Dans le cœur de chaque enfant sommeille un héros
33 pages
Français

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Dans le cœur de chaque enfant sommeille un héros , livre ebook

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33 pages
Français

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Description

Dans le cœur de chaque enfant sommeille un héros est l’histoire de Mathis, un garçon qui passe son temps à observer le grand arbre rond de la cour de son immeuble. En effet, il s’y déroule des choses étranges lorsque la nuit vint à tomber.


Prenant son courage à deux mains, il compte percer le secret de cet arbre et le secourir d’un mal mystérieux qui le ronge de l’intérieur.


***


L'avis de la maison :
Une histoire touchante qui boulverse, tant par l'écriture que par le héros que l'on suit de près et qui veut profiter de ses instants de gloire.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 7
EAN13 9791034801718
Langue Français

Extrait

Audrey Calviac
 
 
 
 
Dans le cœur de chaque enfant sommeille un héros
 
 
 
 
Illustration : Néro
 
 
 
 
Publié dans la Collection Electrons Libres,
Dirigée par Amélia Varin
 
 
 
 

 
 
 
 
© Evidence Editions 2017
 
 
 
 
1.
 
 
 
Je m’appelais Mathis et j’habitais un lieu que personne ne connaissait, perdu au beau milieu d’une campagne française dont le nom avait été oublié depuis longtemps. Mes parents n’avaient jamais pu s’offrir la maison de leurs rêves, mais notre immeuble était beau et respirait le neuf. Dans notre cour, il n’y avait pas d’aménagements prévus pour les enfants, ni toboggan ni balançoire. Les adultes de la résidence avaient remué ciel et terre pour la construction d’une aire de jeux, mais en vain. La cour restait désespérément vide. Aucun enfant n’y riait ; aucun bruit ne venait troubler la tranquillité de cette résidence. Seul le gravier brisait le silence des lieux. Au milieu de ce désert caillouteux se trouvait un hêtre. Si j’en parle, c’est qu’il ne s’agissait pas d’un simple arbre. Il était si grand qu’il dépassait de plusieurs pieds le toit de l’immeuble. J’étais certain que nous pouvions l’apercevoir depuis un avion. À certains moments, les nuages devaient lui chatouiller les branches les plus hautes. Il était vert en toute circonstance. Hiver comme automne, il ne changeait pas de couleur. Et il était rond ! Immense et rond, comme un grand soleil vert. De ma fenêtre, je le contemplais souvent lors des beaux jours d’hiver. Mille et une questions me traversaient l’esprit à son égard. Par quelle force de la nature ses feuilles ne tombaient-elles pas, alors que tous les arbres des alentours perdaient de leur splendeur et se retrouvaient nus ? Quel secret renfermait-il ? S’il pouvait le partager…
En été, j’aimais dormir au pied de ce hêtre et y lire mes petits trésors en papier. J’avais toujours en main un livre que je dévorais page par page, tout au long de la journée. N’ayant ni sœur ni frère, ils étaient mes seuls compagnons. Mes parents n’avaient jamais eu le courage de mettre au monde un deuxième enfant. Cela se comprenait…
Toutefois, la nuit venue, je ne risquais pas de m’approcher de ce si mystérieux arbre. Des bruits étranges provenaient de son branchage, alors qu’en pleine journée, il était si paisible. Ces sons n’étaient en rien humains. Je n’arrivais pas à mettre le doigt sur leur origine. L’image d’oiseaux gazouillant dans les branchages me vint à l’esprit. Cependant, quand le soleil brillait haut dans le ciel, je grimpais à l’arbre et je n’y voyais aucune trace de nid. Je pensai aussi à des insectes nocturnes, dissimulés dans le tronc, mais aucun trou non plus. L’idée de chauves-souris me traversa également, mais elles n’auraient sûrement pas trouvé l’obscurité nécessaire pour leur sommeil en pleine journée. Ce devait être autre chose, mais quoi ? Un véritable mystère que je comptais résoudre avec Inès, ma seule et unique amie, si je mettais les livres de côté.
Tous deux, nous avions du temps pour réfléchir à des histoires autour de cette énigme. Des journées entières… En effet, nous ne fréquentions pas l’école, car nos parents nous préféraient près d’eux, profitant de chaque moment en notre présence. Nous faisions classe chez l’un ou l’autre, selon les disponibilités de chacun. Quand ce temps se déroulait à la maison, nous écoutions les rares enfants qui s’amusaient au ballon dans la cour de l’immeuble. Nous apprenions ainsi ce qu’un élève normal y faisait toute la journée : jouer en récréation, découvrir des tas de choses et attraper des migraines à engloutir toutes ces connaissances. Des petits voisins nous enviaient et désiraient rester également chez eux, au lieu d’arpenter le sentier des écoliers. Mais ils étaient loin de s’imaginer qu’il ne s’agissait pas de la vie idéale. Avoir ses parents sur le dos nuit et jour à dix ans n’était pas une partie de rigolade. Nos journées, à Inès et moi, étaient rythmées au gré de nos aventures imaginaires, de toutes les attentions de nos parents et de médicaments...
 
 
 
2.
 
 
 
Un soir de printemps, mon amie vint dormir à la maison avec en tête l’idée de percer le mystère de l’arbre. Inès pouvait s’avérer têtue. Une fois, elle avait cessé de me parler jusqu’à ce que j’avoue mon secret : je dormais encore avec une peluche, un gros lapin que je possédais depuis ma naissance. Elle était restée muette une semaine durant ! Désespéré de ne plus jamais l’entendre, j’avais délié ma langue. Elle ne s’était pas moquée et m’avait même remercié.
Armés d’une lampe torche et d’un petit escabeau, nous sortîmes discrètement alors que mes parents regardaient un jeu où des aventuriers devaient survivre sur une île. À pas feutrés, nous nous approchâmes de l’arbre. Si rond et si gigantesque. Si bruyant quand la lune était maîtresse de l’obscurité. Plus nous nous approchions, plus le bruit devenait assourdissant. Mais il en fallait plus pour effrayer Inès. Elle brandit son faisceau lumineux en direction de l’arbre tout en poussant son petit cri de guerre. Il lui donnait du courage. Rien ! Nous ne vîmes absolument rien dissimulé dans toute cette verdure. Par contre, à peine la lumière atteignit-elle le grand hêtre, que le bruit cessa immédiatement, comme par magie. Mon amie réfléchit encore et encore. Pour vérifier son hypothèse, elle s’amusa à allumer et éteindre sa lampe torche. Les sons assourdissants venaient au rythme des ténèbres. Un frisson parcourut mon dos et tous les poils de mon corps se redressèrent. Que pouvait-il bien se terrer dans cet arbre ? Je n’étais pas certain d’apprécier la réponse. Soudain, la lampe se mit à dysfonctionner. La lumière grésilla et le bruit s’intensifia. Puis, nos deux lampes s’éteignirent brusquement. Nous les secouâmes, inquiets, mais elles refusèrent de marcher à nouveau. Des milliers de petits points rouges apparurent alors dans les branchages et un cri aigu perça le silence lourd des lieux. Paniqué, je pris Inès par la main et nous courûmes aussi vite que nos cœurs essoufflés le permettaient. Je passai la porte de la cave qui donnait accès à la cour quand j’éprouvai une violente douleur transpercer ma poitrine. Un battement de cil me suffit pour perdre la notion du temps. Mes yeux ne voyaient plus, mes oreilles n’entendaient plus et mon corps ne sentait plus rien, comme si le...

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