Bons vents
274 pages
Français

Bons vents , livre ebook

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274 pages
Français

Description

Issa est un cadre dans une ONG internationale. Il est follement amoureux de Ruby. Son union avec elle leur donne deux merveilleux enfants. Cependant, l'incursion de Ruby dans la vie d'Issa est un élément déclencheur qui bouleverse sa vie tranquille. Homme de foi, Issa pourra-t-il échapper aux puissance spirituelles de méchanceté et aux forces démoniaques des ténèbres de ce monde qui semblent toutes se liguer et s'acharner contre sa vie et contre son foyer ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 20
EAN13 9782296515468
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jémal DAZOABA SILA
BONS VENTS
Ecrire l’Afrique Ecrire l’Afrique
Bons vents
Écrire l’Afrique Collection dirigée par Denis Pryen
Romans, récits, témoignages littéraires et sociologiques, cette collection reflète les multiples aspects du quotidien des Africains.Dernières parutions
Serge FINIA Buassa,Une semaine mémorable. Qui a tué Laurent-Désiré Kabila ?, 2012. Isabelle JOURDAN,C’est comme ça, à Ouaga…, 2012.Valentin DIBA KEMENA MUZEMBE,Les démons des rives. Ces maîtres qui corrompent, 2012. Corinne N’GUESSAN,Les vierges folles, 2012. Maurice HASLÉ,Un seul pied ne trace pas le sentier, 2012.Laurence RANDALL,La production littéraire camerounaise, 2012. Arnold NGUIMBI,Pascaline, dans les flots de la chute, 2012. Marilaure GARCIA MAHE,Le mythe de l’enfant fondateur, 2012. Facinet,Kiridi, 2012. Rachel KAMANOU ATSATITO,Mirages de migrants, 2012. Yacine BODIAN,Les bois de Béssir, 2012. Laurès DOSSOU,Alafia. Voyage d’illumination, 2012. Christian MOUBAMBA BAGWANGUI,Le Testament de Mbanga, 2012.G.K MWANABWATO,L’Eden est triste, 2012. Joseph Marie NOMO,Un enfant de la forêt, 2012. Ibrahim O. FALOLA,Odyssée arc-en-ciel, 2012. Adama TRAORE,L’association des mères d’élèves de Dibougou, 2012. Yaya Sickou DIANKA,Un petit baobab pour vivre ensemble, 2012. Pius NGANDU Nkashama,Dialogues et entretiens d’auteur, 2012.Hélène MILLET,Roman Bambéen, 2012. ITOUA-NDINGA, Leroman des immigrés,2012. Paul-Evariste OKOURI,Prison à vie, 2012.
Jémal DAZOABA SILA
Bons vents
L’Harmattan
Du même auteur :
Bruits de bottes à l’Eldorado, L’Harmattan, Paris, août 2011, 230 pages. © L’HARMATTAN, 2013 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-99830-8 EAN : 9782296998308
Chapitre 1 Un fâcheux malentendu Chaque année, Ruby était parfaitement au courant de tout le programme des réjouissances populaires et des manifestations culturelles de son village. De janvier à décembre, chaque mois était marqué par le déroulement d’un événement particulier. Un élément de la coutume et de la tradition ancestrale tribale des Dan y était mis en exergue, aussi bien pour renforcer l’identité des originaires du village que pour attirer les touristes de toutes origines et de toutes catégories, provenant des hémisphères nord et sud. Le programme annuel des célébrations et des manifestations culturelles et folkloriques diverses était appuyé par le chef du village. Les autorités politiques et administratives de la région en étaient officiellement informées. Les médias locaux et nationaux en faisaient la promotion et en parlaient à longueur de journée. Le mois de la fête des ignames, c’était juillet ; celui de la récolte du riz, c’était août et celui de l’initiation des jeunes filles, c’était septembre. Comme si le programme des fêtes coutumières n’était pas assez chargé, chaque mariage, chaque décès, chaque naissance, chaque maladie d’un parent proche était pour Ruby une occasion de se rendre au village. Elle était tout le temps sur la route, passant le plus clair de son temps à voyager entre Abidjan et Man. Elle en éprouvait une grande fierté qui la comblait de joie et de bonheur. C’était la principale source de son épanouissement personnel. Empêcher Ruby de prendre part aux festivités villageoises, revenait à la mettre en prison. Voilà pourquoi la nouvelle de l’affectation de son mari Issa d’Abidjan à Douala, n’avait pas déclenché dans 7
son cœur un enthousiasme débordant, au contraire, c’était un sentiment de tristesse de mort. Pour ne rien arranger, les relations entre Ruby et Issa s’étaient gravement dégradées, suite à un abominable malentendu. Une rumeur fallacieuse et médisante avait couru dans les milieux de leurs proches et connaissances à Abidjan sur son mari. Issa aurait eu un enfant naturel avec une fille baoulé vivant avec ses parents à Bouaké. En réalité, Issa n’était en aucun cas concerné par cette histoire d’enfant adultérin. C’était plutôt son propre petit frère Derpol, médecin à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso. Ce dernier en effet, avait eu là-bas, un flirt passager avec une fille jula appelée Fanta. Au moment de leur rupture, Fanta avait constaté qu’elle était en début de grossesse. Elle attribua tout naturellement le forfait à Derpol, le petit frère d’Issa. Mais, ce dernier nia être l’auteur de la grossesse de Fanta. Or, dans les milieux jula, porter une grossesse dont le père n’était pas formellement connu, était très mal vu pour la jeune fille et jetait l’opprobre sur la famille entière. A cause de cette coutume, Fanta se sentait de plus en plus mal à l’aise à Bobo-Dioulasso, au fur et à mesure que se développait sa grossesse. Pour fuir la honte, la jeune fille décida de se rendre chez sa tante commerçante qui vivait à Bouaké, en Côte d’Ivoire. Elle y accoucha discrètement, à l’insu de ses parents et proches de Bobo-Dioulasso. Quand l’enfant fut né, un beau garçon, Fanta trouva qu’il ressemblait tellement à Derpol, qu’elle l’avait fait inviter à Bouaké pour constater lui-même cette ressemblance frappante, trait pour trait, entre le mouflon et lui. Elle espérait ainsi le convaincre, une bonne fois pour toute, qu’il était bien le père de son enfant, tellement cette
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ressemblance était une preuve irréfutable à ses yeux. En effet, l’enfant portait tous les traits physiques de Derpol. Il avait le même teint clair, la même tête ronde et plate au-dessus, la même petite tonsure au milieu du crâne, la même bouche large aux lèvres sensuelles et minces, les mêmes yeux espiègles, le même front dégagé et enfin le même regard dur de petit voyou en puissance. Par dessus tout, il portait six doigts à la main gauche, tout comme Derpol. A sa naissance, le petit frère d’Issa avait poussé un sixième doigt supplémentaire à la main gauche. Une excroissance était apparue en effet, à côté du petit doigt. Plus petite que ce dernier, elle avait néanmoins une forme impressionnante. Issa se rappelait que, lorsque Derpol était né, le bruit se répandit dans tout le village, avec la rapidité d’un feu dans un champ de pétrole, sur sa curiosité physique congénitale. C’est pourquoi, tous les habitants accouraient pour constater de visu le signe qu’il portait sur sa main gauche. Quelqu’un d’assez ignorant qui le trouvait disgracieux, recommanda de le faire couper tout de suite. Le père d’Issa, sitôt averti, intervint énergiquement et s’y opposa avec fermeté, en expliquant que dans sa famille, cette excroissance physique était un signe de bénédiction. Il révélait que le mioche avait un talent caché, hors du commun. Certains prophétisaient qu’il serait un grand musicien, virtuose du balafon et/ou du tam-tam, doué d’un talent exceptionnel. D’autres prédisaient que, selon la coutume ancestrale, il se distinguerait au tir à l’arc, à la chasse, à la lutte ou à la danse. Malgré tous ces signes physiques évidents qui le confirmaient comme le père de l’enfant de Fanta, Derpol
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