Des fourmis dans les doigts

Guy Rechenmann

Description

1956, l'hiver était glacial. Le 1er septembre, tout ronronnait dans ma vie jusqu'à l'arrivée de mes nouveaux voisins. Comment Lucie pouvait-elle me troubler à ce point? Pourquoi mes dessins ne réflétaient-ils plus la réalité? La liberté se gagne-t-elle à coups de bluffs? Pourquoi Gina s'intéressait-elle tant à la mécanique? Qui parle le ladino de nos jours? Des destins singuliers vous frôelent tous les jours. C'est peut-être le cas de votre voisin?

Sujets

• Romans
• Littérature
• Nouvelles
• Harmattan Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 juillet 2012
• Nombre de lectures: 18
• EAN13: 9782296500143
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail] ISBN : 978-2-296-96579-9 EAN : 9782296965799

Des fourmis dans les doigts

Guy Rechenmann Des fourmis dans les doigts roman L’Harmattan

« Rien ne peut être fait dans la solitude » Pablo Picasso

Prologue

oïncidence, j’ai délivré ma mère l’année du C débarquement. Instant d’ivresse que j’ai dû ressentir à travers le cordon ombilical. La renaissance et ma naissance n’ont fait qu’un. Sans le savoir, je portais sur mes épaules les espérances d’une famille à une époque où l’espoir s’essoufflait. Un gène de ténacité s’est lové discrètement, sans y toucher, dans une circonvolution de mon cerveau.  Ce soir, la lune est pleine. La grande verrière me servant d’atelier et de lieu de méditation est éclairée comme en plein jour. Mes yeux fatigués s’accommodent mieux de la lumière naturelle. Les spirales ouatées de ma pipe semblent avalées par un ciel qui fait le ménage. Les bruits se reposent, mon chat ronronne, je peux savourer l’épilogue du polar que j’ai attaqué dans la matinée. Un pavé pourtant, mais je suis comme ça, je ne laisse jamais traîner les choses. De la pugnacité mêlée de curiosité. Quand un sujet m’intéresse ou m’interpelle, je creuse jusqu’à ce que je trouve le pourquoi et le comment. Au milieu de croquis épars laissant à peine découvrir les lattes d’un plancher fané, je referme mon

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livre. La tête renversée, réchauffée dans un épais coussin de velours en équilibre sur le dossier de mon rocking-chair, les yeux aimantés par le passé, ma mémoire voyage. Telle une balle de jokari, je me retrouve invariablement sur mon banc de classe…