Syrie, la force d une idée
450 pages
Français

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Syrie, la force d'une idée , livre ebook

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Français

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Description

En moins d'un siècle d'existence, la Syrie a connu 7 constitutions permanentes, 5 constitutions provisoires, 2 constitutions et une charte panarabes, 3 arrangements à caractère constitutionnel et 4 projets de constitution. A travers l'analyse de ces textes, cette étude aborde de manière inédite les moments clefs de la construction de l'Etat syrien, ses acteurs fondamentaux, ses enjeux majeurs, ses acquis ou ses occasions manquées et débouche sur un décryptage des événements les plus actuels.Š

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2014
Nombre de lectures 22
EAN13 9782336360638
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Karim Atassi






Syrie, la force d’une idée
Architectures constitutionnelles
des régimes politiques





Préface de Jean Marcou
Les opinions exprimées dans cet ouvrage sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’une quelconque organisation
Copyright

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-71074-7
Préface
La publication de l’ouvrage de Karim Atassi sur les constitutions syriennes, qui a fait l’objet d’une thèse de doctorat en droit public que j’ai eu le plaisir de diriger jusqu’à ce qu’elle soit soutenue à l’université de Grenoble, en décembre 2012, est un événement dont il faut vraiment se réjouir. À l’heure où cette recherche fut entreprise, la Syrie isolée de longue date et mal connue, apparaissait à bien des égards comme totalement à l’écart des mutations du monde contemporain. Lorsque Karim Atassi a terminé ses travaux, en 2012, elle faisait malheureusement la une de l’actualité, le soulèvement survenu dans le contexte des printemps arabes s’étant mué en une guerre civile terrible, qui vide ce pays de sa population et le menace jusque dans son existence.
Dans un tel contexte, le lecteur qui ouvre ce volume estimera peut-être que s’intéresser aujourd’hui à la question constitutionnelle syrienne est quelque peu anachronique pour ne pas dire dérisoire. Et pourtant, pour ceux qui cherchent simplement à mieux comprendre la crise syrienne en cours, comme pour les spécialistes et les experts qui essayent de lui imaginer une solution, le livre de Karim Atassi sera un outil de référence précieux. Car ce travail loin d’être une exégèse positiviste des textes constitutionnels syriens traite, au travers de l’analyse de ceux-ci, de la construction de l’État syrien et débouche sur un décryptage des événements les plus actuels. Ce dont nous parle l’auteur, c’est en fin de compte de la faillite du constitutionnalisme dans ce pays, en dépit de tentatives non négligeables, notamment celles de la période qui a vu Hachem Atassi à l’œuvre. Au travers, tant de l’observation de l’accentuation de la présence de l’armée dans le système politique syrien, que de l’analyse des transformations du parti Baas, Karim Atassi montre en fait comment se construit un régime autoritaire qui s’éloigne d’un projet constitutionnaliste. S’appuyant sur la théorie de l’État d’Ibn Khaldoun et sur l’analyse brillante qu’en a fait le regretté Michel Seurat, il insiste sur la dimension sociale de l’échec des différents régimes syriens, qu’ils soient libéraux ou autoritaires.
Le mérite de cet ouvrage est aussi d’aborder un sujet réellement inédit. Aucun travail n’avait été jusqu’ici consacré à l’ensemble des constitutions syriennes, ni en français, ni en anglais, ni même en arabe. À cet égard, les développements de Karim Atassi permettent de dépasser les idées reçues qui supposent un peu vite qu’un pays comme la Syrie peut se passer d’une architecture constitutionnelle et des procédures complexes qu’elle génère forcément. L’auteur a ainsi investi 7 constitutions permanentes, 5 constitutions provisoires, 2 constitutions et une charte panarabes, 3 arrangements à caractère constitutionnel, 4 projets de constitution. Cette entreprise hardie montre que même un État, où la constitutionnalisation du pouvoir a en grande partie échoué, peut produire une littérature constitutionnelle conséquente et intéressante pour un chercheur.
On est impressionné par la capacité de l’auteur à nous fournir les clefs de lecture d’une telle complexité, car il n’était pas facile d’investir autant de textes inédits et d’en fournir la trame. Très méthodiquement, par la rédaction d’un chapitre préliminaire consacré à la question syrienne et reliant l’inconstance constitutionnelle de ce pays aux difficultés de son existence, Karim Atassi trouve une formule habile lui permettant de planter le décor des écritures constitutionnelles syriennes successives. Il parvient par la suite à livrer une synthèse complète et finalement très compréhensible de l’histoire constitutionnelle de la Syrie, grâce à une catégorisation pertinente (constitutions libérales et constitutions autoritaires), qui évite le cheminement purement chronologique et facilite le recensement des différents textes et leur analyse. Cette étude, loin de s’appuyer sur des sources de seconde main, se base sur un travail rigoureux et complet de défrichage des textes originaux. C’est ce qui fait tout son intérêt. Au détour d’extraits de cette littérature constitutionnelle syrienne que l’auteur rétablit systématiquement dans son contexte, on découvre les moments clefs de la construction de l’État syrien, ses acteurs fondamentaux, ses enjeux majeurs, ses acquis ou ses occasions manquées. Ce voyage au cœur de l’écriture constitutionnelle de ce pays donne ainsi l’occasion de revisiter l’histoire politique syrienne de façon particulièrement approfondie et surtout tout à fait inédite.

Jean Marcou
Professeur des universités à Sciences Po Grenoble
Introduction
La Syrie est aux premières loges de l’actualité depuis mars 2011, elle n’en demeure pas moins un pays mystérieux et captivant. Mystérieux car difficile d’accès depuis un demi-siècle et donc de ce fait partiellement inconnu. Malgré l’abondante littérature sur la Syrie, ses centres de pouvoirs et le processus de prise des décisions demeurent opaques aux observateurs étrangers. La Syrie est-elle dirigée par des militaires ou des civils ? Son régime est-il républicain ou héréditaire ? Mène-t-elle une politique de droite ou de gauche ? S’agit-il vraiment d’un régime minoritaire ? Est-il soutenu par la majorité ? Autant de questions qui ne sont pas aisées à répondre.
La Syrie est également un pays captivant. Les expressions les plus éloquentes ont été utilisées pour décrire son histoire lointaine et moderne. La Syrie antique est souvent qualifiée de creuset des civilisations, berceau des religions, carrefour des trois continents. L’analyse de l’apport de la Syrie antique à la marche de l’humanité révèle une richesse immense : l’invention de l’alphabet et de l’algèbre et pour n’en citer que les principaux. L’histoire de la Syrie depuis l’Antiquité est éblouissante. Elle a vu les premiers États cités et les Premiers empires. La Syrie fut, araméenne, grecque romaine, chrétienne, byzantine, arabe et musulmane. La Syrie omeyyade se projeta en Andalousie. La Syrie de Saladin lutta contre les Croisés, libéra Jérusalem et la Palestine. La Syrie ayyoubide de Baybars devint mamelouke, puis ottomane jusqu’à devenir la Syrie moderne d’aujourd’hui qualifiée par Nasser dans une envolée lyrique dont il avait le secret de « cœur palpitant de l’arabisme ».
Le terme de Syrie a toujours été territorialement ambiguë depuis le temps de la Syrie antique lorsqu’elle fut hittite, akkadienne, hourrite, assyrienne, partiellement égyptienne, babylonienne, perse et pour partie phénicienne jusqu’à celui de la Syrie levantine qui regroupe l’actuel Liban, Palestine/Israël, Jordanie, Syrie et certains territoires turcs. Depuis le détachement des provinces arabes de l’Empire ottoman en 1918, la plupart des mouvements politiques proche-orientaux et des hommes politiques ont exprimé leur conception de ce que devrait être ou ne devrait pas être la Syrie en tant qu’entité politique. Ce sont des sujets qui fâchent et qui ne laissent personne indifférent au Proche-Orient où la plupart des frontières sont contestées. Il ne nous appartient dans le cadre de cet ouvrage de porter un jugement de valeur sur les différentes opinions quant à l’étendue territoriale de la Syrie. L’important concernant la Syrie n’est pas l’étendue de son espace. Ce qui la distingue des autres entités politiques de la région n’est pas l’étendue de son territoire, mais l’idée même de Syrie. Une idée généreuse et protectrice dans un environnement souvent caractérisé par le sectarisme et l’exclusion. Une idée rassembleuse et intégratrice sans pour autant être assimilationniste dans un environnement morcelé et d

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