Les femmes de Bondoukuy au Burkina Faso
241 pages
Français

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Les femmes de Bondoukuy au Burkina Faso , livre ebook

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Description

Pratiquant l'agriculture itinérante sur brûlis les Bwaba du sud-ouest du Burkina Faso avaient une stricte division du travail par genre : aux femmes la cueillette et le ménage, aux homme l'agriculture. Cette étude sur le genre féminin expose à partir d'une observation participante ethnographique la mise au travail récente des femmes dans toutes les phases de l'agriculture. Mais pour construire une véritable stratégie économique qui les rendrait indépendantes, se posent aux femmes trois problèmes de base : l'accès à la terre, l'accès au crédit, l'accès à un véritable statut d'agricultrice.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2010
Nombre de lectures 122
EAN13 9782296693609
Langue Français
Poids de l'ouvrage 17 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Femmes bwaba du Burkina Faso

Les contraintes sociales
Collection TERRAIN : récits & fictions

La collection TERRAIN : récits et fictions , fondée et dirigée par Bernard Lacombe, prend en compte l’ambition des sciences sociales, sciences du récit par excellence, d’intégrer l’ensemble des formes d’écriture. Ajustant la forme de l’écrit au sens du terrain, explicitant ainsi l’expérience qu’ils ont vécue, les auteurs de cette collection interrogent, par leurs textes, le sens du récit dans les sciences sociales et le poids de la fiction dans le discours scientifique.


Photographies, figures et carte de l’auteur.
Le titre courant a été dessiné par Victoria Awa, il représente un « bât de tête » à transporter le bois, Hââni en bwamu.

Formatage de l’ouvrage : BGL, Paris
Saratta TRAORÉ


Femmes bwaba du Burkina Faso


Les contraintes sociales


L’H ARMATTAN
Autres ouvrages du même auteur


Mariage et célibat à Ouagadougou, essais et récits, L’Harmattan, 2005.

Les petites jachères des femmes. Condition féminine et travail agricole au Burkina Faso (Sud-Ouest), en collaboration avec Catherine Fourgeau, L’Harmattan, 2006.

Les femmes de Bondoukuy, Burkina Faso : Pilier économique de l’agriculture, L’Harmattan, 2010.


© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http: // www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-11074-8
EAN : 9782296110748

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Dédicace et remerciements
Je dédie ce travail à ma mère, Saran
à Fatoumata et Namassa, mes sœurs, et à mon frère Sidiki

Tou travail de longue haleine est le résultat de
nombreuses collaborations et amitiés.
Je sais que ce travail n’aurait pas été possible sans l’accueil
des habitants de Bondoukuy.
Ils m’ont ouvert leurs maisons et leurs vies avec une grande générosité.
Que Yézouma Raphaël Coulibaly leur exprime toute ma reconnaissance,
lui qui m’a accompagnée tout au long de mes terrains à Bondoukuy.

Je ne peux oublier ceux qui m’ont appuyée institutionnellement :
Georges De Noni, Jean-Pierre Guengant, Bernard Lacombe, Olivier Leservoisier,
Richard Pottier, Roger Pontanier (†), François Yves Sodter, Hervé de Tricornot.

Je me souviens ici de Namité Coulibaly (†), chef de Terre qui,
d’où il est aujourd’hui,
doit savoir que j’ai bénéficié des bénédictions qu’il m’avait faites :
« Dofini séni ».
Effectivement, Dieu m’a accompagnée.

Je ne peux oublier tous mes amis du Centre IRD de Bondy,
qu’Annick Aing, Maurice Fay, France Toma et Yvonne Vernon
reçoivent pour tous mes remerciements
Et que Oulla Passari, cartographe de l’IRD de Ouagadougou,
sache que je l’associe fraternellement à ce travail de longue haleine.

Que Frédérique Albert et Jean-François Bouet, Isa et Alain Blot
Denis Pryen, Virginie Robert et Martine Marie Muller
sachent que je n’oublierai jamais leur généreuse amitié.


Cet ouvrage, ainsi que le suivant :
Le travail invisible. Femmes de Bondoukuy (Burkina Faso),
sont tirés d’une thèse en ethnologie réalisée
sous la direction du Professeur Olivier Leservoisier
à Paris V, Sorbonne



Plan du village de Bondoukuy
Introduction
Cet ouvrage est le premier des deux que nous consacrons aux femmes bwaba de Bondoukuy. Dans ce premier livre, nous décrivons le cadre que la culture bwamu impose aux hommes et aux femmes, et ses tranformations historiques et sociales sous l’impact de la modernité. Cette modernité a eu pour visages la colonisation, puis la politique particulière initiée dans la zone de Bondoukuy par l’État suite à l’indépendance de 1960. et ses transformations. La question féminine ne peut être abstraite ni des conditions concrètes ni des relations de genre avec le sexe masculin. Nous avons donc dans cette règle du jeu que nous rédigé du point de vue du genre féminin, une description de la société bwaba de Bondoukuy, dans sa dynamique historique et dans ses particularités sociologiques et ethnographiques.
Nous ne voulons pas, en traitant des Bwaba de Bondoukuy, tomber dans ce travers justement dénoncé par A.J. MBem (2005 : 76) : « … faire passer un morceau d’Afrique pour la vitrine de l’Afrique toute entière ». Nous avons parfaitement conscience de traiter du local (Bondoukuy) et du circonstanciel (2000-2007, années où nous avons si souvent résidé à Bondoukuy) et d’un moment historique : celui de la mondialisation qui, à travers les cultures de rente (coton – souvent transgénique), les besoins nouveaux et biens modernes et enfin l’information télévisuelle, change profondément la donne sociale et le vécu individuel. Comme le dit ce même auteur est culturellement arrimée à un système de valeurs unique et immuable ». En regardant le présent, en comprenant ses racines historiques, nous tenterons d’évaluer dans nos derniers chapitres du second livre Les femmes de Bondoukuy, les grandes tendances d’un avenir en construction, qui sera espérons-le plus conforme à une égalité entre genres.
Trois raisons nous ont conduite à choisir les Bwaba de Bondoukuy. La première était pratique. En effet, nous les connaissions par nos travaux antérieurs de consultante (S. Traoré, 2006). Les deux autres raisons étaient scientifiques. D’une part, Bondoukuy situé dans le Sud-Ouest du Burkina Faso, est une zone à forts changements dans un pays et une Afrique en mutation. D’autre part, nous pouvions y effectuer une observation participante ethnographique classique de regard éloigné.
Je suis certes Africaine et Burkinabè mais les Bwaba m’étaient totalement étrangers. Je suis d’une famille urbaine et j’ignorais tout de la paysannerie. Je dois dire que ma vie à Bondoukuy parmi mes amis bwaba m’a appris une chose : on ne peut être l’autre. C’est cette expérience que j’ai vécue, en plus de données que j’ai pu recueillir auprès de personnes toujours attentives et souvent étonnées par mes interrogations.
La problématique scientifique que nous avons employée est celle du genre. Notre position sur cette question est modeste et méthodologique : nous ne sommes pas entrée dans les grands débats idéologiques et sociaux qu’entraîne le genre. Simplement, la question féminine chez les Bwaba n’est pas un problème féminin. D’une manière générale, le sexe n’est qu’une particularité biologique, comme l’âge, et seul le genre explique la situation sociale des femmes.
Après un premier chapitre consacré à la description des grands traits des Bwaba et de Bondoukuy, nous traiterons de la construction des sujets féminins comme mineurs socialement à travers l’éducation des enfants. Dans un second chapitre nous traiterons du passage de la fille de son père à la femme de son mari. Mais avec le mariage, la femme affronte un autre défi, le ménage polygame dans une société en bouleversement où les garanties traditionnelles des mariages arrangés entre familles s’effritent. Nous verrons également que la polygamie est un phénomène plus "moderne" que véritablement "traditionnel", non dans son concept mais dans sa dynamique.
Enfin, un dernier chapitre est consacré aux différences de statut des femmes épouses d’un même homme, de celui "officiel" de la première, à celui "affectif" de la préférée en passant par l’épouse apparentée à son mari dont la force tient au fait que son époux ne peut agir avec elle comme bon lui semble puisqu’elle est protégée, elle, par sa famille qui est la même que celle qui a barre sur le mari : la sienne à lui… A chaque statut féminin correspond, pour une femme donnée, à des marges de manœuvre différentes.
Au fil des pages, suivant tous les observateurs qui notent un accroissement de la polygamie dans les zones rurales burkinabè, nous nous interrogerons. Est-ce que cette polygamie trouverait ses causes dans les changements qui affectent l’agriculture ? Aurait-elle un lien avec des stratégies masculines et féminines nouvelles qui incluraient de nouvelles relations affectives, de nouvelles responsabilités envers les enfants, les terres, le capital, etc. ? Serait-ce une réponse à des contraintes inédites nées des changements historiques actuels ? Nous confronterons nos données avec celles de nombreux auteurs: E Boserup (1970), É. Copet-Rougier (1985), S. Fainzang et O. Journet (2000), C. Coquery-Vidrovitch (1994), A. Adepoju et W. Mbugua (1999), D. Savineau (2007)…

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