Hélène et Pierre ou la passion sublimée
178 pages
Français

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Hélène et Pierre ou la passion sublimée , livre ebook

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Français

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Description

Deux jeunes musiciens, Hélène et Pierre, se rencontrent opar hasard et se découvrent une attirance irrésistible l'un opour l'auter. Ils veulent vivre cette passion qu'ils croient unique et sublime sans devenir des amants adultères. Mais la nature les pousse à sauter le pas et à vivre clandestinement leur amour pendant plus de vingt ans dans un village de Normandie où leurs familles sont amenées à passer leurs vacances, permettant un stratagème diabolique...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 13
EAN13 9782296475014
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Hélène et Pierre
ou la passion sublimée
Sylvie PÉCOT


Hélène et Pierre
ou la passion sublimée


Roman
Du même auteur


Sylvie Pécot-Douatte, A la recherche d’Edelmann, le musicien guillotiné, collection Univers Musical , L’Harmattan, 2001.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55614-0
EAN : 9782296556140

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
À la mémoire de Sylvie,
toujours présente parmi nous.
Monique Pécot
Remerciements

Le présent ouvrage a bénéficié des précieux conseils de Mme Katherine Pancol et de Mme Laurence Santantonios
Prologue
Monsieur,
J E me permets de vous envoyer ce manuscrit en espérant qu’il intéressera vos lecteurs. Je ne l’ai pas écrit, il ne m’a pas été remis, mais, simplement, le destin a fait qu’il m’est tombé sous les yeux alors que je visitais une des cellules que nous destinons aux hôtes dans notre abbaye. Celle-ci était occupée par un homme de cinquante ans. Il est arrivé ici il y a quatre mois, a frappé à notre porte pour que nous l’hébergions.
Cet homme, je l’ai peu connu, mais à présent que j’ai lu le document que je soumets à votre jugement, je regrette de n’avoir pas approfondi notre relation. Il est décédé, en effet, il y a tout juste huit jours dans un accident de voiture qui s’est produit non loin d’ici, sur la route du Havre. C’est en voulant disposer de sa cellule que j’ai trouvé sur sa table ce cahier.
Je vous avoue que l’histoire de sa vie, sujet de ses propos, m’a d’abord glacé d’effroi. Et puis j’ai réfléchi qu’une âme, difficilement, s’était ainsi confessée à Dieu en espérant l’expiation de ses fautes. Il était de mon devoir de poursuivre ma lecture, et comment ne pas être bouleversé et pris de compassion devant ce témoignage si sincère et si poignant ?
A plusieurs reprises, vous le verrez, il insiste sur sa volonté de perfectionner son récit afin qu’il profite au plus grand nombre. C’est en quelque sorte pour respecter la volonté d’un homme torturé par la recherche de sa rédemption que je me décide à vous envoyer ce cahier. Puisse-t-il être digne de vos lecteurs !
Je crois pouvoir éclairer la lecture de ce document en précisant que Pierre B*** l’a entièrement écrit ici, dans les murs de cette abbaye qu’il ne quitta pas durant ces quatre derniers mois, les derniers de sa vie. L’aurait-il continué ? Nul ne le saura jamais, mais l’apaisement ressenti dans les dernières pages peut amener à penser qu’il avait accompli sa tâche.
Comment ne pas penser que pour cet homme si digne, si émouvant, si beau physiquement, les multiples chemins de traverse empruntés au départ avaient enfin abouti, en se rejoignant, à une route droite, à un but, la beauté de l’âme.
Je suis à votre entière disposition au cas où une suite favorable serait donnée à ce récit qu’il nous a ainsi légué, à nous, humbles moines.
Croyez, Monsieur, à mes remerciements pour l’attention que vous voudrez bien prêter à ce récit.
1 Mon enfance
J ’ai décidé de mettre noir sur blanc l’histoire de ma vie ou plutôt de rendre compte des faits qui me poussent, à cinquante ans, à vouloir renoncer au monde et m’enfermer dans ce monastère.
Pourquoi cette volonté de dévoiler mon passé ? Je ne sais d’où elle vient, mais écrire tous les jours les mots justes qui me racontent me semble une nécessité absolue. Je voudrais apaiser mon âme en partageant désormais ma vie entre prières et écriture. Pourrai-je atteindre la sérénité et Dieu m’accueillera-t-il en son sein ? Ma conscience mise à nu, je la soumets au jugement des hommes, car ce sont eux qui décident si nous sommes dignes de Dieu, n’est-ce pas ?
J’ai eu une enfance heureuse. Aussi loin que je peux remonter dans les souvenirs, je n’aperçois qu’une étendue très lisse, un beau lac, sans rides, qu’un soleil omniprésent venait illuminer. Je n’irai dans le passé qu’à l’essentiel qui puisse expliquer ce que sera ma vie ensuite. Nous pensons être maîtres de notre destinée, du moins pouvoir décider quelles en seront les principales nourritures, alors que c’est l’enfance, puis l’adolescence qui en sont le ferment initial.
J’étais, tout petit, le centre de l’admiration de mon père et de ma mère. Très tôt, j’ai su que je plaisais. Mon naturel agréable était source de compliments pour mes parents et ceux-ci - comment pourrais-je leur en vouloir ? - m’habituèrent à voir dans ces éloges les prémices d’un avenir brillant et sans faille.
Très jeune, j’aimais déjà m’enfermer dans le bureau de mon père, quand il était absent, et je demandais à ma mère de mettre la radio. Je passais des heures ainsi à écouter de la musique. Parfois ma main plongeait dans les rayons de la bibliothèque et alors un livre accompagnait mes rêveries. Sur mon insistance, mes parents décidèrent de me faire apprendre la musique, et leur choix s’arrêta sur l’étude de la guitare car c’est un instrument peu cher, peu encombrant et, de surcroît, peu sonore. Bien sûr, plus tard, j’ai regretté le choix de cet instrument si solitaire, si peu lucratif, et, d’ailleurs, ma vie aurait peut-être pris une autre voie si j’avais appris à jouer du violon, par exemple. Mes loisirs de gamin très sage se partagèrent alors entre la pratique de la guitare, les rêveries et la lecture. Je m’étais ainsi construit un petit monde à part où les autres, les copains et même ma propre famille, avaient peu de place.
Pour les vacances, mes parents m’envoyaient chez mes grands-parents qui habitaient dans un village de Normandie, Saint André le Val, niché au bord de la mer dans une valleuse entre les falaises. J’y passais des moments délicieux, préférant les promenades dans les bois qui surplombaient la petite commune à la fréquentation de la plage où se retrouvait aux beaux jours une grande partie de la population du village. Je m’étais imaginé alors une compagne idéale. Quel âge pouvais-je avoir ? Douze ans peut-être, ce qui peut paraître précoce, mais mes lectures si nombreuses et si peu sélectionnées par mes parents m’avaient forgé une tête pleine de passions diverses, où l’amour, toujours contrarié, ne cessait d’être aiguillonné par des actions glorieuses et romanesques. Mon idole, je l’avais imaginée évidemment très blonde et très pâle. Je la suivais en pensée dans les chemins profonds et pleins d’ornières de ces bois qui étaient les seuls témoins de ma passion.
Chaque année de nombreux adolescents se retrouvaient pour les vacances à Saint André le Val. Outre le plaisir de se revoir, ils partageaient les nombreuses activités que le site leur offrait, que ce soit les plaisirs de la plage, de la pêche, du bateau, du tennis… Je les fréquentais, bien sûr, mais je préférais à leurs amusements, trop enfantins et bruyants à mon goût, la poursuite de mes brigands et la compagnie de celle que je dénommais « ma fiancée lointaine ». Mais durant les longues soirées d’été, je retrouvais la petite bande qui choisissait souvent comme base la maison de mes grands-parents, sans doute pour les crêpes de ma grand-mère dont la réputation dépassait le seuil de la maison. Nous nous serrions autour de la grande table du salon et là, divers jeux de société nous occupaient jusqu’à une heure avancée. Parfois je préférais rester auprès de la cheminée dans la pièce voisine, en compagnie de mes grands-parents, mon grand-père plongé dans un livre, ma grand-mère tricotant. Un livre sur les genoux, les yeux fixés le plus souvent sur les braises incandescentes, je pensais à ma fiancée lointaine. Je n’aurais jamais eu l’idée, cependant, de lever les yeux sur les jeunes filles qui, pourtant nombreuses, se pressaient dans la pièce voisine autour de la table. Et, pourtant, certaines conversations me reviennent en mémoire :
« Pierre, disait un jour mon grand-père, quelle chance tu as ; toutes les filles de Saint André le Val sont amoureuses de toi.
Amoureuses de moi ?
Oui, tu leur plais parce que tu es beau et comme tu es indifférent, elles souffrent.
C’est donc douloureux d’être amoureux ?
Ne t’inquiète pas, mon petit, je doute que tu connaisses un jour la douleur que l’on ressent lorsque l’on n’est pas aimé en retour. La bonne affaire pour toi, avec ces yeux et cette frimousse !
Comment peut-on savoir si l’on est aimé pour autre chose que pour ses yeux ou sa belle mine ? lui demandai-je, réellement inquiet.
Ne t’en fais pas. Les femmes, tu le constateras, mélangent tou

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