Problématique de la renaissance en Afrique

Valentin Nga Ndongo

Description

L'Afrique noire fait actuellement face à un défi majeur : la croissance et le développement dans toutes ses dimensions. Mais pour y parvenir elle doit passer, à l'instar de l'Europe ou du Sud-Ouest asiatique, par la condition « sine qua non » de la renaissance. Les présentes analyses et réflexions, pluridisciplinaires, démontrent le rôle de la science, en particulier de la « science sociale », selon le mot de Durkheim, dans cette émergence. Ces considérations insistent sur l'importance des sciences humaines en Afrique noire et se penchent sur certaines expériences locales, porteuses de renaissance.

Sujets

• Sociologie
• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 octobre 2016
• Nombre de lectures: 78
• EAN13: 9782140018794
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Sous la direction de Valentin N GA N DONGO

Problématique de la renaissance en Afrique

Le continent noir face au défi de l’impérieuse émergence

Problématique de la renaissance en Afrique

«Sociologie africaine »

Collection dirigée par Valentin NGA NDONGO

D’après Georges Gurvitch, « la sociologie est une science qui fait des bonds, ou au moins fluctue, avec chaque crise sociale de quelque envergure ». Cette assertion sied fort bien à la sociologie africaine. La conjoncture sociopolitique actuelle crée comme une sorte de « printemps de la sociologie en Afrique », pour emprunter la savoureuse formule d’Albert Bourgi. Après bien des vicissitudes, en effet, la sociologie a fini par sortir du ghetto où l’avait confinée le régime de la pensée monolithique pour acquérir ses lettres de noblesse, à la faveur d’une double et pressante demande venant d’une société civile émergente et d’une communauté internationale plus que jamais déroutée face à une Afrique noire toujours déconcertante et « ambiguë », selon le mot de Georges Balandier. Mais si le temps de la sociologie africaine s’impose, il reste que celle-ci doit encore convaincre de la crédibilité de ses paradigmes, de la solidité de ses méthodes ainsi que de la spécificité de ses problématiques, de sa vocation et de ses enjeux politiques et géopolitiques dans le monde d’aujourd’hui. La sociologie africaine doit également démontrer qu’elle n’est pas une sociologie argotique, tropicalisée, périphérisée, adossée à quelque absurde revendication raciale mais qu’elle est une sociologie tout court, une sociologie prométhéenne, c’est-à-dire une appropriation, par les Africains, d’un savoir qui, ayant longtemps servi à leur oppression, doit désormais constituer l’instrument par excellence de leur libération. La présente collection se veut donc un espace public, au sens habermassien, de réflexion et de débat pour la défense et l’illustration d’une sociologie africaine à refonder. Dernières parutions

Valentin NGA NDONGO (dir.),Dynamiques sociales en Afrique noire. Chantiers pour la sociologie africaine, 2016.

Gabriel ETOGO,Les dynamiques de la légitimité du pouvoir politique local au Cameroun. Du mirage des phénomènes répétitifs, 2012.

Valentin NGA NDONGO,Jean Mfoulou, Jean-Marc Ela : deux baobabs de la sociologie camerounaise, 2010.

Joseph DOMO,Le nord du Cameroun. Mythe ou réalité, 2010.

Valentin NGA NDONGO et Emmanuel KAMDEM (dir.),La sociologie aujourd’hui : une perspective africaine, 2010.

Sous la direction de Valentin NGANDONGO Problématique de la renaissance en Afrique Le continent noir face au défi de l’impérieuse émergence

Du même auteur 1984.Les puces,Paris : Éditions ABC (roman) ;

1987.Information et démocratie camerounaise,Yaoundé : SOPECAM ;

en

Afrique,

L’expérience

1993.Les médias au Cameroun, Mythes et délires d’une société en crise,Paris : L’Harmattan ;

2003.Plaidoyer pour la sociologie africaine, Yaoundé : Presses Universitaires ;

2010a.Jean Mfoulou, Jean-Marc Ela : deux baobabs de la sociologie africaine, Paris : L’Harmattan ;

2010b.La sociologie aujourd’hui, une perspective africaine, Paris : L’Harmattan ;

2015.Leçons de sociologie africaine, Paris : L’Harmattan

Cet ouvrage est une publication de l’École Doctorale « Sciences Humaines, Sociales et Éducatives », Laboratoire de Sociologie Appliquée, Université de Yaoundé 1 - Cameroun.

© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr [e-mail] ISBN : 978-2-343-09878-4 EAN : 9782343098784

SOMMAIRE

PRÉFACE INTRODUCTIVE .................................................................................... 9 PREMIÈRE PARTIE LA RENAISSANCE AFRICAINE : NÉCESSITÉ ET URGENCE CHAPITRE 1 L’Afrique et le retour aux racines, pour son devenir face à la mondialisation ......... 13 CHAPITRE 2 L’émergence de l’Afrique : l’impératif d’un ajustement scientifique, politique et socioculturel .......................................................................................... 27 CHAPITRE 3 La protestation politique au Cameroun : entre mentalité coloniale, conflit et résistance des minorités actives. Essai d’une lecture psychosociale de l’aspiration à la renaissance camerounaise .......................................................... 47 CHAPITRE 4 Une refonte du logiciel mental comme préalable au réel essor de l’Afrique............ 61 CHAPITRE 5 Mentalités, renaissance et développement en Afrique noire..................................... 73 CHAPITRE 6 Distorsions cognitives et problématique de l’émergence d’une personnalité positive au Cameroun................................................................. 81 CHAPITRE 7 Les associations de développement à l’heure des objectifs du développement durable. Entre quête de visibilité, pouvoir et argent, et ripostes à la crise en contexte de renaissance...................................................................................... 105 CHAPITRE 8 L’éducation de la femme dans la société traditionnelle béti du Cameroun face aux défis de la modernité ................................................................................ 129

DEUXIÈME PARTIE LA RENAISSANCE AFRICAINE : MYTHES ET RÉALITÉS CHAPITRE 9 Pour un développement local autocentré, à l’aune de l’émergence ........................ 141 CHAPITRE 10 Élite urbaine : modes d’appropriation et de gestion de l’espace en milieu rural africain ........................................................................................... 157 CHAPITRE 11 Professionnalisation à l’ère du LMD et développement de l’Afrique noire : une analyse à partir des établissements d’enseignement supérieur au Cameroun .. 171 CHAPITRE 12 Sens et signification des communications dans une problématique de pays émergent : pour une contribution partielle et constructive au développement social......................................................................................... 185 CHAPITRE 13 Émergence de nouvelles formes de profession et incidences sociales en milieu urbain : le cas de l’activité de moto-taxi à Yaoundé............................... 197 CHAPITRE 14 The place of national languages in an emerging country: case-study in Cameroon ......................................................................................... 211 CHAPITRE 15 Voyage au pays natal. Une lecture desPuces................ 221de Valentin Nga Ndongo CHAPITRE 16 Démesure et émergence ou l’esthétique du chaos en contexte postcolonial. Analyse sociopoétique deLe Christ selon l’Afrique231de Calixthe Beyala ............... EN GUISE DE CONCLUSION ............................................................................. 245 LES AUTEURS ..................................................................................................... 247

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PRÉFACE INTRODUCTIVE

C’est pour moi un agréable plaisir d’avoir eu à coordonner et, aujourd’hui, de préfacer cet important ouvrage consacré à laProblématique d’une Renaissance en Afrique noire. La thématique de la renaissance, ou, comme le dit le langage politique africain bien rôdé, de l’émergence, méritait sans doute une sorte d’élaboration scientifique, comme dirait Émile Durkheim, dégageant un seul objectif commun, à partir des analyses et réflexions de considérations pluridisciplinaires. Le présent ouvrage porte sur deux concepts inducteurs, renaissance et sciences sociales, sur lesquels, en prolégomènes, il convient sans doute de mettre l’accent. D’abord, renaissance (africaine). Si l’on interroge l’étymologie, on relève que le terme renaissance vient du latin «re-nascor», renaître, naître de nouveau. Historiquement, la Renaissance correspond à une période qui va de la fin du Moyen-Âge européen, marqué par l’obscurantisme, au classicisme, dominé par le rationalisme. Elle a pour devise «Post tenebras, lux», après les ténèbres, vient la lumière. La Renaissance se caractérise, en effet, par un certain nombre de phénomènes nouveaux tels que les découvertes, l’usage prononcé de la raison critique, l’épicurisme, la remise en cause de la pensée chrétienne dominante, notamment de l’augustinisme. Comme on le voit, pour les Européens, jusqu’alors habitués à évoluer à rebours de l’histoire, il s’agit d’une véritable naissance à un nouveau cadre de vie, à de nouvelles valeurs, à de nouvelles conditions de vie et d’existence. Toutes proportions gardées, bien sûr, la notion de renaissance rejoint, aujourd’hui, en Afrique, celle bien connue d’émergence. Du préfixe latin «ex», hors de et du verbe latin «mergitur», flotter sur l’eau, en l’occurrence, l’eau de mer, émerger, signifie littéralement se dégager de l’eau de mer, et donc, de la difficulté. L’Afrique, qui a pendant longtemps sombré dans la mer de la Traite négrière, de la colonisation et de la domination, doit maintenant sortir, émerger du «gurtito vasto», de ce gouffre profond, dont parle Virgile, auteur de l’Énéide.