Autour du feu de nuit
120 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Autour du feu de nuit , livre ebook

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120 pages
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Description

Dans ce recueil de contes, on y apprend pourquoi le lièvre est le plus rusé des animaux, pourquoi quatre animaux qui avaient décidé de fonder une communauté l'ont rompue; nous découvrirons le sort de Diambassia l'aimée de tous, sauf de sa marâtre, et bien d'autres choses encore... Des contes tous originaux qui portent un regard tout à fait nouveau sur l'Univers.

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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 45
EAN13 9782296478282
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

A UTOUR DU FEU DE NUIT

Contes
Dernières parutions chez L’Harmattan-Sénégal
(Catalogue en ligne sur harmattansenegal.com )

NANKASSE Félix, L’impure, roman, novembre 2011.
MBACKE Khadim, Le parcours d’un arabisant de Touba, collection « Mémoires & Biographies », novembre 2011.
DIOUF Malamine, Sinig, poèmes, « Rimes & Proses », octobre 2011.
GUISSÉ Ameth, Femmes dévouées, femmes aimantes , roman, « Nouvelles Lettres Sénégalaises », septembre 2011.
FOFANA Mamadou Lamine, Maître Abdoulaye Wade. Sa vision libérale de la gouvernance, essai, septembre 2011.
THIOUNE Bassirou, Gott. Le retour vers la terre , roman, « Nouvelles Lettres Sénégalaises », septembre 2011.
DIA Khassimou, Pour une alternative générationnelle : l’humanisme , manifeste, septembre 2011.
DIENG Amady Aly, Histoire des organisations d’étudiants africains en France , essai, août 2011.
DIAGNE Mayacine (Sous la dir. de), La relance du développement local au Sénégal , revue Leeuru, n° 1, août 2011.
NIOUKY Ange-Marie et ROBERT Michel, Les Brames ou Mancagnes du Sénégal et de la Guinée-Bissau. Essai sur leurs us et coutumes , juillet 2011.
DIALLO Kalidou, Le syndicalisme dans l’enseignement public en Afrique occidentale française. 1903-0960. Préface de Iba Der Thiam, juillet 2011.
SARROUSS Ousmane Sarr, Anagrammaire suivi de Prières de Sarrouss, poésie, juin 2011.
TOURE Tamaro, Bracelets d’Afrique, Beau livre, avril 2011.
WONE Malick, La récitation du chapelet., poèmes, « Rimes & Proses », avril 2011.
DELLAU Alexandra Guénaèlle, Mélodies intérieures , poèmes, « Rimes & Prose », mars 2011.
T OMBON S OLY


A UTOUR DU FEU DE NUIT

Contes
© L’H ARMATTAN- S ÉNÉGAL, 2011
« Villa rose », rue de Diourbel, Point E, DAKAR
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
senharmattan@gmail.com
ISBN : 978-2-296-54890-9
EAN : 9782296548909

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
L’ ARBRE AUX GÉNIES
Taling taling !
Taling dima ! {1}
Chacun a son métier. C’est de son métier que chacun vit. Le charbonnier a le sien qui consiste à brûler du bois mort pour obtenir du charbon. Et c’est avec les recettes de la vente de ce charbon qu’il vit.
Autrefois, il y avait dans un pays lointain, une forêt dans laquelle, il y avait un arbre qui abritait des génies. Elle était le lieu favori des charbonniers à la recherche de bois morts. Il y avait toutes les variétés de bois et de toutes les tailles. Au début quand on s’y rendait, on n’avait pas besoin d’user d’un quelconque instrument pour s’en procurer. On trouvait, éparpillés partout, des bois morts. On ne parvenait jamais à emporter avec soi toute la quantité choisie. En ces temps, derrière la case de chaque charbonnier, on trouvait une montagne de charbon.
Des années et des années passèrent, tous les charbonniers se rendant dans la forêt, y ramassant des bois morts et les brûlant. Il arriva alors un moment où la forêt n’eut plus de bois morts. Les charbonniers s’y rendant et revenant toujours bredouilles. Toutes les réserves de charbon furent vendues et les recettes utilisées à d’autres fins. La vie devint difficile alors pour les charbonniers.
Un jour, le plus vieux et plus sage de tous les charbonniers les rassembla sous l’arbre à palabres, dans la cour de sa concession, et leur dit :
« Nous sommes des charbonniers. D’ailleurs, il est inutile de le préciser. Notre vie dépend des bois morts qui nous procurent du charbon. Voilà que maintenant, il n’y a plus de bois morts dans la forêt. Or, il nous faut vivre. À cette nouvelle situation, il nous faut trouver une solution. »
Il voulut continuer mais se tut, interrompu par un brouhaha en provenance de la rue. C’étaient les forgerons qui se plaignaient eux aussi du manque de charbon. Eux, ne partaient pas le chercher dans la forêt, ne le vendaient pas, mais leur travail en dépendait fondamentalement. Sans charbon, ils ne parviendront pas à chauffer le fer afin de le manier à leur guise. Ils disaient sans s’écouter :
« Les charbonniers ne veulent plus produire de charbon. Ils nous empêchent de travailler. Nos clients nous assaillent chaque jour ».
Ils partaient se plaindre auprès du sage des charbonniers dans la concession de qui se tenait la rencontre. Ce dernier dit à ses interlocuteurs :
« Entendez-vous bien ce bruit qui nous vient de la rue ? Ce sont les forgerons qui arrivent. Dans la vie nul ne peut connaître les limites d’un malheur. Nous pleurons pensant que nous sommes les seules victimes, souffrant de cette situation. Alors, vous voyez que les forgerons aussi en souffrent. À travers eux, les cultivateurs et tous les autres à qui ils font du travail. Qui sait, qui sait combien d’individus, seront touchés par ce manque de charbon ?
– Personne, personne ne le sait, approuvèrent tous. »
Les forgerons entrèrent dans la cour et trouvèrent les charbonniers discutant sous l’arbre à palabres. Le chef de la délégation dit :
« Oh vous les charbonniers ! Vous avez cessé de produire du charbon. Vous avez arrêté notre travail. Vous nous mettez en mal avec nos clients. Vous nous rendez la vie difficile. Faites quelque chose pour nous sortir de cette situation qui risque de nous coûter la vie.
Le sage des charbonniers répondit :
– Nous vivons la même situation. Si vous nous voyez rassemblés sous cet arbre, c’est parce que nous sommes désemparés. La forêt est vide de bois morts. C’est pourquoi nous ne parvenons plus à produire de charbon. »
Ils restèrent tous muets pendant quelques minutes. Puis d’un seul coup, une idée vint à l’esprit du chef de la délégation des forgerons qui est lui aussi un grand sage. Il souleva la tête et dit :
« S’il n’y a pas de bois morts dans la forêt, il est possible de donner la mort aux arbres.
– Précise ta pensée, lui répliqua le sage des charbonniers.
– Nous avons sous nos forges, des haches et des coupe-coupe. Si vous voulez, nous pouvons vous les donner. Vous irez dans la forêt pour couper des arbres. Ainsi, en quelques jours, vous obtiendrez autant de bois morts que vous voulez. Vous ne manquerez pas de charbon, nous ne manquerons pas de travail, nos clients ne se plaindront plus. La vie sera heureuse pour tous.
– Ton idée est géniale, lui répondit à nouveau le sage des charbonniers. »
Le lendemain, dès le lever du soleil, les charbonniers se rendirent dans le village des forgerons. Chacun prit la hache ou le coupe-coupe de sa convenance. Ils ne tardèrent pas à se rendre dans la forêt. Ils coupèrent, coupèrent des arbres pendant une semaine. Ils les brûlèrent et obtinrent ainsi des montagnes et des montagnes de charbons. Mais les forgerons étaient débordés de travail. De jour comme de nuit, ils travaillaient pour satisfaire la demande de leurs clients. En peu de jours, toute la quantité de charbon produite fut utilisée. Les charbonniers retournèrent dans la forêt pour couper des arbres, les brûler et venir vendre le charbon obtenu aux forgerons.
Il se passa ainsi des années et années durant. Tous les arbres de cette forêt ont été coupés sauf un. Un grand arbre aux racines saillantes avec sur son tronc un trou dans lequel même le plus grand de tous les hommes du monde par la taille pouvait se coucher et des branches entrelacées comme on n’en a jamais vu. C’était « l’arbre aux génies ». Cet arbre qu’aucun charbonnier n’a jamais pu couper. Cet arbre qu’aucune hache d’aucun forgeron n’a jamais pu enlever la plus petite écorce ou faire saigner.
Quand on frappait sur son tronc avec une hache ou un coupe-coupe, soit on voyait s’envoler des étincelles comme s’il s’agissait d’un violent contact entre deux morceaux de fers, soit on voyait l’instrument avalé par l’arbre. Quand on grimpait dessus, on se voyait basculer vers le bas par une main ou une force invisible.
Le grand trou sur son tronc servait de piège aux génies pour tuer des personnes ou des animaux et les manger. Comment ? Quand ils avaient envie de viande, ils attendaient le passage d’une personne ou d’un animal pour sortir de ce trou une très bonne odeur attirante de mets délicieux. Ce qui donnait une énorme envie de manger au passant. Ce dernier s’approchait ainsi de l’arbre et entendait aussitôt une voix dans le trou qui l’invitait à venir partager le repas. C’est ainsi qu’une fois à l’intérieur, le trou se refermait et la personne était tuée et coupée en plusieurs morceaux pour

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