir d’achat ?
Sur quelles bases est-il légitime, ou pas, de considérer la
prostitution comme un travail ?
Mettre l’intimité sexuelle hors marché, est-ce sacraliser le sexe au
mépris de la liberté ?
Que répondre à la misère sexuelle des personnes handicapées… LE VIOL-LOCATIONet des autres ?
En Suède la pénalisation des clients a-t-elle enfermé les prostituées
dans la clandestinité ?
Aux Pays-Bas la reconnaissance d’un statut professionnel a-t-elle
fait reculer les réseaux mafeux et la prostitution hors statut ? Liberté sexuelle et prostitution
Ce livre, à la fois philosophique et pragmatique, instruit le dossier
sans sectarisme et sans esquiver les questions gênantes. Avec
en arrière-plan une réfexion sur les ressorts psychiques et
économiques de la domination masculine dans la société.
Joël Martine, professeur de philosophie et militant altermondialiste,
a publié Ontologie de la société, psychanalyse de la vie sociale
(PUF, coll. Sociologie d’aujourd’hui); deux études sur les réseaux
de coopératives ouvrières, dans des ouvrages collectifs sur
les alternatives au capitalisme; et divers articles sur l’écologie,
les institutions de la démocratie, la non-violence, l’école, le
féminisme… : http://joel.martine.free.fr.
ISBN : 978-2-343-00618-5
15,50 euros
LE VIOL-LOCATION
Joël Martine
Liberté sexuelle et prostitutionLe viol-location
Liberté sexuelle
et prostitution
LE SEXE EST-IL
UNE MARCHANDISE ? © L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-00618-5
EAN : 9782343006185Joël Martine
Le viol-location
Liberté sexuelle
et prostitution
L'HarmattanSexualité humaine
Collection dirigée par Charlyne Vasseur Fauconnet
Sexualité humaine offre un tremplin pour une réflexion sur le désir,
le plaisir, l’identité, les rôles féminin et masculin. Elle s'inscrit dans
un mouvement socio-culturel, dans le temps et dans l’espace.
La sexualité ne peut être détachée de sa fonction symbolique.
L’erreur fondamentale serait de la limiter à un acte et d’oublier que
l'essentiel est dans une relation, une communication avec l’autre, cet
autre fût-il soi-même.
Cette collection a pour objet de laisser la parole des auteurs
s’exprimer dans un espace d’interactions transdisciplinaires. Elle relie
la philosophie, la médecine, la psychologie, la psychanalyse avec des
ramifications multiples qui vont de la pédagogie à la linguistique, de
la sociologie à l’anthropologie, etc.
Déjà parus
Nina CALIFANO, Sexualité incarcérée, 2011.
Alfredo ANCORA, La consultation transculturelle de la
famille. Les frontières de la cure, 2010.
Pierre HURTEAU, Homosexualités masculines et religions du
monde, 2010.
Jean-Pierre KLEIN, Passion, amour, etc., 2010,
Laurent BIBARD, Sexualité et Mondialisation, 2010.
Philippe CLAUZARD, Conversations sur le sexisme, 2010.
Christophe AVELINE, L’Infidélité, 2009.
Frédéric ALLAMEL, Anthropérotiques, 2009.
Laurent MALTERRE, La guerre des sexes ou guérir le sexe,
2009.
Claude-Émile TOURNÉ, Le Naissant, 2007.
Maria José WEREBE, Organisation sociale, pratiques
sexuelles et religion, le cas des trois religions monothéistes,
2007.
Maurice MOULAY, Sexualité et psychothérapie corporelle,
2006.
Drocella MWISHA RWANIKA, Sexualité volcanique, 2006.
Gaspard MUSABYIAMANA, Pratiques et rites sexuels au
Rwanda, 2006.
Bacar ACHIRAF, Les mœurs sexuelles à Mayotte, 2005.
Josette FORT, Naissance et fantasme de mort, 2005. Cet essai, mis à jour et restructuré en mars 2013,
résulte d'un débat mené en 2008-2009 par le Groupe de
réflexion sur les rapports hommes-femmes de l'association
marseillaise Mille Bâbords.
Si dans une note en bas de page les références
bibliographiques d'un ouvrage sont incomplètes, cela signifie que cet
ouvrage est référencé dans la bibliographie ou dans une note
précédente.
Sur les difficultés du féminisme orthographique en français.
Si on écrit les prostituées on passe sous silence le fait que
certainEs prostituéEs sont des hommes. Si on écrit les prostitués pour
désigner l'ensemble, on est complice du sexisme de la règle
traditionnelle selon laquelle le masculin l'emporte sur le féminin. Si on
écrit les prostitué(e)s c'est presque pire : on met le féminin entre
parenthèses. On peut écrire « les prostitué.e.s » : on réalise la parité, on
met en évidence les deux genres. Si on écrit les prostituéEs c'est
encore mieux : on met en relief le caractère majoritairement féminin
du phénomène et ses enjeux pour les femmes. Mais alors faut-il écrire
«les assistantEs sociaux.ales », ou les « assistantEs
sociales/sociaux » ? C'est lourd et ça fait bizarre. Heureusement on
peut employer des périphrases : on parlera des « assistantEs de service
social aux côtés des personnes prostituées étrangères » mais c'est
encore plus lourd. Alors mettons sans ambages « les assistantEs
socialEs aux côtés des prostituéEs étrangèrEs ». Mais alors on
introduit, horribile dictu, le mot socials comme pluriel masculin de
social : une exception dans l'exception ! Et on écrira indifféremment
étrangerE ou étrangèrE, ne pouvant mettre des parenthèses à l'accent
grave. On peut aussi en rester à l'orthographe traditionnelle, avec un
mot d'excuse en préambule. Pour éviter une si honteuse capitulation,
nous avons opté pour le E majuscule, avec des arrangements au cas
par cas soit dans un souci de simplicité, soit pour exprimer une nuance
dans le sens… soit par inattention. Le résultat est parfois
insatisfaisant. La/le lectrice/teur comprendra que, sur la forme comme
sur le fond, les problèmes du féminisme n'ont pas de solution toute
faite et ne se trancheront que par la pratique.
5Chapitre 1
La liberté dans ou contre la prostitution ?
une question qui divise gravement les
féministes
Il y a parmi les féministes et leurs diversES héritièrEs plus
qu'une division, presque une incommunicabilité, à propos
de la prostitution, tant sur l'appréciation du phénomène
1que sur les politiques publiques à promouvoir . Pour une
partie des féministes il faut d'abord combattre la
stigmatisation des prostituéEs, qui dans l'ordre social patriarcal
fait office de repoussoir pour les femmes « honnêtes »,
c'est-à-dire les épouses vouées au travail domestique et
aux maternités sous l'autorité et au service de leur mari ; la
personne qui se prostitue, à supposer qu’elle ne soit pas
contrainte, ne fait qu’exercer son droit à la libre
disposition de son corps et au libre choix de sa profession ;
le plus important est donc de faire respecter ce droit et de
le protéger contre l’exploitation et la violence ; le client,
symétriquement, exerce son droit à disposer de son corps
et à dépenser son argent comme il veut. Le consentement
mutuel suffit à fonder la légitimité de l'échange. A
l'opposé, pour une autre partie des féministes, cette symétrie
cache un rapport général de domination : le client, par le
seul fait d’obtenir des services sexuels contre
rémunération, s’octroie un droit inique sur le plus intime de la
1 Dans le Dictionnaire critique du féminisme (voir bibliographie),
l'entrée “Prostitution” est la seule où il n'y ait pas un article unique,
mais deux, l'un de Claudine Legardinier, l'autre de Gail Pheterson.
7personnalité d’autrui, sa sexualité. Le fait que l’achat de
services sexuels soit légal légitime donc une violence faite
à l’ensemble des femmes, puisque toute femme peut se
voir imposer une « offre publique d’achat » pour peu
qu’elle se trouve en situation de pauvreté ou de
vulnérabilité. Dans cette optique le but du féminisme n'est pas
de banaliser la prostitution, mais d’oeuvrer à sa
disparition. C'est ce qu'on appelle l'abolitionnisme (notion
complexe, comme nous allons le voir)… Mais comment le

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