Comme une île
208 pages
Français

Comme une île , livre ebook

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208 pages
Français

Description

Victime d'un crash aérien, Joanna, 17 ans, échoue sur une île déserte et survit avec un vieux perroquet pour seul compagnie. Quelques années plus tard, un mystérieux navigateur accoste sur l'île et tente de lui porter secours, mais la jeune femme refuse son aide. Ce n'est qu'au prix d'un curieux pacte conclu avec l'étranger que Joanna accepte que celui-ci la ramène auprès des siens. Mais seulement pour un an. Car il a promis de revenir la chercher à l'issue de ce délai et de la ramener sur son île qui est devenue désormais son seul refuge. Mais une fois parvenue à bon port, rien ne se déroule comme prévu et c'est une tout autre réalité qui attend la jeune femme.

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Informations

Publié par
Date de parution 05 juin 2016
Nombre de lectures 22
EAN13 9782140012006
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CatherineDENOTERTALVY
Comme une île Roman
/ Littérature
Rue des Écoles
COMME UNE ÎLE
Rue des Écoles Le secteur « Rue des Écoles » est dédié à l’édition de travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc. Il accueille également des œuvres de fiction (romans) et des textes autobiographiques. Déjà parus Ferault (Christian),Voyage au bout de ma Résistance, récit, 2016. Kimihito (Okuyama),Le ciel et la mer de La Roche-sur-Mer, nouvelles, 2016. Lassère (Madeleine),Maïtena ou La Vie retrouvée, roman, 2016. Lecomte (Nelly),Entre deux, roman, 2016. Lescel (Georges),Mission en Haïti, récit, 2016. Laszlo (Anne),Mon noviciat en politique, chronique, 2016. Serrie (Gérard), Celui qui sauva le pape François, roman, 2016. Gaussot (Jean-Michel),au grand absent qui ne m’a jamais quitté Ode , récit, 2016. Oudart (Paul),Une République digne, essai, 2016. Azema (Chantal), Histoire d’Alain Trioen, peintre de Montparnasse, récit, 2016. Meyer (Albert),Un siècle de souvenirs, récit, 2016. Assayag-Ghanem (Karen), Chamak (Marion),Un jour, les autres c’est nous, récit, 2016. Ces douze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.harmattan.fr
Catherine de Noter-TalvyComme une île roman
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Pariswww.harmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-09143-3 EAN : 9782343091433
« Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges, Jeter l’ancre un seul jour ? Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive, Hâtons-nous, jouissons ! L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ; Il coule, et nous passons ! » Le lac (extrait) - Alphonse Lamartine, 1790-1869
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Prologue El Pecho, quelque part dans l’Atlantique Ouest, 2011 La mer scintillait de mille feux et à la surface de l’eau, un léger clapot semblait bercerl’Achéron, splendide voilier de quinze mètres, à la grande voile relevée. Une douce brise venait rafraîchir un peu le bastingage à une heure où le soleil dardait ses rayons assassins en direction du rivage immaculé. Autour, tout était paisible, et l’île au sable blanc et à la végétation luxuriante, cerclée d’un lagon turquoise où nageaient par milliers de petits poissons multicolores, semblait surgir tout droit du paradis. La chaîne qui retenait l’ancre se dévida brusquement dans un grondement de tonnerre qui vint enfreindre la quiétude du sanctuaire. Lorsque l’ancre atteignit le fond, on entendit un choc sourd, amorti. Vérifiant l’amarrage, le capitaine attacha solidement les cordages au moyen de nœuds savants, puis, satisfait, leva la tête en direction du rivage et cligna des yeux sous la visière de sa casquette, ses yeux peinant à accommoder
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la lumière. Il sortit une cigarette de la poche de son jean usé, et sans quitter une seconde la plage des yeux l’alluma et la laissa se consumer, tirant de temps à autre de petites bouffées, scrutant la baie, l’air préoccupé. À ses côtés, une boule de poils noirs et blancs s’assit sur son postérieur, le museau tourné vers la terre, les oreilles bien droites, humant l’air en provenance du rivage, semblant guetter quelque mouvement en direction de la forêt. Mais ne voyant rien venir, il se coucha, le museau entre les pattes, gémissant. Assez Ratus ! ordonna l’homme agacé, écrasant son mégot sous son pied. C’est bon, on va y aller, on va y aller ! Le chien arpentait déjà le pont entre l’arrière du bateau où était rangé le petit canot de sauvetage, et son maître qui à présent descendait par un étroit escalier dans le ventre du navire. L’homme prit une besace en toile et y fourra un Thermos à café ainsi que quelques morceaux de sucre, deux tasses, deux petites cuillères, et après un instant d’hésitation, ajouta aussi une tablette de chocolat. Enfin, il se rendit dans la minuscule salle d’eau dépourvue de fenêtre afin d’enfiler une chemisette propre, et recoiffer ses cheveux châtains décolorés par le soleil, emmêlés par le vent et les embruns. Il ne pouvait pas y faire grand-chose à part les ébouriffer un peu avec les doigts. Là, c’était un peu mieux. Sa peau était burinée et ridée par le soleil, et ses yeux couleur émeraude faisaient écho à la couleur de sa chemise, d’un vert amande légèrement délavé. C’était un bel homme, on le lui avait souvent dit par le passé, mais le passé, cela ne voulait plus rien dire pour lui. Le temps s’était arrêté à l’aube de ses quarante ans. Depuis, son apparence était le cadet de ses soucis. C’était il y a des siècles, à des années-lumière, lui
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semblait-il. Il chassa ces sombres pensées d’un revers de la main. Pour l’heure, il devait faire bonne impression, il ne devait pas ressembler à un pirate, un brigand ou un vagabond. Il devait avoir l’air d’un homme normal, d’un simple navigateur de passage qui aurait fait escale sur cette île tout à fait par hasard.Il ne devait pas l’effrayer. Il remonta son jean jusqu’aux genoux en boudinant quelques ourlets, enfila une paire de savates en toile, jeta sa besace en bandoulière sur son épaule puis sans un regard en arrière, quitta le navire à bord de sa chaloupe, accompagné de son compagnon à quatre pattes. Lorsque l’embarcation toucha le sable, l’homme la hissa assez loin sur l’estran afin de l’amarrer à un arbre. La mer offrait souvent de mauvaises surprises à ceux qui la sous-estimaient. Avisant à quelques centaines de mètres de là, le campement de fortune qui se trouvait du côté est de l’île et qu’il avait aperçu avant de jeter l’ancre un plus au nord, l’homme entreprit de marcher jusque-là. Il marchait rapidement mais négligemment, la besace sur l’épaule et les pieds dans l’eau, apparemment insensible à la fournaise qui embrasait la plage tout autour de lui. L’abri était situé tout au fond de la plage, à la base de la forêt, à l’ombre des cocotiers mais bien visible depuis la mer. Parvenu à quelques mètres du campement, il envoya Ratus en éclaireur, d’un geste de la main. Le chien, nez à terre et oreilles droites, inspecta rapidement les alentours puis pénétra dans l’abri. Il en ressortit aussitôt avec un jappement bref, signifiant à son maître qu’il n’y avait personne à l’intérieur. L’abri se composait de morceaux de tôle assemblés et empilés astucieusement à l’aide de matériaux de récupération, de manière à constituer un rempart contre le vent et la pluie. La journée, ce devait être une véritable
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