Dernières nouvelles du Berry
96 pages
Français

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Dernières nouvelles du Berry , livre ebook

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Description

Ouvert à toutes les femmes, et ancré dans le Berry si cher à George Sand, ce concours constitue un hommage au talent littéraire et aux combats humanistes de cette femme écrivain. Rendue possible notamment grâce au soutien de l'unité de recherche du CNRS "Ecritures de la modernité", de la municipalité de Déols (Indre), des éditions L'Harmattan, de la société PGA Electronic, la création de ce concours est ainsi liée aux valeurs de respect, d'égalité, de liberté qu'implique la langue française. Les nouvelles présentées dans ce recueil permettent la rencontre avec cinq romancières venues d'horizons divers sur les thèmes proposés par les deux éditions de cette aventure : "Une romancière rencontre un musicien" et "Le voyage que je ne ferai jamais".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 juin 2007
Nombre de lectures 70
EAN13 9782336253619
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ecritures
Collection dirigée par Maguy Albet
Déjà parus
Jaunay CLAN, Milosz ou L’idiot magnifique , 2007.
Jean BENSIMON, Récits de l’autre rive , 2007.
Anne MOUNIC, Jusqu’à l’excès , 2007.
Manuel GARRIDO PALACIOS, L’Abandonnoir, 2007.
Pierre MARTIN, La beauté de Ghephra, 2007.
François AUGE, Lumière cachée , 2007.
Derri BERKANI, Le retourné , 2007.
Alain LORE, À travers les orties , 2007.
Nicole Victoire TRIVIDIC, Pleure , 2007.
Liliane ATLAN, Même les oiseaux ne peuvent pas toujours planer, 2007.
Liliane ATLAN, La bête aux cheveux blancs , 2007.
Liliane ATLAN, Les portes , 2007.
Liliane ATLAN, Petit lexique rudimentaire et provisoire des maladies nouvelles, 2007.
Liliane ATLAN, Les ânes porteurs de livres , 2007.
Hanania Alain AMAR, Le livre inachevé et autres textes , 2007.
Thomas KARSENTY-RICARD, Les poings serrés , 2007.
Geneviève CLANCY et Philippe TANCELIN, La question aux pieds nus , 2007.
Marie GUICHARD, Le vin du souvenir , 2006.
Pauline SEIGNEUR, Les bonnes intentions , 2006.
Michelle LABBÉ, Le bateau sous le figuier , 2006.
Giovanni RUGGIERO, Tombeau de famille , 2006.
Jacques BIOULÈS, La Petite Demoiselle & autres textes , 2006. Pierre FRÉHA, Sahib , 2006.
Françoise CLOAREC, Désorientée , 2006.
Luigi Aldino DE POLI, Bel Golame, 2006.
Manuel PEŇA MUŇOZ (trad. de l’espagnol (Chili) par Janine PHILIPPS et Renato PAVERI), Sud magique , 2006.
Maurice RIGUET, Un fuyard ordinaire , 2006.
Eric RODRIGUEZ, Sur les chemins du Honduras et de Bora Bora , 2006.
Elaine HASCOËT, La fileuse de temps , 2006.
Serge PAOLI, L’astre dévoré , 2006.
Dernières nouvelles du Berry

Sam Janvier
Illustration de couverture : Jean-Michel Lauret
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.libraineharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296033115
EAN : 9782296033115
Avant-propos
Naissance d’un concours...
Nous sommes en 2004. L’hommage à George Sand vient de commencer. Les moments littéraires s’enchaînent, mais c’est souvent autour de la musique que l’événement se crée... Quelquefois même, c’est au seul travers des hommes de sa vie que s’esquisse le portrait de la Bonne Dame de Nohant ...
Dans le même temps, le combat de George Sand en faveur de l’égalité des sexes revêtait une troublante actualité, quand les droits des femmes subissaient de par le monde de terribles revers. Et si l’avis général les estimait plus favorisées sous nos cieux, on n’en finissait pourtant de dénombrer ni les abus de toute sorte, ni la violence plus ou moins « ordinaire ».
Quelques amis, spécialistes de la littérature contemporaine, confirmaient par ailleurs, et jusque sur le terrain des lettres, le déséquilibre en matière de publication de premiers romans et d’attributions de prix littéraires, au détriment des auteurs femmes. Toutes choses qui auraient soulevé d’indignation notre femme de lettres et de liberté !
L’idée d’un concours de nouvelles ouvert à toutes les femmes écrivant en français venait de naître, pour célébrer George Sand à la seule lumière de son œuvre, littéraire et humaniste. Et peut-être pour rendre, un jour — ne serait-ce que par l’écrit, loin d’ici et à une seule femme — une parole confisquée.
La création du concours s’avérait ainsi une façon de souligner l’attachement à la langue française, dont la construction est indissociable des valeurs de respect, d’égalité, de liberté. Toutes choses qu’il n’est donc, hélas, pas inutile de rappeler aujourd’hui.
Cette belle aventure initiée par l’association « Places au Centre », présidée par Dominique Simon, Secrétaire générale d’« Ecritures de la modernité », l’unité de recherche en littérature du CNRS et de la Sorbonne nouvelle, nous a été rendue possible grâce au soutien initial de la municipalité de Déols, de la Mission pour la place des femmes du CNRS, des éditions l’Harmattan, de PGA Electronic. Labellisé dans le cadre de l’année George Sand, parrainé par le ministère de la Culture et de la Communication, référencé par l’Organisation internationale de la francophonie, le concours a bénéficié dès le début de la sympathie des Amis de George Sand, de la George Sand Association, de l’Académie du Berry, des Québécois de l’Agora, du site www.libraire.com , et de quelques autres. Que tous, anciens et nouveaux amis, soient amplement remerciés.
Un recueil pour deux éditions
Placé sous la présidence d’honneur de Franz Olivier Giesbert, le jury composé de personnalités du monde de la culture récompensait en septembre 2005 deux jeunes femmes, Johanna Pernot et Odile Lefranc, dont les textes, sur le thème « une romancière rencontre un musicien » ouvrent ce recueil.
Lors de la deuxième édition, des candidates de l’ensemble du territoire national, mais aussi d’Afrique, du Canada, d’Europe de l’Est, et même du Brésil, ont tenté « le voyage que je ne ferai jamais... ». Le jury n’a su départager les textes de Sam Janvier et de Perrine Onteniente, tandis que l’éditeur décernait son coup de cœur à MamOazz.
La diversité de style et d’inspiration des textes qui composent ce recueil laisse entrevoir cinq personnalités... aussi bien trempées que leur plume !
Nous espérons qu’en les découvrant, vous partagerez aussi ce sentiment d’une rencontre avec cinq véritables romancières, tant il semble évident qu’elles n’en ont, ni les unes ni les autres, terminé avec l’écriture...
Ce sont, là encore, de bonnes nouvelles !
Fabrice Bonardi et Olivier Lenoir
Sommaire
Ecritures Page de titre Page de Copyright Avant-propos Première édition
Johanna Pernot Odile Lefranc
Deuxième édition - Le wyage que je ne ferai jamais
Sam Janvier Perrine Onteniente MarnOazz
Première édition
Une romancière rencontre un musicien
Johanna Pernot
Premier prix de l’édition 2005.
Née en 1980 à Besançon, Johanna a étudié la littérature française et allemande à Strasbourg, Berlin et Paris, avant d’être reçue à l’agrégation et de devenir traductrice et professeur de lettres. Un recueil de nouvelles sur les thèmes de la passion et du jeu est à paraître.

La Fugue

Prélude
Une page s’est échappée de sa poche,
est tombée à terre.
Ma voix enrouée s’est perdue dans une bourrasque ; elle ne lui est pas parvenue. Inutile de lui faire signe ; son dos effilé s’est fondu dans les ombres qui montent du fleuve. Il s’est noyé parmi les péniches et le crépuscule. Course farandole pour rattraper ce fichu papier qui virevolte au vent, qui se pose pour m’attendre et à mon approche, papillon espiègle, s’envole à nouveau. Qui ne cesse d’échapper au bout de mes doigts glacés. On dirait qu’il veut jouer, me faire inutilement plonger vers le sol. Cette fois, il a trop tardé à s’enfuir, le voilà prisonnier de ma curiosité. Je ne le lâcherai plus.
L’aile blanche révèle un alphabet sombre, mystérieux. Je ne peux qu’admirer l’élégance, la finesse des notes et des signes, et moi qui ne comprends rien ! Un monde défendu au profane, qui m’échappe ! Qui me défie ! Des pattes de mouche qui courent alertes sur la blancheur du vélin, qui esquissent des courbes, montées et descentes, embardées, pauses, dédoublement furtif. Pourquoi ai-je toujours refusé d’apprendre le solfège ?! Cette langue inconnue, comme le papier tout à l’heure, me nargue. Je ne peux que déchiffrer le titre, écrit en alphabet latin : « fugue en ré mineur ».
La partition, un feuillet au format A4 déplié par le vent, a été improvisée à la mine de crayon par une main sûre, qui ne tremble pas. Une main experte. Celle d’un copiste par économie ou désœuvrement, d’un compositeur du dimanche ? En tout cas, la partition n’est pas signée. Le mieux serait d’interroger son propriétaire. Un homme de goût, qui grave ses hiéroglyphes sur du vélin. Et qui écrit comme il se déplace, jamais en ligne droite.
J’aimerais, je ne sais encore comment, lui rendre son trésor griffonné.
Il y a cette silhouette

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